Bookycooky attendait ma critique...
La livrer immédiatement m'était impossible, mes impressions devaient décanter ...
L'action se passe à Kiev durant la seconde guerre mondiale et plus précisément dans le petit monde de l'opéra de cette ville, monde où les bruits de l'extérieur ont peu de place, du moins lors des premières pages.
Nous découvrons le chef d'orchestre allemand Münster et le metteur en scène Lizinine qui est sous ces ordres. Lizinine exerce un chantage odieux sur Valia, très belle pianiste, afin d'obtenir ses faveurs ainsi que celles de sa fille Pania, il a en effet découvert que le père de celle-ci était juif.
Ces événements se déroulent alors qu'au dehors, d'autres, plus importants, ont lieu sans que les protagonistes s'en préoccupent particulièrement : les nationalistes ukrainiens avaient accueilli avec ferveur leur indépendance octroyée par l'Allemagne, ils se révèlent collaborateurs mais doivent rapidement déchanter : l'indépendance se révèle factice, Kiev est occupée, la terreur règne, les juifs ont été massacrés á Babi Yar .
D'un côté donc le monde de l'opéra avec ses préoccupations individuelles (qui va pouvoir partir à Odessa ?, l'amour de Pania pour un Allemand...) et de l'autre,
L Histoire, en filigrane tout d'abord mais qui va au fil du livre prendre plus de place, la frontière entre ces deux mondes s'estompe.
Schubert à Kiev est parsemé, lors de la relation des événements qui se déroulent à l'opéra, de nombreuses références à la musique bien entendu mais également à la littérature et à la peinture. L'autre monde n'est qu'esquissé, il se livre à travers les lignes.
Très belle construction de ce roman qui évoque les mouvements d'une sonate, et sa complexité.
L'ironie perce à de nombreuses reprises.
C'est un livre important, ne vous attendez pas toutefois à y trouver de l'espoir : qu'est devenu le romantisme de Schubert ?