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Critique de Eve-Yeshe


Lilith, photographe, et son amie Maema, journaliste arrive sur l'atoll de Pukatapu, avec pour mission d'étudier les effets du réchauffement climatique, où doit les rejoindre un spécialiste d'IFREMER (Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer). Les liaisons par bateau sont rares, donc elles sont bloquées sur l'île jusqu'à son arrivée.

Alors qu'elle est sur la plage, Lilith découvre une main en état de décomposition. Stupeur et incompréhension, les gens du village, notamment le père Hotz, tentent de lui faire comprendre qu'il s'agit d'une hallucination, d'autant plus que quand les hommes vont essayer de la trouver sur la plage, elle a disparu. Mais, une photo se retrouve mystérieusement dans l'appareil de Lilith, confirmant que la main a bien existé.

Qu'a cela ne tienne, on lui dérobe son appareil ! il règne un climat étrange sur l'île, le père Hotz, intégriste pur et dur qui veut maintenir la population sous son emprise dans la crainte de Dieu et du Châtiment et des crimes vont être commis, plus les deux amies se rapprochent de la vérité, plus ça tombe comme des mouches.

En parallèle, un jeune homme qui a dérobé un bateau dont il a changé le nom, car il veut changer de vie est victime d'une tempête et s'échoue sur une île mystérieuse inconnue au bataillon et pour cause, elle est sortie de l'eau à la suite d'un essai nucléaire. Il est recueilli sur une base militaire où des médecins jouent aux apprentis sorciers, alors qu'un volcan menace de se réveiller…

J'ai beaucoup aimé ce roman, bien plus qu'un simple polar à mes yeux, car on se promène dans les vestiges de la culture et des croyances de Tahiti et des îles perdues dans l'immensité de l'océan, aux plages paradisiaques, alors qu'un prêtre maintient la population dans la terreur pour maintenir son emprise. On rencontre aussi des guérisseurs dont l'approche du corps et de la maladie sont passionnantes.

L'auteur évoque les essais nucléaires et leurs retombées dramatiques, les expérimentations sous couvert du secret de l'armée et le parcours difficile de certains membres de cette communauté, sur laquelle pèse un lourd secret qui met en danger les deux amies. On évoque aussi les conséquences dramatiques de l'esclavage (les habitants de l'île de Pâques) la perte des langues d'origine, autant que des traditions. Comme toujours, où l'homme blanc passe, la Nature trépasse…

La présentation est originale, chaque chapitre a une petite phrase pleine de sagesse en guise de titre, ce qui m'a beaucoup plu. L'écriture est belle, faisant surgir plein d'images dans l'esprit du lecteur. Cette fois-ci encore, la couverture est très belle et originale.

J'ai retrouvé avec un immense plaisir la plume de Patrice Guirao, dont j'ai beaucoup apprécié le premier roman « le bûcher de Moorea » où l'on fait la connaissance de Lilith et Maema, ses descriptions à couper le souffle de ces terres lointaines qui font rêver.

Un petit mot sur la collection « Noir Azur » consacrée aux polars insulaires que l'éditeur définit ainsi : le roman « noir azur » n'est pas un roman policier qui se passe sous des cieux tropicaux, il est l'expression d'une réalité de la vie sous les cieux tropicaux.

Je vais suivre de près l'auteur, et tenter de découvrir d'autres livres de cette collection

Un immense merci à NetGalley et aux éditions Robert Laffont (La bête noire) qui m'ont permis de découvrir le deuxième livre d'un auteur qui me plaît décidément beaucoup.

#LesdisparusdePukatapu #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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