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EAN : 9782869593152
Arléa (05/12/1996)
3.95/5   29 notes
Résumé :
Retour sur un épisode clé de l'histoire de France sous un éclairage inédit

L’histoire sérieuse n’a pas encore mis en lumière la place qu’a tenue, dans la Révolution française, et dès le début, la crainte, chez les possédants, d’une menace sur leurs biens. Ce qu’il faut savoir, et capitalement, c’est que, dès la réunion des états généraux, une grande peur s’est déclarée chez les honnêtes gens (les gens de bien, les gens qui ont du bien, des biens), fac... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Henri Guillemin ou le poil à gratter de l'Histoire.
Le style d'un conteur plus que d'un écrivain, même si l'écrivain a bien une marque à lui, un peu insistante sur les détails qui aident à suivre et comprendre une pensée qui ne ne veut rien laisser de côté quand il s'agit de donner des preuves à l'appui de son argumentation.
Il a été un grand conteur : ses interventions filmées sur la Révolution, sur Jeanne d'Arc, ses conférences enregistrées, un disque sur Napoléon.
Et puis ses livres : celui-ci, un autre sur 1789 et un autre encore sur Robespierre, sans compter un brûlot sur le thème - Napoléon et l'argent - et une compilation de ses réflexions sur Rousseau.
Les bourgeois, les voltairiens et les libéraux ne l'aiment guère : et pour cause.
Il démontre comment la Révolution a été détournée au bénéfice des profiteurs, grands propriétaires et grands entrepreneurs et comment la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen si elle reconnaît la liberté de pensée est aussi le moyen pour celui qui a du bien de s'élever au-dessus du lot commun et de remplacer Dieu par le Droit de Propriété révéré comme un dieu (ah! cher Veau d'Or) puisqu'on ne craint pas d'y affirmer que le droit de propriété (et d'entreprendre) est un droit inviolable et sacré !
Il y démontre aussi comment ceux que nous pourrions appeler les "filous", ceux qui veulent confisquer tous les biens et les moyens de production et d'échanges à leur profit se font appeler l'élite de la nation. Ce sont ceux qui ont profité de la chute de Robespierre, quand ils ne l'ont pas envoyé eux-mêmes à l'échafaud après l'avoir accusé de tous les maux (dont ils avaient pourtant plus que leur part, les coquins !) Or Robespierre voulait faire adopter une loi sur les "maximums" (ou si vous préférez sur les plafonds du prix des denrées) pour permettre au petit peuple laborieux de se nourrir correctement à un coût pas trop onéreux. Quelle horreur pour nos profiteurs ! il fallait abattre Robespierre, cet ennemi des grosses fortunes et de l'affairisme, cet Incorruptible, l'accuser de tous les crimes de la Terreur (curieux : Collot d'Herbois et Fouché, entre autres, qui étaient plus criminels que lui mais à qui il demandait des comptes pour le sang inutilement versé sont parmi les plus influents de ceux qui l'ont fait tomber), le ridiculiser pour le culte institué par lui de l'Être Suprême (on pense à Vadier, du Comité de Sûreté Générale, qui ne cessait de le brocarder) et traîner sa mémoire dans la boue (et là ils sont légion ceux qui le descendent, à commencer par ceux qui aiment lui opposer le très corrompu et grand jouisseur qu'était Danton, certes grand tribun mais aussi roi des hypocrites).
Pas étonnant que les Communistes aient longtemps vu en Robespierre l'un de leurs ancêtres. En réalité, il ne l'était pas. C'était sans doute le seul homme à bien tenir les commandes de l'État et à se montrer intransigeant sur les acquis de la Révolution dans cette époque de tourmente. On a tort, comme l'a fait Laurent Dingli de présenter Robespierre sous le seul angle de sa paranoïa. Ne nions pas qu'il ait été sanguinaire et froid, et en effet sans doute paranoïaque, mais reconnaissons-lui de s'être intéressé au peuple, même s'il se tenait à distance, et même si sa mise et ses habits l'apparentaient plutôt à un aristocrate.
Le mérite de ce livre est de démontrer que le grand perdant de la Révolution est le peuple (comme toujours !) et que, par voie de conséquence, la grande gagnante est la Bourgeoisie d'affaires qui s'est justement servi des petits pour l'aider à abattre la monarchie et l'aristocratie, mais pour dérober très vite au peuple les fruits de sa Révolution.
Henri Guillemin méritait bien, de notre part, un coup de chapeau.

François Sarindar
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Gloire à Robespierre


La Révolution Française revisitée en 120 pages. C'est le défit relevé par Henri Guillemin dans ce libellé. Pari réussi, tout y est, l'essentiel est bien là, mais...

Car, il y a un mais. L'auteur est un grand admirateur de Robespierre, ce qui n'est pas pour me déplaire, sauf que l'orientation donnée à ce récit, le parti pris affiché, nuit finalement gravement à l'interprétation de cette période.

Non pas, qu'il y ait des contre-vérités mais seul Robespierre trouve grâce à ses yeux. Tous les autres protagonistes ont fauté, commis des erreurs, ont été corrompus, ont renié leurs idéaux. Seul Robespierre fut grand, à tel point que la lecture devient parfois cocasse comme lorsque l'auteur s'en prend à Michelet juste parce que ce dernier n'aimait pas du tout Robespierre.


Dommage car le fond du texte reste tout de même très intéressant et que l'on ne peut émettre des doutes sur la valeur de Henri Guillemin en tant qu'historien.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
En ce même mois d'avril 93, Robespierre horrifié les honnêtes gens en déclamant, dans la nouvelle Déclaration des droits de l'Homme, l'insertion d'un article qui limiterait le droit de propriété. L'argumentation de Maximilien est toute simple : vous n'avez pas aboli l'esclavage dans nos colonies, la traite des noirs subsiste, demandes à un négrier ce qu'est ce bateau dans lequel sont entassés des homes, des femmes et des enfants à la peau noire et dont beaucoup meurent en route, il vous répondra calmement :" Ceci est la propriété." Eh non ! Num homme ne saurait être propriétaire d'un autre homme. De même que la liberté a pour limite la liberté d'autrui. De même il faut que la loi interdise tout usage du droit de propriété qui porterait atteinte à la vie ou à la dignité d'êtres humains."
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Robespierre, qui est contre la guerre voulue par la cour, rappelle aux jacobins que " personne n'aime les missionnaires armés" et que " le premier conseil que donnent aux envahis la nature et la prudence est de repousser l'envahisseur".
Il ajoute : " concevez-vous que la cour puisse adopter une mesure aussi décisive que la guerre sans la rapporter à son propre système", c'est à dire à ses intérêts.
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Voltaire a pris soin de définir comment il se représente un pays bien organisé : C'est celui où "le petit nombre fait travailler le grand nombre". Selon Voltaire, il importe à l'Etat d'avoir à sa disposition une masse docile de "gueux ignorants n'ayant que leurs bras pour vivre constituant cette vile multitude prévue par la nature pour assurer l'aisance de l'élite".
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Voltaire tient qu'il importe à l'État d'avoir à sa disposition une masse docile de «gueux ignorants», autrement dit de prolétaires analphabètes « n'ayant que leurs bras pour vivre et constituant cette vile multitude » dont M. Thiers, voltairien, parlera en 1850 à son tour, prévue par la nature pour assurer l'aisance de l'élite.
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Avis aux citoyens subalternes que repousse l'égalité et qui n'ont d'autre liberté que de se soumettre, passifs, aux décisions des actifs : Voyez les choses comme elles sont ; les fusils, c'est nous qui les possédons ; et nous avons même des canons pour renforcer notre toute-puissance.
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Videos de Henri Guillemin (14) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Henri Guillemin
Henri Guillemin : Entretiens à propos de Gustave Flaubert (1963 / France Culture). Diffusion sur France Culture les 11, 12 et 13 juillet 1963. Par Benjamin Romieux. Présentation des Nuits de France Culture : Il se définissait comme un "homme-plume" et laissa derrière lui, en plus de quatre romans et trois contes fameux, quelques 30 000 pages de manuscrits et une correspondance riche de plusieurs milliers de missives. C'est dans cette dernière, surtout, qu'en juillet 1963, pour trois émissions diffusées sur France III Nationale, Henri Guillemin allait puiser pour tenter d'approcher ce qu'il appelait "la personnalité profonde de l'écrivain", ou plutôt comment il la voyait. 1963, période à laquelle, dans le même temps, les écrivains du Nouveau Roman redécouvraient l'auteur, qui n'était pas alors — il faut s'en souvenir — cette référence incontournable de la littérature contemporaine qu'il est depuis devenu. Ainsi François-Régis Bastide qui, cette année-là précisément, en préface à la première "Éducation sentimentale" parue au Seuil, écrivait : « Nous le savions bien, mais nous le savons mieux : le patron, c'est bien Flaubert. » C'est donc au "patron" qu'étaient consacrées ces trois émissions, diffusées pour la première fois sur France III Nationale les 11, 12 et 13 juillet 1963. Gustave Flaubert est un écrivain français né à Rouen le 12 décembre 1821 et mort à Croisset, lieu-dit de la commune de Canteleu, le 8 mai 1880. Considéré, avec Victor Hugo, Stendhal, Balzac et Zola, comme l'un des plus grands romanciers français du XIXe siècle, Flaubert se distingue par sa conception du métier d’écrivain et la modernité de sa poétique romanesque. Prosateur de premier plan de la seconde moitié du XIXe siècle, Gustave Flaubert a marqué la littérature universelle par la profondeur de ses analyses psychologiques, son souci de réalisme, son regard lucide sur les comportements des individus et de la société. La force de son style se révèle dans de grands romans comme "Madame Bovary" (1857), "Salammbô" (1862), "L'Éducation sentimentale" (1869) ou le recueil de nouvelles "Trois Contes" (1877).
01:22 : 1er entretien 17:49 : 2ème entretien 37:03 : 3ème et dernier entretien
Sources : France Culture et Wikipédia
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