Et iô Liodoro sait toujours être pareil à lui-même, claustré dans son impénétrabilité coutumière, plongé dans des prévisions et des préparatifs, accomplissant sans bruit sa tâche. Ah, combien vite ils se réfugient dans leur routine, reprennent le train-train, se laissent de nouveau accaparer par les mille petites luttes de la vie. Pourtant dans chacun d'eux une personnalité plus sensible, plus perceptive se cache, se retire, perpétuellement séquestrée ; il faut guetter son apparition, profiter de ses rares évasions frémissantes pour l'entrevoir, comme ces créatures de la forêt qui parfois, mues par des appétits étranges, échappent soudain à leur mystère et se montrent à tous.
Elle s'est tellement habituée à conserver cette attitude afin que le souvenir de sa propre situation n'assombrisse pas sa petite belle-soeur, qu'elle est réellement joyeuse auprès de Maria da Gloria. Mais cette joie est calme, non point celle qu'on éprouve en apprenant une bonne nouvelle qui vous pénètre et vous émeut, mais plutôt comme lorsqu'on se dispose à accomplir sur l'heure une mission pénible et qu'on apprend soudain qu'elle n'est plus nécessaire. Une tristesse qui prend fin.
La vie, ça tourne et retourne. Le bonheur change tout le temps, ne reste jamais pareil, et on ne s'en rend pas compte, on croit que le malheur est venu. Mais quand on cherche une explication à certaines choses, on ne trouve jamais la bonne.
On happe ce qui vous vient, ça vient à son heure, des fois ça finit par une déception, d'autres fois dans le désordre... Tant qu'à moi, je trouve que j'ai fait bien des choses qu'étaient pas pour moi, j'en ai profité en fraude, en intrus. Pour ça je paye ! Mais c'est ce qui donne du piment... On profite du moment. La vie est viable...
Et puis il a laissé entendre à demi-mot qu'une créature qui a toujours connu les soins les plus délicats, qui y est habituée, finirait par dépérir si elle en était privée. C'est comme quand on repique des plants d'une couche, ils viennent toujours avec une motte de terre accrochée à leurs racines, une sorte de protestation.
À l'occasion de leur venue à la librairie Dialogues pour une rencontre autour de leur livre, "Escale en Polynésie" publié aux éditions Au vent des îles, Titouan et Zoé Lamazou nous ont confié plusieurs conseils de lecture !
La femme de Parihaka de Witi Ihimaera : hhttps://www.librairiedialogues.fr/livre/6737338-la-femme-de-parihaka-witi-ihimaera-au-vent-des-iles
le baiser de la mangue d'Albert Wendt : https://www.librairiedialogues.fr/livre/702160-le-baiser-de-la-mangue-albert-wendt-au-vent-des-iles
Diadorim de Doão Guimarães Rosa : https://www.librairiedialogues.fr/livre/999016-diadorim-joao-guimaraes-rosa-editions-10-18
Pina de Titaua Peu : https://www.librairiedialogues.fr/livre/20130193-pina-titaua-peu-au-vent-des-iles
Au temps des requins et des sauveurs de Kawai Strong Washburn : https://www.librairiedialogues.fr/livre/18956184-au-temps-des-requins-et-des-sauveurs-roman-kawai-strong-washburn-gallimard
Manières d'être vivant de Baptiste Morizot : https://www.librairiedialogues.fr/livre/16090590-mondes-sauvages-actes-sud-manieres-d-etre-vi--baptiste-morizot-actes-sud
Calanques, Les entrevues de l'Aiglet de Karin Huet : https://www.librairiedialogues.fr/livre/16651719-calanques-les-entrevues-de-l-aigle-karin-huet-parc-national-des-calanques-glenat-livres
Belles découvertes !
+ Lire la suite