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EAN : 9782246811893
112 pages
Grasset (14/05/2014)
3.65/5   33 notes
Résumé :
Le dribble n’est pas né par hasard au Brésil. Les premiers joueurs noirs ont commencé à dribbler pour éviter les contacts avec les défenseurs blancs et ne pas se faire rosser sur la pelouse et à la fin des matchs. Il s’est développé sur les plages et les terrains vagues, avec une pelote de chaussettes ou une petite balle en caoutchouc. C’est un mouvement de hanche, similaire à celui des danseurs de samba et des lutteurs de capoeira, ludique, acrobatique, marque des ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
J'ai eu la chance d'avoir un père passionné de football, aussi quand j'ai vu ce titre proposé lors de la Masse Critique Non fiction, j'ai sauté sur l'occasion de retrouver ces grands noms du football brésilien : Garrincha, Socrates, Pelé, Zico, Bebeto, Romario…
Ah...1994 : Romario et Bebeto. C'est à partir de là que, pour ma part, je me suis intéressé aux grands noms de la Selecao. Et Olivier Guez dans son éloge de l'esquive, nous ramène avec sensibilité, à la génèse de ces dribbles improbables, de ce beau jeu si spectaculaire. Comment la ségrégation a finalement imposé aux joueurs métissés, ces chaloupés qui leur permirent d'esquiver le contact avec les joueurs blancs, synonyme de bastonnades en règle. L'auteur réussit avec un style clair et précis à faire revivre l'épopée, et nous transmet sa passion pour ce pays, qui est né avec ce sport. le texte sera suivi d'une courte analyse sur Zidane, héritier d'un Brésil joueur aujourd'hui quasi disparu.
Je remercie les éditions Livre de Poche et l'opération Masse critique pour cette lecture que je recommande.
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Après avoir lu La Disparition de Josef Mengele d'Olivier Guez, j'ai découvert - par hasard - son Eloge de l'esquive, paru en 2014 chez Grasset, à l'occasion de la Coupe du monde au Brésil.
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Les premières pages s'ouvrent sur l'enterrement d'un héros national : Garrincha, le petit prince brésilien du dribble, tombé dans la déchéance. Poésie des mots et tendresse de l'auteur pour le personnage sont sensibles à la lecture. Ces chapitres initiaux mènent à une réflexion historique sur le football au Brésil : « le jeu, le jeu, toute une histoire et une culture, au révélateur d'un instant magique, quelques gestes, une esthétique, le dribble brésilien ». Car c'est sur toute cette notion de dribble que le Brésil va être raconté. Olivier Guez rappelle que le football est né au Brésil, le pays où il est roi, par l'entremise d'un Anglais, et qu'au départ c'était un sport réservé à l'élite, « le Pim's du sport ». Les premiers noirs à y jouer ont inventé le dribble pour ne pas avoir à toucher leurs blancs adversaires et se faire attaquer pour cause du racisme ambiant.
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Il m'a semblé au départ que cet essai se résumerait à parler du fameux sport au Brésil. J'aime le foot, donc cela ne m'aurait pas particulièrement dérangé. Mais non, que les non fan de foot se rassurent, son propos n'est pas de parler que de ce sport. L'auteur a réalisé un soigneux travail documentaire, est allé à la rencontre de spécialistes, pour raconter le Brésil à travers cette notion d'esquive. Car c'est en effet tout ce qui définit ce pays, son histoire, sa société. Si les joueurs mythiques, tels que Pelé ou Socrates, ainsi que les grandes lignes de l'histoire de l'équipe du Brésil en Coupe, la révolution culturelle entamée en 1922, le rapport ambigu du Brésil à ses racines, « son identité hybride », la période de l'esclavage, la lourde bureaucratie, les inégalités profondément enracinées, le personnage du « malandro », coquin débrouillard mais paresseux, la bossa nova, la moiteur de l'atmosphère... Vous l'aurez compris : Eloge de l'esquive parle bien évidemment mais va au-delà et offre à voir le Brésil, son histoire mais sa face contemporaine aussi. Car finalement le Brésil tourne d'une certaine manière en rond : toujours prêt à émerger, le beau dynamisme retombe comme un soufflé. Heureusement, restent les Brésiliens, ces beaux joueurs, même si l'auteur regrette un assagissement dans leur jeu, calqué sur les exigences européennes, qui semble avoir ôté toute hardiesse au fameux « jogo bonito ».
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Merci aux édtions Livre de Poche ! Merci Babelio !
Plongez dans le monde du football avec Olivier Guez ! L'Éloge de l'esquive vous amène au Brésil, la terre du football.
Olivier Guez traite dans cet essai de l'art brésilien par excellence.
Il débute son essai par une rétrospective de l'homme qui fut l'ombre de Pelé mais qui marqua l'esprit du football : Garrincha, le dribbleur incontournable du Botafogo, l'homme aux jambes arquées.
Il remonte à la création de ce pays, cette « identité hybride » qui doit beaucoup « à l'Afrique et à ses africains ». Ce mélange indiens, africains, portugais fait la force mais aussi l'ambiguïté de ce pays. « Au Brésil, l'ambiguïté est une valeur positive parce que notre histoire est une succession d'équivoques ».
L'esclavage n'est aboli qu'en 1888 et la liberté des esclaves ne se fait pas sans peine. Rien ne leur est octroyé. « L'abolition enracine l'inégalité », apparait alors le malandro, l'homme qui contourne, qui esquive les lois. On le retrouve partout, « mi canaille, mi dandy ».
Au Brésil, au foot, le « milieu d'origine et la couleur de ta peau n'ont plus d'importance ». le combat se fait sur le terrain, se fait par les dribbles. On affronte son adversaire par l'esquive, par le détour mais toujours sans contact. « Grâce à leur corps,..les descendants d'esclaves ont pu réussir ».
Olivier Guez a choisi le foot, sa passion. Son message pourrait être celui-ci : l'intégration d'une minorité peut se faire par le sport et le Brésil en est un bon exemple.
Il sait captiver le lecteur, même un lecteur qui ne porte pas un grand intérêt au football.
A lire !
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Prenons un sujet qui ne m'intéresse absolument pas, le football et plus particulièrement le dribble; ajoutons une pincée d'histoire de l'Amérique latine, plus précisément le Brésil; et demandez à Olivier Guez de le raconter.
Et bien, le tout est un essai passionnant sur sport populaire mais aussi technique, politique et terriblement humain. L'écriture de Guez est l'atout essentiel permettant de rendre accessible un sujet qui l'est aussi peu pour les non avertis dont je fais partie. Sa plume est vive, alerte, par moment presque poétique. J'adore être bousculée dans mes a priori. Ce livre y réussit parfaitement bien.
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Soyons honnêtes : avant de lire le livre d'Olivier Guez, on ne savait pas vraiment ce qu'était un dribble au football. Et pourtant ! Elément central du jeu brésilien, le dribble consiste à déjouer son adversaire en changeant de direction et de rythme balle au pied. Geste imprévisible et trompeur, il est intimement lié à l'histoire des luttes brésiliennes. Car ce que l'on sait moins, c'est qu'au début du XXe siècle, lorsque le football s'implante au Brésil, il est avant tout un sport de Blancs. Sur le terrain, les joueurs noirs ou métisses sont régulièrement maltraités, victimes de coups ou d'insultes. C'est à ce moment que naît le dribble, cette forme d'esquive inventée par les Noirs pour éviter les charges des Blancs, pour tenter de renverser le système de domination raciale et sociale. le dribble est une ruse, une technique autant qu'une revendication. Peu à peu, ce geste fulgurant est élevé au rang d'art, à la fois signature de joueurs mythiques et symbole de l'histoire du pays. Olivier Guez nous le rappelle à raison, en retournant à l'essence du jeu.
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critiques presse (1)
LesEchos
30 juin 2014
En plein Mondial, l'auteur nous fait replonger dans l'histoire de ce qui est au Brésil une autre religion.
Lire la critique sur le site : LesEchos

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