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3,63

sur 36 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
6 apprentis marins et leur moniteur vont vivre une expérience des plus marquantes à bord d'un voilier en haute mer : la personnalité de chacun se révèle face aux situations dramatiques et aux décisions à prendre. Le thème des migrants est abordé d'une façon subtile et originale.

Écriture limpide, efficace et percutante qui sait émouvoir le lecteur.

Belle découverte pour ce premier roman de Johann Guillaud-Bachet ! Au plaisir de lire le prochain ouvrage !

Grand merci à la "bande du train" !
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Sept hommes dans un bateau

Pour son premier roman, dont on ressort secoué, Johann Guillaud-Bachet a choisi de parler des migrants sous un angle très original.

Ils devaient être huit à larguer les amarres, mais une défection conduira un groupe de six jeunes marins formés aux Glénans et ayant tous une petite expérience pour un stage de voile en Méditerranée supervisé par Vince, leur moniteur plus chevronné. Après les dernères courses, l'installation à bord et la répartition des cabines, le narrateur – et le lecteur – commence à se faire une idée plus précise de l'équipage : «Bertrand était notaire à Besançon, Franck dirigeait une boîte d'installation de cuisines à Lyon, Fred était dameur l'hiver dans une station de Savoie et bossait sur des chantiers le reste de l'année, Prune, responsable d'un magasin de vêtements de sport dans le centre de Montpellier et Alice, prof de fac en sociologie. À Paris. J'étais le seul à avoir un nom exotique et un parcours un peu plus compliqué. du coup, j'ai eu le droit à pas mal de questions, ce qui me faisait chier parce que je n'aimais pas parler de mon passé, de la Syrie, de la Turquie, et de mon arrivée en France. Seul Bertrand a eu l'air de capter qu'il fallait y aller mollo et que je n'allais pas faire office de téléfilm du dimanche soir pendant tout le repas. »
Si chacun a des motivations très différentes, on comprend que le narrateur, consultant dans une boîte d'informatique, entendant se prouver qu'il peut reprendre la mer, qu'il a envie de mettre d'autres images sur cette mer que celles qui continuent à le hanter. Celle des migrants noyés, celle de son père, celle des gilets rouges, celle du drame qu'il a vécu pour rejoindre l'Europe et la France.
Prune, qui partage son carré, a l'air de l'apprécier. Franck, dont une partie de la famille vient de Mayotte, raconte les histoires de passeurs qui arrondissent leurs fins de mois en faisant embarquer les clandestins sur leur kwassa kwassa avant de les lâcher à quelques mètres du rivage (un épisode prémonitoire alors que le 101e département français fait la une de l'actualité).
Après la friction de quelques egos chacun à l'air de trouver sa place, son rôle : prise de quart, repas, navigation, manoeuvres, repos. Jusqu'à ce moment où une grosse tempête est annoncée.
« Dans le carré, la carte de navigation était posée au centre de la table et Alice notait, quart d'heure après quart d'heure, notre progression. La tempête rôdait dans notre sillage et Vince était sceptique sur nos chances.
— C'est dur à dire, on avance vite mais je n'ai pas l'impression qu'on s'en éloigne. Après, rien ne nous dit qu'elle n'est pas en train de dévier vers le sud. de toute façon il faut s'attendre à passer un sale moment : même si on évite le coeur de la tempête, on va s'en prendre plein la gueule.
— On va s'en sortir ! Tu es là pour nous guider et on a un bon bateau, c'est toi qui l'as dit. »
Au fur et à mesure que les vents forcissent, même ceux qui étaient excités à l'idée de prendre un grain commencent à avoir peur. le premier drame arrive alors que le narrateur est à la barre et que Vince est sur le pont. Une énorme vague l'emporte :
« j'ai vu son corps passer par-dessus la banquette du cockpit et s'écraser sur le bastingage, il y est resté quelques secondes puis il a basculé par-dessus bord. J'ai vu ces bras et cette tête plantés sur la vague, dans ce gilet jaune, et cette vague immense s'est éloignée à une vitesse ahurissante, laissant le petit gilet jaune dans son sillage. »
Toutes les tentatives de retrouver leur moniteur s'avérant vaines, le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) leur intime l'ordre d'arrêter les recherches pour essayer de se rapprocher au plus près d'un croiseur en route pour les secourir. Car le signal de détresse lancé par le voilier est également dû à la vilaine blessure que s'est faite Bertrand en tombant, se fendant littéralement le crâne.
Alors que le moral est au plus bas, ils reçoivent un appel de détresse d'un chalutier rempli de migrants et qui est en perdition. le temps presse et le débat s'exacerbe. Qui la marine française viendra-t-elle secourir en premier ? Faut-il d'abord penser aux Français ou aux migrants ? Les chapitres suivants seront l'occasion de scènes fortes, touchantes, qui vous feront toucher du doigt les drames qui se vivent en Méditérranée, mais vous feront aussi réfléchir au prix d'une vie humaine…
Pour son premier roman Johann Guillaud-Bachet a réussi une oeuvre singulière, sans jamais tomber dans la mièvrerie, bien au contraire. Jusqu'au dénouement, et c'est ce qui rend ce livre aussi juste, la mer va rester noire.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Si on ne peut pas sauver tout le monde qui doit-on choisir ?

C'est avec cette seule phrase que ce roman a retenu mon attention.. cette fiction d'à peine 200 pages vous embarque avec ces six apprentis marins..

C'est un roman qui aborde le thème de l'exil, sous un angle assez neutre mais qui sonne tellement juste. le narrateur étant exilé lui même nous confronte à nos propres idées, avec des questions soulevées souvent percutantes.
J'ai beaucoup aimé le ton que l'auteur donne à la narration, tout à fait adapté à l'histoire, un ton incisif et presque insolent, pour nous rappeler que nous sommes dans une fiction et qu'il ne s'agit pas là de nous abreuver de leçons de morales..bien au contraire.
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Un roman qui une fois ouvert ne se referme pas, un esprit parfois bon enfant règne dans ce huis clos et pourtant il n'en est rien. le "vivre ensemble" est assez compliqué en général alors lorsqu'il s'agit de six personnes d'horizons et de niveau social différent cela peut vite devenir très intéressant, et c'est là que j'ai trouvé ce roman judicieux...Surtout quand on sait que le pire est à venir ou à revivre pour certains...
J'ai grincé des dents quelquefois avec quelques personnages ..surtout un..il n'aurait pas fallu que je fasse partie de cet "équipage" j'en aurais bien passé un par dessus bord ! Mais il ne faut pas se fier à ce que les autres veulent renvoyer de leur propre image...ca les rattrape toujours...

Beaucoup de questions se posent au fil de la lecture, le rythme est donné, l'intrigue principale se met en place et on attend qu'une chose ..savoir..savoir qui doit-on choisir?..Car en mer, on est pas français, on est marin.

Je vous conseille ce très bon roman qu'est Noyé Vif de Johann Guillaud-Bachet !
Lien : https://www.facebook.com/enc..
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Merci à Babelio et à l'opération Masse Critique pour cette lecture. Noyé Vif est le premier roman de Johann Guillaud-Bachet. L'auteur nous entraîne donc sur un voilier , au bord duquel se trouve six apprentis marins et leur moniteur. D'apparence bien sous tout rapport, à l'exception du narrateur, dont on sait très peu de choses, ces six aventuriers en herbe prennent le large. 

Confrontés à l'isolement et au huis-clos, les personnages se livrent, apprennent à se connaître , et font part de leurs idéaux. Mais tout bascule quand une terrible tempête s'emmêle. 

Pour un premier roman, je l'ai trouvé très bien écrit. Court, énergique, et bien mené . le seul reproche que j'aurais à lui faire c'est de ne pas aller assez loin, de ne pas pousser les personnages un tout petit peu plus. Mais attention, on passe un excellent moment. 

Au-delà d'un simple roman de voyage ou d'un huis-clos relationnel , "Noyé-vif" dévoile la vrai nature de l'être humain. Car quand placé face à un danger imminent, il doit réagir vite , que fera-t-il ?

Suivra-t-il ses idéaux , ses règles, sa conscience ?

Ou l'instinct de survie réveillera-t-il l'égoïsme, l'individualisme, le rejet de l'autre, et la propension à fermer les yeux. 

Et vous  que feriez-vous à la place de Franck, Prune, Vince et les autres ?
Lien : http://livresforfun.overblog..
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Je remercie les éditions Calmann Lévy et Netgalley pour m'avoir offert la chance de lire le premier roman d'un nouvel auteur.

Même si je reste parfois dans ma zone de confort en lisant et chroniquant des auteurs déjà bien implantés, j'aime également découvrir de nouveaux auteurs et de nouveaux genres. Ici, je suis tombée en plein dans la nouveauté puisqu'il s'agit du premier ouvrage de Johann Guillaud-Bachet et ce fut une très bonne surprise.

La quatrième de couverture m'a fait directement pensé à celle du dernier livre de Sandrine Collette, « Après la vague », même si je ne l'ai pas encore lu. En tout cas, les thèmes abordés (immigration, peur de l'autre, terrorisme,…) sont d'actualité et ils ne sont pas abordés de manière mièvre mais juste et incisive.

On part à l'aventure avec 6 novices de la navigation et leur instructeur pour un stage de voile de deux semaines en Méditerranée. Alors que l'espace est confiné, on se trouve en compagnie de 6 fortes, mais totalement différentes, personnalités. Alors que l'exiguïté du bateau et la fatigue minent mêmes les plus vaillants après quelques jours, une terrible tempête éclate et les stagiaires deviennent alors les seuls maîtres à bord. Au même moment, un autre bateau composé de migrants envoie lui aussi un signal de détresse. Même si les secours promettent à chacun de venir les sauver, qui devraient être secourus les premiers ? La vie humaine a-t-elle la même valeur pour tout un chacun ?

Ce sont des questions simples à l'inverse des réponses qui ne le sont pas elles. L'auteur a le don de pointer le doigt là où ça fait mal et nous pose à nous, lecteurs, la question de ces remises en question.

J'ai trouvé que l'écriture était déjà bien aboutie pour un premier roman. Autant les descriptions sont nettes pour les paysages ou environnements, autant l'auteur nous laisse dans le flou quant aux personnages, les faisant évoluer et se découvrir au fil des pages. Ce n'est qu'après plus de la moitié du livre, qu'on se rend compte de toute la complexité du narrateur principal.

Il ne s'agit pas d'un très long livre (194 pages) et malgré tout, il se laisse apprécier doucement, sans qu'on ne veuille trop vite le finir. Les sujets abordés étant assez durs, ils ne sont pas bâclés par le fait que l'histoire est pourtant condensée. C'est un livre dont on ne peut que ressortir chambouler et pour un premier roman, je dis « Chapeau bas à l'auteur » !
Lien : https://musemaniasbooks.blog..
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Un quasi huis-clos sur l'océan, à bord d'un petit bateau-école. 7 personnages bien particuliers, dont le narrateur, syrien, réfugié politique.
L'écriture est limpide, contrairement a l'ambiance du roman qui vire de plus en plus à l'orage.
Un magnifique tableau social du meilleure et du pire de l'âme humaine et de celle de la société. Quand tout va bien, tout est beau, mais quand le temps se gâte, jusqu'où sommes nous prêts à aller?
Très dur à certains moments (je ne peux en dire plus pour ne rien spoiler). Un roman coup de poing très questionnant que je recommande particulièrement.
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En mer, qui doit être sauvé en premier ? Quelles sont les règles ?
Quand, durant un stage de voile au départ de Sète, une tempête se lève et entraîne dans ses vagues le moniteur, comment s'en sortir ? Les six stagiaires, novices ou dégourdis, doivent apprendre à se connaître pour lutter au mieux face à cette eau déchaînée, puissante et impossible à dompter. La panique monte en flèche, l'envie d'apprendre les bases du métier de marin laisse vite place à la peur, les échanges se compliquent.

Telle une pièce de théâtre où tous entrent en scène au même moment, cette histoire est racontée du point de vue d'un personnage. Qui ne se présente jamais mais que l'on découvre par ses réponses, ses avis, les regards que les autres portent sur lui. C'est un personnage très intéressant car le rôle qu'il tient n'est pas souvent utilisé de cette manière dans d'autres romans. Il apporte une touche très profonde au livre et la tempête, élément essentiel dans l'histoire, devient un décor. Un décor pour ce groupe éclectique qui met en avant l'entraide, l'égocentrisme, la lutte pour survivre.

Très bien écrit et même si ce n'est pas un roman vers lequel je me serais dirigée au premier abord, j'ai été agréablement surprise sur la tournure que l'auteur met en place. Assez lent dans les premières pages, on attend presque avec « hâte » que la tempête se dévoile afin de découvrir les forces, les faiblesses de chaque personnage.
Je sors de ce roman perplexe car je ne m'attendais pas à lire un livre axé autant sur l'être humain et ses émotions. Il n'en est que plus fort !

Si je le conseille ? Oui car l'écriture est très bien et ce livre a ce petit quelque chose qui marque, qui touche. Actuel par le thème qu'il aborde et dénonce, il saura trouver sa place auprès de nombreux lecteurs. Merci aux éditions CalmannLévy pour cette découverte très littéraire, sur un décor peu utilisé et avec un narrateur qui diffère totalement de ce qu'on pourrait attendre. Un livre à découvrir, oui !

Lien : https://sanshistoire.wixsite..
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Six adultes sont venus faire un stage de voile en Méditerranée. Quatre hommes et deux femmes vont partir pendant quelques jours en haute mer avec Vince, leur moniteur. Ils viennent d'horizon différent.
[...]
Après avoir fait connaissance entre eux et préparé le ravitaillement et l'équipement du bateau, les voilà partis pour un huis clos de dix jours. Pas facile de vivre ensemble dans un espace exiguë, avec la promiscuité des autres, sans oublier la fatigue des quarts de veille…
[...]
Le voilier va se trouver en difficulté et lorsque l'équipage contacte les secours, il se retrouve en concurrence avec un bateau de migrant…
Ce livre est l'occasion de réfléchir sur le comportement humain en groupe, dans des conditions difficiles. Lorsque l'on craint pour sa vie, est-on toujours à la hauteur de nos convictions ? L'instinct de survie est-il supérieur à l'empathie ? Voilà un roman complètement d'actualité à découvrir.
Lien : https://aproposdelivres.word..
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Attention, turbulences en vue ! Ce huis clos à bord d'un voilier au large de la Méditerranée est plutôt agité.
L'aventure de cet équipage est tellement forte qu'on reste en apnée avec eux à braver la tempête.

Tout commence quand le narrateur s'offre un stage de voile pour affronter ses peurs : peur de l'eau et peut-être aussi des autres. Originaire de Syrie, il a vécu autrefois à l'âge de six ans une traversée éprouvante et traumatisante au cours de laquelle sa famille est morte.

A bord, six autres passagers : le moniteur Vince et les stagiaires : Bertrand, Frank, Fred, Alice et Prune. Chaque personnage reflète d'une façon presque caricaturale parfois une idée, un discours, des principes qui vont être éprouvés lorsque leurs vies sont en jeu.

Il est question ici de mal de mer mais aussi de mal de mère, de père, de soeurs, de fils. Il est question de solitude, de survie, des idéaux à l'épreuve du réel, d'immigration, de différence.

Le roman nous fait percuter de plein fouet le naufrage de tous les discours au sujet des migrants à travers ce voyage presque métaphorique de l'humanité qui se débat comme elle peut dans la tempête, travaillée par des moments de grâce comme des moments de noirceur.

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L'auteur commence son histoire assez doucement, il prend le temps de nous présenter les six compères que nous allons suivre tout le long du roman. J'ai apprécié que chaque protagoniste soit différent, chacun à son vécu, son histoire et ses valeurs, et en fonction des notre on apprécie plus ou moins l'un ou l'autre.
Quand les présentations sont faites, nous plongeons avec eux dans leur stage de voile , et cette partir là m'a paru un peu longue car il ne se passe rien, mais on continue à en apprendre un peu plus sur chacun d'eux.
Puis au tiers du livre la tempête éclate et là tout s'accélère et je n'ai pas pu m'arrêter je voulais savoir comment cela aller se finir.
Mais ce qui fait pour moi la force de ce roman et qui m'a perturbé en bien et le travail que fait l'auteur sur la personnalité des personnages et surtout la remise en question de ses valeurs quand sa propre vie est en danger. Ce roman m'a amené à me questionner moi-même sur mes valeurs mes priorités et dans quelle circonstance je pourrai les renier. Et rien que pour cela j'ai beaucoup apprécié ma lecture.

En conclusion une lecture qui m'a émue, révolté, touché, et qui m'a permis de me remettre en question. Un livre qui ne peut pas plaire à tout le monde mais qui pose un message fort et bouscule le lecteur. Je vous conseille cette lecture
Lien : https://lalectricedyslexique..
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