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EAN : 9782362792571
Alma Editeur (22/03/2018)
3.94/5   8 notes
Résumé :
Inventée vers 1900, la schizophrénie est devenue en cent ans la plus grande pourvoyeuse d’hospitalisations psychiatriques, une figure dominante de la culture cinématographique, un objet désormais récurrent d’intérêt médiatique.

L’historien, Hervé Guillemain s’est plongé dans les dossiers de milliers de patients. Écrire l’histoire du point de vue des cliniciens n’aurait apporté rien de neuf. La schizophrénie, cette maladie du siècle, a déjà une histoi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
C'est une histoire non pas de la maladie, mais des schizos, déclare l'auteur. Il parle d'effets des diagnostics et du traitement des malades...

Et aussi des... erreurs, errements des "médecins", à travers ... les grimaces, le comportement, les tics, et même l'urine des malades.

C'est presque " Vol au dessus d'un nid de coucous " .Je plaisante mais je me demande si les asiles ne créent pas la schizo en la soignant.

Voulez vous une aspirine ? Ce livre peut vous soigner, si si, venez le lire, (avec MOI, ou moi...?)
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Les maladies mentales ont une histoire. La schizophrénie est apparue au tournant du XIX-ème et du XX-ème siècle pour devenir, dans la deuxième moitié du XX-ème, la principale cause d'hospitalisation psychiatrique. Aujourd'hui, elle est susceptible de disparaitre des classifications psychiatriques.
Pourtant cette catégorie scientifique, bien qu'éphémère, a créé une réalité pour les malades et leurs familles et les a assignés à cette identité, leur infligeant un destin au sein des établissements de la psychiatrie asilaire.

Tel est le point de départ de la réflexion historique d'Hervé Guillemain. Celui-ci a choisi de travailler à partir des dossiers des patients internés : il raconte l'histoire de ceux qui ont été ainsi désignés et non pas l'histoire de la maladie du point de vue des médecins.

L'analyse des dossiers montre d'abord un profil sociologique des malades : femmes domestiques, urbaines ou rurales, militaires revenant de la guerre, immigrants. le plus souvent des déracinés en décalage avec les aspirations de la société. La schizophrénie apparait donc bien surdéterminée socialement.

Le diagnostic de démence précoce, conçue comme une maladie chronique incurable, va les conduire à l'enfermement à l'asile, parfois durant toute leur vie - si du moins ils survivent au taux de mortalité particulièrement élevé qui règne en ces lieux. L'auteur raconte le destin de certains patients enfermés dans l'entre deux guerres et morts à l'asile dans les années 60, 70 ou 80. Il nous explique également les traitements qu'ils subirent : lobotomie, électrochocs, injections de toute sorte. L'auteur n'a pas pour objectif de critiquer ou de démonter les tentatives des psychiatres avec l'oeil du prétentieux vain qui sait parce qu'il se place 50 ou 70 ans plus tard, mais celui de nous raconter le sort et la souffrance incroyable des malades, parfois volontaires pour ces traitements que la science pensait adaptée.

Rétrospectivement, pourtant le lecteur non spécialiste comme moi s'effraie, s'interroge en découvrant que des médecins ont pu trouver légitime d'infliger aux malades de telles souffrances. Ces savants ont probablement agit du mieux que la science de l'époque le permettait ; mais la sensibilité d'alors ne conduisait pas à prendre trop en considération le point du vue du malade, surtout s'il était fou et de basse condition sociale.

Enfin, Hervé Guillemain s'intéresse aussi à la façon dont le sort des patients a été géré par l'administration et fait ressortir le peu de considération pour leur destin ou leur condition de vie. Cela est illustré par le nombre de malades parisiens transférés en province, éloignés de leur famille pour des raisons de coût sans que le sens ou la cohérence de ces transferts apparaissent des archives. Il vécurent souvent des privations, notamment en période de guerre où ils sont simplement oubliés jusqu'à mourir de faim.

« Portée par un désir de faire science et une volonté de prévenir la diffusion des psychoses juvéniles – ambitions que d'aucuns pourront considérer comme des plus nobles -, la nouvelle psychiatrie issue du mouvement de la réforme de la deuxième moitié du XIXème a contribué à inscrire le sujet délirant dans une condition tragique » (page 283)
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Tout d'abord, un grand merci à l'opération Masse critique ainsi qu'à l'éditeur Alma qui m'ont permis de découvrir ce superbe essai.
Contrairement aux précédents avis, outre l'introduction, peut être un peu alambiquée, je n'ai pas trouvé le style du livre trop ardu.
Par contre, quelles découvertes! J'ai presque dévoré cet essai comme un roman, tellement le sujet est plaisamment abordé (si l'on peut parler ainsi au vu du sujet développé).
Infirmière spécialisée en psychiatrie et santé mentale, je peux dire que je connais bien le sujet et pourtant, cet ouvrage m'a emmené loin des sentiers battus, loin des livres de théorie habituelles et m'a surtout apporté un nouvel éclairage concernant cette maladie mentale dont le diagnostic à l'heure actuelle est encore assez "fourre-tout". Hé oui, la psychiatrie à beaucoup évolué au cours des dernières décennies et malgré tout, elle a encore tant à découvrir, à apprendre et à évoluer!
J'ai énormément apprécié le travail d'historien qu'à réalisé l'auteur, nous emmenant aux prémices des traitements mais aussi et surtout dans une superbe analyse sociologique du pourquoi du comment, d'où viendrait la recrudescence importante de diagnostic de cette maladie (anciennement appellée "démence précoce") à certains moments de l'histoire? En quoi et pourquoi certaines catégories de personnes semblent-elles plus touchées à certains moments de l'histoire? D'où viennent certaines confusions et surtout cette crainte de la différence?
Tout simplement génial, cet essais devrait être conseillé à tous les praticiens du milieu médical et imposé aux soignants travaillant en psychiatrie, pour ouvrir leur vision, pour mieux comprendre d'où on vient et surtout tout le chemin encore à parcourir pour mieux prendre en charge et accompagner cette maladie.
Bravo à l'auteur!
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Encore une fois, un tout grand merci à Masse Critique ainsi qu'à Alma Editeur !

La schizophrénie est un sujet tellement vaste qu'il est parfois difficile de tout comprendre. Malgré cela, c'est un sujet qui m'attire énormément. Et il est vrai que les termes médicaux comme « schizophrénie » sont souvent employés et au final, ils sont réellement peu connus.

J'attendais donc ce livre avec une certaine impatience.

Tout d'abord, chapeau à l'auteur. On sent que le sujet est maitrisé et l'écriture de cet ouvrage a nécessité de longues recherches. Bravo !

Je pense que ma critique ressemblera la précédente critique car je suis en tout point d'accord. Ce livre n'est pas le livre explicatif que j'attendais. Je pensais trouver un ouvrage plus accessible. Hors, on sent qu'il faut être assez initié en psychiatrie, psychologie et médecine pour le lire et surtout, pour le comprendre.

De plus, je trouve les phrases longues et compliquées. Par contre, j'ai beaucoup apprécié que l'auteur nous explique des cas en exemple, nous montre des photos etc. Cela permet d'un peu alléger cet ouvrage.

Cet ouvrage n'est pas, selon moi, un ouvrage qu'on peut classifier en « j'ai aimé ou pas aimé ». J'adore le sujet, j'adore certains points mais je suis novice en la matière, j'aurai aimé un peu plus de légèreté dans les explications.

Je dois avouer que j'ai appris pas mal de choses très intéressantes.
A lire !
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Schizophrènes au XXe siècle est un manuel très intéressant sur cette maladie dont on ignore finalement énormément de choses. Je suis d'abord impressionnée par le travail de recherche réalisé par l'auteur. Il a épluché énormément de dossiers de patients pour retracer une chronologie de la schizophrénie et ce qui est ressort est parfois très troublant et balaye nos idées reçues sur cette maladie.
Néanmoins, j'ai trouvé cet ouvrage assez compliqué à lire et finalement assez peu accessible à des personnes non initiées en psychologie et en médecine. Il y a bien un glossaire à la fin, mais beaucoup de termes n'y sont pas et ne sont pas forcément expliqués au cours de la lecture. Ce livre n'est donc pas à lire d'une traite, mais petit à petit. Les chapitres peuvent être lus indépendamment les uns des autres, certains sont plus intéressants que d'autres (en fonction des informations que l'on recherche). Je n'ai pas forcément toujours compris où l'auteur voulait en venir ou ce que l'on devait conclure de certaines données. L'auteur nous relate des faits, cite des extraits de dossiers médicaux, agrémente parfois son texte de photos et documents, mais le livre reste très factuel, il y a peu de conclusions et je ne savais donc pas toujours quoi penser.
Cependant, ce livre reste extrêmement instructif et certains faits m'ont énormément surprises et ont remis en cause ce que je pensais de cette maladie.
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critiques presse (1)
LaViedesIdees
12 octobre 2018
Être étiqueté « schizophrène » équivalait au XXe siècle à une condamnation à vie. Une étude fondée sur les dossiers des patients montre que les schizophrènes ont souffert de leur maladie, mais aussi des préjugés idéologiques et de l’obsession classificatoire de leur époque.
Lire la critique sur le site : LaViedesIdees

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