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EAN : 9782918059073
154 pages
Libertalia (19/05/2009)
3.9/5   5 notes
Résumé :

L'affaire dite « de Tarnac », en novembre 2008, a révélé au grand public l'existence d'un arsenal législatif censément destiné à lutter contre le terrorisme. Mis en place à partir de 1986 par les gouvernements de gauche comme de droite, il a trouvé une nouvelle légitimité depuis les attentats du 11 septembre 2001 et de nouveaux moyens dans les dispositifs européens. Bien avant Tarn... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Claude Guillon analyse l'arsenal législatif mis en place à partir de 1986, par les gouvernements de gauche comme de droite, lois d'exceptions adoptées au nom de la lutte contre le terrorisme, sans cesse renforcées et durcies, responsables de la détention de centaines de supposés « islamistes » pendant de long mois, souvent relâchés, puis d'opposants au système capitaliste. Deux décennies « antiterroristes » passées au crible.
(...)
Si l'éclairage porté sur ces législations s'arrête avant la dernière décennie, puisque cet ouvrage est paru en 2009, nul doute que celle-ci s'inscrit dans la continuité des précédentes. L'on comprend combien les politiques sont habiles à tromper, en soumettant les grenouilles à un feu progressif plutôt que de les ébouillanter.

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Critique du monde diplomatique de janvier 2010 : l'intitulé oxymorique de ce petit ouvrage pourra paraître provocateur . Mais le but de l'auteur n'est-il pas , précisément de provoquer la réflexion sur ce qui est tenu pour une vérité intangible : nous vivons dans un " état de droit " ? En bon anarchiste , Claude Guillon ne se contente pas de récuser toute validité scientifique à cette notion destinée à légitimer la domination de classe.Textes de loi ,décrets , code pénal , décisions européennes à l'appui ,il montre qu'un régime policier peut se mettre en place sans rompre avec la légalité . La liste des atteintes aux fameux droits de la personne ,dont le respect est censé légitimer nos démocratie est effarante
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Après les arrestations dans l'affaire dite « de
Tarnac* », le 11 novembre 2008, 32 personnalités
s'interrogeaient dans le Monde : « Les lois d'exception
adoptées sous prétexte de terrorisme et
de sécurité sont-elles compatibles à long terme
avec la démocratie** ? »

C'était poser bien tard une question mal
formulée. En effet, à moins de considérer la
« démocratie » comme une abstraction morale et
non pour ce qu'elle est – un mode de régulation
politique du capitalisme –, force est de constater
qu'elle s'est nourrie d'un arsenal législatif « antiterroriste
» sans cesse enrichi, surtout depuis 1986.
En 2008, à l'heure où les signataires semblent le
découvrir, cet arsenal a vingt-deux ans d'âge et il
se confond avec le système démocratique qui l'a
engendré, dans un consensus politique qui, avec le
temps, approche la perfection de l'Union sacrée.

* Neuf personnes étaient arrêtées, dont la majorité à Tarnac (Corrèze),
et inculpées pour leur responsabilité supposée dans des dégradations
de caténaires sur des lignes TGV.
** « Non à l'ordre nouveau », le Monde, 28 novembre 2008. Dans
la même logique, un comité réclame l'abrogation des lois antiterroristes
et le respect de la Convention européenne des droits de
l'homme ;Libération, 29 mai 2009.
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Une brève dénonciation et mise en perspective de l'influence des lois antiterroristes. le champ d'étude constitue majoritairement le territoire français (mais aussi européen) depuis 1986.

Un livre court et utile, qui doit se lire avec suffisamment d'esprit critique devant sa vocation idéologique.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Extraits d'une interview de l'auteur à propos de ce livre :
- La règle est simple : l'état décide de ce qui mérite d'être qualifié de " terroriste "et réprimé comme tel : tous les délits sans exception . C'est un ensemble logique de textes sur le " terrorisme " , sur l'immigration , sur la délinquance , notamment celle des jeunes . La logique dont je parle , c'est ce que j'appelle la " terrorisation " . Mais dans leur prétention à contrôler tous les aspects de la vie , ces textes sont parfois délirants , souvent empilés les uns sur les autres sans souci de cohérence ou même " d'efficacité " . Ca peut donner ( ex : affaire de Tarnac ) une impression fausse de gros bordel ridicule , de "bavure " , de n'importe quoi .
Besson vient d'abandonner les test ADN : - ça reviendra un jour ou l'autre parce que c'est dans la logique du marché de la " sécurité biologique " et parce qu'il y a une autre logique qui est de produire sans cesse de nouvelles réglementations , ces deux logiques s'alimentent évidement l'une l'autre .
Tu évoques deux figures dangereuses combinées , le jeune et l'étranger , quid du travailleur revendicatif ? : - ce dernier , dit , activiste politique , est concerné en dernier ressort , les étrangers et délinquants ont été très tôt associés au concept de "terroriste " . Après le 11 septembre , les textes européens dressent la liste des actes susceptibles d'être classifiés " terroriste s " : presque tout y compris le répertoire militant ( occupations , sabotages etc... ) seule les intentions comptent , et bien entendu , ce sont les flics et les magistrats qui décident de tes intentions .
Comment le mandat d’arrêt européen s'inscrit dans ce dispositif ? : - c'est un instrument de répression politique dont on n'a pas encore pris la mesure , que la gauche française a encouragé et dont elle se félicite à toute occasion .
- Je me considère d'abord comme un militant anarchiste , je privilégie l'outil de l'écriture parce que c'est celui que j'utilise le moins mal . Dans les années 60-70 j'ai milité pour l'avortement et la contraception libres , les luttes féministes et homosexuelles dans la ligne de Wilhelm Reich . J'ai choisi de m'intéresser à la fraction la plus radicale , celle des enragé(e)s ; je marque bien le " e " parce que plusieurs figures très impliquées sont des femmes .
As-tu quelques conseils de lecture à nous souffler ? : - " La révolution sexuelle et la camaraderie amoureuse d'E, Armand "par Gaetano Manfredonia ( Ed. Zones ) , " Désorceler " de Jeanne Favret-Saada ( L'Olivier ) , et " El indio " de jules Celma qui écrivit " Journal d'un éducastreur "chez ( Champ Libre ) , en 1971 .
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La figure de l’étranger/danger est au coeur des dispositifs sécuritaires, qu’ils visent le « terrorisme » extérieur ou intérieur, c’est-à-dire l’insécurité sociale. L’ « étranger » fantasmé fraude la sécu et les allocations chômage, encombre les écoles de ses enfants (lesquels font baisser le niveau et régner la terreur), casse les prix en travaillant au noir, pratique des cultes bizarres. Il est peut-être le soldat clandestin d’une « guerre des civilisations ». 
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Aucune force politique susceptible d’exercer le pouvoir dans les pays européens n’envisage de rompre avec la politique de terrorisation consolidée dans les dernières décennies. Cette politique continuera donc d’être menée, affectant d’abord les étrangers en situation dite « irrégulière », les Français musulmans soupçonnés de sympathies islamistes et, ponctuellement, des militants, dont on tentera par ce moyen de disqualifier les projets et les actes. Si ses moyens techniques évoluent, ils seront plus insidieux, plus difficiles à identifier, voire à combattre. Pour l’heure le ministre et le terroriste – celui qui pose la bombe dans le métro – cherchent à susciter une identique sidération de la pensée critique, et concourent au maintien du même ordre social.
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Avant de procéder à cette interminable énumération, les législateurs européens se sont mis en règle avec leur bonne conscience démocrate en affirmant que "rien dans la présente décision-cadre ne peut être interprété comme visant à réduire ou à entraver des droits ou libertés fondamentales tels que le droit de grève, la liberté de réunion, d'association ou d'expression, y compris le droit de fonder avec d'autres des syndicats [...], et le droit de manifester qui s'y rattache". En effet, il est superflu que le texte européen vise à ces résultats ; il suffit qu'il permette désormais de les atteindre.
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Le Parlement met en scène la fiction d’une souveraineté populaire, depuis longtemps dissoute dans le mécanisme de la délégation de pouvoir.
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