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Citations sur Une nuit, Markovitch (55)

" Même le poing serré fut un jour une main ouverte."

Yehouda Amihaï

(page 9).
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[...] le contraire de l'amour n'est ni la haine ni l'invective, mais la sereine indifférence.
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Sache qu'elle n'a peut-être pas les seins aussi parfaits que ceux de Rachel, mais elle a tellement d'humour que tes couilles jouent des castagnettes rien qu'en l'écoutant. (P31)
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Oui, on aurait pu penser qu'ils ne vieilliraient jamais. Pourtant si, ils vieillirent. Oh, cela n'arriva pas brusquement, cela n'arrive jamais brusquement. On se concentre sur les broutilles du quotidien - l'éducation des enfants, le travail, un ou deux bons repas - et tout à coup on relève la tête et, ça y est, on est vieux.
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- Sachez, madame, qu'il est mort en héros.
[...] Elle lui jeta un regard railleur.
- On ne meurt pas en héros, on meurt en mort.
Comme il ne trouvait pas quoi répondre à une telle affirmation, d'apparence très simple, mais qui contenait en elle les germes d'une dangereuse controverse, il prit son courage à deux mains et déclara :
- Il y a tout de même une différence certaine.
Elle se releva et se dirigea vers la cuisine. Markovitch se hâta de la suivre. Presque toute la vaisselle et les vivres ayant servi de projectiles, ne restait plus sur le plan de travail qu'un poulet un peu gras.
- Tu vois ce poulet que je préparais avant ton arrivée. Eh bien, penses-tu qu'il fera la différence si on le mange en boulettes ou en escalopes ?
- Ce n'est pas la même chose, car...
- Pareil pour mon homme ! le coupa-t-elle. Mon imbécile, fainéant, infidèle, chaud lapin et gros porc de mari, tu crois qu'il fera la différence si on l'enterre en héros ou en salopard ?
Et elle lui jeta le poulet à la figure.
(p. 280-281)
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Trois jours plus tard le bateau entrait dans le port de Jaffa sous les applaudissements d'une foule massée le long des quais. Sur le pont, les femmes épongeaient la sueur de leur front. Il faisait chaud. Très chaud. [...] La seule consolation fut, pour toutes les passagères, de découvrir qu'une déesse telle que Bella Zeigermann avait, elle aussi, des glandes sudoripares. Joie prématurée : les deux taches qui s'étendaient sous ses aisselles ne servirent qu'à révéler aux hommes qu'elle était bien de nature humaine et non fantasmatique. Ils se mirent donc à redoubler d'efforts pour essayer de tisser avec elle des liens qui ne se termineraient pas en même temps que la traversée. C'est ce qui explique qu'elle descendit du bateau entourée d'une dizaine de courtisans qui se disputaient l'honneur de porter ses bagages, alors que leurs épouses légitimes, abandonnées sans scrupule, ployaient sous le poids des leurs.
(p. 92-93)
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[...] s'il est facile de mourir d'amour, il est très difficile de ne vivre que d'amour et d'eau fraîche.
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Elle passait ses journées à s'apitoyer sur son sort, excellent remède contre l'ennui, mais très mauvais pour le teint, ce qu'elle comprit le jour où le lieutenant-commandant, en visite chez eux, ne cessa de fixer Sonia sans lui accorder le moindre regard. Affolée, elle arrêta aussitôt de se lamenter. Et, pour ne pas rester désoeuvrée, elle commença à participer aux travaux ménagers.
(p. 124)
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« Parfois, à la boucherie, quand j'ai fini de découper une bête, il m'arrive de m'asseoir, de regarder les morceaux de viande épars et d'essayer, en imagination, de les remettre ensemble. Quand ça marche, je vois alors, en une vision apocalyptique où tout se ressoude, comment tout converge et redevient entier, les gigots et autres pièces de viande posés sur la table, les abats jetés dans la poubelle et la peau par terre, la tête que j'enveloppe toujours dans un torchon pour que Rachel ne la voie pas - ça lui donne la nausée. Mais ça ne marche pas toujours, et alors je reste sur mon tabouret au milieu de ce démembrement à me demander où a disparu l'agneau. »
Sonia se fit la réflexion que c'était sans aucun doute la conversation la plus longue qu'elle ait jamais eue avec le boucher. Peut-être aussi devina-t-elle que c'était la conversation la plus longue qu'il ait jamais eue de sa vie.
(p. 54-55)
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Regarde-nous, regarde ce pays, regarde la terre d'Israël. Deux mille ans, nous l'avons attendue, nous avons soupiré en rêvant à elle, nous dormions la nuit en étreignant une manche de sa chemise, car qu'est-ce que l'Histoire sinon une manche de chemise vide, sans goût et sans odeur ? Tu penses qu'elle nous accepte ? Qu'elle répondra à notre amour ? Foutaises ! Cette terre ne fait que nous rejeter, elle nous envoie au diable et nous frappe sans pitié. D'abord les Romains, ensuite les Grecs, puis les Arabes, et maintenant les moustiques. Alors quoi ? Quelqu'un ici s'est-il dit : Puisqu'elle ne veut pas de nous, nous devons nous en aller ? Ou encore : Il ne faut pas rester de force sur une terre qui essaie de se débarrasser de nous dès l'instant où nous l'avons foulée. Non. On s'accroche et on espère. On espère qu'un jour viendra où, peut-être, elle regardera alentour, nous verra et nous dira : Vous, c'est vous que je veux.
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