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Critique de Bazart


Et si on lisait un roman en train de s'écrire, êtes-vous prêt pour une intrusion dans le cerveau fertile d'un romancier ?

Une héroïne désespérée, il faut vraiment l'être pour enlever un bébé devant une crèche. Alice la quarantaine, vendeuse au chômage bientôt en fin de droit, entre 800 et 1200 euros par mois pour vivre, un enfant de sept ans à charge. Un héros tristement larguée par son épouse et incompris de sa fille, Tom écrivain sans succès depuis trop longtemps. Et si ces deux-là se rencontraient se demande notre écrivain, pourrait-on en faire un « feel good book » ? Un homme et une femme chabadabada … ?

Pas tout à fait, nous sommes chez les exclus, les sans-grades, les humbles, les pauvres quoi ! Ceux qui ont peur à partir du quinze du mois. Mais alors comment réussir un roman qui fait du bien en parlant de notre monde contemporain où même en traversant la rue on ne trouve pas de travail ?

Pari réussi, Thomas Gunzig, dont on a récemment parlé de son précédent roman sorti en poche la vie sauvage, nous emporte dans un roman formidable qui parle de notre époque, véritable fabrique à exclusion. Un récit sans concession sur la précarité des travailleurs pauvres qui est aussi une vraie plongée en littérature. le lecteur captivé observe un écrivain en travail d'écriture. Un livre, deux livres se construisent devant nous.

Ce pourrait être juste un procédé, un gag, presque une imposture mais c'est sans compter la sincérité, l'empathie et la bienveillance dont le romancier entoure ses personnages.

J'oubliais, « Feel good » est un livre très efficace bien sûr mais aussi très drôle. Thomas Gunzig est un pessimiste gai qui dessine un tableau hyperréaliste de ce début de siècle sans être décliniste, cynique ou désespéré. Une très bonne surprise de cette rentrée littéraire.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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