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EAN : 9782849504956
285 pages
Syllepse (08/04/2016)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
De sueur et de sang se veut une histoire du péronisme, phénomène encore mal connu en France, du point de vue des mouvements qui l’ont porté et de ceux qui s’y sont opposé. Sur le modèle de l’«histoire par le bas», rendue célèbre notamment par les travaux de l’historien américain Howard Zinn, cet ouvrage tente de restituer la multitude complexe des mouvements de soutien au péronisme et des résistances populaires, du mouvement ouvrier aux guérillas.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Il n'est pas besoin de partager les orientations politiques, « libertaires », de l'auteur pour apprécier ce récit des résistances et des luttes en Argentine, cette histoire « vue par le bas », cette restitution de la complexité et des contradictions qui traversent les résistances populaires, ces analyses de la place du péronisme…

Mais je trouve un peu puéril de vouloir colorier la réalité avec les couleurs de son drapeau. Mais cette sale manie, n'est pas une chasse-gardée des militant-e-s libertaires. Et l'auto-organisation, l'autogestion, l'action directe, la grève générale, les modalités d'organisation de type fédératives ou non verticales, ne sont pas l'apanage d'un seul des courants se revendiquant et agissant pour l'émancipation.

Je souligne le choix judicieux d'un récit non linéaire. Guillaume de Gracia procède par aller et retour dans le temps, ce qui donne une épaisseur particulière aux événements. Une forme adéquate à la restitution des contextes.

Analyse du péronisme, des idéologies défendues par Juan Péron, de l'« adhésion populaire au péronisme », du caractère « fortement charismatique et extra-institutionnel d'une Eva Peron »…

L'auteur insiste sur des avancées sociales, conventions collectives, statut du péon, droit de vote des femmes… « Et puis, très prosaïquement, il paraît assez logique qu'un prolétariat qui se voit offrir la possibilité d'améliorer ses conditions de vie tout en se faisant brosser dans le sens du poil tous les jours par les médias, peut massivement adhérer au parti et au syndicat qui a lancé cette véritable OPA sur les classes populaires -d'autant plus que la carte du parti est obligatoire pour travailler. de là à considérer que l'adhésion est fondamentalement idéologique, il y a une certaine marge ». Tout cela est vrai. Mais ce qui reste déterminant, c'est bien l'action et l'organisation autonome des salarié-e-s et de la population, les expériences collectives menées et les débats permettant de les penser et d'envisager les possibles…

Guillaume de Gracia souligne le poids de l'immigration interne, les différences entre les nouveaux « ouvriers » et l'« ancienne classe ouvrière urbaine », les processus d'industrialisation, le développement de la syndicalisation, la place des femmes « gardiennes du foyer domestique » et sauvegarde du « foyer national » (rien de progressiste dans ces assignations patriarcales !), les cours d'alphabétisation pour adultes…

L'auteur détaille les organisations du mouvement syndical, les politiques menées, les scissions, les fondements « idéologiques », la personería gremial (représentativité syndicale) et ses conséquences dont la corruption (« parfaite semence corruptrice que ce système ») et aussi « les hommes contre », celles et ceux qui se mobiliseront, y compris contre la bureaucratie syndicale. « le péronisme n'est donc pas une période d'accalmie mais bien de forte conflictualité sociale ».

Il détaille le nombre de grèves et de grévistes, dont les grèves de cheminots et de métallurgistes, les « assemblées intersectorielles », les traits de l'autonomie et de l'auto-organisation, les campagnes de libération des prisonniers…

Lutte anti-bureaucratique, plan de guérilla Cooke-Guillen, Revolucion libertadora, interventions institutionnelles sur le droit syndical, Federation obrera de la construccion naval (FOCN), programme de la Falda, commission intersyndicale des « syndicats récupérés », tactique de « vote blanc », impacts de la révolution cubaine, programme de Huerta Grande de 1962, luttes et occupations d'usines…

J'ai notamment apprécié les chapitres sur le Cordobazo de 1969, les grèves et les protestations populaires, la « nouvelle gauche » et les aspects « culturels », les violences étatiques et patronales, la critique de la société patriarcale…

L'auteur insiste sur les revendications « anti-autoritaires », les phénomènes d'auto-organisation, le renouveau syndical et les dimensions anti-bureaucratiques, « Les victoires du syndicalisme classiste sont conséquentes : réduction des rythmes de production sous contrôle ouvrier, suppression de la prime à la production, obtention d'une convention collective complète avec des délégués élus en assemblées, rupture du plafond salarial, suppression des licenciements suite aux accidents de travail, etc. ».

Guillaume de Gracia aborde aussi « l'option militaire », l'Ejercito Revolucionario del Pueblo (ERP), les Fuerzas Armadas de Liberacion (FAL),les Montoneros. Un bilan détaillé de ces organisations, de leurs actions, de leurs orientations et des effets sur la société reste toujours à faire…

1973, le retour du « péronisme » au pouvoir. Triple A (officine secrète et armée) et renaissance d'une « internationale noire », expériences autogestionnaire (Luz y fuerza), coordinations de lutte durant l'automne-hiver 1975… dictature des généraux…

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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Les victoires du syndicalisme classiste sont conséquentes : réduction des rythmes de production sous contrôle ouvrier, suppression de la prime à la production, obtention d’une convention collective complète avec des délégués élus en assemblées, rupture du plafond salarial, suppression des licenciements suite aux accidents de travail, etc.
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Et puis, très prosaïquement, il paraît assez logique qu’un prolétariat qui se voit offrir la possibilité d’améliorer ses conditions de vie tout en se faisant brosser dans le sens du poil tous les jours par les médias, peut massivement adhérer au parti et au syndicat qui a lancé cette véritable OPA sur les classes populaires -d’autant plus que la carte du parti est obligatoire pour travailler. De là à considérer que l’adhésion est fondamentalement idéologique, il y a une certaine marge
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