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Blaise vient de fêter ses cinquante ans lorsque se déclare une "cellulite cervicale", infection rare et sujette à complications. Opération chirurgicale, puis coma provoqué pour quelques semaines. Sa femme se rend à son chevet, y trouve une momie couverte de tubes, revient tous les jours, craignant de ne jamais le revoir "vivant", s'épanche auprès de la famille et d'amis, etc.

Terrifiant univers hospitalier, maladie d'un proche, douleur de l'absence, réflexions sur la mort, le sommeil, avec pléthore de références littéraires, mythologiques et wharoliennes (l'auteur venant d'écrire un essai sur cet artiste)... Oui c'est touchant, oui c'est beau et admirablement bien écrit - si l'on supporte le rythme saccadé -, oui c'est poétique, mais... Passé cet émerveillement, j'ai commencé à m'ennuyer, m'engluer, jusqu'à me demander ce que moi, lectrice, je venais faire dans cette histoire de couple, à lire les sentiments exaltés de cette femme.

Il faut préciser que je supporte de moins en moins les auto-fictions sur les drames intimes des écrivains, même si je respecte leur douleur et y compatis.
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Partagée est le qualificatif qui exprime le mieux mon sentiment sur ce récit.
Si j'en ai apprécié certains aspects, je crains que cela soit pour de mauvaises raisons alors que j'en ai rejeté d'autres par pur agacement.
On peut résumer cette « Réanimation » en quelques lignes. Cécile et Blaise s'aiment depuis des décennies dans leur petit monde de bobos et d'artistes. Blaise fête ses 50 ans. Il est foudroyé par une infection rare, une « cellulite cervicale ». Pour la soigner, il doit être plongé dans le coma pendant quelques semaines. Cécile écrit et attend le réveil de son chéri. Blaise revient à la vie. Fin de l'histoire.
Tout cela pour ça, suis-je tenter de dire ! Autant, je suis reconnaissante à l'auteur de nous avoir épargné tout pathos et autre récit lacrymal, autant son excès de mise à distance prononcée et son nombrilisme a fini par provoquer chez moi une totale indifférence à son témoignage.
Et pourtant, j'ai bien aimé son petit côté politiquement incorrect quand elle assume crânement son manque de « piété conjugale » en préférant le shopping ou un dîner avec un ami à une énième visite à l'hôpital ou lorsqu'elle exprime sa fascination parfois malsaine pour la narcose artificielle de son époux. Cela nous change des habituels récits de mère, père, épouse courageux et loyaux. Pas inintéressant non plus, son approche purement esthétique du coma. Blaise est réduit à un simple support pour de longues digressions sur le traitement d'un corps mourant par les peintres et autres philosophes. Malheureusement, l'auteur n'effleure que cet aspect. A la limite, un véritable essai sur ce thème aurait été passionnant. de plus, Cécile Guilbert insiste lourdement sur son récent travail sur Warhol. du coup, j'ai eu le sentiment un peu désagréable d'opportunisme, du genre mon mari se meurt, j'en fais un bouquin où je fais de la publicité pour le précédant … A force de pas choisir entre le témoignage et l'essai, montrer plus à voir qu'à ressentir, je suis restée totalement extérieure au sujet, tenaillée par une forte envie que Blaise se réveille au plus vite pour pouvoir renfermer ce livre et retourner admirer tous les toiles qui y sont décrites. Je peux comprendre que l'écriture, pour une épouse désemparée et esseulée pour la première fois depuis son mariage, a certainement des effets thérapeutiques voir d'exorcisme, mais pourquoi publier ?
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Blaise et sa femme s'aiment depuis vingt ans. Sans enfant, ces éternels adolescents ne se sont presque jamais séparés l'un de l'autre. Elle est écrivain, il est artiste. Ils vivent en plein Paris dans une maison qu'elle appelle joliment « la cabane », l'endroit qui abrite leur amour, qui leur ressemble et auquel ils sont très attachés. le bonheur est là, leur vie est douce. Pourtant, cette dernière va être brutalement bousculée.
Alors qu'il vient de fêter son cinquantième anniversaire, Blaise est terrassé par une infection rare nommée « cellulite cervicale ». Il est immédiatement hospitalisé à Lariboisière. S'ensuit une opération. le lendemain, sa femme – la narratrice – se trouve face à une chambre vide. Il n'est ni au bloc ni en salle de réveil. Blaise est en réanimation : il subira un traitement quotidien durant trois semaines afin de nettoyer entièrement la zone infectée. L'homme est de ce fait plongé dans un coma artificiel.
Blaise est là devant elle, allongé sur le dos, entouré de machines. Son corps à moitié couvert par un drap, une multitude de tuyaux s'en échappant... Comment gérer la maladie de l'autre, son absence, le vide qui se crée, l'angoisse de perdre l'homme tant aimé ? Continuer à vivre sans l'autre un temps. Et durant cette parenthèse -- ce sommeil programmé --, naviguer entre douleur, espoir, réminescences, cauchemars.
En couchant ses pensées sur un carnet au jour le jour, la narratrice entre dans une sorte de bulle de spiritualité où elle convoque les arts, les mythes, les contes, la philosophie, la poésie. Elle est en pleine réanimation, réfléchissant sur certaines notions telles que le manque, le corps, la mort, la solitude, la liberté, la vie, l'amour. Et parle de son dernier essai sur Andy Warhol, trouvant d'étranges similitudes entre ce personnage mystérieux et ce qu'elle est en train de vivre. Les images se succèdent, une force et un imaginaire se créent, ôtant ainsi tout pathos au texte.
Même si elle écoute en boucle la voix de Blaise qui lui a laissé un message sur son téléphone, même si elle ne se résigne pas à laver les vêtements qu'il a portés, de peur d'oublier son odeur, elle éprouve une grande joie lorsqu'elle traverse Paris à vélo, elle savoure le silence de la « cabane », profite du printemps qui s'éveille... Avec intelligence, elle parvient à avoir suffisamment de recul sur cette situation difficile.
Si le sujet de ce récit est sombre, la façon dont il est construit ne l'est absolument pas. le texte est sensible, délicat, plein d'amour et de lumière. Une belle déclaration adressée à son époux.

Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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Fin mars 2008, Blaise, cinquante ans, le mari de la narratrice est hospitalisé. Atteint d'une infection rare appelé la cellulite cervicale, il est opéré en urgence. Lorsque sa femme le cherche au service ORL, elle trouve une chambre vide. Blaise est au service réanimation.

Un couple marié depuis vingt ans, sans enfant, heureux jusqu'à ce que la maladie foudroie l'époux. Sa femme vit là leur première séparation, d'autant plus brutale que jamais elle ne lui avait effleurée l'esprit. Après l'opération, Blaise est relié à toutes sortes de machines au croisement de l'homme et du robot, enfoncé dans la pure vie biologique; suspendu à l'existence par le fil fragile des organes et des cellules et plongé dans un coma artificiel pour une durée indéterminée. Comme pour mettre à distance la mort, elle tient un journal quotidien. Et consigne sa peur, l'angoisse, l'absence et les palliatifs pour la combler, les visites à l'hôpital, les comptes-rendus à l'entourage, les questions qui surgissent

la suite sur :
http://fibromaman.blogspot.fr/2012/08/cecile-guilbert-reanimation.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Ce livre m'a été prêté par une collègue, je l'ai lue en tant que personnel soignant et particulièrement car j'ai fait parti de ce service. Je me demandais souvent ce que ressentait les patients alités pendant des jours, dans un coma artificiel, à leurs réveils nous pouvions discuter et essayer de comprendre avec eux leurs vécus. Mais il a été toujours beaucoup plus difficile de savoir ce que l'entourage vit et comment il supporte cette épreuve. On voit beaucoup de films où les proches sont forts et comprennent de suite, mais la réalité est parfois bien différente et l'auteure a eu l'honnêteté et la justesse de la décrire sans aucune cruauté mais au contraire avec beaucoup d'esthétisme.
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Ma toute première impression, à mi-chemin, était de me dire « j'aime bien »…mais, avec tout de même comme un malaise devant ce livre pour lequel à part un j'aime bien, je ne pouvais rien dire de plus. En m'y remettant le lendemain, assez pressée de le finir, l'enthousiasme n'était plus là.
Déjà, un énième récit d'expérience personnelle….et je commence à saturer gravement. Si le côté médical m'a bien convenu – et je venais de comprendre à ce moment- là que c'est aspect là que j'aimais bien- le reste m'a laissé, encore une fois au bord du chemin.
Est-ce moi qui suis une insensible indécrottable ? Est-ce le trop plein de ces écrivains qui ne peuvent s'empêcher de parler d'eux à tout bout de champ ? Est-ce mon état d'esprit pas vraiment disposé à ce genre d'ouvrage ? Sans doute tout à la fois.
Cécile Guilbert utilise une langue hachée, un style taillé au cordeau, dans phrases courtes qui montent l'urgence de la situation. Elle change plusieurs fis de mode narratif, passant du « tu » comme si elle prenait à témoin son interlocuteur, au « je » qui la positionne comme narratrice, au « tu » s'adressant à son mari.
En dehors du purement médical, Cécile Guilbert, et c'est là que je suis passée à côté de son message, fait référence à de nombreux domaines, dont je n'ai, malheureusement pas toujours saisi l'intérêt (d'ailleurs pas saisi du tout). Il me semble que j'ai lu ce livre comme j'aurais pu lire un dossier médical, trouvant le bla-bla autour bien ennuyeux, à la limite du compréhensible, voir hors-sujet ( Que vient faire Andy Warhol là-dedans ?)
Cet ouvrage, dont je n'avais pas initialement prévu la lecture car il ne m'attirait pas, ne me laissera pas un souvenir impérissable parmi ceux de la rentré 2012 (dont les coups de coeur se comptent avec parcimonie d'ailleurs)

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Ce témoignage est remarquablement écrit.
Tout y est. Les descriptions cliniques. le doute. L'attente.L'angoisse. La paralysie qui gagne ceux qui ne peuvent ni changer, ni accélérer le cours des choses et veillent, impuissants, leur proche dans le coma. Les sursauts d'optimisme. le découragement. Les pensées qui se bousculent, parfois irrationnelles. Les références culturelles, mythologiques, qui donnent "de la hauteur" au récit.
Récit qui personnellement m'a peu touchée, curieusement n'a pas fait vibrer les cordes de l'émotion et de l'empathie. Pourquoi ? Peut-être justement un manque de pathos ? une retenue, une pudeur, qui ne versent pas dans la sensiblerie et déroutent la compassion ? Il s'agit bien entendu d'une lecture et un ressenti personnels, qui ne nient pas les qualités d'écriture évidentes de Cécile Guilbert.
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C'est un livre à propos duquel j'ai rapidement compris qu'il faudrait le lire d'une traite. Son fragile équilibre supporte difficilement les pas de côté. Son écriture stylisée, apprêtée, transmet à ses débuts une tendresse qui se distille comme une brume, l'atmosphère d'un coupe aux fluides imbriqués. Sa magie tourbillonnante, entraînée vers le fond par la violence de la maladie de l'un, s'estompe pour finalement tourner en rond. L'agrippement du début visant à ne pas laisser s'évaporer un univers ténu, s'est mué en hâte d'en finir. Hâte de sortir de cet épisode déchirant, à l'instar de Cécile Guilbert, évidemment. Mais aussi envie littéraire de passer à autre chose, tout le suc ayant été distillé.

« Ma cérébralité naturelle s'en donne à coeur joie. »

J'aimais mieux l'utilisation du « tu », procédé littéraire fort peu vu jusqu'à présent, où l'auteur se tutoie en un jeu de miroir avec le lecteur qui se retrouve à lui parler d'elle. le retour au « je » est un déferlement d'émotions mêlé de pansement intellectuels érudits navigant entre références antiques, thaumaturgiques et mythologiques. Cécile Guilbert se fait prendre à son propre procédé, sombre dans des mots gonflés à l'hélium, le lyrisme, l'exagération des sens. J'étouffe. Je renonce à comprendre quelques phrases alambiquées.

Si son honnêteté donne de la vivacité à son témoignage, quand elle avoue que la maladie est une « nouveauté radicale, passionnante », un « nouveau trésor d'émotions », sa maladresse à transcender son tourbillon émotionnel, à plonger aux tréfonds de l'expérience humaine dans ce qu'elle a de plus essentiel, en fond pour moi une lecture décevante. Il y avait là un sujet, qui finalement n'est traité qu'en surface, et qui d'une réflexion sur l'existence, se développe en un témoignage circonstancié, certes touchant, mais limité.
Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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Une femme, la narratrice et romancière, raconte les moments difficiles vécus pendant le coma de son mari très aimé, hospitalisé à Lariboisière pour une maladie rare et très dangereuse: la cellulite cervicale qui impose une opération d'urgence suivie de plusieurs semaines en réanimation.
Voilà, c'est tout et c'est beaucoup évidemment quand on vit une telle expérience, c'est bien écrit, sans être larmoyant mais malgré tout, je n'ai pas réussi à apprécier véritablement ce récit de vie. J'ai le tort d'avoir lu et admiré les livres de Joan Didion (L'année de la pensée magique) et celui de Joyce Carol Oates (J'ai réussi à rester en vie) sur le même thème de la maladie de l'être aimé, suivie de la période de deuil, ce qui n'est pas le cas de Réanimation, à l'issue moins dramatique.
Impossible de ne pas faire le rapprochement. Ceux-là m'ont passionnée, celui-ci m'a juste intéressée, du moins au début mais sans plus. Les derniers chapitres ont fini par m'ennuyer.

Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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Un livre qui se lit vite.
Qui rappelle la fragilité de ce fil qui nous tient et que l'on a trop tendance à ignorer.
Pour autant, je n'ai pas du tout été émue...
Il faut dire que l'écriture n'aide pas, ce n'est pas toujours très fluide, saccadé et parfois difficile à suivre à cause de digressions inutiles à mes yeux, qui ne font que montrer combien l'auteur tire la couverture à elle et fait son auto promo au passage.
Et puis c'est un peu trop long et elle est particulièrement antipathique à quasi « se réjouir » de l'état de son compagnon…
Peut être aussi que d'avoir à lire ce livre durant la période des fêtes lui aura desservi chez moi, je ne sais pas…
Mais je n'ai pas du tout du tout aimé ce livre, désolée…
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