Il arrive, elle le voit, elle le veut et ses yeux font le reste... nous livre sans alternative Francis Cabrel dans son si bel opus Un samedi soir sur la terre.
C'est avec autant de minimalisme et de sobriété que
Catherine Guillebaud nous projette dans la soudaineté ordinaire de la passion qui frappe le "elle" de son récit. Une passion qui annihile les réalités ambiantes : il est marié, elle l'est aussi.
Vous l'aurez compris, en chanson chez l'un, en roman chez l'autre, c'est bien du principe universel du désir amoureux dont il s'agit. Certainement est-ce pour cela que l'auteure ne nomme jamais (ou presque) ces
amants là. Ils sont "il" ou "elle", se croient uniques, ne sont qu' humains...
Et c'est précisément cette distanciation qui nous les rend si familiers... Leurs évidences, l'aisance inouïe de leurs mensonges, leurs ambivalences plurielles, leurs forces et leur dénuement , ce pourraient être les vôtres, ce pourraient être les miens...
De sa plume précise comme un scalpel,
Catherine Guillebaud cisèle l'âme et le coeur de ses personnages adultérins. Elle nous livre, au final, une anatomie détaillée de la complexité du couple et des amours humaines.