Citations sur Les actes (19)
[ inventaire des biens d'un défunt par sa veuve ]
- Quatre montres ! Il en avait cinq ! Quand on l'a trouvé mort, il n'avait plus sa Rolex au poignet, j'ai demandé à sa comédienne qui est restée muette. Il ne l'enlevait jamais pour baiser. Elle a piqué la Rolex, la garce !
Elle sentit le regard sur elle de Raymond Golfino, elle décela immédiatement qu'il appartenait à la race des séducteurs, elle n'aimait pas ce genre d'homme mais elle n'avait pas peur, elle était rompue à la circulation des regards, au jeu de la séduction. Le site de rencontre sur lequel elle était inscrite depuis un an était son terrain de jeu favori. Golfino la prenait pour une proie alors qu'elle était une chasseuse.
Il était avec sa femme depuis seize ans. (...) Leur relation s'était développée naturellement, avec la bénédiction de leurs familles, ils étaient du même milieu, c'était important, sa mère était pharmacienne et son père, cardiologue ; son père à elle était radiologue, sa mère ne travaillait pas. Ils avaient entrepris des études de droit ensemble, lui rêvait d'être notaire depuis l'enfance, depuis qu'il était monté dans la Ferrari du père notaire de son ami Fabien. (...)
[ office notarial ]
- Vous êtes la 45e candidature et notre 6e entretien d'embauche, Claire Castaigne. Jusqu'à présent, nous n'avons pas été convaincus. La plupart des gens se comportent comme des insectes qui se jettent contre la lampe antimoustiques et grillent électrocutés.
Il marqua un temps d'arrêt. Il souriait, visiblement satisfait de sa comparaison.
- Au-delà de l'excellence technique, nous recherchons quelqu'un de solide et de souple à la fois. Solide car capable de prendre des coups et de travailler beaucoup sur des dossiers complexes. Aucun des dossiers que nous vous confierons ne sera simple. (...) Nous attendons aussi de notre futur collaborateur une extrême souplesse. Il y a des méthodes et un esprit PRF à adopter. C'est pourquoi nous recherchons un candidat qui a cinq ans et non dix ans d'expérience. Nous voulons qu'il ne soit pas totalement gangréné par les méthodes des autres. Nous aimons faire les salariés à notre main. Etes-vous la meilleure pour ce poste ?
(p. 10-11)
J'ai largement dépassé ma mission de notaire mais c'est dans ces moments que mon métier me semble beau et que je suis fière de l'exercer. Il faut beaucoup aimer les gens parce qu'on les voit souffrir, se déchirer, manipuler, intriguer. Parfois s'aimer mais c'est rare! Souvent le mauvais se révèle, il faut l'accueillir et le transformer, en s'efforçant de le comprendre. (p 118)
Dans son métier, c'est elle qui tendait la main et c'est d'elle dont on se détournait.
— Des culottes sales et des capotes ! Il collectionnait les œuvres d’art, les stylos, il avait cent paires de chaussures. Quand il achetait un pull, il en achetait trois ! Tout cet argent gaspillé ! Et maintenant les culottes de toutes les poufs qu’il a baisées !"
« L’homme qui jette ses actes et sa semence, l’homme qui ne porte pas d’enfant, qui ne porte pas la durée. Jamais je n’ai compris comme en cet instant combien l’homme est gratuit en somme, fait pour le jeu, la guerre. La femme, l’enfant, l’entraînent vers le travail, vers la civilisation. »
« Le rire, c’est la vie. Chez moi, en Martinique, on rit malgré la tristesse, c’est la plus belle des manières de rendre hommage à la vie du défunt. »
Nous sommes tombés amoureux et nous nous sommes mariés assez vite. Je ne connaissais pas grand-chose aux hommes, rien au couple, rien à la vie de la nuit, rien aux drogues. J’ai découvert un noctambule infatigable. Je l’ai suivi au début, mais je n’aime pas la nuit, et je n’ai jamais pris de drogue. Je m’endormais dans les clubs ! Il appartenait à cette race de séducteurs qui ne peuvent renoncer aux autres femmes en se mariant. Il m’a trompée dès le début de notre mariage. J’ai fermé les yeux. J’avais peur de perdre ce que j’avais acquis. Je n’avais jamais connu l’aisance matérielle avant lui. Et quand on ferme les yeux une fois, on les ferme toujours.