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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je n'ai pas de bélier, ni de chien pape et je n'aurai pas loisir de boire un café, enfouie sous la trappe de fortune, à l'abri de la tempête et du vent, en terre d'Islande. Pourtant, j'ai eu froid et très chaud dans l'instant, tellement j'ai aimé les mots de Gunnar Gunnarsson et le Berger de l'Avent, dont je fus par gros temps, la brebis égarée.
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Comparé à sa modeste population, l'Islande compte une densité d'écrivains hallucinante. Si aujourd'hui ils versent dans le roman policier, auparavant ils s'attachaient plutôt à décrire la dureté de leur terre natale, et à exalter le rude combat pour la survie de leur paysannerie.

Au plus profond des montagnes islandaises, immensité de plateaux et de pics battus par le blizzard, un homme avance dans la neige. A ses côtés, un grave bélier et un chien joyeux. Comme chaque année depuis vingt-sept ans, le berger Benedikt part dans les déserts glacés, avec pour tous compagnons deux bêtes en qui il a plus confiance qu'en aucun humain. C'est bientôt Noël. Et comme chaque année depuis vingt-sept ans, il vient accomplir la tâche qu'il s'est fixée pour Noël : aller à la recherche des moutons échappés au rassemblement de l'automne. Ils ne lui appartiennent pas. Personne ne lui a demandé de le faire. Mais sans lui, ils périront dans les tempêtes.

Mais cette année, quelque chose ne va pas. Il a été retardé par les uns, par les autres. le vent tourbillonne avec rage. Les montagnes semblent maussades, hostiles. Et il est si fatigué…

Un ange échappé du cerveau de Tolstoï a volé jusqu'en Islande, s'est fait berger dans ce pays de roc et de neige. Un être simple risque sa vie pour d'autres êtres simples, par simple amour pour la terre et ce qui y vit.
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Pour passer deux heures hors du temps, comme enveloppé dans une bulle de bonheur, je vous invite à découvrir l'histoire de Benedickt, Léo et Roc.
Le berger, son chien et son bélier partent récupérer les moutons égarés sur une terre hostile, balayée par des vents furieux en plein coeur de l'hiver.

J'ai aimé suivre ce trio, partager les doutes et les peurs d'un homme et surtout l'amour qu'il partage avec ses compagnons de route à quatre pattes.

Ce texte est empli de délicatesse, on se laisse envoûter par la magnificence des paysages, bercer par la douceur des veillées à l'abri d'une cabane de fortune.

« le berger de l'avant » se lit d'une traite et prouve, s'il en est besoin, qu'en seulement 80 pages, un auteur de talent peut écrire un texte dont la beauté et la force d'évocation des images dégage une douce impression de sérénité.

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Lorsque la force de l'homme rejoint celle de la Nature et de ses éléments, lorsque sa volonté est aussi forte que le rocher, lorsque son intrépidité dévale telle une avalanche, lorsque son silence rejoint celui de la neige qui tombe sans vent, je suis saisie de mutisme; j'entre dans une méditation intérieure; je contemple.
Ce petit roman islandais m'a entraînée sur le chemin d'un voyage mystique au coeur des paysages islandais, du froid, de la solitude, de la révérence face au Mystère.
Le Berger de l'Avent, tel l'étoile des mages qui mène au Sacré, a ouvert en moi la voie des émotions rares. Celles qui me font comprendre que nous sommes si peu face à la beauté, à la grandeur et à la force de la Création. Celles qui me révèlent qu'en moi frémit un enthousiasme insoupçonné qui, si je lui laisse la parole, me mène vers la Source au coeur de moi, vers mon âme. Celles qui me prouve que ma volonté n'a d'obstacles que ceux qu'elle se fixe elle-même.
Ce texte de Gunnar Gunnarsson est un texte sacré qui a le pouvoir de faire naître l'impossible, de déplacer les montagnes, d'engager la vie de celui qui le découvre, de lever les yeux vers le Ciel.
Le Berger de l'Avent est un bijou dans son écrin de mots. Osez ouvrir ses pages pour y découvrir ses plus beaux secrets.
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J'ai beaucoup aimé cette nouvelle (ou court roman ?) d'une soixantaine de pages, mettant en scène le berger Benedikt, son chien Leó et son bélier Roc. Tous les ans depuis 27 ans - et c'est une sorte d'anniversaire car il en a 54, Benedikt se rend dans les montagnes pour rassembler les moutons égarés. C'est sa façon de se sentir utile à sa communauté, lui qui possède si peu, mais qui est apprécié, respecté par ces hommes et ces femmes rudes, malgré son caractère solitaire.

D'étape en étape, Benedikt aborde les dernières fermes habitées, fait des rencontres qui le retardent, mais grâce auxquelles lui et ses bêtes ont un rôle à jouer, une aide précieuse à apporter. Seuls ou accompagnés par des compagnons hommes ou ds camarades ovins, ils passent une dizaine de jours entre tempête, blizzard, temps calme où la montagne se révèle dans sa magnificence, et repos, dans un refuge en dur, dans un abri creusé dans le sol, ou même dans une construction de glace faite à la hâte pour ne pas mourir de froid. Une fois de plus, Benedikt rassemble les bêtes égarées, grâce à son lien sans faille avec son chien et son courageux bélier (j'ai un gros faible pour Roc, c'est un personnage génial !), mais il fatigue davantage cette année et s'interroge : sur sa place dans le monde, le sens de son existence, l'âge et la mort.

Le conflit avec les éléments, le froid, met les os et l'âme à nu, et force à trouver en soi les ressources nécessaires ; pendant ce temps, trois semaines passent et Noël n'est plus très loin. le berger parviendra-t-il à bout de cette tâche, certes héroïque, mais qu'il accomplit si simplement, humblement, avec un sens aigu du sacrifice ? Heureusement, il est chez lui en ces terres désolées, cet univers vierge et sauvage de neige ; il connaît le relief par coeur, au point de se retrouver dans l'obscurité lorsqu'il est en mauvaise posture. Il peut compter également sur Leó et Roc, qui ne manquent pas de persévérance ni d'intelligence - et ce ne sont pas les pages les moins belles que celles où il philosophe silencieusement en partageant un repas frugal avec ses deux fidèles compagnons. Les évocations des paysages d'Islande sont de toute beauté, on se surprend à s'imaginer glissant de nuit sur un lac gelé, environné(e) par une voûte étoilée étincelante et vaste comme le monde...

Ce texte écrit dans une langue pure, dégraissée, est un magnifique prélude poétique à cette période de l'Avent, une réflexion riche et humaniste sur l'homme, ses rapports aux autres et à la nature, le temps, la vie et la mort. Il nous met face à nous-mêmes et nous suggère de faire le point sur nos valeurs, sur ce qui importe (et pourquoi pas ce qu'on donne plutôt que ce que l'on reçoit ?). Il est d'une certaine manière une allégorie biblique - c'est du reste la très légère nuance de reproche que j'aurais à mentionner, car les allusions ne manquent pas, à commencer par la Trinité que forment le Berger, son chien et son bélier. N'ayant pas une ample culture religieuse, je ne suis pas très sensible à la dimension chrétienne de ce récit, qui reste néanmoins un très beau texte, appréciable par tous, comme le souligne l'importante postface de son compatriote Jón Kalman Stefánsson.
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Comme tous les ans depuis vingt sept années , le berger Benedikt part avec son chien Leo et son bélier Roc à travers la montagne islandaise juste avant Noël, chercher les moutons égarés pour ne pas les laisser mourir de froid.

Cette histoire me touche particulièrement car , à une époque pas si lointaine , il m'est arrivé lors de balades dans les Pyrénées au moment de la Toussaint de redescendre quelques brebis oubliées dans les pâturages et vouées à une mort certaine car les entendre bêler désespérément à la recherche du reste du troupeau est poignant , leur appel résonne dans la montagne comme un reproche aux bergers trop pressés d'en finir , ma tâche était ardue car je n'avais ni un chien aussi astucieux et encore moins un bélier aussi tenace ...

En peu de pages , l'écrivain crée une ambiance surnaturelle dans cette Islande sauvage, au climat rude où les tempêtes durent des heures et où certains hommes au coeur pur ne refusent jamais leurs aides à ceux qui ont en besoin comme notre berger tout en sachant que cela va retarder et compliquer sa quête .

Obnubilé par ce qu'il estime être son devoir , Benedikt oeuvre à la limite de ses forces , car il s'agit bien d'une oeuvre d'abnégation, d'amour et de vie .qui force le respect .
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Il y a des petits livres comme ça, qui vous enchante. le Berger de l'Avent, de Gunnar Gunnarsson en fait partie. 69 pages de bonheur et 15 pages de postface de Jon Kalman Stefansson, un autre grand écrivain islandais.

C'est l'histoire d'un homme Benedikt et de ses compagnons, le chien Léo et le bélier Roc. Comme chaque année, le premier de l'Avent, le trio part dans les montagnes enneigées chercher les moutons égarés, avant qu'ils ne redeviennent sauvages ou qu'ils meurent engloutis sous les neiges glacées. Personne ne l'y oblige mais cette tâche accomplie, Benedikt sent qu'il pourra fêter dignement Noël.

C'est l'histoire d'un homme face aux éléments naturels, face à lui-même dans ces immensités blanches. Jamais je n'ai ressenti aussi fort la violence d'une tempête de neige, tant les descriptions que l'auteur en donne me semblent proches de la réalité.

On dit qu'Hemingway s'est inspiré de ce livre pour écrire "Le vieil homme et la mer". Ici, Gunnarsson démontre que sur terre, l'homme qui souhaite s'éloigner des hommes peut également se sentir prisonnier des forces extérieures ou de son destin.

Un vrai petit bijoux.
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Comme quoi. et n'en déplaise à certains, la qualité ne dépend pas de la quantité. Ce livre de 68 pages est superbe. L'histoire en elle-même est très simple.

Benedikt est un berger Islandais. Avec ses deux compagnons, Léo le chien et Roc le bélier, il part quelques semaines avant Noël à la recherche de moutons égarés dans la montagne. Une histoire d'un homme simple qui se retrouve face à la nature.

Mais plus que l'histoire, c'est le style, les réflexions sur la vie, la place de l'homme dans la nature, les descriptions de cette nature sauvage et des relations de cet homme avec ses pairs et ses compagnons.

C'est un très beau livre. Je le relirai avec plaisir.

Jón Kalman Stefansson, lui même, a rédigé une postface dithyrambique.

2 mots peu usités trouvé

B comme Burle : un nom de type de vent.

H comme Hagiographie : Rédaction des vies des saints. Biographie excessivement élogieuse.
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Certains livres sont découverts avec une intuition préliminaire, avant de les ouvrir et d'en parcourir les premières lignes, on pressent que l'on détient entre les mains quelque chose de particulier, et qu'au fil des pages ce sentiment va s'amplifier, qu'on sortira de cette lecture avec la conviction d'avoir rencontrer un grand auteur, qui a une écriture propre, mise au service d'une magnifique histoire.

Le berger de l'Avent est de ceux-ci, et le fait qu'il se rapproche plus de la nouvelle que du roman n'altère en rien sa densité, sa valeur littéraire. Bien au contraire, Gunnar Gunnarson fait montre d'une pleine maîtrise de la narration, simple, sans emphase, d'une justesse de ton, qui donne une parfaite résonance à ce presque conte.

On est proprement envouté par Bennedikt, le berger qui depuis vingt-sept hivers, part affronter la tourmente, comme il le fait chaque année lors de ce beau moment de l'Avent, pour ramener les moutons égarés, accompagné de ses seuls véritables amis, un bélier et un chien, un trio qui est plus que cela, une trinité.

L'écriture de Gunnarson agit comme un filtre magique qui nous emmène dans la nuit profonde, nous fait éprouver la dureté des marches incessantes, endurée dans un froid cinglant, propre à effacer toute trace de vie sur la terre blanche, et on éprouve dans le même temps toute la chaleur intérieure qui anime ce Berger.

Il ne faut pas se laisser abuser par l'apparente simplicité de ce récit, qui recèle en fait une vraie profondeur. Comme une montagne cache ses trésors, ses vallées secrètes, ses passages étroits, ses à-pics inaccessibles, le Berger de l'Avent se révèle à ceux qui sont capables de lire entre les lignes.

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Deux ou trois fois par an, il m'arrive de découvrir des pépites littéraires un peu oubliées. Ce fut le cas avec Ivo Andric Un pont sur la Drina ou Vladimir Bartol Alamut
Le berger de l'Avent.Gunnar Gunnarsson, écrivain islandais plusieurs fois « nobélisable » mais jamais couronné
1° édition en 1936. N'a pas pris une ride
Livre court, indispensable. L'  histoire d'un berger, de son chien et de son bélier qui partent rechercher leurs moutons égarés dans la montagne avant l'hiver
Pas trop excitant à première vue. Pourtant c'est un chef d'oeuvre    et je vais lire les autres livres de cet écrivain considéré comme un classique
Pourquoi l'histoire toute simple de Benedickt, Léo et Roc nous touche tant alors que le livre est très court
Parce que Gunnar Gunnarsson nous envoûte dès les premières pages
Cela relève presque de la magie . L'environnement hostile et magnifique, la poésie de l' écriture , la force des personnages et je parle non seulement du berger mais de ses animaux .Cette communion avec la nature et le monde animal est fascinante
Très vite , nous comprenons qu'il ne s'agit pas seulement de la recherche de quelques moutons
A travers ce récit faussement simple et épuré, Gunnar Gunnarsson touche à l'universel, le sens de la vie ,la place de l'homme et des animaux dans la nature et nous fait comprendre que notre est monde est beau quand on sait bien le regarder
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