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Le sujet est très parisien (deux anciens de Sciences-Po se retrouve après 30 ans et discute dans Paris) et pourra décourager beaucoup de lecteurs : il faut être un fan de la politique française et un fin connaisseur des événements de ces dernières années.

Ce roman avait été conseillé par le Masque et la Plume et j'ai été très déçu. L'auteur a une écriture très ampoulée, un style lourd (de nombreux changements de narration, de locutions latines ou de néologismes en italique par exemple...). Se rajoute à cela qu'elle évoque un monde qui vit en vase clos avec ses codes (qui ne seront pas expliqués aux lecteurs), ses personnages de l'ombre (Nicolas Bazire et Aquilino Morelle par exemple), ses lieux importants (les bars et restaurants des grands hôtels parisiens). Tout cela a rendu cette lecture très déplaisante. Le seul moment où l'écriture m'a plu est lorsque l'auteur se met dans la peau de son ancien camarade de Sciences-Po, elle lâche son style pompier et parle plus simplement de choses intéressantes.

Néanmoins, on pourra être impressionné par l'extrême actualité de ce texte (on évoque les "fake news" de Trump, le regain d'intérêt pour Fillon...).
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J'ai trouvé ce livre puant et repoussant, sinon ahurissant.

Le style d'abord. Ça mouline ad nauseam. L'auteure veut nous convaincre qu'elle a du (très très) grand style, qu'elle sait trousser des (très très) longues phrases débordantes de locutions latines et d'expressions surannées. Sauf que ça mouline dans le vide. Tout ce déballage de style pompeux (et pompant) pour dire quoi ? On a l'impression de lire un édito de Libé étiré sur 200 pages le long d'une interminable masturbation.

Tout est prétexte à l'étalement de références qui claquent, mais dont le fond est creux. Exemple : comme par hasard, l'auteure et l'inspecteur des finances avec qui elle passe la soirée marchent dans la rue et, oh suprise, voient sur le trottoir Stéphane Fouks (Euro RSCG, Havas, ex conseiller de DSK) et David Pujadas. Tout ça pour permettre à Cécile Guilbert de nous dire : "L'homme qui s'était fait poser des implants capillaires par son pote Cahuzac [comprendre : Pujadas] papotait ferme avec celui qui avait les mêmes talonnettes que Sarko [comprendre : Fouks]". Belle dénonciation de la collusion des élites : un présentateur télé se fait poser des implants par un futur ministre de gauche, et un ex-conseiller de gauche a les mêmes talonnettes qu'un ex-Président de droite ! Ah oui, tous pourris ! du haut du crâne au talons de leurs chaussures ! (les arguments sont hélas de ce niveau).

Surtout, toute la construction du livre est à la gloire personnelle de Cécile Guilbert (qui est la narratrice assumée de ce texte, évoquant son parcours, ses précédents livres). Qui va dénoncer durant d'improbables monologues tout le personnel politique qui "se sert" au lieu de "Servir", ces "quinquas politiques incultes entourés d'énarques ignares" (p. 95) quant elle a échappé "à cette histoire à laquelle tu aurais pu prétendre et que tu avais fuie par amour de la liberté, par amour de l'amour", etc Bref, il sont tous nuls, mais elle est géniale, l'incarnation de la Liberté et de l'esprit critique voltairien (jusqu'à nous enfoncer le clou page 121 en nous expliquant qu'elle ne fait que de la "Grande Littérature" et a refusé livres trop faciles, genre "storyboard à stories"). Très supérieure à toute cette bassesse, elle qui a choisi l'amour, la liberté et l'eau fraiche, tout en assumant sans gêne durant trois pages stupéfiantes (p. 101 à 103) qu'elle ne connait strictement rien ni du peuple, ni de la pauvreté, ni du déclassement, pas davantage que l'inspecteur des finances qui l'invite durant cette soirée dans deux palaces. "Non, ils [ni elle ni lui] ne savaient rien de la dureté du monde auquel se cognaient chaque jour dans leur pays entre 5 et 9 millions de pauvres, et plus de 3 millions de chômeurs officiels."

C'est bien là ce qui est ahurissant dans ce livre. L'impression qu'une ultra-privilégiée, fréquentant le tout petit milieu des ultra-riches et des artistes bobos qui ont "pages ouvertes" dans tout un tas de magazines branchouilles et à France Inter, vient faire des démonstrations clinquantes sur le thème "tous nuls ces pantins de politiques".

Mais elle, l'artiste, l'écrivaine, éditorialiste, l'incarnation de la Culture et de l'Esprit critique ? Elle nous décrit dans ce livre qu'elle se fait inviter à dîner dans le plus cher palace parisien par un inspecteur des finances, ancien Haut-fonctionnaire devenu banquier d'affaires. Elle va jusqu'à décrire les Saint-Honoré qu'elle y déguste dans des assiettes en porcelaine, avec de l'eau d'Australie dans des verres en cristal (oui, jusqu'à ce niveau de détails). Ce n'est pas tout : elle flirte avec le banquier d'affaires. Elle a envie qu'ils couchent ensemble. Elle l'embrasse et lui glisse sa carte de visite espérant qu'il la rappelle. Et elle l'absout totalement, terminant à la toute fin du livre (avant dernière page) par "il n'est pas détestable", "plus [intéressant] que je ne pensais, on a des préjugés". Bref, ces élites dont elle a passé 200 pages à nous expliquer qu'elles sont pourries de fric et de combines ne sont finalement pas si détestables que ça, quand on apprend à les connaître, c'est nous qui avons des préjugés. Waaaaaaaaaaa !!! Tous ces monologues ampoulés pour en arriver à cette chute ? Sérieusement ?!

Ecrit au 2e degré, ce livre pourrait être une attaque féroce contre les artistes (qui ne voient plus la misère et ne demandent qu'à manger dans les menottes du grand capital et à se faire baiser par lui).
Sauf que non, le livre de Cécile Guilbert est bien du premier degré. Elle ne réalise même pas, semble-t-il, à quel point ce livre est consternant pour la figure des artistes, qu'elle incarne.

L'anti-Florence Aubenas, l'anti-"Quai de Ouistreham".









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Précisons tout de suite que le titre ne fait pas référence au parti, mais à la classe politique en général et qu'il tient autant du pamphlet que du roman.
En novembre 2016, la narratrice, "la fille en noir", retrouve un ancien de Sciences-Po, Guillaume Fronsac. Trente ans ont passé, ils ont suivi des voies différentes. Elle est devenue écrivain, il fait partie de l'élite politique, avec passage obligé dans une banque d'affaires. Sans en parler, ils ont tous deux en mémoire un baiser torride échangé dans une fête où l'alcool et la coke avaient bien circulé.
Ils vont passer la soirée ensemble à évoquer l'état du monde et de leurs désillusions, loin de leur jeunesse ouverte à tous les possibles.
Je suis embarrassée pour parler de ce roman, tout simplement parce qu'il est tombé au mauvais moment. La saturation d'informations sur les turpitudes de notre classe politique ces dernières semaines a atteint un tel niveau que pour moi c'est l'overdose. Or, ici, il est énormément question de l'entre-soi, des petits arrangements entre amis, du cynisme et de la malhonnêté de trop d'élus ou de hauts-fonctionnaires qui n'ont en tête que leurs intérêts personnels, tout en se croyant d'une essence supérieure.
Je n'ai rien découvert que je ne sache déjà, dans les grandes lignes et je n'ai pas envie d'en savoir davantage. Certains sont nommés et le portrait féroce qui en est fait est sans doute trop vrai, comme Nicolas Sarkozy et François Hollande, d'autres ne le sont pas et dans les milieux parisiens, je pense que l'on joue au petit jeu de qui est qui, mais personnellement, ça m'est égal. Ce que je retiens, c'est que le constat est glaçant et ne laisse aucune place à l'espoir.
Reste l'aspect roman. Je n'ai pas cru vraiment à cette histoire ancienne entre Guillaume Fronsac et "la fille en noir", histoire qui n'a d'ailleurs pas eu lieu. Ils jouent à se séduire d'un bar de luxe à un grand hôtel, dans un périmètre parisien chargé d'histoire, tout en restant sur leurs gardes l'un et l'autre. C'est peut-être le côté déambulation dans un Paris nocturne et désert qui m'a le plus intéressée, avec la découverte d'une belle plume.
Je suis certaine que ce roman trouvera ses lecteurs, qui sauront l'apprécier, moi je suis passée à côté.

Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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Une histoire de bobos intellectuels dans le milieu politique déliquescent qui est celui de notre pays abîmé à tour de rôle par Sarkozy et Hollande. Une vieille amourette émaille cette histoire qui se lit vite, heureusement.
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Réunion d'anciens copains d'école version bling-bling matinée de bobo.
30 ans après leur sortie de Sciences Po, la narratrice retrouve sur le plateau de Thierry Ardisson ses anciens copains de promo. Ils sont tous devenus de plus ou moins grands noms de ce que l'on appelle aujourd'hui la médiacratie alors qu'elle végète dans sa condition d'auteur au succès minimum mais à caution intello maximum aux côtés de son artiste de mari.
Une virée nocturne dans Paris et ses palaces en compagne de Guillaume Fronsac, un vague ex-béguin d'alors, devenu banquier d'affaire, est l'occasion de remonter le fil de l'histoire. Portraits assassins, radiographique d'une époque éperdue d'envie de réussir, il y a un peu de tout cela dans ce roman à clés. Si la peinture de ce petit monde est grinçante à souhait, le ton auto-complaisant de la femme en noir (le double à peine voilée de l'auteur) est quant à lui parfaitement irritant.
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Ce roman se déroule juste avant la présidentielle de 2017. Les deux personnages principaux se retrouvent à la sortie d'une émission de Thierry Ardisson. Ils se sont connus étudiants et ont pris des chemins diamétralement opposés : la littérature pour « la dame en noire », les arcanes de la finance et de la politique pour Guillaume de Fronsac. Ils décident de poursuivre la soirée ensemble. Commencent alors de longues discussions avec pour toile de fond le paysage politique français actuel et passé. J'avoue que j'ai eu du mal à m'accrocher en raison des multiples références qui m'étaient inconnues mais aussi du style de l'auteur que j'ai trouvé par moments très complexe. Petit regain d'intérêt à la fin pour la partie romanesque de l'histoire : la relation entre les deux personnages. Vont-ils se revoir ou préférer laisser le passé derrière eux ? Mais globalement je ne conseillerai pas ce livre. Je suis passée à côté. Trop complexe pour moi.
Lien : http://monpetitcarnetdelectu..
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Ah, non, trois fois non !!!!
Plus opportuniste, on peut trouver, c'est sûr, mais tout de même , une sortie éditoriale l'année des élections 2017 !
Ecriture ampoulée, il faut faire dans le cultivé, quelques réflexions intéressantes sur le pouvoir (à peine 2 ou 3 ), et un dialogue entre gens du même bord de toute façon.
Sans oublier les rumeurs , puisque, bien sûr, cela intéresse.
Encore non !!!!
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Roman réjouissant au style parfois exigeant mais dont le ton, l'ambition et la force narrative vous emmène à destination.
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Quand un roman a du mal à commencer, le style se doit d'être accrocheur, afin de faire patienter le lecteur.
Or le style de Cécile Guilbert est totalement puant de snobisme narcissique (parisien?) !
Malgré ma lecture ici, des commentaires pour le moins négatifs, j'ai voulu donner ma chance à ce pamphlet politique opportuniste. Je n'ai pu dépasser la première dizaine de pages !
Ne perdez pas votre temps à l'ouvrir...
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Trente ans après avoir échangé un baiser, « la fille en noir » et Guillaume Fronsac se retrouvent. Ils passeront la soirée à remuer leurs souvenirs et le bilan est accablant tant leurs désillusions sont grandes. Tous deux diplômés de Sciences Po promotion 1986 (dont je suis), leurs chemins ont divergé. Guillaume a intégré l'ENA pour entamer une carrière de haut fonctionnaire pour finalement se diriger vers le métier plus lucratif de banquier d'affaires.
Après avoir écrit quelques discours pour des ministres, « la fille en noir » s'est lancée dans l'écriture et a pondu des essais sur Swift, Duchamp ou encore le cardinal de Retz.
Entre Saint-Simon et Balzac, Cécile Guilbert dresse un portrait féroce et réjouissant des coulisses du monde politiques avec ses hauts fonctionnaires qui agissent dans l'ombre.
Déambulant dans un Paris, celui du centre, si marqué par l'histoire, les deux ex-amis, malgré des parcours différents, évoluent « dans une bulle fort éloignée de la détresse sociale ».
Lien : http://papivore.net/litterat..
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