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EAN : 9782070326280
364 pages
Gallimard (21/02/1991)
4.2/5   22 notes
Résumé :
Étier
Ce recueil se compose de huit groupes de poèmes : Relevés est une contemplation de la mer et de ses environs qui fait penser à Carnac. Réseau, qui contient un beau poème sur Jean Follain, Élégies et Paliers sont des groupes plus narratifs où le poète s'abandonne à des émotions humaines aussi profondes que pudiques. Exercices et Ronces sacrifient à l'introspection, au regard critique, à toutes les interrogations, même psychanalytiques. Dans Analyses, le ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un étier est un chenal étroit dont la longueur peut atteindre plusieurs kilomètres et contenant de l'eau provenant de la mer...

Lucie Albertini-Guillevic, qui le connaissait mieux que moi , écrit en décembre 2010 :
"Sa langue est simple, dense et c'est dans un lyrisme concentré que son poème déclare sa solidarité envers toute chose et toute vie. Avec le temps, il s'épure jusqu'à devenir « sculpture du silence ». S'exerçant à « tout rendre concret, palpable » dans un univers pour lui sans hiérarchie, Guillevic est habité par la nécessité intérieure non pas de se dire, mais de dire le monde, d'en inscrire l'équation dans un langage qui pénètre et révèle l'instantané insaisissable de l'être au coeur de la matière. Qu'il dialogue avec la pierre, la mer, l'arbre, l'herbe ou l'étoile, Guillevic en renouvelle la visée tout en conjuguant humour et rigueur mathématique afin de mieux cerner l'indéterminé."

C'est bien dit, et je n'ajouterai que mes sensations personnelles :

d'abord, 3 étoiles seulement, car j'ai parfois décroché : tout début de Etier, et fin de Autres... la musique bretonne de Guillevic ne me parlait plus... impressions plaquées, mots "creux"...

Mais, à 80 %, une belle découverte tout de même : par son travail brut, net, épuré au maximum, avec des mots simples, Guillevic parvient à dire beaucoup en peu de mots... les laissant parfois jouer entre eux, ou se répondre un par un... on prend son temps, on observe... point d'envolée lyrique non plus : une poésie concrète, ancrée dans la roche et dans le sel... dans la sueur peut-être aussi, car violente parfois ; et en même temps temps sereine, consciente de l'inéluctable mais aussi de la liberté et du plaisir de sentir, d'observer et de dialoguer avec les choses et les êtres.

Oui, le titre du recueil, Etier, est bien choisi : la rigueur de l'Etier, au flux pas toujours constant, conduit jusqu'à notre âme une eau de mer qui se souvient du roulis des vagues les plus impétueusess...


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Relevé, Réseau, Élégie ou encore Herbiers de Bretagne et Dialogues composent Étier, recueil d'Eugène Guillevic publié en 1979. Ces chapitres sont comme autant de confluences qui servent à circonscrire une histoire lointaine, un temps incertain, un paysage fugace, qui sont tous à reconstruire, à réinventer. Dans l'écriture de Guillevic, tout semble dérobé à l'homme, comme un monde sur lequel il n'a plus prise. Pas de lyrisme, peu d'enthousiasme, une poésie souvent muette, menaçante et inquiète. Sous la parole abrupte et le défaut de sens, Eugène Guillevic fait pourtant envisager une part de lumière et d'espoir, un temps, un espace où le possible s'insinue et se recompose. Une poésie au creux des choses et du temps, mais qui ne renonce pas.
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Très beaux textes, limpides.
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
On creuse en toi.

On, ça ou rien
Ou bien le il.

C'est plutôt ça
Que on ou il
(D'ailleurs au il tu ne crois pas).

C'est plutôt rien
Parce que rien
Ca creuse aussi,
Ca creuse bien.

Ca a du temps,
Des puits de temps
A consacrer
Au mal des autres,
Des plus que rien.

Mais, cette fois,
Pour éviter
De cherche qui,
De chercher quoi,

C'est toi qui creuses.

C'est toi qui fais
Le ça, le rien,
Le on, le il
(Même le il).

Et ça va bien.
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ANALYSES

De la Lumière


Dis-lui [un soleil de printemps] l'effort aussi,
Dis-lui le tien,
Ta récompense.

Et dût-il même
Ne pas comprendre,

Rien qu'à t'entendre lui parler de tes plaisirs,
De cela que les fleurs te doivent,

Il deviendra peut-être
De la lumière plus terrestre.

*

Ne griffe pas qui veut,
N'agrippe pas qui veut,
Ne te prend pas qui veut,

Si la lumière
N'y met le prix.

p.169
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Le printemps
A son porte-parole dans le coucou
Quand les bois reviennent de la préhistoire,

L'été dans l'hirondelle
Quand elle s'en prend au tissu du ciel.

L'automne aussi dans l'hirondelle
Quand elle rengaine ses ciseaux.

L'hiver a les corbeaux qui eux-mêmes s'étonnent
De leur présence et signifient

Que cela pourrait être pire, que tous ces gris
Pourraient être noirs comme eux,

Et c'est contre cela sans doute
Qu'ils ont ce cri venu d'un temps

Hors des quatre saisons.

p.157
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Image

Sous les herbes, ça se cajole,
ça s’ébouriffe et se tripote,
ça s’étripe et se désélytre,
ça s’entregrouille et s’entrefouille,
ça s’écrabouille et se barbouille,
ça se chatouille et se dépouille,
ça se mouille et se déverrouille,
ça se dérouille et se farfouille,
ça s’épouille et se tripatouille ―

Et du calme le pré
Est la classique image.
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Quand la mer a laissé
Du goémon sur le sable

Et que passe une sterne échappée
Aux rochers en escalade,

Quand l'horizon
Est confus de brume,
D'espoir de soleil -

Le souffle de la mer
Ouvre les portes,

Fait donner les fonds
D'avant l'autrefois,

Ceux dont tu sens
Partir les poussées,

Ceux-là où nous avons
Nos chambres pour toujours,

Pour ce toujours en nous
Comme l'océan.

(extrait de "Quand" in "Réseau") - p.62
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Videos de Eugène Guillevic (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Eugène Guillevic
VICTOR POUCHET - LA GRANDE AVENTURE - 18 questions sur la vie et la poésie
« le fil c'est peut-être une histoire très simple : tragi-comédie en cinq actes et deux personnages. L'un régulièrement menace de partir. L'autre se contente d'écrire des poèmes, dans l'espoir absurde de l'en empêcher. » Dans le roman-poème La Grande aventure, Victor Pouchet déroule une histoire à la fois bouleversante et légère en vers : une rencontre, des micro-aventures qui prennent des proportions de l'univers, des angoisses cosmiques, chansons tristes et verres de vin. Cette conférence-performance est l'occasion de traverser le livre et l'aventure de son écriture à travers une série de questionnements poétiques (ou presque) qui concerneront entre autres choses l'hypnose, Georges Perros, les récits épiques, Eugène Guillevic, les imprimantes laser avec option wifi, le doute et les chips au vinaigre.
À lire – Victor Pouchet, La grande aventure, Grasset, 2021.
+ Lire la suite
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