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EAN : 9782262077105
450 pages
Perrin (22/08/2019)
3.71/5   39 notes
Résumé :
Si la dictature est aussi ancienne que l'histoire, le phénomène prend un tournant majeur au sortir de la Première Guerre mondiale avec l'avènement des totalitarismes soviétique et fasciste, avant que la crise de 1929 ne favorise le triomphe du nazisme. Quatre générations durant, sur tous les continents, des régimes hantés par l'idéologie vont faire régner un ordre de fer, présidant aux guerres et exterminations d'un siècle barbare qui a retourné le progrès contre l'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Cet essai présente vingt-deux dictateurs du vingtième siècle par vingt-deux auteurs différents, historiens ou journalistes, comme Stéphane Courtois, Christian Destremeau ou Rémi Kauffer. Chacun des rédacteurs conviés par Olivier Guez a déjà publié au moins un ouvrage sur ces hommes, ou sur le régime qui les a porté au pouvoir. Il s'agit donc pour eux de condenser leur propos en une trentaine de page maximum, ce qu'ils parviennent à faire avec efficacité.
Chaque chapitre est une mini-biographie, qui insiste sur l'environnement politique et économique qui a conduit ces hommes, souvent peu cultivés, à s'emparer du pouvoir et à développer un appareil militaire et policier pour ne plus le lâcher.
Les premiers chapitres sont consacrés aux leaders, guides, grands timoniers, qui ont fait tuer des millions de leurs compatriotes dans des délires fascistes et communistes. Les plus connus, et dont le souvenir hante les manuels d'histoire… Puis derrière Hitler, Lénine, Staline, Mussolini et Mao, viennent la dynastie des Kim en Corée du Nord, Mobutu au Zaïre ou les Duvalier, père et fils, en Haïti, Pol Pot et les Khmers rouges…
Que le pouvoir soit recherché au nom des idées ou pour lui-même, le résultat est identique. Des sociétés cadenassées, aucune opposition tolérée, des lectures imposées…
L'introduction d'Olivier Guez est remarquable par la synthèse qu'elle fait de ces contributions. Au passage, Guez propose un portait type de ces dictateurs : « Tous étaient des hommes. Insomniaques, ascètes ou sexopathes, impassibles ou éructant, souvent de petite taille (Kim Jong-il, Lénine, Staline, Franco, Mussolini mesuraient moins de 1,70 m), ils adoraient se pavaner en uniforme, bardés de médailles et de titres ronflants, l'air martial, ombrageux, toujours menaçant ». Des hommes qui voulaient ressembler à leurs portraits et à leurs statues exposés partout...
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Ce livre édifiant débute par une préface d'Olivier Guez disséquant avec précision ce qu'est la dictature, ce que sont les dictateurs.

Quoi de plus clair que le passage suivant :

"A l'origine, ils n'étaient rien ou pas grand chose. Des illuminés, des marginaux ou des militaires frustrés qui rongeaient leur frein dans des cantonnements de province : ces ratés mythomanes et revanchards ne se seraient jamais approchés du pouvoir sans un coup de pouce (ou de pied) du destin."

Nous découvrons vingt-deux chapitres pour vingt-deux dictateurs.
Chacune de ces biographies est écrite par un historien différent.

Il n'y a pas de choix idéologique, ce sont TOUS les dictateurs qui font l'objet de cet ouvrage...qu'ils soient fascistes ou communistes.

Nous lisons avec effarement ce que tous ces tyrans ont pu faire au nom de leur goût du pouvoir et/ou de leur idéologie.

Lénine, Mussolini, Staline, Hitler, Franco, Pétain, Hideki, Tito, les Kim, Mao, Enver Hodja, Stroessner, les Duvalier, Fidel Castro, Mobutu, Kadhafi, Honecker, Pinochet, Pol Pot, Khomeyni, Saddam Hussein et la famille Assad.
Cette brochette de sanglants chefs d'Etat ont malmené leurs peuples, les ont privé du minimum de liberté.

Chacun de ces tristes sires affirmaient avoir de "bonnes raisons" pour agir de la sorte : pureté de la race, le bonheur du peuple, l'égalité....

Le plus navrant, c'est qu'internationalement, il y a toujours eu une caution pour ces dictatures, notamment en France. Dans les années trente, des intellectuels français rentraient ravis et enthousiasmés de leurs séjours en Allemagne nazie et dans l'Italie fasciste. Certains d'entre eux seront de zélés serviteurs du nazisme sous l'Occupation. Leurs plumes serviles cautionneront le pillage de la France et l'Holocauste...
Dans les années cinquante, soixante et soixante-dix, un grand nombre d'intellectuels français vantaient les mérites de l'URSS ou de la Chine maoïste. Ils furent "câlinés" par les dirigeants communistes qui les surnommaient les "compagnons de route". Compte tenu de ce que fut la réalité du "paradis communiste", il leur fut appliqué le surnom "d'idiots utiles".

Cet ouvrage a une indéniable utilité : les différents historiens mettent à nu ce que furent ces despotes, et ce sans concession.

Une instructive et saine lecture.
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Les dictatures ont foisonné aux XXe siècle. Sous la direction d'Olivier Guez, ce documentaire nous livre les portraits de certains dictateurs plus ou moins connus.

Chaque biographie présentée est intéressante, non pas forcément par l'homme qu'elle évoque - parce qu'il s'agit uniquement d'hommes dans ce livre - mais le plus souvent par les mécanismes totalitaires, voir génocidaires, qui se mettent en place. Il y a des similitudes dans les régimes, dans certains profils qui peuvent légitimement nous amener à nous poser des questions sur cet éternel recommencement des pratiques pourtant condamnées par les autres États. Comment peut-on laisser faire ça ? On se doute que les réponses ne vont pas nous plaire car rien n'est manichéen. Lorsque le dictateur sert les intérêts de plusieurs nations, il est plus libre de ces actes, mêmes si ça relève du crime purement et simplement. C'est un peu tout ça que montre ce livre finalement.

Si chaque portait, pris séparément, n'est pas forcément pointu et suffisant pour cerner le totalitarisme, sa mise en place et ses acteurs, leur regroupement et leur confrontation permettent de faire un bilan historique, psychologique, sociologique, diplomatique et politique vraiment intéressant.
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Assez déçue. Je m'attendais à un livre mettant en avant les faits, ce que ces dirigeants ont entreprit pour être qualifiés de dictateurs.
Il s'agit surtout de biographies.
Je l'ai trouvé aussi très parti pris. Je peux affirmer que pour certains noms, les populations concernées trouvaient que c'était mieux quand ces dirigeants étaient au pouvoir.
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« le siècle des dictateurs » c'est, même si le phénomène est aussi ancien que l'Histoire elle-même, le 20ème siècle. le livre retrace ces décennies où, après la première guerre mondiale, sur tous les continents, des régimes vont, au nom d'une idéologie propre, prendre le pouvoir, imposer leurs règles et entrainer le monde dans le chaos et la barbarie. Par l'intermédiaire des portraits de leurs dirigeants, certains bien connus et d'autre rapidement effacés des mémoires, c'est tout un pan de la légende noire du 20ème siècle qui transparait.

Je pensais avoir une vue relativement complète de cette période et de ses dérives. Et pourtant cette galerie de portraits a réussi à me surprendre et à me faire changer de regard sur cette période. Il nous pousse à adopter un regard global sur cette époque pendant laquelle les dictateurs ont semblé nourrir les dictateurs, comme en Amérique du Sud autour de l'opération Condor (Chili, Argentine, Bolivie, Brésil, Paraguay et Uruguay). On se rend compte que la guerre froide a également été un terreau privilégié pour la dictature. En effet, les Etats-Unis, mais aussi l'URSS, sont prêts à tout pour disposer d'un régime allié quelque part dans le monde. Y compris déstabiliser un régime élu démocratiquement ou fermer les yeux sur les pires exactions (quand ce n'est pas porter assistance). Les dictateurs eux-mêmes semblent constituer une sorte d'internationale du régime autoritaire tant ils ont pu essaimer à travers le monde sur tous les continents. Chacun a bien sûr sa spécificité idéologique, politique ou humaine. Par exemple le dictateur albanais est adepte des discours à rallonge (16 heures non-stop pour le premier). le chef de l'Etat paraguayen lui est adepte des chasses à l'homme… Mais d'autres éléments sont communs à tous, notamment la mise au pas de toute opposition, la torture et les assassinats de masse. le lecteur se laisse happer par cette galerie de portraits qui font froid dans le dos mais qui sont également particulièrement éclairants sur l'histoire et le contexte global de chaque régime. le dernier d'entre eux, toujours en vigueur en Syrie, nous est particulièrement bien mis en perspective par Bernard Bajolet, diplomate et spécialiste du renseignement.

Un livre édifiant et une vraie réussite !
Lien : https://mangeurdelivres.word..
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critiques presse (2)
LeFigaro
07 novembre 2019
C'est une œuvre titanesque et salutaire. Comme si lire ces parcours - qui se rejoignent en de nombreux points - nous aidait à mieux comprendre notre monde. Le Siècle des dictateurs n’est pas une encyclopédie, mais un travail de décryptage et d’analyse sacrément bien écrit.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LesEchos
27 septembre 2019
Ce livre collectif, signé par des historiens, diplomates ou encore journalistes, offre 22 portraits de ceux qui ont marqué de façon sanglante le siècle dernier. Il ne s'agit pas là de portraits fouillés, mais plus de comprendre le cheminement qui fait que des hommes deviennent des monstres qui enferment, torturent, assassinent et, bien souvent, conduisent leur pays à la ruine.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Tous étaient des hommes. Insomniaques, ascètes ou sexopathes, impassibles ou éructant, souvent de petite taille (Kim Jong-il, Lénine, Staline, Franco, Mussolini mesuraient moins de 1,70 m), ils adoraient se pavaner en uniforme, bardés de médailles et de titres ronflants, l'air martial, ombrageux, toujours menaçant. Le Führer, le Duce, le Petit Père des peuples, le Grand (et le Petit) Timonier, le Lider, le Caudillo, le Guide, le Bienfaiteur ou le Conducator... Ils ont scandé l'histoire du XXéme siècle, le siècle des dictateurs.
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L'île reprend son nom d'Haïti et devient, en 1804, la première république noire du monde. marginalisée par les puissances esclavagistes du moment (États-Unis, France, Angleterre) pour le précédent dangereux qu'elle représente, Haïti sombre dans la misère et la violence. En deux siècles, vingt-cinq Constitutions tenteront d'y mettre bon ordre; trente deux coups d’État en saperont toutes les tentatives, et les dictatures y fleuriront. L'une d'elles, par sa longévité, sa férocité, sa cupidité, marquera Haïti au fer rouge : la dynastie des Duvalier.
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Et, pour mieux préparer les soldats à la guerre, il fait publier en janvier 1941 un manuel, le senjinkun. Cet ouvrage demorale militaire de triste mémoire doit désormais faire partie du paquetage de chaque combattant. Il y est notamment écrit que ce dernier ne doit « jamais ressentir la honte d'être fait prisonnier et de tomber aux mains de l'ennemi » et que « mieux vaut mourir que de laisser derrière soi son nom souillé par la honte... ».
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La population comprend, avant de l'éprouver, que les moindres transgressions seront punies sévèrement ; qu'elle se tienne tranquille ( et ne se mêle surtout pas de politique) et elle pourra jouir d'alvéoles de liberté, en famille, au stade, en bord de mer, parquée dans les nouvelles résidences que le régime s'apprête à édifier.
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Après avoir marché sur la Lune, l'homme s'est lacé à la conquête des espaces virtuels. Mais il y a pourtant un pays où tout est resté en l'état : la Corée du Nord. Décennie après décennie, génération après génération, tout s'y résume aux décisions, aux caprices et à l'existence même de la dynastie au pouvoir.
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