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sur 208 notes
Voyager si loin avec une moto de cette époque, sur les routes de cette époque, était une véritable aventure ! Heureusement, nos deux compères n'étaient pas dépourvus d'humour (ni de sens de la bricole) et ce récit fût trés agréable à lire ! On y voit le caractère du Che, son goût de l'aventure évidemment et la genèse de son futur combat : toutes ces injustices insupportables, au quotidien.
Bien sûr, les aspects culturels et géographiques ne sont pas oubliés.
Je suis resté un peu sur ma faim car la Colombie a été "oubliée" et le trajet retour aurait mérité une explication. Heureusement, Alberto Granado, le deuxième larron, a écrit son propre récit "Sur la route avec Che Guevara" qui à mon sens ne remplace pas celui-ci (comment le pourrait-il ?) mais le complète trés bien.
La biographie "Che" de Pierre Kalfon est également passionnante et je n'ai pas vu passer ses 700 pages.
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Voici le journal de voyage du Che, et même, comment le Che est devenu Che. C'est une manière de « Sur la route » de Kerouac à la sauce sud américaine. (Les points communs entre ce livre et celui de Jack Kerouac sont, à mon avis, largement sous-estimés.)

Au départ, notre Ernesto favori n'est encore qu'un jeune étudiant en médecine, fils de bonne famille, désireux de découvrir le monde. Avec son compagnon, le biochimiste Alberto Granado, ils s'embarquent sur une moto improbable.

De péripéties de baroudage en chutes, et de chutes en péripéties cocasses, ils atteignent le Chili, en traversant la majestueuse Cordillère des Andes, la colonne vertébrale des Amériques.

C'est alors qu'ils découvrent le pouvoir secret du « CHE ! », interjection typiquement argentine, et qui, lorsqu'ils l'emploient ailleurs, est une porte d'entrée admirable, à la fois pour raconter leur périple, mais aussi, pour gagner la bienveillance des gens (qui les appellent alors petit Che, Alberto, et grand Che, Ernesto).

On y découvre alors un visage inattendu du futur révolutionnaire, parfois drôle et roublard. On comprend aussi, à mesure de l'avancement du voyage, que l'événement marquant du voyage va être la rupture définitive de leur monture, la moto, qui va les obliger, notamment à partir du nord désertique du Chili, puis surtout au Pérou, à voyager au contact des populations locales, à les écouter, à compatir à leurs misères, en somme, à ne plus évoluer en qualité de touristes, mais en observateurs des réalités et des dysfonctionnements sociaux.

Le virage dans la vision du Che est amorcé, et nous en sommes les témoins, par l'évolution du style et des centres d'intérêt de l'auteur (beaucoup moins de descriptions de paysages, beaucoup plus de constats sociaux et une évocation de plus en plus engagée) dans ce carnet de voyage, au cours des découvertes et de l'avancée du chemin parcouru jusqu'au Venezuela, en passant par les léproseries et la forêt équatoriale.

Ernesto Guevara prend peu à peu conscience d'une appartenance pan-américaine, véhiculée en premier lieu par la langue espagnole, mais pas seulement. le futur médecin bourgeois s'est mué en engagé politique et idéologique.

En somme, un voyage initiatique réellement captivant, une écriture alerte, limpide et savoureuse, de mon point de vue, mais ce n'est bien sûr que mon point de vue, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Récit sans intérêt qui raconte une longue virée à moto à travers l'Amérique du Sud, rythmée par l'ingestion de grillades et le cassage de gueule sur les graviers.
Ce livre n'est qu'une suite d'anecdotes ennuyeuses et je n'y ai pas lu de réflexions d'une quelconque profondeur.
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Je suis satisfait d'avoir pu lire ces carnets de voyage, mais relativement déçu du contenu qui manque de profondeur, à de trop rares moments près.
La route est encore longue vers le personnage révolutionnaire que le Che deviendra plus tard et l'ouvrage aurait sans doute sombré dans l'oubli s'il était signé d'un nom moins célèbre.
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Un périple à motocyclette avec Ernesto Che Guevara, ça n'est sûrement pas banal!
Décembre 1951, Ernesto et son pote Alberto Granado entreprennent de se rendre jusqu'en Amérique du Nord, visitant sur leur passage les États d'Amérique du Sud : Chili, Pérou, Colombie et Vénézuela. Huit mois de difficultés mécaniques, la moto finissant par s'encastrer entre deux rochers, irrécupérable, de faim au ventre, de marches à pied dans le froid, la pluie et la chaleur et de contacts heureusement cordiaux et parfois même fort chaleureux. L'entraide à son meilleur envers ces deux hurluberlus auquel le statut de médecin leur a souvent concédé hospitalité et considération des habitants.
Un récit fort bien écrit, partagé entre les observations faites au jour le jour et les révisions insérées ensuite par Guevara afin d'étayer plus sobrement son propos. La postface de Ramόn Chao apporte aussi un éclairage différent sur cette équipée historique offrant un portrait saisissant de la condition des Mapuches et des Aymaras, descendants des Amérindiens ayant résisté aux Incas et aux conquistadors espagnols, avant d'être soumis par ces derniers.
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« L'avenir appartient au peuple qui, pas à pas ou d'un seul coup, va conquérir le pouvoir, ici et partout sur la terre » » L'ennui c'est qu'il doit se civiliser, et cela ne peut se faire qu'après avoir pris le pouvoir, pas avant. Il ne se civilisera qu'en reconnaissant le prix de ses propres erreurs, qui seront très graves et coûteront beaucoup de vies d'innocentes.
Peut-être d'ailleurs qu'elles ne seront pas si innocentes que cela, car elles auront commis l'énorme pêché contra natura qui consiste à manquer de capacité d'adaptation. Toutes ces victimes, tous ces inadaptés, vous et moi par exemple, mourront en maudissant le pouvoir qu'ils ont contribué à établir au prix de sacrifices parfois immense. car la révolution, sous sa forme impersonnelle, leur ôtera la vie et se servira de leur souvenir comme exemple et comme instrument de domestication de la jeunesse montante. (…) «

Voici le début du texte dit par un individu rencontré au cours du premier voyage initiatique dans l'Amérique latine de Ernesto Guevara dit le CHE. Voyage à motocyclette est un bouillonnement de rencontres. La découverte des peuples opprimés.
Lien : https://educpop.fr/2022/10/0..
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Ces Carnets de voyage à travers l'Amérique latine signés Ernesto Che Guevara m'attendait depuis longtemps. Je me suis enfin lancé dans la lecture de Voyage à motocyclette Latinoamericana et je ne le regrette pas.
Si l'ouvrage est intitulé Voyage à motocyclette, ce n'est pas tout à fait juste puisque la Norton 500 de son compagnon de route, Alberto Granado, rend l'âme en cours de route. Qu'importe ! Nos deux compères, tous les deux médecins, même s'il manque une année d'études à Ernesto, ont pour but l'Amérique du Nord, sur cette moto qu'Alberto nomme Poderoso II (la Vigoureuse), Poderoso I était son vélo…
La moto est très chargée. Alberto conduit. Ernesto est sur le siège arrière. Pannes et crevaisons émaillent leur parcours mais ce sont surtout leurs découvertes, ces instantanés de la vie des Argentins, des Chiliens, des Péruviens, des Colombiens et des Vénézuéliens qui ont rendu ma lecture passionnante et fort instructive.
Ernesto Guevara qui deviendra le Che, popularisant cette interjection provenant du guarani. Ernesto l'employait tellement souvent que ses amis en ont fait un surnom pour celui qui deviendra célèbre aux côtés de Fidel Castro.
La Révolution cubaine est encore loin pour ces deux compères qui adorent boire du maté et faire des grillades. Hélas, vite désargentés, ils souffrent de la faim mais aussi du froid.
Tant qu'ils se déplaçaient à moto, l'admiration qu'ils suscitaient leur servait de sésame pour être accueillis et nourris par les habitants lors de chaque étape.
C'est ensuite que ça s'est gâté. Obligés de compter sur l'amabilité des camionneurs et des gardes civils pour manger et dormir mais c'est très aléatoire et cela réserve bien des surprises bonnes ou mauvaises.
Alberto et Ernesto se sont spécialisés en léprologie et n'hésitent pas à visiter des léproseries, comme à San Pablo, pour dialoguer avec les médecins et réconforter les malades.
C'est au Chili que la conscience d'Ernesto s'éveille peu à peu au sort des ouvriers, des mineurs travaillant dur et laissant souvent leur vie dans l'exploitation du salpêtre après la mine de cuivre de Chuquicamata.
Santiago du Chili leur rappelle Códoba alors qu'ils tentent d'obtenir un visa pour entrer au Pérou. À Valparaiso, ils rêvent d'aller sur l'île de Pâques (Rapa Nui) mais impossible de trouver un bateau, même s'ils tentent d'embarquer clandestinement.
Avant d'entrer au Pérou, Ernesto fait un point très intéressant sur la réalité chilienne, en 1952 : manque d'hygiène dans les hôpitaux, travail rare et travailleurs mal protégés. Enfin, il note les noms des quatre candidats aux élections présidentielles dont un certain Salvador Allende qui obtient le plus petit total de voix…
C'est au Pérou qu'Ernesto et Alberto découvrent la réalité indienne au contact des Aymaras avant de passer à 5 000 mètres d'altitude pour arriver à Cuzco puis de découvrir le Machu Picchu (vieille colline).
Je suis surpris d'apprendre que le Che adore jouer au football, au poste de gardien de but. Plusieurs fois, au cours de leur odyssée, ils jouent tous les deux dans une équipe locale.
À Lima, ils assistent même à une corrida et visitent consciencieusement la capitale du Pérou.
En Colombie, Ernesto commence à beaucoup souffrir de son asthme. Ils visitent Bogotá et les voilà à Caracas au Venezuela et utilisent toujours leur stratagème pour glaner un peu de nourriture. C'est là qu'Alberto abandonne son compagnon de route.
Le récit passionnant du Che est complété par une longue lettre d'Ernesto à sa « chère petite mère » depuis la Colombie. Puis un texte d'Ernesto Guevara Lynch, le père du Che, m'apprend que son fils est arrivé jusqu'à Miami avant de rentrer à Buenos Aires.
Ensuite, Ramón Chao apporte un autre éclairage intitulé « le Voyage du Condottiere » avant qu'une notice biographique rappelle toutes les étapes d'une vie consacrée aux voyages, à la Révolution cubaine puis à cette triste fin avec la guérilla bolivienne, à Nancahuazu, sorte de retour sur les traces de son voyage avec Alberto Granado. le Che, à 39 ans, est exécuté le 9 octobre 1967, sur ordre du président bolivien Barrientos, appuyé par les États-Unis.
Cette Latinoamericana m'a apporté quantité d'éléments sur ce personnage resté célèbre et auréolé d'une célébrité planétaire. J'avais visité avec beaucoup d'émotion le mémorial de Santa Clara, à Cuba où ses restes ainsi que ceux de ses principaux compagnons d'armes ont été rassemblés.
Enfin, comment ne pas parler de cette fameuse photo d'un Che Guevara barbu et coiffé d'un béret orné d'une étoile ? Il était jeune et bourré d'illusions tout en risquant sa vie. Malgré beaucoup de reproches qu'on peut lui faire, il a eu le courage d'abandonner Cuba et Fidel Castro afin de poursuivre sa quête d'aventures et d'explorations comme il avait su le faire à 23 ans dans ce livre excellemment traduit par Martine Thomas qui a su ne pas abuser des notes de bas de page, réservant l'essentiel au lecteur.

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Le carnet de notes du premier voyage en Amérique centrale en 1951 de Ernesto avec son ami Alberto Granado alors qu'ils sont encore étudiants en médecine. Il y fait la description des difficultés rencontrées avec la moto, (une Norton 500, abandonnée à Santiago du Chili car trop de pannes), leur itinéraire se déroule ensuite grâce aux transports locaux. Au Chili, au Pérou, au Venezuela… il décrit leurs passages dans les léproseries, ses impressions des villes, des habitants, des Indiens, du joug de la colonisation espagnole, de l'exploitation des mines par les esclaves autochtones, de la conscience du peuple et des minorités spoliées de leurs droits et de leurs terres. Un thème récurrent pour eux : la débrouille pour manger durant leur parcours ! sa maladie : l'asthme, ralentit leur progression. un rood movie initiatique, sans doute et intéressant quand on connait la suite de l'histoire.
Lien : https://www.babelio.com/conf..
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Voyage initiatique, début d'une révolution humaine.
Nous sommes fin 51, quand Alberto et Ernesto décident de traverser l'Amérique du Sud au Nord sur leur fier destrier, La Poderosa. Finalement, celle-ci ne connaîtra que l'Argentine et le Chili. Véritable engin de mort, elle les ralentira par ses pannes multiples. On y découvre deux étudiants en recherche d'aventure, qui sillonnent les routes avec toute leur immaturité. Je ne sais pas si c'est lors de ce périple ou bien au décours, qu'émerge une autre vision du monde. En tout cas, il y a eu un avant avec cet étudiant en médecine intrépide et un après ce médecin qui n'attend que de rencontrer ceux qui le mèneront à la Révolution.
Le livre est brouillon, comme tout récit de voyage, mais l'écriture est littéraire. Certainement un ouvrage incontournable pour comprendre le phénomène "CHE".
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Un livre qui m'a enthousiasmé. D'abord on découvre le Che, en dehors des images d'Epinal et autres récupérations. Et puis bien sûr à cause du voyage.
Une énorme aventure qui donne envie de prendre la route. sur le chemin il va user de toutes les combines possibles mais aussi faire face à de grandes difficultés.
Même si différentes étapes sont plus ou moins fixées au départ mais le che et son compagnon se laissent porter au fil des rencontres, commencent à motocyclette et finissent en avion après avoir beaucoup marché.
cela donne envie de partir en voyage, de mieux connaitre Che Guevara et l'Amérique latine.
En le lisant on découvre de nouvelles facettes de la personnalité de l'auteur, ses ambitions et ses rêves. On s'éloigne enfin de son image d'héros vénéré et cela le rend d'autant plus intéressant
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