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EAN : 9782253040439
448 pages
Préludes (04/03/2020)
4.04/5   124 notes
Résumé :
Résumé
Des lettres bouleversantes.
Une jeune femme enfermée.
Un mystère à résoudre.

1956. Ivy Jenkins s’apprête à donner naissance à son premier enfant. Mais la société puritaine britannique des années 1950 ne lui permettra pas de profiter de ce bonheur. Abandonnée par son amant, répudiée par sa famille, elle est internée de force à St. Margaret, un couvent pour mères célibataires. Très rapidement, l’institution la sépare de s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (57) Voir plus Ajouter une critique
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L'histoire débute, en 1956, avec une lettre qu'Ivy est en train d'écrire à Elvira, une petite fille qu'elle a prise sous sa protection à St Margaret, pour lui donner des consignes pour s'échapper. Pour protéger la fuite de l'enfant, elle détourne l'attention sur elle-même et fait le grand plongeon.

Le récit va ensuite se dérouler en alternance sur plusieurs périodes : 1957-59, 1968-69, 1976, 2000 et l'époque actuelle 2017.

En 2017, Sam est journaliste, rubrique « Chiens écrasés », quand elle rédige un article c'est un autre qui signe bien-sûr. Son mariage avec Ben bat de l'aile, et elle retourne vivre avec sa grand-mère Nana et sa fille Emma, âgée de quatre ans. Elle a des horaires de travail compliqués ce qui n'arrange pas la tension dans le couple, surtout Ben se contente de « chercher du travail » …

Sam arrive en retard à l'anniversaire de Nana et la découvre endormie, tenant dans ses mains une lettre signée d'une certaine Ivy, dont l'encre s'est un peu estompée avec le temps, écrite en 1956. Il s'agit d'un appel au secours, car Ivy est enceinte, non mariée et on l'a envoyée accoucher à St Margaret. En faisant des recherches sur Internet elle tombe sur un établissement lugubre.

La mère de Sam, toxicomane est morte jeune, et le grand-père est mort l'année précédente. On comprend assez vite qu'il y a des secrets de famille.

Sam enquête, à l'insu de son chef, sur un institut abandonné depuis longtemps et qui doit être prochainement détruit, pour faire place à un projet immobilier de luxe mais les travaux ont été interrompus car on a découvert le squelette du père Benjamin, porté disparu depuis quelques années. Une présentatrice télé sur le départ, Kitty Cannon a assisté à l'audience concernant ce décès classé accidentel.

Emily Gunnis nous raconte ainsi l'histoire de ce lieu sinistre où l'on envoyait accoucher les jeunes mères célibataires, qui étaient une honte pour leur famille. Elles étaient prises en charge par des religieuses catholiques, qui les traitaient en esclaves, les tuant au travail jusqu'à la veille de leur accouchement, les nourrissant à peine d'une soupe style brouet clair digne de Dachau. Elles étaient là pour souffrir et expier leurs fautes !

Elles ne recevaient aucune aide pour accoucher, cela durait des heures et on les laissait avec le minimum de soins avec une mortalité maternelle et infantile importante, sans oublier les malformations dues aux conditions d'accouchement.

Le père Benjamin avec la complicité d'un médecin, s'occupait de débarrasser les familles « du problème » moyennant finance et les filles devaient rembourser en trimant… Et, bien-sûr, on leur enlevait leur enfant dès la naissance, en les obligeant à signer les formalités d'adoption. Si elles se révoltaient, elles étaient punies…

On se croirait dans l'univers de Dickens ou De Balzac, mais ceci se passait il n'y a pas si longtemps, dans les années 50-60. Et il ne faut pas oublier qu'il n'y a pas si longtemps les femmes mourraient en couches.

J'ai lu ce roman d'une traite, comme un polar, malgré le sujet douloureux, car le sinistre institut n'existe pas en réalité, mais l'auteure l'a créé en rassemblant une énorme documentation sur les établissements de ce genre qui ont existé surtout dans la très catholique Irlande mais aussi au Royaume Uni. Il s'y est passé des choses sordides que je vous laisse découvrir et qui vont traumatiser les enfants sur plusieurs générations, car l'adoption n'est jamais un long fleuve tranquille. le poids des secrets, les répétitions des scenarii de vie peuvent conduire à des actes qu'on peut imaginer…

C'est le premier roman d'Emily Gunnis et c'est une réussite car elle a su utiliser des faits ayant vraiment existé pour bâtir une fiction bien maîtrisée et tient ainsi le lecteur en haleine tout au long de son livre. Elle nous donne une série d'ouvrages traitant de ce sujet qui n'ont, pour la plupart, pas été traduits.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Préludes qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteure.

#LesEnfantsperdusdeStMargaret #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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2 jours pour déterrer un scandale abject avec des répercussions familiales
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J'avais choisi ce thriller historique par la méconnaissance de ce "fait divers". En fait, c'est un sujet brûlant qui a été dévoilé grâce au film/biopic "The Magdalene sisters" . Il racontait l'épisode sombre du sort de ces jeunes filles enceintes célibataires des années 50/60 en Irlande. Mises au couvent en huis-clos, obligées de travailler durement jusqu'au terme de leur grossesse et surtout dont on dépossédait leur bébé pour le donner en adoption.
Ce roman est bien sûr fictif mais il possède une énorme part de vérité. Et je pense que c'est ce qui fait la richesse de la narration.
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L'intrigue démarre fort avec des lettres d'une jeune maman retrouvées par une jeune journaliste anglaise, 50 ans plus tard. Nous suivrons, à travers ses yeux, l'enquête documentaire (et sur "le terrain") de ce secret familial inter-générationnel.
Le lecteur en sait un peu plus que la journaliste puisque nous lirons régulièrement d'autres lettres du passé. le rythme est très soutenu , presque comme une course contre la montre . En effet, la destruction de cette institution anglaise est imminente. 48h pour être plus précis.

Si j'ai beaucoup apprécié le thème du scandale et les rebondissements effrénés de l'enquête, j'aurais voulu un peu plus d'imprégnation culturelle historique (au moment des faits). Assez survolé, l'auteure se focalise essentiellement sur la vengeance et les morts suspectes avec un soupçon d'onirisme ( visions- hallucinations) pas forcément nécessaire.

Bien que ce sujet soit éprouvant, l'auteure n'est pas tombée dans le mélodramatique. Elle a sû souligner la victimisation de ces femmes, leur honte et leur invisibilité dans cette société encore patriarcale et je dirais même puritaine.
*
Immersif, parfois douloureux mais intéressant.


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Vous souvenez-vous du film magnifique de Peter Mullan « The Magdalene sisters », sorti en 2001 ? le réalisateur s'était intéressé au sort de ces jeunes filles rejetées par leurs familles pour avoir fauté (enfin la définition du mot faute étant très large, une jeune fille violée étant considérée comme fautive…) et qu'on avait envoyé dans ces institutions dites charitables, tenues par des soeurs que n'étouffait pas la charité chrétienne, et qui les maintenait dans une forme d'esclavage en les faisant travailler toute la journée. Ici régnaient l'intolérance, la méchanceté voire la cruauté. Elles ne pouvaient en sortir que si un homme (père, mari ou frère) venait les chercher. le roman d'Emily Gunnis évoque ces mêmes institutions en Angleterre, dans le Sussex.
Le roman commence par une lettre écrite par une certaine Ivy, lettre déchirante adressée à Elvira, pauvre gamine enfermée dans cette institution (quel péché doit-elle payer ?) où elle la supplie de s'enfuir car pour elle, c'est fini, on vient la chercher pour l'emmener dans un asile psychiatrique. Puis, on bondit dans le temps et on fait connaissance avec une journaliste Sam, ballottée entre un supérieur hiérarchique qui ne lui donne que des rubriques « chiens écrasés » à faire et un mari qui la quitte. Sa vie va changer le jour où elle trouve dans les mains de sa grand-mère une lettre d'Ivy… Décidée à comprendre qui est cette Ivy, Sam va découvrir les secrets qui se sont longtemps cachés entre les murs de Ste-Margaret, cette institution qui va être détruite d'ici peu. Sa quête va lui permettre de déterrer d'étranges morts et une part de son passé.

On est très vite happé par cette histoire, par le sort de malheureuses condamnées à vivre sous la férule de religieuses étriquées persuadées d'agir pour le bien de ces pécheresses, et ce, avec la complicité hypocrite de la société. L'auteure s'intéresse plus particulièrement à l'enquête que mène Sam mais les quelques lettres d'Ivy qui parsèment le roman, permettent de découvrir l'univers des endroits épouvantables. Pour information, les derniers « Magdalen laundries » en Irlande ont fermé seulement en 1996...

Challenge Multi-défis 2020


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Emily Gunnis aborde le sujet des femmes enceintes abandonnées par leurs amants et rejetées par leur famille et la société dans les années 50 au Royaume Uni. Ces femmes sont envoyées dans un couvent pour mères célibataires où elles vont être traitées comme des esclaves et pousser à abandonner leurs bébés. le roman alterne deux intrigues, celle d'Ivy internée de force à St Margaret en 1956 et celle de Sam une journaliste qui tombe sur des lettres touchantes chez sa grand-mère en 2017 et découvre l'existence de ce couvant qui va être démoli très prochainement. En menant son enquête elle va faire éclater de terribles secrets.
On est très vite happé par cette histoire. Un mélange bien équilibré entre l'enquête qui apporte le coté suspense, mystère et les lettres qui apportent le coté émotion, le tout avec une dimension historique, de documentaire car ce roman est basé sur des faits réels.
Un premier roman bouleversant, intéressant et intense.
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Quel fabuleux premier roman ! le thème est un peu le même que Né d'aucune femme et le bal des folles. L'autrice s'est servie de faits réels qui se sont passés en Irlande et en Angleterre. C'est dans ce dernier pays qu'elle a basé son roman, dans une institution de bonnes soeurs qui accueillaient les jeunes filles enceintes placées par leurs familles. Beaucoup de personnages, qui peut rebuter au début, dont une jeune journaliste qui va enquêter avant que le bâtiment ne soit détruit. Je cite : 'Le pic de ces ordres d'adoption accordés en Angleterre a été atteint en 1968 : 16 164 en tout.'
On ne peut que faire référence aux nazis en pensant que ces bourreaux, je cite : 'qui étaient morts entretemps avaient accédé au repos éternel bien au chaud dans leurs lits, la « conscience en paix »...' Un petit pavé bien difficile à poser qui se lit comme un polar.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
j'ai répété que je voulais la garder, que c'était ma fille. Je les ai suppliés. [...]
J'ai répondu que je ne signerais jamais. Alors mère Carlin m'a frappée si fort que j'ai piqué une crise de nerfs et je lui ai crié d'aller en enfer.Père Benjamin et Mme Cannon sont sortis et, pendant l'heure qui a suivi, mère Carlin s'est acharnée à coups de ciseaux. Elle a coupé la seule chose dont j'étais un peu fière, mes longs cheveux roux, et , à chaque mèche qu'elle m'enlevait, elle faisait bien en sorte de m'érafler le crâne avec la pointe des ciseaux si bien que le sang me coulait partout sur le visage.
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Comment le fait d’arracher un bébé à sa mère affecte des familles - et dans ces familles, surtout les femmes - sur des générations.
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Toutes deux ont été si traumatisées par les premières années de leur existence que mentir est devenu le seul moyen de survivre.
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Ivy ouvrit la fenêtre grâce à l’une des clés de sœur Angelica. Elle baissa les yeux vers le sol si lointain et elle imagina Elvira en train de fuir dans les tunnels pour disparaître dans la nuit. Au moment où sœur Faith allait l’atteindre, elle déploya les bras et sauta.
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Malgré son âge, la peau de la nonne était lisse de toute ride, comme si jamais, de toute sa vie, une émotion n'était parvenue à y imprimer la moindre trace.

Elle avait été choisie par le Seigneur pour purifier les âmes perdues et permettre à ces malheureuses de se présenter aux portes du Paradis devant le Père misécordieux.

Toutes avaient le visage écarlate, luisant de sueur. Avec leur ventre énorme, elles avaient beaucoup de mal à abaisser et à remonter les lourdes plaques de métal brûlant sur les draps.

Après la naissance du bébé, elle lui avait écrit pendant des 9, des lettres tellement insensées qu'il avait cessé de les ouvrir.... Épouser une fille pareille aurait transformé sa vie en calvaire.

Mieux valait éviter de savoir ce qu'il y avait derrière (cette porte). Certaines rumeurs parlaient d'un tunnel qui menait à la fosse septique et au cimetière... et qui puait la mort.
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Video de Emily Gunnis (1) Voir plusAjouter une vidéo
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Qu'est-il arrivé à Ivy Jenkins en 1956 entre les murs de St. Margaret, un couvent pour mères célibataires ? Alors que le couvent est sur le point d'être démoli, la journaliste Samantha Harper remet la main, des années plus tard, sur des lettres d'Ivy... Arrivera-t-elle à faire éclater la vérité ? Découvrez le roman d'Emily Gunnis, "Les Enfants perdus de St. Margaret". Actuellement disponible : http://bit.ly/39RCZHJ.
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