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EAN : 9782246746614
272 pages
Grasset (22/08/2012)
3.19/5   53 notes
Résumé :
« Blaise vient de fêter ses cinquante printemps. Quelque chose en lui refuse-t-il de naître ? De céder ? De s ouvrir ? Une délivrance ? Une douleur ? Un remords ? Peut-être. Car soudain tonne le canon qui abat tout, renverse tout, démolit tout. »
La narratrice et Blaise, mariés, vivent comme des adolescents, des Robinson parisiens, artistes accrochés l un à l autre, insouciants. Jusqu au jour où Blaise est atteint d une maladie rare, la « cellulite cervicale ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Partagée est le qualificatif qui exprime le mieux mon sentiment sur ce récit.
Si j'en ai apprécié certains aspects, je crains que cela soit pour de mauvaises raisons alors que j'en ai rejeté d'autres par pur agacement.
On peut résumer cette « Réanimation » en quelques lignes. Cécile et Blaise s'aiment depuis des décennies dans leur petit monde de bobos et d'artistes. Blaise fête ses 50 ans. Il est foudroyé par une infection rare, une « cellulite cervicale ». Pour la soigner, il doit être plongé dans le coma pendant quelques semaines. Cécile écrit et attend le réveil de son chéri. Blaise revient à la vie. Fin de l'histoire.
Tout cela pour ça, suis-je tenter de dire ! Autant, je suis reconnaissante à l'auteur de nous avoir épargné tout pathos et autre récit lacrymal, autant son excès de mise à distance prononcée et son nombrilisme a fini par provoquer chez moi une totale indifférence à son témoignage.
Et pourtant, j'ai bien aimé son petit côté politiquement incorrect quand elle assume crânement son manque de « piété conjugale » en préférant le shopping ou un dîner avec un ami à une énième visite à l'hôpital ou lorsqu'elle exprime sa fascination parfois malsaine pour la narcose artificielle de son époux. Cela nous change des habituels récits de mère, père, épouse courageux et loyaux. Pas inintéressant non plus, son approche purement esthétique du coma. Blaise est réduit à un simple support pour de longues digressions sur le traitement d'un corps mourant par les peintres et autres philosophes. Malheureusement, l'auteur n'effleure que cet aspect. A la limite, un véritable essai sur ce thème aurait été passionnant. de plus, Cécile Guilbert insiste lourdement sur son récent travail sur Warhol. du coup, j'ai eu le sentiment un peu désagréable d'opportunisme, du genre mon mari se meurt, j'en fais un bouquin où je fais de la publicité pour le précédant … A force de pas choisir entre le témoignage et l'essai, montrer plus à voir qu'à ressentir, je suis restée totalement extérieure au sujet, tenaillée par une forte envie que Blaise se réveille au plus vite pour pouvoir renfermer ce livre et retourner admirer tous les toiles qui y sont décrites. Je peux comprendre que l'écriture, pour une épouse désemparée et esseulée pour la première fois depuis son mariage, a certainement des effets thérapeutiques voir d'exorcisme, mais pourquoi publier ?
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Blaise vient de fêter ses cinquante ans lorsque se déclare une "cellulite cervicale", infection rare et sujette à complications. Opération chirurgicale, puis coma provoqué pour quelques semaines. Sa femme se rend à son chevet, y trouve une momie couverte de tubes, revient tous les jours, craignant de ne jamais le revoir "vivant", s'épanche auprès de la famille et d'amis, etc.

Terrifiant univers hospitalier, maladie d'un proche, douleur de l'absence, réflexions sur la mort, le sommeil, avec pléthore de références littéraires, mythologiques et wharoliennes (l'auteur venant d'écrire un essai sur cet artiste)... Oui c'est touchant, oui c'est beau et admirablement bien écrit - si l'on supporte le rythme saccadé -, oui c'est poétique, mais... Passé cet émerveillement, j'ai commencé à m'ennuyer, m'engluer, jusqu'à me demander ce que moi, lectrice, je venais faire dans cette histoire de couple, à lire les sentiments exaltés de cette femme.

Il faut préciser que je supporte de moins en moins les auto-fictions sur les drames intimes des écrivains, même si je respecte leur douleur et y compatis.
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Blaise et sa femme s'aiment depuis vingt ans. Sans enfant, ces éternels adolescents ne se sont presque jamais séparés l'un de l'autre. Elle est écrivain, il est artiste. Ils vivent en plein Paris dans une maison qu'elle appelle joliment « la cabane », l'endroit qui abrite leur amour, qui leur ressemble et auquel ils sont très attachés. le bonheur est là, leur vie est douce. Pourtant, cette dernière va être brutalement bousculée.
Alors qu'il vient de fêter son cinquantième anniversaire, Blaise est terrassé par une infection rare nommée « cellulite cervicale ». Il est immédiatement hospitalisé à Lariboisière. S'ensuit une opération. le lendemain, sa femme – la narratrice – se trouve face à une chambre vide. Il n'est ni au bloc ni en salle de réveil. Blaise est en réanimation : il subira un traitement quotidien durant trois semaines afin de nettoyer entièrement la zone infectée. L'homme est de ce fait plongé dans un coma artificiel.
Blaise est là devant elle, allongé sur le dos, entouré de machines. Son corps à moitié couvert par un drap, une multitude de tuyaux s'en échappant... Comment gérer la maladie de l'autre, son absence, le vide qui se crée, l'angoisse de perdre l'homme tant aimé ? Continuer à vivre sans l'autre un temps. Et durant cette parenthèse -- ce sommeil programmé --, naviguer entre douleur, espoir, réminescences, cauchemars.
En couchant ses pensées sur un carnet au jour le jour, la narratrice entre dans une sorte de bulle de spiritualité où elle convoque les arts, les mythes, les contes, la philosophie, la poésie. Elle est en pleine réanimation, réfléchissant sur certaines notions telles que le manque, le corps, la mort, la solitude, la liberté, la vie, l'amour. Et parle de son dernier essai sur Andy Warhol, trouvant d'étranges similitudes entre ce personnage mystérieux et ce qu'elle est en train de vivre. Les images se succèdent, une force et un imaginaire se créent, ôtant ainsi tout pathos au texte.
Même si elle écoute en boucle la voix de Blaise qui lui a laissé un message sur son téléphone, même si elle ne se résigne pas à laver les vêtements qu'il a portés, de peur d'oublier son odeur, elle éprouve une grande joie lorsqu'elle traverse Paris à vélo, elle savoure le silence de la « cabane », profite du printemps qui s'éveille... Avec intelligence, elle parvient à avoir suffisamment de recul sur cette situation difficile.
Si le sujet de ce récit est sombre, la façon dont il est construit ne l'est absolument pas. le texte est sensible, délicat, plein d'amour et de lumière. Une belle déclaration adressée à son époux.

Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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Livre lu dans le cadre du Prix Livre France Inter organisé à l'échelle de ma bibliothèque.

Là encore un livre bien loin de mes lectures habituelles et que je n'aurai pas choisi spontanément.
J'ai lu ce livre juste après avoir lu « Tout s'est bien passé » d'Emmanuèle Bernheim, et si l'histoire n'est pas la même, les deux livres se ressemblent assez de par leur forme, là encore c'est un témoignage d'une expérience personnelle romancé.

L'histoire est celle de Blaise, 50 ans, qui vit une grande histoire d'amour avec la narratrice depuis 20 ans. Ils n'ont aucun enfant commun, mais ils n'en ont pas besoin pour rester ensemble, plus qu'un couple ils se complètent.
Tout bascule du jour au lendemain quand Blaise est hospitalisé d'urgence et mis dans le coma à cause d'une « cellulite cervicale ». Je passerai outre les détails médicaux sur cette infection qui sont nombreux, très (trop) nombreux dans le livre.

La narratrice bascule donc dans un statut d'attente. L'attente des opérations, des soins, de l'évolution de la maladie, de l'état de Blaise.
Et durant cette attente elle ne fera plus vraiment face à cet homme qu'elle aime, mais à un homme qui survit relié à des machines, par de nombreux tubes, qu'elle ne manquera pas d'observer dans les moindres détails lors de ses visites.
Cet état où elle doit gérer la famille, les amis et les connaissances qui veulent des nouvelles n'est pas évident à gérer pour elle. Et elle en arrivera à un stade où, pour survivre elle-même de cette absence de l'être aimé que l'on sent pesante pour elle, elle s'occupera d'elle en faisant des choses qui peuvent paraître incongrues, comme se promener à vélo et admirer les paysages, faire du shopping, accepter des invitations à dîner, honorer des interviews pour son livre…

Sur la forme ce livre m'a un peu déstabilisée dans une première partie écrite non pas à la première mais à la seconde personne… Et je n'ai pas trop accroché à ce « Tu », j'aurai préféré être de suite plongée dans la vision directe de la narratrice.
Certes c'est vrai que ce « Tu » est original, mais du coup comme je ressortais d'une lecture plus qu'émouvante avec « Tout s'est bien passé » j'ai eu l'impression d'être mise à distance et de voir les évènements de trop loin.
Je crois d'ailleurs qu'enchaîner les deux lectures a joué en défaveur de « Réanimation », que j'ai trouvé moins touchant.
Ne serait-ce que quand Blaise sort enfin de son coma… on dirait que c'était juste « normal », et cela ne m'a pas touché plus que ça.

L'histoire reste belle et bien écrite, et je trouve quand même que l'histoire mérite d'être lue.
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Ce livre m'a été prêté par une collègue, je l'ai lue en tant que personnel soignant et particulièrement car j'ai fait parti de ce service. Je me demandais souvent ce que ressentait les patients alités pendant des jours, dans un coma artificiel, à leurs réveils nous pouvions discuter et essayer de comprendre avec eux leurs vécus. Mais il a été toujours beaucoup plus difficile de savoir ce que l'entourage vit et comment il supporte cette épreuve. On voit beaucoup de films où les proches sont forts et comprennent de suite, mais la réalité est parfois bien différente et l'auteure a eu l'honnêteté et la justesse de la décrire sans aucune cruauté mais au contraire avec beaucoup d'esthétisme.
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critiques presse (3)
Bibliobs
28 février 2017
C'est accablant pour les puissants, triomphal pour les subversifs et réconfortant pour les derniers amoureux des belles-lettres. Mon conseil: votez Guilbert !
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Culturebox
18 octobre 2012
"Réanimation" est un livre d'amour. […] Rares sont les amours qui se suffisent à elles-mêmes et les êtres capables d'accepter le bonheur. Ce livre en est un très beau témoignage.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Liberation
03 septembre 2012
Cécile Guilbert pense et vit la vie comme des moments de joie hautaine, de naïveté flamboyante, qu’il faut représenter dans le miroir de ceux qu’on a lus, vus, assimilés. La léthargie hospitalière de son mari est filtrée par une perception de l’instant propre aux surréalistes, par une réflexion sur la représentation des corps et des vanités, par ses réflexions sur Andy Warhol, qu’elle appelle ici «l’Albinos».
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Oui, ma bibliothèque m'est un assez grand duché ou je ne cherche ni divertissement ni bouées de sauvetage , seulement des phrases qui aient tenu dans le temps et que je trouve .
Toujours.
Comme par magie .
Comme par la grâce d'un sixième sens qui me guide et me comble .
Vivant dans la pénombre sous leur fine poussière, les livres dispensent silencieusement leur présence magnétique, leur faculté d'écoute. J'ai si souvent remarqué que ceux qu'il me fallait lire ou relire s'étaient toujours glissés entre mes mains au bon moment, comme par enchantement, reliés entre eux par des chaines mystérieuses d'intelligence et de bonté . Comme s'ils volaient au-devant de me pensées les plus secrètes,de mes désirs les plus intimes :objets magiques vers lesquels je n'ai qu'à tendre la main pour qu'ils les élargissent et les amplifient .
Est-il possible que , nuit après nuit, choisir le bon volume rapproche de l'échéance heureuse comme les récits de Shéhérazade mais à l'envers? Que certaines phrases suffisent à ranimer le temps mort? Que lire soit l'équivalent de prier?
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L'hôpital ne fouette pas seulement les sangs, il réanime aussi l'amour. S'il a décrit à merveille ses prémices et sa cristallisation, Stendhal a oublié de dire que l'idéalisation de l'être aimé fonctionne aussi à fond sitôt qu'il est malade ou en danger. Ses qualités augmentent, ses défauts s'estompent, menus travers et tout ce qui agaçait disparaissent. Blaise était naguère colérique et jaloux, sensible mais parfois dépourvu de tact, mal élevé voire grossier ? Non seulement doux comme un agneau et sage comme une image, le voici désormais paré de toutes les vertus cardinales et théologales, un vrai Jésus, un ange, une merveille, un crack !
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« Le sommeil et la mort sont liés au silence, c'est-à-dire au secret.
Comme la lecture.
Comme l'écriture.
Comme mon amour qui ne s'exprime plus à haute voix mais s'épanche sur les pages de ce carnet à défaut de se ranimer à ton ancienne vitalité : opération spéciale par laquelle il se détourne de l'anxiété ou se recentre sur son désir, c'est selon.
Dormir, lire, écrire : seules ces désertions ont un sens, ces échappées, ces tentatives de te rejoindre incapables de coïncider avec l'expérience étrange qui est la tienne depuis que tu es là et pas là, ici et ailleurs, inconscient et vivant (…).
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Je mesure combien la tristesse est étroite et la joie spacieuse. Combien l’angoisse ressert et l’amour élargit. Je ne sais pas quoi dire sinon merci. A tous ceux qui t’ont dispensé ces trésors de gestes rares et délicats, ces heures patientes et dévouées. A nos amis qui t’ont veillé ici-bas en pensées comme à tous ceux qui l’ont fait là-bas ou là-haut d’ailleurs, je ne sais où mais je sais seulement qu’ils étaient là.
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Malades ou bien portants, tous les êtres humains maudissent peu ou prou l'hôpital, ce bloc de terreur impassible, mi-baleine mi-requin. La probabilité d'y mourir étant devenue écrasante, sa vocation à soigner et guérir ne suffit plus à rassurer. D'où la hantise générale de ce trou blanc aspirant les masses comme à l'abattoir, antichambre fatale de l'hécatombe où tout s'éteint dans le chiffrage statistique et l'anonymat.
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Vidéo de Cécile Guilbert
D'où vient la critique littéraire ? À quoi sert-elle ? Aujourd'hui, quelle place occupe-t-elle encore ? On en discute avec nos invités, l'essayiste et romancière Cécile Guilbert, la journaliste Gladys Marivat et l'historien de la littérature Samuel Baudry.
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