AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
2,8

sur 40 notes
5
2 avis
4
1 avis
3
8 avis
2
4 avis
1
1 avis

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Même éditeur, même couverture, même parfum d'évasion... Pour aborder ce Changer d'air, il a fallu que je m'efforce de ne pas penser au Je m'en vais de Jean Echenoz. Si les deux romans sont similaires dans leur point de départ - un changement brusque de trajectoire -, la comparaison s'arrête là. Chez Echenoz, il était question d'une fugue qui prenait la forme d'une parodie de roman d'aventures tandis que nous sommes ici dans quelque chose de plus intimiste, un questionnement sur la façon dont on se sent plus ou moins acteur et maître de sa vie.

Dès les premières pages, le narrateur donne le ton : "J'avais tout de suite demandé son avis à Aude, pour éviter de trop réfléchir au mien". Ce poste de professeur dans un lycée de Lorient, ce n'est pas lui qui a pris la décision de l'accepter ; l'opportunité de quitter Paris, de s'installer au calme sur une presqu'île bretonne avec leurs deux enfants, ils l'ont saisie ensemble mais c'est Aude qui a tranché. Tout comme elle assume l'ensemble des décisions liées à leur famille, faute de trouver en lui une volonté suffisante. Alors le déclic qui se produit ce matin-là, le matin de la rentrée scolaire pourrait être lié à cette faiblesse dont il a toujours fait preuve. En assistant à un événement totalement fortuit alors qu'il attend le ferry pour effectuer sa courte traversée jusqu'à Lorient, il a soudain conscience d'être malheureux, sans trop savoir pourquoi, malgré la présence à ses côtés d'une femme qu'il aime. Il décide donc de ne pas faire sa rentrée, il quitte son domicile et s'installe à Nantes, d'abord chez un ami puis à l'hôtel et enfin dans un petit appartement en compagnie d'un poisson rouge.

Un parcours assez étonnant où le narrateur semble faire du sur-place, tout en avançant pas à pas sur les chemins de l'apprentissage d'une certaine indépendance. Paumé, il se raccroche à des rituels à la limite de l'absurde, tente de reconstituer un semblant de vie sociale, s'attache à un poisson, sans que l'on comprenne bien le sens de tout ça. L'auteure parvient ainsi à rendre la confusion qui règne dans son esprit, sans pour autant susciter l'empathie.

Alors de quoi s'agit-il exactement ? Un burn out ? Une parenthèse nécessaire ? Une crise de la quarantaine ? Ou bien tout simplement le besoin d'être sûr que la vie dont il a laissé les autres décider pour lui est bien celle qu'il a envie de vivre ? Un peu de tout ça certainement.

J'ai apprécié l'écriture précise au service d'un fil narratif tendu, qui est un peu la marque de fabrique de cette maison d'édition. Mais je ne me suis jamais sentie proche du héros dont les motivations restent assez floues et les états d'âmes semblent assez vains compte tenu du peu d'indications sur son passé, son histoire ou sa psychologie, hormis sa faiblesse - mais n'est-ce pas le cas de beaucoup ?

Ce qui explique certainement l'impression mitigée qui me reste après cette lecture. Pas inintéressante mais pas totalement convaincante. Comme s'il manquait quelque chose pour mettre le lecteur de son côté et emporter le morceau. Un sentiment d'inachevé... Néanmoins, la qualité de l'écriture m'incite à lui souhaiter de trouver son public, des lecteurs dont il saura faire vibrer cette petite fibre qui chez moi a résisté.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
Commenter  J’apprécie          170
Un matin de rentrée des classes, Paul, le narrateur, décide de ne pas se rendre au lycée où il enseigne. Il quitte Aude, sa femme, et ses deux petits garçons et il part pour une autre ville. Il s'installe seul dans un appartement et raconte par le menu ses infimes décisions, tous les minuscules détails de sa vie brutalement vacante.
Sincèrement, je n'ai guère éprouvé d'intérêt pour cette histoire ténue, ni pour ce personnage dont les motivations me sont restées étrangères et opaques. L'écriture m'a semblé rocailleuse, heurtée, dessinant un parcours d'obstacles injustifiés.
J'ai éprouvé le même ennui que le poisson rouge tournant sans fin dans son bocal ou que Paul dans son appartement.
Commenter  J’apprécie          110
Parce qu'il assiste, de loin et sans se manifester d'ailleurs, à la chute d'une femme dans un port breton, Paul, Professeur dans un Lycée de Lorient, ne fera pas sa rentrée. Il quittera Aude, sa femme, Antoine et Brice, ses deux fils, et partira après avoir chargé quelques cartons dans sa voiture…Il s'arrêtera à Nantes, ville où il retrouvera un ami, Rodolphe, fera la connaissance de Simon, trouvera un appartement, achètera un poisson rouge… bref, tentera de changer d'air.
"Changer d'air", c'est justement le titre du premier roman de Marion Guillot. C'est un roman sur une fuite, une disparition, un désir d'ailleurs, d'autre chose, d'une vie nouvelle. C'est un roman sur une incapacité soudaine à continuer sur sa lancée, à poursuivre son quotidien, à prolonger une vie devenue trop mesquine.
Beau sujet s'il en est que cette quête d'un monde meilleur, mais grande déception pour ce qui me concerne. A aucun moment, je n'ai réussi à accrocher à ce récit, ni ressenti la moindre empathie pour le personnage principal dont on connait finalement peu de choses. Ses motivations restent floues et les longues tirades sur l'agencement de son nouvel intérieur bien ennuyeuses, l'histoire du poisson rouge incompréhensible, les sentiments humains peu développés. Je n'ai pas apprécié l'écriture, précise certes, mais froide et sans poésie. J'ai suivi, de l'extérieur les difficultés à surnager de Paul…bref, je n'ai pas goûté ce récit. Il aurait pourtant suffi de presque rien…
Les quelques dernières pages plus attachantes et plus claires sur le mal être de Paul ont commencé à faire bouger les lignes, mais c'était trop tard pour moi.
Commenter  J’apprécie          30
Un livre trouvé dans la Boite à Livres de mon grand « village ». L'histoire de Paul, enseignant, qui d'un coup décide de quitter sa femme et ses deux enfants, une vie qui « a tout pour être heureux ». Prof pas vraiment passionné mais pas non plus dégouté, en Bretagne, une épouse, Aude, qui a sa propre activité (a priori elle écrit même si ce n'est pas clair), et qui a une certaine personnalité, qui sait décider, alors que Paul se laisse un peu flotter.
C'est peut-être là le noeud de l'histoire, ce qui est sensé en faire l'intérêt. Mais n'y arrive pas vraiment. Paul se retrouve dans une autre ville, accueillie par Rodolphe, son seul ami (collègue ? copain ? connaissance ?) puis dans un petit appartement. Une histoire dans l'histoire que cet appartement, qu'il a choisi pour la vue depuis le Velux de la salle de bain, qu'il arrange comme il le souhaite (pour une fois il décide), ce qui lui donne l'occasion d'une rencontre d'un autre être humain, Simon. Il achète un poisson rouge, auquel il s'attache at qui meurt assez rapidement à son grand désespoir.
Il maintient des liens téléphoniques avec sa femme et ses enfants qui semblent bien patients. Aude, lui a trouvé un remplaçant provisoire, Rodolphe justement. Paul invite son univers (Aude, Rodolphe et Simon) pour un apéritif lunaire.
A la fin, Paul se remet avec Aude, s'en excuse auprès de Rodolphe, qui lui dit qu'il n'y a pas de quoi. Peut-être que Paul se suicidera en se jetant dans la rade ?
Je me pose la question du poète : Est-ce ainsi que les hommes vivent ? Parce qu'alors, ça n'en vaut pas la peine. En creux, Aude semble bien plus forte et plus intéressante. Plus mûre, comme ces adolescentes qui le sont tellement plus (mûres) que ces grands benêts d'adolescents de leur âge. Mais ce n'est pas l'histoire d'Aude, c'est celle d'un homme adulte ( ?) d'aujourd'hui, auquel on n'a pas du tout envie de ressembler.
Parmi les critiques de Babelio, l'une mentionnait les livres d'Echenoz (éditions de Minuit comme ce livre). Ce livre m'a plutôt fait penser à Christian Oster (et son grand appartement), autre auteur de Minuit. L'auteure se cherche clairement un style dans ce genre-là. Mais elle a un sacré effort à faire pour arriver à leur niveau, ou mieux, arriver à son niveau à elle. Et si les éditions de Minuit sont un certain gage de qualité, ça ne doit pas l'empêcher de trouver son propre style et ses propres histoires. Les histoires « minuscules » sont assez symboliques de ce qu'est devenu une partie du roman Français, raconter des histoires qui n'en sont pas, avec des personnages qui n'en sont pas non plus. Une histoire, on doit avoir envie de la vivre, un personnage, on doit avoir envie d'être lui.
Commenter  J’apprécie          00

Autres livres de Marion Guillot (1) Voir plus

Lecteurs (69) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3655 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}