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EAN : 9782757857571
360 pages
Points (11/02/2016)
3.12/5   8 notes
Résumé :
Roman sur les années d'exil du poète turc Nâzim Hikmet en Europe de l'est, L'Ange rouge est aussi une longue évocation du Berlin avant et après la chute du mur. Le biographe turc de Nâzim Hikmet se rend à Berlin, où un mystérieux personnage lui a donné rendez-vous pour lui remettre des dossiers très importants concernant la vie du poète. C'est pour lui l'occasion de se remémorer les années qu'il y a passées avant la chute du mur, sa passion pour une chanteuse turque... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
C'est le livre de Nedim Gürsel que j'ai choisi de lire pour le challenge Solidaire. Je l'ai choisi parce que je pensais lire une biographie de Nazim Hikmet, ou tout au moins sur une partie de sa vie. Et en fait, c'est un ouvrage bien plus complexe que cela. Et une lecture difficile et exigeante. D'abord l'auteur a déjà écrit une biographie de Nazim Hikmet et ne donne pas dans la répétition. Tant pis pour moi qui n'en connais que quelques poésies. Ensuite la forme de ce récit est étonnante, une biographie polyphonique à trois voix. En premier, à la première personne, la voix du biographe, qui se rend à Berlin pour rencontrer un mystérieux interlocuteur et recueillir des documents sur la vie du poète en exil. Lui succèdent ces fameux documents, rapports rédigés par l'interlocuteur qui n'est autre qu'un réfugié turc comme le poète, mais ancien agent de la Stasi. Et pour finir le narrateur reprend la main, à la troisième personne et nous raconte quelques jours de la vie d'Ali Albayrak, l'agent de la Stasi, avant et après la remise des documents. Plus de notes auraient été les bienvenues, beaucoup d'événements turcs sont cités sans mention des dates, beaucoup de noms sont certainement plus parlant pour le lecteur qui connaît bien l'histoire de la Turquie. Bref, pour le lecteur moyen comme moi, beaucoup de choses sont restées nébuleuses. Mais ce n'est pas si grave car la plume de l'auteur est belle, sans compter les citations de poèmes. Nedim Gürsel est un merveilleux peintre d'atmosphères : la Turquie de la première moitié du XXème siècle, Moscou dans les années 20 et dans les années 50 et surtout Berlin à différentes époques (Berlin Est, Berlin Ouest, Berlin après la chute du mur). Ce roman permet de ressentir les difficultés de la situation d'exilé, tout le livre est empreint de nostalgie et malgré les difficultés est agréable à lire.
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Nâzim Hikmet était communiste. Communiste dès 1920. Et il le restera jusqu'à sa mort. Ce n'est pas à sa poésie que s'attache ce livre. Mais plutôt à une période de son exil, celle qu'il aura vécue à Berlin.
Il n'aura pas connu l'effondrement du mur . Quel regard, quels mots lui seraient venus ? Certainement les mots justes. Lui qui était surveillé par la Stasi, en raison de sa sensibilité trotskiste et de son engagement pour le désarmement.

Ce livre n'est pas facile, en ce ce sens qu'il pose la question politique. Dissocier le combat politique et la poésie de Nazim Hikmet est inconcevable.
L'action, la lutte, voilà les espaces incontournables du poète, comme le furent l'amour, l'amitié, et la terre de son pays, la Turquie.
Ne pas replacer sa poésie dans son action militante serait une injure à son oeuvre.
Emprisonné en raison de son opposition au fascisme , banni de sa terre, son seul refuge fut son espoir. Un autre monde, un monde de fraternité. En 1953, il reçut le prix international de la Paix.

Bien sûr il y eu Staline. Mais comment peut on encore aujourd'hui qualifier Staline de communiste? Fallait il que le poète rejette son espoir, son rêve, à la lumière des crimes innombrables de l'usurpateur?

Un coquelicot sur les blés d'Anatolie, voilà le chant de Nazim Hikmet.

Homme engagé, le poète ne le fut pas moins. C'est justement cette cohérence entre sa vie et son écrit qui donne à sa poésie toute son authenticité et sa justesse. L'Idéal voilà l'unique étoile du poète. La démesure est l'écho que renvoie souvent ses rêves.

Si vous aimez la poésie de Nazim Hikmet, si vous voulez entendre ses mots, alors il faut tout recevoir. L'ombre s'attache à l'homme, et la lumière éclaire le poète.
« C'est un dur métier que l'exil ».
Le poète a raison : un métier ce n'est pas une vie.

Astrid Shriqui Garain
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Nedim Gürsel, illustre intellectuel parmi les Turcs de Paris, avait déjà rédigé, sous forme de travail universitaire, une biographie du célèbre poète communiste Nâzim Hikmet, réfugié jadis en URSS après l'emprisonnement dans son pays. Il nous livre ici une fiction biographique du même, à trois voix et en trois récits successifs.
Dans le premier nous rencontrons, en narrateur à la première personne, un biographe turc du poète qui se rend dans le Berlin d'aujourd'hui pour recevoir un dossier inédit sur son objet d'études. En attendant la remise des précieux documents, ce personnage décrit la ville enneigée tout en se remémorant des souvenirs de ses précédents séjours berlinois et en particulier un grand amour de jeunesse, jusqu'à la rencontre avec son mystérieux interlocuteur qui s'avère être un ancien agent de la Stasi chargé de surveiller Hikmet.
Le second récit se compose des rapports de celui-ci. Dans leur outrancière malveillance, ils mettent en lumière un poète fortement dissident par rapport à Staline, au demeurant non sans une duplicité qui, ainsi dévoilée, le rend suspect pour le parti, voire presque banni, sauf grâce à sa seule renommée internationale. Il va sans dire que le personnage de l'agent prend les traits, sous sa propre plume, d'un être particulièrement odieux, dont l'abjection n'a de pair que la glorification de l'homme qu'il dénigre.
Suit enfin une narration à la troisième personne des quelques dernières journées de cet affreux, avant et après de la remise du pli, laquelle, d'une certaine manière, le rachète par le pathétique de la déchéance dans laquelle il verse, aux prises à la fois avec ses remords pour ses multiples trahisons et avec l'écroulement de son univers, à l'instar de celui du Mur. Ces journées fortement alcoolisées sont faites aussi de remémorations de sa vie tragique, marquée dès le commencement par l'adversité du sort, de celles de ses relations fortement ambivalentes avec le Papa poète. Il y rencontre également une prostituée dont on comprend immédiatement que sa déchéance, comparable à celle du "vieux fusil", à cause de la structure du récit qui fait d'elle la boucle bouclée, acquiert un rôle fortement emblématique de l'ensemble de l'oeuvre.
Roman de la nostalgie, de l'exil, de l'écroulement des valeurs et du néant qui les remplace, il constitue par moments une sorte d'écho aux vers de Hikmet, qui sont d'ailleurs omniprésents dans le texte.

[Hommage discret au distingué slaviste de traducteur du turc... mais bon : Gürsel est francophone de toute façon...]
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Nazim Hikmet (Salonique 1901- Moscou 1963) est un poète très connu dans la littérature turcophone. Ses convictions communistes l'obligent à quitter la Turquie pour un exil en URSS. au travers du biographe turc du poète, Nédim GURTSEL, qui a défendu une thèse de doctorat sur ce poète- nous raconte l'engagement politique de Nazim Hikmet. Convoqué d'urgence à Berlin par un personnage anonyme qui dit avoir des documents importants à lui remettre, le biographe se remémore sa vie à Berlin Est. le livre est divisé en 3 trois parties la première concerne le biographe, la deuxième, le contenu des documents et la troisième le personnage anonyme dit l'ange Rouge ou Diable.
L'ouvrage m'a paru assez confus. Il faut jongler avec Berlin Est jadis Berlin-Ouest aujourd'hui, la vie de Nazim Hikmet, la vie du biographe et celle de l'Ange Rouge. Finalement , j'ai retiré une satisfaction de lecture dans les passages décrivant Berlin, une ville qui se lit à ciel ouvert. Actuellement, elle est encore marquée par le Mur. le tracé de celui-ci est ancré dans les pavés de la ville laissant une marque indélébile et volontaire du Mur de la Honte.
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Lecture quelque peu mitigée de ce roman : j'ai apprécié la découverte de la ville de Berlin en compagnie de cet enquêteur un peu spécial, biographie du poète Nâzim Hikmet, qui tente de glaner ça et là, des informations pour parfaire ses connaissances de sa vie. Découvrir la poésie et la vie de cet homme et militant communiste que je ne connaissais pas m'a également plu.
En revanche, je n'ai pas accroché du tout au style de l'auteur. Heureusement les trois voix qui portent l'histoire permettent de respirer et injectent un souffle nouveau dans des chapitres trop lents et plein de méandres.

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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Nâzim Hikmet, qui, non content d'écouter jusqu'au bout la conférence de Trotski, trouva le moyen de prendre des notes, était-il un ange ? Je pense quant à moi que c'était plutôt un diable. Je vous laisse le soin d'en juger, moi qui signe justement mes rapports de ce pseudonyme. Et j'espère que vous ne traitez pas mes rapports comme les élèves de l'UCTO ont traité Trotski ou comme les croyants de la mosquée de Zaganos ont traité Merkez efendi, et que, même si parfois je me laisse un peu emporter, vous les lisez sans embarras et sans ennui et non, si vous me permettez l'expression, comme les propos du copte " qui voulait être un héros, mais parlait comme un voleur ".
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Videos de Nedim Gürsel (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nedim Gürsel
« le temps est torride, le ciel d'un bleu infini. Je suis entouré de milliers de turquoises. La terre regorge de ces pierres précieuses qu'on retaille à grands éclats bleutés et qui viendront orner le doigt d'une femme, une gorge blanche et délicate ou une poitrine fanée où poser sa tête et s'éplorer. le bleu s'est tout entier emparé de moi, à quelques pas de ce jardin, au bord d'un désert safrané sous un soleil semblable à un turban de feu. Nous sommes en août. » Nedim Gürsel, **Voyage en Iran. En attendant l'imam caché**
Plus d'informations sur ce récit traduit du turc par Pierre Pandelé : https://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature-etrangere/voyage-en-iran
#Rentreedhiver #RL2022 #litteratureetrangere #poesieiranienne
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