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EAN : 9782848900759
111 pages
Larivière (Editions) (20/01/2005)
4.62/5   4 notes
Résumé :
Présentation de l'éditeur
Jusqu'à peu, tatouage et prison étaient encore menottés ensemble et difficilement dissociables. Nul hasard. En France, de 1850 à 1945, le piquage fut majoritairement l'attribut des truands. Leur carte d'identité. Le derme des Hommes racontait leur vie derrière les barreaux, dans les bars et sur les trottoirs des bas-fonds. Au début du siècle pour être un mec du Milieu, il fallait être naze et bouzillé, soit syphilitique et tatoué. Ce... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Biribi, ça me rappelle le roman éponyme de Georges Darien. le roman le plus antimilitariste que j'ai eu l'occasion de lire, un roman qui m'a convaincu de ne jamais mettre les pieds dans une caserne. Ça me rappelle aussi le formidable reportage d'Albert Londres publié en 1925 sous le titre « Dante n'avait rien vu ». Ça me rappelle ma folle jeunesse, l'époque du service militaire, quand j'écrivais ma lettre au ministre de la défense : « pour des raisons de conscience, je refuse de porter les armes et l'uniforme ». Ça me rappelle les trois jours passé à Cambrai, au centre des armées. En tant que futur objecteur de conscience, chevelu en plus, j'en ai pris plein la gamelle : « Tu vas voir, on va t'envoyer désherber le maquis pendant 20 mois » (ben oui en tant qu'objecteur on faisait le double des trouffions, c'était la punition). Tu parles, je me suis retrouvé dans une bibliothèque, heureux comme un pape. le début de ma vocation...

Bref, revenons à ses gros durs de Biribi et leurs tatouages. Biribi n'est pas un lieu à proprement parler. C'est un terme générique désignant l'instrument répressif de l'armée française en Afrique du nord (Tunisie, Maroc, Algérie), en vigueur de 1830 à 1962. Les fameux Bat d'Af (bataillons d'infanterie légère d'Afrique). Au départ des pénitenciers militaires où on mate les fortes têtes. Par la suite on y enverra aussi les engagés ayant subi des condamnations civiles : cambrioleurs, souteneurs, assassins, etc. Des soldats devenus bagnards…

Dans l'enfer de Biribi, où l'on casse des cailloux sous un soleil insupportable, l'armée torture ses propres enfants en toute impunité. le tatouage est la seule véritable distraction. Une bouffé d'oxygène aussi, servant à la fois de carte d'identité et de moyen d'expression. Les mots gravés sur la peau sont une façon de montrer son état d'esprit. Ainsi, les fatalistes n'hésitent à écrire sur leur corps « Pas de chance », « né sous une mauvaise étoile », « enfant du malheur », « né pour souffrir ». Les révoltés y vont aussi de leur couplet : « vaincu mais non dompté », « arrivé en mouton, sorti en lion », tout comme les antimilitaristes purs et durs : « inquisition militaire », « l'armée fait pleurer les mères ». Les motifs aussi sont riches de sens : papillons, oiseaux, fauves, fleurs et surtout des femmes, beaucoup de femmes.


Le récit de Jérôme Pierrat et Éric Guillon est passionnant. Il permet notamment de découvrir les techniques
rudimentaires utilisées par les tatoueurs et la vie quotidienne dans ces pénitenciers où règnent la violence et l'injustice et où l'homosexualité est partout présente.

Mais Au-delà du texte, le point fort de ce petit livre réside évidemment dans les photos. Non mais regardez-moi ces gueules ! le naturalisme de Zola en chair et en os, les loulous parisiens mis en scène par Charles-Louis Philippe dans le célèbre Bubu de Montparnasse qui se matérialisent sur la page ! Les portraits de tatoués publiés ici ont été réalisés entre 1900 et 1930 par les services de l'identité judiciaire. Ces clichés des anciens de Biribi ont été pris « à la faveur » d'une arrestation ou d'un séjour en prison. Des vrais, des durs, pas des tatoués d'aujourd'hui qui s'essaient au symbole maori pour se la jouer « cool » alors qu'ils
n'ont jamais foutu les pieds en Polynésie. Bon je vais m'arrêter là parce que je commence à m'égarer…

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Témoignage de Raoul, qui s'est fait tatouer à Biribi :
"On a fait ça les dimanches dans le dortoir, avec de l'encre de Chine et des aiguilles passées en douce par les ouvriers. En tout il y a 200 heures de boulot ; mais j'ai dû arrêter à cause de la furonculose. J'avais une cinquantaine de furoncles sur le dos, c'est pour ça qu'il y a des roses qui ne sont pas finies."
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"La véritable école du piquage à la française, c'est Biribi, l'instrument répressif de l'armée. En revenant décorés de la tête aux pieds, en exhibant les motifs, les bouzillés instaurèrent la tradition.
[...] De 1818 à 1939, 70% à 100% des détenus retournent dans leur foyer tatoués."
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"[...] jusqu'à peu, tatouage et prison étaient difficilement dissociables. En
France, de 1850 à 1945, le piquage fut majoritairement l'attribut des truands ; leur carte d'identité."
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Videos de Jérôme Pierrat (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jérôme Pierrat
Mollat Underground 7 spécial Mauvais genre .Retour sur le Mollat Underground 7, un agréable moment de partage au fil de l'eau sur l'I.Boat, en partenariat avec La Mauvaise Réputation. Une spéciale « Mauvais genre » en compagnie de Jérôme Pierrat et de son éditeur, Pierre Fourniaud, autour de son ouvrage "Mauvais garçons : portraits de tatoués (1890-1930), édité à la Manufacture des Livres. Étaient également présents la tatoueuse ORELL et le collectif "Skin Jacking". http://www.mollat.com/livres/pierrat-jerome-mauvais-garcons-portraits-tatoues-1890-1930-9782358870566.html Notes de Musiques : Notes de musique : DR Mollat®
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