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Et voici donc un roman d'amour, un roman de mort.

Mort violente et sanglante ou lente et larvée.

Au choix.

Sous forme de journal.

Journal tenu par la principale intéressée: Elisabeth Schreiber.

Une jeune femme qui se traîne déjà à la base quelques gamelles et une propension à la dépression teintée d'idées suicidaires.

Mais une jeune femme qui réussit à trouver un certain équilibre en épousant David, un médecin psychiatre.

Jusqu'à l'arrivée d'Alexandre.

C'est un couple adultère et malsain qui se forme ainsi sous les yeux impuissants de son entourage et de son mari.

Un couple au sein duquel, non contente de subir les assauts subtils et intimes de destruction psychologique d'Alexandre, Elisabeth tend les armes qui lui permettront de l'anéantir totalement.

On vit avec une justesse implacable la descente aux enfers d'une femme amoureuse d'un de ces hommes, à la libido exacerbée, jonglant entre cruauté et fragilité pour atteindre la jouissance dans la possession, jouant de ce fameux chantage "si tu m'aimes, ce que je demande est normal".

Sauf que ses demandes sont tout sauf normales et qu'elles plongent la jeune femme dans la débauche, la déviance, la perversité et la luxure orchestrées, dans l'isolement affectif et social le plus complet, dans l'asservissement des sens, sentiments et raison.

C'est un détachement insidieux de tous les repères de la normalité.

Elle est vampirisée, manipulée, réduite à néant à coups de "je t'aime".

C'est un livre fort entre rebellions et souffrances, entre résignation et acte insensé.

C'est l'épreuve d'une vie qui s'installe dans les travers redoutable d'un pervers narcissique. Avec vue de l'intérieur, appréhendée de l'extérieur, et le choc des deux réalités.

C'est l'impuissance à conjurer l'emprise et la toute puissance d'un être sur un autre.

C'est l'aveuglement de l'amour, de celui qui se croit suffisamment fort, vrai et intense pour sauver l'autre de la perversité dont il se rend coupable.

C'est l'amour toxique qui dévaste et détruit tout sur son passage, par volonté de pouvoir, puissance et contrôle.

L'ambiance malsaine qui se tisse le long de l'histoire devient rapidement prenante, oppressante et éprouvante.

Le dénouement est accueilli comme une délivrance.

Le dénouement est certes meurtrier mais symbolise magistralement un semblant de morale pour les souffrances endurées. L'issue de ce type de relation est rarement heureuse. Et si par chance elle l'est, ce n'est qu'au prix d'un coup d'éclat. Ici, le meurtre…

Ce roman transpire de vérités et, à ce titre, distillera une aura de malaise.

Il apparaîtra même dérangeant aux lecteurs sanglés dans une normalité bien cadrée.

Pour un premier roman… quel sacré roman! Un sujet étroitement maîtrisé, une écriture magistrale qui laisse des traces…

Et juste un conseil… ne dites jamais que cela ne pourra jamais vous arriver…
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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Du fond de sa cellule, Elizabeth nous dit dès le départ qu'elle a assassiné son amant. Nous allons lire son journal et donc comprendre comment le drame est arrivé.

J'aime beaucoup ce type de construction. le fait de savoir que l'histoire se termine dans le sang permet d'appréhender la lecture sous une autre perspective.

Le personnage d'Élisabeth est en clair-obscur. Elle se bat pour sortir des ténèbres et pourtant elle n'y arrive pas, comme si c'était inscrit en elle. C'est son destin. Comme Icare dans la mythologie grecque, notre héroïne s'échappe de son labyrinthe pour prendre son envol, mais à vouloir monter trop haut elle se brûle au soleil et chute.

Je vous parle de mythologie et cela n'est pas innocent. Ellen Guillemain parsème son récit de références aux textes grecs. Un protagoniste s'appelle Orphée par exemple et l'amant, Alexandre, devient le Minotaure. Sa personnalité est en ce sens, il a un côté bestial très important. Cet homme est imprévisible et instinctif, un mâle dominant d'une certaine manière.

Vous aurez compris que l'auteur n'a pas construit ses personnages à la légère. Ils sont incroyablement denses. Elizabeth en est la preuve, perturbée par le suicide de son père et le comportement de sa mère après la mort de ce dernier, son existence se transforme alors en un calvaire et elle ira même jusqu'à attenter à ses jours. Un médecin l'extirpe de cet enfer et deviendra son mari. Figure protectrice et aimante, il endosse un peu le rôle de père pour elle. Mais Elizabeth rencontre Alexandre, qui lui est le feu, la folie, la force. Elle l'aimera à tel point qu'elle en fera une religion.

Ellen Guillemain nous parle d'un amour inconditionnel et irraisonné. Il échappe à toute tentative d'explication. Il ne peut se terminer que par la destruction, le couple d'amants expérimentera toute sorte de déviances sexuelles jusqu'à l'acte final.

Il faut relever la très belle maitrise de la ponctuation qui donne un rythme et permet au lecteur de ressentir l'état dans lequel se trouvent les personnages. On est complètement immergé dans le texte, et ce grâce à la plume de l'auteure. À ce titre, la scène de la chasse au lion est une véritable réussite.

Un crime amoureux est très bien écrit (les 50 dernières pages sont de haute volée) et ce n'est qu'un premier roman. Ellen Guillemain est donc une auteure à suivre de près.

Je ne pouvais pas terminer sans dire qu'il serait un crime de ne pas lire ce livre.
Lien : http://dubruitdanslesoreille..
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Dès le début, la note est donnée ! Elisabeth l'a tué ! Mais loin d'en avoir fini avec l'histoire, car le but est de savoir pourquoi, qu'est-ce qu'il l'a conduit à cet acte ? Car à travers ces pages on découvre des personnages qu'on pourrait qualifier d'extrêmement complexes dans un contexte plus ou moins classique. L'amour peut-être si compliqué et si simple à la fois. Ce roman nous fait poser la question fondamentale que bien des gens se posent, jusqu'où est-on prêt à aller par amour ? L'auteure a fait un énorme travail pour pouvoir écrire un roman avec des personnages si complexes. Certains penseront peut-être que les personnages sont trop extrêmes pour être crédibles, pourtant Ellen Guillemain a fait des recherches auprès d'un psychologue et ce roman est tout à fait crédible à en devenir effrayant !
Un roman ou se mêle amour et psychologie. On se permettra peut-être de juger les personnages, mais au fond, rien n'est simple. Poignant, inquiétant, cette histoire vous laissera des séquelles…
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Un bon moment de lecture. Un suspens maintenu jusqu'à la fin. Écriture fluide, pas de longueurs, ni de plomb dans les pages. J'imaginais cependant la fin différemment...Une toute petite déception avec la fin mais il n'en demeure pas moins que le scénario est sympa, et que ce livre reste un bon souvenir et une bonne lecture tout de même. A LIRE!!
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Un détail qui m'a attirée sur la quatrième de couverture de ce roman écrit par Ellen Guillemain,c'est le fait que son histoire que l'on sait dès le début dramatique soit racontée à la première personne.
Bonne façon pour l'auteure de nous inviter à glisser dangereusement dans la peau et dans la tête d'Elisabeth Schreiber la narratrice,la meurtrière.Toujours intéressant pour se rapprocher qu'on le veuille ou non d'un personnage duquel on se sent à la base à des années-lumière.
Les deux personnages principaux,Elisabeth donc et Alexandre,envoûteur charnel et accessoirement homme d'affaires richissime, vont nous arracher à notre petite vie tranquille le temps d'une lecture et nous faire chavirer dans les affres de la dérive amoureuse,dans la déraison,dans l'inimaginable,petit à petit mais de manière croissante en intensité.
Comme dans un épisode de Colombo,on sait dès le départ qui est l'assassin,ce qui n'en rend pas moins intéressants la construction et le cheminement de l'histoire.
Pris dans le tourbillon des événements,on se demande à quel moment on va atteindre le paroxysme de la violence physique et morale et surtout, par quels stades insolites on va passer.
Attention,respectables ménagères,adeptes de la rigueur morale,ou bondieusards qui voulez finir au paradis,résistez,n'ouvrez pas la première page,passez votre chemin et restez dans les sentiers battus parce que dans ce livre,vous irez tout droit dans l'enfer de l'humanité,du moins,une partie.
On ne tombe pas dans le manichéisme,les personnages sont bien trop complexes pour qu'on pense qu'ils sont tout à fait mauvais.On n'a pas envie de les détester,on a plutôt envie de les comprendre...en espérant quand-même ne pas y parvenir vraiment.
Ils ont leurs qualités,on se dit que chacun de leur côté,ils auraient pu continuer à vivre avec leur passé, leurs failles,leurs troubles... mais que lorsqu'ils se sont rencontrés,les faiblesses de l'un et la force de l'autre,le charisme fou de l'un et la soif d'exister et d'être aimé de l'autre,ajoutés aux fragilités psychologiques des deux ont créé le mélange explosif de ces couples qui défraient la chronique.
Dans cette histoire,on se rend compte qu'entre la fascination et l'emprise totale,il n'y a qu'un pas qu'Elisabeth Schreiber a franchi,irrémédiablement,jusqu'à l'accomplissement d'un acte irréparable et irréfléchi pour s'en défaire.
Ce roman est écrit sans fioritures mais au contraire avec cette force des mots qui va à l'essentiel et rend un récit terriblement réaliste.Le style est aussi cru que les faits mais on n'en demande pas moins d'une histoire inspirée d'un sombre fait divers.
Les derniers chapitres qui mènent au dénouement sont vraiment à la hauteur de ce que l'on attend et même au-delà.C'est un livre aussi facile à lire que difficile à encaisser ce qui n'en rend pas moins évident le travail de recherche et d'écriture qui se cache derrière.
Et puis,on ressort de ce livre en se posant des questions,sur soi,sur les autres.Entre autres,jusqu'où serait-on allé par amour si on était tombé sur un manipulateur?D'ailleurs,est-ce vraiment de l'amour?Pourquoi certaines femmes comme Elisabeth qui ont tout pour être heureuses dans le confort d'une vie de couple douillette,sereine et bien établie préfèrent-elles s'engouffrer tête première et coeur à l'abordage dans des histoires compliquées,voire toxiques?
C'est l'être humain dans toute sa complexité et point de vue complexité,on est servi dans ce bouquin que je recommande chaudement.
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Pendant toute ma lecture, j'ai attendu. J'ai attendu de connaître l'élément déclencheur de la catastrophe.

Le suspens monte en intensité, les protagonistes vont de plus en plus loin dans l'auto-destruction sans pouvoir enrayer le circuit mortifère.

On devine rapidement que le fameux Alexandre est un pervers narcissique. Mais Elisabeth nous raconte de l'intérieur le système de destruction qu'il met en place. Une lecture intéressante de ce point de vue.

L'image que je retiendrai :

Celle d'Elisabeth face au lion qu'elle doit tuer, près de Libreville où elle se laissera violer.
Lien : https://alexmotamots.wordpre..
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