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EAN : 9782843048791
96 pages
Zulma (14/11/2019)
4.07/5   323 notes
Résumé :
1ère édition en langue originale : 1936.
L'histoire de ce berger qui affronte, avec ses deux compagnons - le bélier et le chien -, le redoutable hiver islandais pour sauver quelques brebis égarées, aurait inspiré Hemingway pour son Vieil homme et la mer. Il existe en effet d'attachantes similitudes entre ces deux obstinés qui bravent l'un la mer et l'autre la montagne et la neige. Sous une apparente simplicité, ces livres vont droit aux valeurs essentielles.
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Critiques, Analyses et Avis (84) Voir plus Ajouter une critique
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Je n'ai pas de bélier, ni de chien pape et je n'aurai pas loisir de boire un café, enfouie sous la trappe de fortune, à l'abri de la tempête et du vent, en terre d'Islande. Pourtant, j'ai eu froid et très chaud dans l'instant, tellement j'ai aimé les mots de Gunnar Gunnarsson et le Berger de l'Avent, dont je fus par gros temps, la brebis égarée.
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Comparé à sa modeste population, l'Islande compte une densité d'écrivains hallucinante. Si aujourd'hui ils versent dans le roman policier, auparavant ils s'attachaient plutôt à décrire la dureté de leur terre natale, et à exalter le rude combat pour la survie de leur paysannerie.

Au plus profond des montagnes islandaises, immensité de plateaux et de pics battus par le blizzard, un homme avance dans la neige. A ses côtés, un grave bélier et un chien joyeux. Comme chaque année depuis vingt-sept ans, le berger Benedikt part dans les déserts glacés, avec pour tous compagnons deux bêtes en qui il a plus confiance qu'en aucun humain. C'est bientôt Noël. Et comme chaque année depuis vingt-sept ans, il vient accomplir la tâche qu'il s'est fixée pour Noël : aller à la recherche des moutons échappés au rassemblement de l'automne. Ils ne lui appartiennent pas. Personne ne lui a demandé de le faire. Mais sans lui, ils périront dans les tempêtes.

Mais cette année, quelque chose ne va pas. Il a été retardé par les uns, par les autres. le vent tourbillonne avec rage. Les montagnes semblent maussades, hostiles. Et il est si fatigué…

Un ange échappé du cerveau de Tolstoï a volé jusqu'en Islande, s'est fait berger dans ce pays de roc et de neige. Un être simple risque sa vie pour d'autres êtres simples, par simple amour pour la terre et ce qui y vit.
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Pour passer deux heures hors du temps, comme enveloppé dans une bulle de bonheur, je vous invite à découvrir l'histoire de Benedickt, Léo et Roc.
Le berger, son chien et son bélier partent récupérer les moutons égarés sur une terre hostile, balayée par des vents furieux en plein coeur de l'hiver.

J'ai aimé suivre ce trio, partager les doutes et les peurs d'un homme et surtout l'amour qu'il partage avec ses compagnons de route à quatre pattes.

Ce texte est empli de délicatesse, on se laisse envoûter par la magnificence des paysages, bercer par la douceur des veillées à l'abri d'une cabane de fortune.

« le berger de l'avant » se lit d'une traite et prouve, s'il en est besoin, qu'en seulement 80 pages, un auteur de talent peut écrire un texte dont la beauté et la force d'évocation des images dégage une douce impression de sérénité.

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J'ai beaucoup aimé cette nouvelle (ou court roman ?) d'une soixantaine de pages, mettant en scène le berger Benedikt, son chien Leó et son bélier Roc. Tous les ans depuis 27 ans - et c'est une sorte d'anniversaire car il en a 54, Benedikt se rend dans les montagnes pour rassembler les moutons égarés. C'est sa façon de se sentir utile à sa communauté, lui qui possède si peu, mais qui est apprécié, respecté par ces hommes et ces femmes rudes, malgré son caractère solitaire.

D'étape en étape, Benedikt aborde les dernières fermes habitées, fait des rencontres qui le retardent, mais grâce auxquelles lui et ses bêtes ont un rôle à jouer, une aide précieuse à apporter. Seuls ou accompagnés par des compagnons hommes ou ds camarades ovins, ils passent une dizaine de jours entre tempête, blizzard, temps calme où la montagne se révèle dans sa magnificence, et repos, dans un refuge en dur, dans un abri creusé dans le sol, ou même dans une construction de glace faite à la hâte pour ne pas mourir de froid. Une fois de plus, Benedikt rassemble les bêtes égarées, grâce à son lien sans faille avec son chien et son courageux bélier (j'ai un gros faible pour Roc, c'est un personnage génial !), mais il fatigue davantage cette année et s'interroge : sur sa place dans le monde, le sens de son existence, l'âge et la mort.

Le conflit avec les éléments, le froid, met les os et l'âme à nu, et force à trouver en soi les ressources nécessaires ; pendant ce temps, trois semaines passent et Noël n'est plus très loin. le berger parviendra-t-il à bout de cette tâche, certes héroïque, mais qu'il accomplit si simplement, humblement, avec un sens aigu du sacrifice ? Heureusement, il est chez lui en ces terres désolées, cet univers vierge et sauvage de neige ; il connaît le relief par coeur, au point de se retrouver dans l'obscurité lorsqu'il est en mauvaise posture. Il peut compter également sur Leó et Roc, qui ne manquent pas de persévérance ni d'intelligence - et ce ne sont pas les pages les moins belles que celles où il philosophe silencieusement en partageant un repas frugal avec ses deux fidèles compagnons. Les évocations des paysages d'Islande sont de toute beauté, on se surprend à s'imaginer glissant de nuit sur un lac gelé, environné(e) par une voûte étoilée étincelante et vaste comme le monde...

Ce texte écrit dans une langue pure, dégraissée, est un magnifique prélude poétique à cette période de l'Avent, une réflexion riche et humaniste sur l'homme, ses rapports aux autres et à la nature, le temps, la vie et la mort. Il nous met face à nous-mêmes et nous suggère de faire le point sur nos valeurs, sur ce qui importe (et pourquoi pas ce qu'on donne plutôt que ce que l'on reçoit ?). Il est d'une certaine manière une allégorie biblique - c'est du reste la très légère nuance de reproche que j'aurais à mentionner, car les allusions ne manquent pas, à commencer par la Trinité que forment le Berger, son chien et son bélier. N'ayant pas une ample culture religieuse, je ne suis pas très sensible à la dimension chrétienne de ce récit, qui reste néanmoins un très beau texte, appréciable par tous, comme le souligne l'importante postface de son compatriote Jón Kalman Stefánsson.
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Lorsque la force de l'homme rejoint celle de la Nature et de ses éléments, lorsque sa volonté est aussi forte que le rocher, lorsque son intrépidité dévale telle une avalanche, lorsque son silence rejoint celui de la neige qui tombe sans vent, je suis saisie de mutisme; j'entre dans une méditation intérieure; je contemple.
Ce petit roman islandais m'a entraînée sur le chemin d'un voyage mystique au coeur des paysages islandais, du froid, de la solitude, de la révérence face au Mystère.
Le Berger de l'Avent, tel l'étoile des mages qui mène au Sacré, a ouvert en moi la voie des émotions rares. Celles qui me font comprendre que nous sommes si peu face à la beauté, à la grandeur et à la force de la Création. Celles qui me révèlent qu'en moi frémit un enthousiasme insoupçonné qui, si je lui laisse la parole, me mène vers la Source au coeur de moi, vers mon âme. Celles qui me prouve que ma volonté n'a d'obstacles que ceux qu'elle se fixe elle-même.
Ce texte de Gunnar Gunnarsson est un texte sacré qui a le pouvoir de faire naître l'impossible, de déplacer les montagnes, d'engager la vie de celui qui le découvre, de lever les yeux vers le Ciel.
Le Berger de l'Avent est un bijou dans son écrin de mots. Osez ouvrir ses pages pour y découvrir ses plus beaux secrets.
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Citations et extraits (83) Voir plus Ajouter une citation
Ce ne pouvait être la volonté de Dieu d'abandonner les bêtes échappées des rassemblements d'automne. Ce n'étaient que des moutons, certes, mais c'étaient des créatures de chair et de sang... et d'âme. Etait-il pensable que Roc, Léo ou Faxi n'aient pas d'âme ? Ça voudrait dire que leur innocence et leur confiance auraient moins de valeur que l'inconstance des hommes ? (...), il ne pouvait souhaiter mieux que ces trois là. Avec de tels compagnons, on n'est jamais seul au monde. Il leur devait tant ! Un jour, pourtant, il aurait à prendre cette décision : une balle dans le crâne pour l'un, et un coup de couteau pour l'autre. Malgré le caractère sacré, inviolable, de la relation entre un homme et un animal, il y a le prix à payer : la responsabilité. On est maître de leur vie mais aussi de leur mort. En toute conscience. C'est ainsi. La vie fait mal, parfois. Ceux qui on dû prendre cette décision le savent. En un sens, les animaux sont destinés au sacrifice. Mais quand on suit le droit chemin, est-ce que toute vie n'est pas sacrifice ?
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Celui qui n'a jamais bu de café dans un trou, sous la terre, au milieu de montagnes désolées, quand le blizzard hurle et qu'au-dehors il fait tente degrés en dessous de zéro, celui-là ne connait pas le goût du café...
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Comme née de toute cette blancheur, sur laquelle se dessinaient les cercles noirs des cratères, et des piliers de lave grise comme des fantômes ça et là, une bénédiction semblait baigner ce dimanche dans les montagnes, étreignant presque le cœur; un grand calme solennel, aussi blanc que l'innocence, se levait des petites fermes éparpillées au loin, en contrebas, dont le feu des cheminées s'évanouissait dans une poussière de neige -une paix inconcevable, pleine d'une promesse insoupçonnée -l'Avent, l'Avent!
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Les allumettes étaient humides, impossible d'allumer ni chandelle ni réchaud. Mais il savait attendre ... Il les glissa sous ses vêtements, contre sa peau, s'assit, et s'endormit. A son réveil, la chandelle brilla et l'eau fut mise à bouillir. Celui qui n'a jamais bu de café dans un trou, sous la terre, au milieu de montagnes désolées, quand le blizzard hurle et qu'au-dehors il fait trente degrés en dessous de zéro, celui-là ne connaît pas le goût du café ...
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Si l'homme a un rôle à tenir, un seul peut-être, c'est de tenter de trouver un sens à ce qui n'en n'a pas, de refuser de jeter le gant, de combattre son destin, et même la mort jusqu'à ce qu'elle le pénètre et l'atteigne au coeur, définitivement.

Page 65.
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