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EAN : 9782351764268
140 pages
Editions Galaade (28/04/2016)
3.14/5   7 notes
Résumé :
Antalya au sud de la Turquie est la destination touristique bon marché par excellence. Mais, pour des prix si alléchants, les touristes sont contraints par les agences de voyage de faire le tour du Grand Bazar. Parmi les magasins de cuirs, d’or ou de tapis, il en est un, immense et attractif. Son nom : Topaz, « la plus grande bijouterie du monde ».
Vous ne pouvez qu’entrer et vous diriger vers ce qu’il y a de plus coûteux. Kozan, l’animal le plus rentable de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Antalya et son tourisme bon marché. Antalya et son Grand Bazar. Antalya et ses Centers, monstrueuses échoppes où tout se vend, du cuir aux tapis en passant par les pierres précieuses. Topaz est la plus grande bijouterie de la ville. Un lieu dangereux où le touriste, amené par son Tour Operator, est jeté en pâture dans une arène dont il ne connait pas les codes. Face à lui le vendeur aiguise ses armes. Il jauge, cherche la faille, adapte son boniment en fonction de la nationalité, des vêtements, des réactions et de l'attitude de sa future victime.


A Topaz, Kozan est le vendeur le plus redoutable. Et le plus admiré. Quand un groupe suisse débarque ce jour-là, il jette son dévolu sur Gérard, sa femme et leurs deux filles, une famille d'agriculteurs venus de Suisse. « Vous savez, nous n'achèterons rien. Ne perdez pas votre temps avec nous ». Kozan entend la remarque de Gérard mais elle glisse sur lui comme l'eau sur les plumes d'un canard. Car il sait que ce discours volera bientôt en éclats, car il sait qu'il a quatre heures devant lui pour conclure une vente. Ou plusieurs. Pour des milliers d'euros, voire des dizaines de milliers d'euros. Car il est sûr de sa force de persuasion, de son argumentaire infaillible, des atouts qui débordent de sa manche. Il fait donc servir aux Suisses leur premier verre de raki. le premier d'une longue série devant permettre à chacun de se détendre.


Je me réjouissais à l'idée de découvrir la plume d'Hakan Günday, prix Médicis étranger l'an dernier et enfant terrible de littérature turque. Pour le coup, la déception a été à la hauteur de mes attentes. Que de cynisme dans ce portrait au vitriol des vendeurs d'Antalya. Des vendeurs drogués et obsédés sexuels qui ont l'argent pour seule religion, des menteurs invétérés, imaginant les scénarios les plus tordus pour parvenir à leurs fins, prêts à écraser les collègues pour prendre en charge les pigeons les plus prometteurs. J'ose espérer que le tableau dressé relève de la grossière caricature, même s'il y a forcément du vrai dans tout ça.


Ma déception vient également du fait qu'il ne se passe finalement pas grand-chose dans ce roman. On assiste à la visite du groupe suisse, on voit quelques vendeurs à l'oeuvre en se focalisant sur Kozan. Et après ? Rien. Des personnages détestables, tous sans exception, qu'ils soient clients ou commerçants, et une pirouette finale où l'on nous fait le coup de l'arroseur arrosé, que je n'avais pas vu venir mais qui ne m'a pas convaincu.


Günday multiplie les aphorismes, les déclarations péremptoires. Il tire à vue sur le consumérisme, le tourisme de masse et le comportement de ses compatriotes. Mais je trouve le procédé un peu facile, sauf à considérer son texte comme une énorme farce. Et puis trop d'aphorismes tue l'aphorisme.


Un roman qui m'a crispé et agacé. Une première ratée donc. Mais il y a chez cet auteur un petit quelque chose d'irrévérencieux qui me pousse à lui offrir une seconde chance. Pourquoi pas avec son prix Médicis, dès qu'il sera sorti en poche.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Topaz est LE temple de la bijouterie à Antalya, en Turquie. Des milliers de mètres carrés où se vendent les plus belles pierres précieuses ; saphirs, rubis, diamants, topazes… Plus qu’un simple centre commercial, c’est également une énorme machine à faire de l’argent. A tous les étages, un seul mot d’ordre : vendre. Et pour vendre, il faut de bons vendeurs.

Kozan est l’un d’eux. Son salaire mirobolant n’a d’égal que sa solitude. Il travaille énormément et n’a aucune vie en dehors de son travail. Ni fiancée, ni ami véritable, ni famille auprès de lui. C’est un loup solitaire, aux dents acérés. Un bluffeur né, qui « se vend lui-même ». Son art ? Délester les hordes de touristes qui viennent regarder les vitrines du center de quelques centaines de milliers d’euros. C’est un jeu pour lui. Ses clients favoris sont les Suisses, car leurs achats atteignent des sommes considérables. Les riches fermiers suisses, pour être plus précis. Cela tombe bien, un groupe de vingt-sept touristes va arriver chez Topaz. Aux très très gros moyens financiers, d’après leur guide. Kozan s’apprête à faire le plus grand numéro de sa carrière…

J’ai beaucoup entendu parler de Hakan Günday, mais pour un autre titre, Encore, qui a obtenu le Prix Médicis 2015. Mes petits camarades du comité de sélection du Prix de la Porte Dorée l’avaient tous lu et adoré -j’étais la seule à ne pas avoir eu le temps de le faire. Je n’ai donc pas hésité quand Topaz est apparu dans la liste des romans proposés par l’opération Masse critique, de Babelio. Je dois dire qu’en le refermant, il me laisse un souvenir partagé. D’un côté, la langue est précise, ciselée, le rythme enlevé. Et par je ne sais quel miracle, je ne me suis pas « perdue » en chemin, malgré l’impressionnante galerie de personnages qui jalonnent le texte. La description de la folie qui s’empare des vendeurs à cause du rapport des Hommes à l’argent a vraiment de quoi faire méditer. Derrière l’histoire de Kozan, il y a un vrai message, qui dénonce sans concessions un monde sans aucune morale. De nombreuses phrases sonnent juste ; j’en ai noté beaucoup tout au long de ma lecture, parce qu’elles relèvent du bon sens, le tout assaisonné de ce qu’il faut d’esprit. Mais… Topaz est un livre très cynique. Il remplit parfaitement son rôle dans ce qu’il entend dénoncer, mais je me suis un peu lassée de la visite de ce center dont le monde impitoyable est à l’image des personnages qui le peuplent. J’ai parfois eu l’impression de lire une sorte de Beigbeder turc : du fric, de la drogue et de la baise en veux-tu en voilà. Mais ce qui me rend Beigbeder attachant, malgré son côté insupportable, c’est l’humour qu’il déploie pour rendre un peu plus légères les situations les plus sordides. Je n’ai pas trouvé ce contre-poids chez Günday. Passé l’étonnement et la curiosité du début, ma lecture est devenue plus laborieuse, car cet excès de cynisme n’est pas ma tasse de thé (ou de raki, au choix). Je regardais ces petits et ces gros poissons se débattre dans leur aquarium, mais avec de plus en plus de distance.

Topaz remplit son contrat : dénoncer les vices du tourisme associé au capitalisme le plus sauvage. Il fera méditer son lecteur sur les dérives d’un système où tout n’est qu’ « art de vendre des mirages ». Pour ma part, je crois que vais me procurer Encore ; le thème a l’air d’être plus proche de mes « center » d’intérêt.

http://manouselivre.com/topaz/
Lien : http://manouselivre.com
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J'adore ces challenges "Masse critique". Cela me permet de lire des livres que je n'aurai sans doute pas choisis. Habana Günday, auteur inconnu pour ma part mais qui mérite d'être suivi.
On suit ici une journée de travail de Kozan, vendeur chez Topaz à Antalya en Turquie. Ce sont dans ces types de boutiques, les "centers" que les agences de voyage emmènent leurs touristes. Elles touchent bien entendu une part sur les ventes réalisées. Là, les attendent des vendeurs nés, de purs camelots, des loups, prêts à leur vendre tout et n'importe quoi, comme Kozan. Ici, ce sont des bijoux, vendus à des prix exorbitants compte tenu de leur qualité non exceptionnelle.
On suit les différentes négociations dans de petits salons privés autour de verres de thé ou de raki. Cela peut rappeler quelques souvenirs à ceux ayant déjà été dans ce genre de boutiques. Mais ici tout est exagéré.
Ces vendeurs, tous des escrocs (!), ne savent pas quoi faire d'autres comme métiers. Chaque vendeur a un certain niveau d'expérience. le métier est très hiérarchisé avec une compétition féroce entre eux. On apprend leurs conditions de travail, leurs vies depuis l'essor du tourisme de masse en Turquie.
Kozan et ses acolytes veulent réaliser "la" vente du siècle, "le" record de vente. Tous les moyens sont bons, tous les mensonges sont permis. Vive le capitalisme et le commerce. Les touristes européens ne sont pas montrés à leurs avantages, plutôt comme des moutons prêts à se faire berner. Mais la vie des vendeurs turques n'a pas l'air très enviable non plus.
Kozan est répugnant, sûr de lui, écrasant les autres. L'ambiance est malsaine mais c'est captivant jusqu'au bout (final compris).
Je vous conseille vivement de vous procurer un exemplaire de ce livre.
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Il s'agit d'une plongée au coeur de l'industrie du tourisme turc, avec le meilleur et le pire de ce que cela comporte. Surtout le pire.
Ayant lu Encore et Ziyan (du même auteur) avant ce livre, je n'ai pas pu m'empêcher de noter que ces trois livres, bien que tous trois évoluent dans un contexte différent, développent une même atmosphère sombre et complexe.
Si j'ai énormément apprécié Encore, et beaucoup aimé Ziyan, J'ai un peu moins accroché avec Topaz. En effet, il m'a semblé que les caracteristiques des personnages ainsi que leurs problématiques personnelles relevaient parfois du cliché. Il s'agit de personnages rongés par les jeux d'argent, la drogue, le sexe. Comme si chaque personnage devait représenter un péché particulier avec tous les malheurs qu'il peut engendrer.
Cependant, j'ai beaucoup aimé le côté à la fois organisé et chaotique du déroulement du livre. Des personnages sont introduits ci et là entre deux phases de la vente principale que l'on suit du début à la fin du livre. On retrouve des "trucs de vendeurs" dans le style de l'auteur et il semble que l'on veuille naturellement lire plus vite à mesure que la stratégie de vente du personnage s'intensifie. Dans la vente, la répétition est essentielle et c'est ce que l'auteur nous répétera tout le long du livre au point que cela en devienne comique. Alors que le vendeur s'efforce de vendre ses bijoux, l'auteur nous vend le vendeur, sa vie compliquée, ainsi que ses stratégies de ventes. Je dois dire que cela fonctionne plutôt bien. La fin, elle aussi est surprenante et savoureuse.
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Topaz. Grand center pour touriste au coeur d'Antalya en Turquie. C'est là que travaille Kozan ou plutôt qu'il pratique son art, l'arnaque dans une des nombreuses bijouteries.
Tout le roman se déroule à huit clos dans une boutique avec un échange entre les vendeurs et les pigeons Suisse entraînés par une agence de voyage peu scrupuleuse.
Que celui qui n'a jamais vécu cette situation et cette pratique très connue des agences, jette la première pierre.
Ce roman n'est pas très flatteur et assez critique sur les agissements des vendeurs mais c'est également un critique d'un tourisme crédule ou chacun pense gruger l'autre. L'auteur n'épargne pas ses compatriotes. Mais une petite morale pas très morale sauve un peu se livre un peu rébarbatif.
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critiques presse (1)
LesEchos
29 juin 2016
Hakan Günday n'est pas le premier écrivain à signer un pamphlet sur le tourisme, mais son roman « Topaz » est sans doute un des plus cyniques et mordants du genre.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Il roulait dans une Mustang 2005, habitait à Lara une villa en duplex et ne se tapait que les filles de proxénètes triés sur le volet. Il n'avait pas de carte de crédit. Rien que du liquide. Des liasses d'euros dépassaient de sa poche. Il avait 34 ans. Il connaissait toutes les méthodes de vente. Il faisait baver d'admiration les Français attachés aux droits de l'homme en se faisant passer pour un travailleur kurde opprimé tout en leur vendant pour des milliers d'euros de tapis prétendument tissés par des Kurdes. En fait, il n'était ni kurde ni turc. C'était tout simplement un Amstellodamois. Il n'était pas citoyen du monde, il était citoyen de l'espace, une sorte d'extra-terrestre à qui seul l'argent permettait de respirer. Il n'éprouvait aucune sympathie pour aucune créature. Il était au centre de la vie et veillait à arnaquer équitablement tout ce qui vivait, sans léser personne.
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L'individu qui ne se comprend pas lui-même est condamné à vivre avec une arête en travers du gosier. Il aura mal à la gorge toute sa vie. Pour être vendeur, il faut un rêve immense et une personnalité étriquée. Toute vertu à son revers. L'imagination mène à la folie, le manque de caractère rend invisible . Le prix à payer pour faire de bonnes affaires, c'est de ne pas se connaitre soi-même et de serrer chaque matin sa cravate autour d'un gosier douloureux.
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Tout vendeur est le rival des autres. Un mot suffit pour le recruter (viens) comme pour le renvoyer (dégage) et c'est entre ces deux mots qu'il exerce son métier. Dans de telles conditions, les vendeurs, qui gagnent quatre fois plus que les gens de leur âge ont besoin de garder leur travail, parce qu'ils n'arrivent pas à mettre de l'argent de côté. C'est cela qui rend leur vie aussi difficile.
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Dans la pratique de la vente, la répétition est un écueil redoutable. Elle peut provoquer la mort subite de la plus saine intelligence. Un vendeur qui a prononcé deux mille fois la même phrase accompagnée des mêmes mimiques n'entend plus ce qu'il dit. Il se concentre sur d'autres sujets, suppute le montant du compte en banque du client ou essaie de deviner la couleur de la culotte de la femme qui l'accompagne. Il n'entend pas ce qu'il dit. Seule l'expression des gens qui l'écoutent lui permet de se rendre compte où il en est de son propos.
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Le Topaz Jewellery Center est la plus grande bijouterie de l’univers.
Ses fondations s’enracinent dans le Grand Bazar quand son toit est
à Antalya. Sous ce toit, quatre étages de sept cents mètres carrés
chacun. Topaz n’a pas de fenêtres. Il dispose d’un système d’aération hors pair. Le bâtiment semble être l’ambassade d’un pays fabuleux. Quand on y entre, on quitte le territoire turc.
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Videos de Hakan Günday (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hakan Günday
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