Une petite pièce de théâtre émouvante et drôle dans laquelle un père de famille raconte à son fils de sept ans son adolescence bercée par le cinéma de genre grâce auquel il va apprendre à vivre sans avoir peur des autres. On passe un moment agréable en lisant ce livre qui nous rappelle des souvenirs de films iconiques ayant bercé notre enfance ou encore notre adolescence.
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Pourquoi monologue ne rime-t-il pas avec humour ? Cette idée reçue se prend un Mawashi geri pleine face avec ce texte percutant, drôle et sensible. Un père accompagne son fils à l'école. Ce dernier ne parle pas. Harcèlement scolaire ? Il désigne un élève, qui le bouscule, le traite de tapette. Alors le père, qui s'apprête à ne plus voir son fils pendant une semaine, se livre, se raconte, la peur, le décès de son frère étant gamin, étouffé avec un pull, les films de karaté, d'horreur, où violence et sexe se multiplient. C'est tuant de vérité, jamais cynique, toujours cruellement juste. On ne peut s'empêcher de dire à voix haute, de s'imaginer le texte en vie et de s'imaginer le public rire, même derrière le masque. Un grand texte. Merci.
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Laurent, ce qui m'ennuyait c'est qu'il était sale. Ça ne se voyait pas vraiment, disons que si tu n'étais pas vraiment attentif, ça ne se voyait pas... mais ça se sentait. Tu vois, l'odeur des sales : cette odeur de fond de culotte. Ça sent un peu le pipi. Le vieux pipi sur un vieux tapis humide. Et sa mère, quand elle venait le chercher, on voyait bien qu'elle était sale aussi. Pourtant elle travaillait à l'université, hein... Mais elle était sale. Et son père aussi. Un type plus âgé que les autres pères. Un vrai vieux. C'est d'ailleurs peut-être pour ça que Laurent était bizarre. Il avait été fabriqué avec un tout vieux spermatozoïde. Le genre de tout vieux spermatozoïde qui est tout seul dans sa très vieille couille et qui croit qu'il ne verra jamais la lumière. Et il est vraiment triste, il est certain que son existence n'a eu aucun sens. Il rumine des tas d'idées sur l'inutilité de l'existence. Et puis un jour, soudain une drôle d'impression, un jour contre toute attente, ça y est. Il entend l'appel. Et il peut sortir. D'abord il est surpris, il n'était pas prêt. Ça s'agite, ça s'agite et PAF ! Il sort, il sort et il se retrouve dans ce lieu dont il a rêvé tant de fois. Il est dans ce lieu qu'il a tant de fois imaginé, ce lieu pour lequel il est fait... Mais, il y a un truc bizarre...
Il renifle.
Il y a un truc bizarre... Ça sent... Ça sent mauvais ! Putain ça sent le sale !
Et là, ce vieux spermatozoïde qui a eu tant de mal à faire ce petit bout de chemin, avec sa vieille queue, il est tout essoufflé, aaah ça, il n'est plus en condition. Et ce vieux spermatozoïde, il se rend compte qu'il est arrivé dans une fille sale. Une fille sale de l'université ! Voilà, et après 9 mois, ça donne Laurent.
(P26)
Et tu verras,
ça c'est un truc que tu vas rencontrer souvent dans ta vie :
des gens qui ont l'air compétents,
mais en fait, ils sont cons.
A l'occasion de la sortie de son roman "Le Sang des bêtes", nous avons réalisé une interview de Thomas Gunzig, dont voici un court extrait.