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Critique de Liliz


Quel voyage en Polynésie, une bouffée d'air frais pendant ce confinement même si se retrouver enfermer à Pukatapu peut ressembler étrangement à ce huis-clos de deux mois que nous venons de vivre. Mais les grands espaces, la beauté des paysages décrits par Patrice Guirao, m'ont fait rêver et ce, malgré, les découvertes macabres de Lilith et Maema. Alors, un grand merci aux éditions Robert Laffont et à l'opération Masse Critique de Babelio pour m'avoir fait voyager par l'esprit à la lecture des Disparus de Pukatapu.

Il y a plusieurs mois, j'étais passée en librairie devant le premier roman de Patrice Guiraole Bûcher de Moorea et la quatrième de couverture m'avait interpellée à l'époque (tout comme la couverture proposée par la collection La Bête Noire chez Robert Laffont). Je l'avais noté pour mes prochaines lectures mais, comme tout gros lecteur, j'ai une PAL et des listes à n'en plus finir... Alors lorsque j'ai vu son nouveau roman, je me suis dit c'est le moment !
Et c'est bien tombé ! Un livre en huis-clos pendant le confinement, quelle bonne idée ! Car, Pukatapu est une petite île perdue dans le Pacifique à plusieurs milliers de kilomètres de Tahiti, ravitaillée par bateau, une fois de temps de temps, sans fréquence régulière avec une population vivant en quasi autarcie avec leurs propres règles et leurs habitudes. L'auteur, Patrice Guirao, nous plante un décor tout simplement magnifique (c'est peut-être pour cela que le huis-clos est supportée par le lecteur d'ailleurs), de grands espaces, un océan magnifique, une façon de vivre proche de la nature... Mais, parce que c'est tout de même un roman policier, une ambiance particulière vient peu à peu s'immiscer dans ce décor paradisiaque.

Les deux protagonistes du livre sont Lilith et Maema, l'une est photographe, l'autre journaliste à la Dépêche de Papeete. Elles se rendent à Pukatapu pour réaliser un reportage sur l'écologie et plus précisément sur l'impact du réchauffement climatique sur la montée des eaux dans les atolls. Des pseudo vacances loin de tout leur feront du bien, loin de Tahiti, pensent-elles. Maema, atteinte d'une maladie incurable, pourra également profiter de ce moment privilégié dans sa vie mouvementée.
Bien entendu, des événements viennent enrayer la machine très rapidement d'ailleurs. D'abord, une main rapportée sur la plage devant Lilith par un bernard-l'hermite (première scène mémorable !), puis des non-dits, des secrets des habitants, un meurtre, un bébé jamais déclaré administrativement décédé dans des conditions étranges, un corps retrouvé dans un cimetière, des habitants qui s'affolent autour d'anciennes croyances. Des esprits malins seraient revenus hantés Pukatapu...
Voilà, Maema et Lilith plongées dans l'horreur avec des habitants mystérieux, un prêtre loin d'être pieux, un chef qui passe sous silence des événements...

Au même moment, un homme chavire et s'échoue sur une barrière de corail. Il se réveille dans une chambre, qui ressemble à une chambre d'hôpital avec du personnel soignant à son chevet et des militaires. Il ne peut bouger, il a perdu ses jambes lui dit-on, on lui soigne en les immobilisant dans une matière étrange. Une autre intrigue voit le jour autour d'une île née secrètement dans le Pacifique suite à des essais nucléaires sous-marins. Des événements qui, bien sûr, viendront à s'enchevêtrer au cours du roman.

C'est avec un grand plaisir que j'ai lu ce livre (certes, j'ai mis du temps et je suis encore désolée pour le retard de ma critique, pour moi hélas, le confinement n'a pas été synonyme de lecture…), c'est une véritable découverte. Beaucoup de problématiques se croisent dans ce roman, les personnages sont attachants, les paysages sont sublimes, l'écriture est plaisante et l'intrigue intéressante ? C'est donc avec bonheur que j'ai découvert l'univers de Patrice Guirao. Si vous avez envie d'un très bon roman policier, jetez-vous sur ce livre.
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