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EAN : 9791093363035
247 pages
Flamant Noir (17/04/2014)
3.96/5   13 notes
Résumé :
C'est étrange comme le fait d'enterrer un proche peut exhumer les plus profonds secrets d'une famille. Chaque pelletée de terre lève le voile sur les fantômes du passé.Milène, dite Nouche, une trentenaire issue d'un milieu aisé, n'aurait jamais imaginé que l'enterrement de son père déclencherait un tel raz-de-marée.Jusque-là, rien n'avait été découvert. Elle se croyait à l'abri et avait même réussi à tourner la page. Mais quand plusieurs personnes partagent un même ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Tout commence par des obsèques.C'est fou ce que l'enterrement des uns peut exhumer chez les autres!
"Esprit de famille" d'Ellen Guillemain est un roman qu'il est difficile de fermer tant qu'on n'est pas à la dernière page.
D'ailleurs je l'ai dévoré jusqu'à tard.
Phénomène de dépendance livresque probablement lié,entre autres,à la construction narrative qui se découpe en morceaux indissociables,intelligemment disposés tout au long du livre,que le lecteur doit engloutir jusqu'au dernier pour tout recoller,tout comprendre et avoir le fin mot de cette histoire absorbante.
La méthode était risquée,elle s'avère ici intéressante et judicieuse.
Chaque personnage,complexe et décrit de façon intime et réaliste, apporte quelque chose à l'intrigue dont il est une pièce essentielle du puzzle.
ll n'y a pas que le sujet du secret de famille qui est évoqué(famille de sang,par alliance ou de choix d'ailleurs),il y a aussi les rapports amoureux et amicaux,rarement simples et qui évoluent,s'étoffent sans cesse,en bien ou pas d'ailleurs.
Des rapports terriblement humains et universaux en somme, qui peuvent faire passer les personnages de la haine à l'amour ou le contraire,au gré des événements plus ou moins marquants de la vie .
Evénements d'ailleurs souvent tournés en épreuves difficiles ici.
Tout en évoquant une foule de sujets,plus ou moins explicitement,(homosexualité,rapports fraternels et filiaux,euthanasie,troubles comportementaux,religion,politique,recherche de soi,écarts sociaux et culturels et j'en passe...)l'auteure ne s'éparpille pas car tout est étroitement lié à l'histoire d'une façon ou d'une autre et donne une grande substance au récit.
Le plus étonnant,hormis l'imagination,c'est ce style d' "écriture-caméléon",qui s'adapte à toutes les situations,à tous les personnages divers et variés,qui passe de descriptions(brillantes) du sordide à l'émouvant voire drôle en passant par le triste avec une facilité déconcertante et un réalisme parfois troublant.
Est-il vraiment utile de préciser cette lecture m'a transportée et que je l'ai beaucoup aimée?
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Sur le thème assez classique du secret de famille qui déchire les uns, rapproche les autres et finit par tout détruire lorsqu'il est connu, Ellen Guillemain tire son épingle du jeu. Parce qu'elle a une bonne idée de construction de son roman : elle alterne les points de vue dans les chapitres. Chaque personnage que l'on rencontre dans cette histoire intervient à un moment. Une galerie riche et dense, on se plaît même à penser que chacun aurait pu être un héros de sa propre histoire tellement tous sont présents et bien décrits avec un passé et un présent voire un avenir forts. Un roman avec Seda, pourquoi pas ? On la quitte avec des questions qui si elles ne nous laissent pas sur notre faim pourraient tout à fait faire l'objet d'un roman à part entière. Pareil pour Séverine, qui cache beaucoup de sa personnalité sous une froideur qui lui pèse, et idem pour Samy, Nouche, Marco et Sophie pour ne parler que d'eux. C'est dire si Ellen Guillemain a su dresser les portraits de personnages complexes et humains avec leurs parts d'ombre et de lumière. Bien vu en plus, le chapitre dans lequel Marco est le narrateur et qui change de style littéraire s'adaptant à son handicap : "Quand j'ai demandé à Sophie où était Papa, elle a pleuré et je me suis dit que j'avais encore dit une connerie. J'avais oublié qu'il était mort. Ca me sort de la tête ces trucs-là, surtout si c'est important." (p.83)
Au hasard des dialogues ou des monologues, elle glisse des propos très directs dans la bouche de ses personnages, sur la difficulté à vivre dans les cités surtout lorsqu'on est immigré, sur des faits de société, sur la politique, sur le pape (mon anticléricalisme primaire m'oblige à citer ici des phrases dont j'aime beaucoup le fond et la forme, à propos du pape qui twitte : "Il n'a rien d'autre à faire que twitter, celui-là ? Ah ça, il encourage les jeunes à twitter ! Au moins, pas besoin de capotes pour ça ! Et les pauvres qui ne peuvent pas twitter parce qu'ils n'ont pas d'ordinateur ! du coup, ils sont désoeuvrés ! du coup, ils couchent sans capotes sur les recommandations du très Saint-Père ! du coup, ils chopent ou le sida ou un polichinelle dans le tiroir, voire les deux, et ils s'enfoncent encore plus dans la misère ! Mais le pape les bénit en twittant, alors tout va bien !" (p.116) Ces interventions placent ce roman dans son époque, réaliste et résolument actuel.

Ellen Guillemain use d'une écriture réaliste, directe, crue, "brute mais sensible" (dixit la 4ème de couverture que je reprends très volontiers car ces deux adjectifs accolés résument bien l'écriture de l'auteure) qui donne le ton à son histoire. Un roman noir plus qu'un polar, il n'y a pas d'enquête, pas d'indices disséminés qui permettraient aux lecteurs de découvrir un coupable, non c'est l'ambiance, la construction et l'écriture du roman qui lui donnent cette couleur noire. Avec ce thème, E. Guillemain aurait pu faire un énième roman sur une famille qui se déchire après la mort du père. Elle a l'excellente idée et le talent pour ajouter une dose de suspense et pour créer une atmosphère tendue, oppressante qui sortent ce roman de la production banale pour le poser en douceur mais avec fermeté sur des piles de livres à lire sans hésiter. A bon entendeur...
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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C'est une ambiance, un style, quelque chose de nouveau ( pour moi) que nous offre Ellen Guillemain. La série de portrait qui peuple ce livre aurait pu être longue et ennuyeuse, mais non! Ellen évite parfaitement ce piège et son écriture, son style, s'adapte à chacun des personnages. Elle évite aussi la caricature et là c'est le petit plus. On est intrigué par ces personnages qui ont tous leur secret...Des secrets qui éclatent au grand jour lors de l'enterrement du patriarche. A recommander et à apprécier sans modération
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Tout commence par des obsèques.C'est fou ce que l'enterrement des uns peut exhumer chez les autres!
"Esprit de famille" d'Ellen Guillemain est un roman qu'il est difficile de fermer tant qu'on n'est pas à la dernière page.
D'ailleurs je l'ai dévoré jusqu'à tard.
Phénomène de dépendance livresque probablement lié,entre autres,à la construction narrative qui se découpe en morceaux indissociables,intelligemment disposés tout au long du livre,que le lecteur doit engloutir jusqu'au dernier pour tout recoller,tout comprendre et avoir le fin mot de cette histoire absorbante.
La méthode était risquée,elle s'avère ici intéressante et judicieuse.
Chaque personnage,complexe et décrit de façon intime et réaliste, apporte quelque chose à l'intrigue dont il est une pièce essentielle du puzzle.
ll n'y a pas que le sujet du secret de famille qui est évoqué(famille de sang,par alliance ou de choix d'ailleurs),il y a aussi les rapports amoureux et amicaux,rarement simples et qui évoluent,s'étoffent sans cesse,en bien ou pas d'ailleurs.
Des rapports terriblement humains et universaux en somme, qui peuvent faire passer les personnages de la haine à l'amour ou le contraire,au gré des événements plus ou moins marquants de la vie .
Evénements d'ailleurs souvent tournés en épreuves difficiles ici.
Tout en évoquant une foule de sujets,plus ou moins explicitement,(homosexualité,rapports fraternels et filiaux,euthanasie,troubles comportementaux,religion,politique,recherche de soi,écarts sociaux et culturels et j'en passe...)l'auteure ne s'éparpille pas car tout est étroitement lié à l'histoire d'une façon ou d'une autre et donne une grande substance au récit.
Le plus étonnant,hormis l'imagination,c'est ce style d' "écriture-caméléon",qui s'adapte à toutes les situations,à tous les personnages divers et variés,qui passe de descriptions(brillantes) du sordide à l'émouvant voire drôle en passant par le triste avec une facilité déconcertante et un réalisme parfois troublant.
Est-il vraiment utile de préciser cette lecture m'a transportée et que je l'ai beaucoup aimée?
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C'est une famille bien singulière - mais qui pourrait tout à fait être la nôtre - que nous présente Ellen Guillemain d'une plume alerte, sans détours ni temps morts. Le roman commence comme une série de portraits (des portraits de famille) qui d'emblée éveillent notre curiosité, pour se terminer en thriller. Au fil des pages, le lecteur s'attache à chacun des membres de cette tribu et aux pièces rapportées. Toutes et tous ont leurs travers, leurs faiblesses, leurs casseroles, leurs secrets mais aussi - et c'est cela qui les rapproche malgré leurs différences et différends - une grande humanité. Ce sont tout simplement des hommes, des femmes, comme vous et moi que la vie est venue chahuter ou même carrément amocher ! Grâce à l'écriture d'Ellen Guillemain et à sa façon de nous livrer leur histoire, on parvient à s'attacher à chacun d'eux. Des vies racontées avec un grand dynamisme et beaucoup d'empathie. Une lecture agréable et divertissante malgré les sujets graves abordés par l'auteur car elle le fait avec un naturel remarquable en mêlant le drame au fantasque.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Au temps des Khmers Rouges, souffrir de myopie, risquait de vous envoyer au peloton d'exécution. Porter des lunettes pouvait représenter un grand danger: peut-être parce que c'était le signe d'une déficience physique, ou au contraire parce que ça donnait l'air d'un intellectuel! Aucune logique à cela, mais dans les deux cas, avec ce régime en place, on était dangereux pour la communauté.
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"Il n'a rien d'autre à faire que twitter, celui-là ? Ah ça, il encourage les jeunes à twitter ! Au moins, pas besoin de capotes pour ça ! Et les pauvres qui ne peuvent pas twitter parce qu'ils n'ont pas d'ordinateur ! Du coup, ils sont désœuvrés ! Du coup, ils couchent sans capotes sur les recommandations du très Saint-Père ! Du coup, ils chopent ou le sida ou un polichinelle dans le tiroir, voire les deux, et ils s'enfoncent encore plus dans la misère ! Mais le pape les bénit en twittant, alors tout va bien ! (p.116)
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Quand j'ai demandé à Sophie où était Papa, elle a pleuré et je me suis dit que j'avais encore dit une connerie. J'avais oublié qu'il était mort. Ca me sort de la tête ces trucs-là, surtout si c'est important. (p.83)
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Pas de barrière de couleur, de religion ou de culture pour la lâcheté des hommes, juste une jambe de chromosome en moins.
"Le y, c'est un x à qui il manque du courage".
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