Un très bon roman entre fiction historique et uchronie.
quatrième de couverture :
"Que cherche le mystérieux individu qui s'introduit subrepticement dans des églises abandonnées, devenues biens nationaux sous la Révolution ? Existe-t-il un lien avec l'oeuvre de déchristianisation entreprise par Fouché quand il était représentant en mission de la Convention dans la Nièvre ?
C'est ce que le lieutenant Tellier de la gendarmerie impériale doit impérativement élucider, au risque de démontrer l'implication du ministre de la Police ! Bien qu'il ait été chargé de cette enquête par l'empereur en personne, Tellier pourra-t-il la mener à son terme ?"
Tout commence en mars 1806, lorsque le lieutenant Tellier arrive à Nevers après deux années passées dans la gendarmerie d'élite qu'il a été obligé de quitter après une chute de cheval.
Dès le premier soir de son arrivée, il essaye de stopper un intrus dans l'église Saint-Genest, sans succès, en risquant la mort.
Le lendemain, un commissaire de la police impériale lui rend visite et lui conte les évènements survenus dans la région : deux églises ont été visitées (des dalles soulevées, des coups de burin donnés…) et un curé tué : le mystère demeure…
Après un voyage à Paris, où Tellier est convoqué, il se voit confier cette enquête par Napoléon 1er directement.
Qui visite les églises, quel trésor est recherché : Fouché, lui-même, "La Guêpe", ancien homme de main du ministre qui a servi en Vendée et à Lyon sous ses ordres en 1793, le père Anselme, un prêtre constitutionnel ?
Tellier soupçonne tout le monde, le Préfet à Desmarets, le Directeur de la Sûreté générale, même les femmes sont étranges : Adélaïde, la dame de compagnie de la préfète, Dame Berthier, la veuve d'un ancien comparse de la Guêpe et Louison, la chambrière...
Le jeune lieutenant arrivera-t-il à démêler les écheveaux du pouvoir et à arrêter les responsables alors qu'il se sent manipulé par ceux qui lui ont confié cette mission…
Un très bon polar historique aux multiples rebondissements qui nous plonge dans la vie de province mais aussi dans les arcanes du pouvoir.
Plusieurs jolies illustrations de bâtiments réalisées par l'auteur sont insérées dans l'ouvrage
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Un très bon moment de lecture, il faut dire que j'étais là dans ma zone de confort, un roman historique de qualité, qui mêle harmonieusement Histoire et roman, et même uchronie.
De façon personnelle j'ai glané des connaissances qui me font bien défaut sur cette période qui n'est pas à priori ma préférée. Je ne souhaite pas en dire plus que le résumé, c'est avant tout une intrigue, mais si vous aimez le genre je vous le dis : foncez !
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- Rappelez-vous comment Parmentier a réussi à populariser la pomme de terre dont on se méfiait à la fin du siècle passé, dit Tellier en préambule.
Le stratagème imaginé par le scientifique en 1786 était encore présent dans les esprits : en tant que botaniste, Parmentier avait compris les propriétés nutritives de la pomme de terre. A contrario, la population restait fermement persuadée de sa nocivité. Le roi avait donc mis à disposition de l'Académie agricole des terrains dans les plaines des Sablons et de Grenelle. La supercherie de Parmentier avait consisté à faire monter la garde autour des cultures, la journée seulement… Convaincus que ces tubercules étaient sûrement réservés à la noblesse, des Parisiens audacieux s'étaient enhardis nuitamment dans les champs pour dérober des patates. Ils en avaient consommé et avaient contribué à leur manière à en répandre l'usage...
S'approvisionner en eau claire n'était pourtant pas chose facile, même dans les villes. A Nevers, seuls les riches bourgeois disposaient d'un filtre à charbon, mais les gendarmes et leurs épouses s'étaient organisés pour extraire de l'eau des treize puits publics une eau correcte, qu'on faisait ensuite bouillir avant de l'utiliser.
- Je suis un prêtre constitutionnel et concordataire, messieurs. J'ai approuvé ces bouleversements parce que je crois qu'on peut exercer un ministère sacré en se débarrassant des oripeaux d'une religion qui s'était détournée de l'essentiel, c'est-à-dire l'Homme. La Révolution l'aura remise au centre de toutes les préoccupations, car c'est l'humain qui est sacré, n'est-ce-pas ?
Pour seule réponse, il entendit les mots "police impériale"; Il entrouvrit la porte, suffisamment pour apercevoir un homme vêtu d'un habit noir, ceint d'une écharpe tricolore et d'un chapeau bicorne uni, panoplie règlementaire des commissaires de la police impériale. Il s'effaça alors pour l'inviter à entrer.