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EAN : 9782246854074
304 pages
Grasset (10/02/2016)
3.16/5   22 notes
Résumé :
Dans les années 1920, au cœur de la forêt indienne, une meute de loups terrorise les villageois. Parmi ces bêtes, deux têtes blondes – deux fillettes sauvages, bientôt recueillies par le pasteur Singh dans son orphelinat pour être « civilisées ».
Quelques années plus tard, une hôtesse de l’air, enceinte, apprend que son enfant est atteint de trisomie, et prend alors une décision aussi étrange que fatidique.
Le même jour, un fait divers atroce défraie l... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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L'anomalia', c'est le troisième chromosome du foetus que porte l'hôtesse de l'air âgée et célibataire, mais pourquoi refuse-t-elle l'avortement de ce trisomique et le remplace-t-elle par l'achat d'un chien-loup?

Deuxième nouvelle, celle que je préfère, début du siècle précédent, le pragmatisme de Latika, servante dans un orphelinat hindou, combiné aux réflexions du révérend Joseph Singh réussiront-ils à humaniser les fillettes de 2 et 8 ans élevées par des loups.

Troisième nouvelle, glauque, crue, véridique, faubourgs de Londres, épisodes de vie dans la famille, la mère divorcée, Tracy, son copain Steve, néo-nazi abusant des fillettes et torturant le petit Peter, visites du médecin, reconstitution des interviews par les services sociaux et mensonges de la mère pour expliquer les blessures, couic couic, doigts coupés, 2 fractures de la colonne vertébrale et Peter ne fêtera jamais ses deux ans.

Laura Gustafsson écrit bien, le ton est écorché mais juste et hyper bien rendu par la traduction.
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Des histoires qui se suivent...

Une pseudo correspondance, un homme,
Assassin ? Condamné ? Écrivain ?
Qui nous parle du meurtre d'un enfant.

Une scène de la vie de deux femmes enceintes, les échos de l'actualité avec le meurtre d'un enfant, le choix de l'une et la question : Assumer ou non sa maternité ?

Un récit d'un pasteur qui recueille des enfants sauvages dans d'autres lieux, dans un autre temps et l'observation, l'éducation, pour faire quoi ?
Le long apprentissage de la vie en société avec ses limites morales, sociales et pour continuer faut il refermer la cage ?

Un compte rendu de la longue descente aux enfers d'un petit P., avec comme narratrice, la mère dont nous suivons les préoccupations, les petits soucis du quotidien. Nous sommes des témoins. Nous côtoyons cette famille qui fait n'importe quoi. Nous sommes confrontés à sa version de l'histoire, à l'absurdité d'un système qui laisse commettre un assasinat, à la complicité de tous ceux qui côtoyaient les acteurs de ce drame. Jusqu'au bout la société a cru bien faire, jusqu'au bout la société et les services sociaux se sont laissés manipuler par des individus paumés, jusqu'au bout nous sommes restés les témoins silencieux de cette longue agonie !

Une prise de parole de l'auteur pour
Condamner le silence, notre propre oeil détourné pour ne pas voir ce qui nous effraie, ce que nous ne devrions pas supporter, ne pas accepter car il faut parfois ouvrir les yeux, ce n'est pas facile, ça dérange et ça nous remet en cause. (Toutefois je ne crois pas que le petit couplet pro végétarien donne un élément supplémentaire de réflexion sur la culpabilité de la société dans la montée de la violence sociale ! )

Une pièce de théâtre avec un décor qui pourrait être un asile,
Qui est fou ? Qui soigne qui ? Pourquoi ? Comment est une autre question ?
Des interrogations qui resteront sans réponse quand on déclare que : "la dignité humaine a cette putain de particularité d'être réservée à ceux qui ont les moyens de se défendre."

Un épisode de science fiction, nous passons dans une autre dimension où tous les protagonistes se retrouvent. La conclusion, l'avion disparaît peut être pour que nous puissions oublier les points de détail qui ont parcouru ce roman, ces pièces du puzzle de notre folie, ces personnages qui nous émeuvent et dont on se dépêche d'oublier l'existence pour pouvoir nous même continuer à vivre, comme si de rien n'était ....

C'est pas possible, mais si, c'est juste la description un peu osée de notre quotidien dans lequel nous accordons quelques minutes par jour à la lecture ou la vision des actualités !
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J'avais été ravi par son ouvrage précédent “Conte de pute”, pétillant et déjanté à souhait. Mais cette fois-ci j'ai eu du mal à suivre ces histoires d'enfants maltraités et de filles loups. Les différentes parties sont tellement éloignées l'une de l'autre que le fil conducteur se perd en chemin. Pourtant la curieuse décision de l'hôtesse de l'air en lever de rideau annonçait de belles choses. Mais on tourne en rond dans les épisode des filles loups, autant dans celle de la tentative du pasteur que de celle de l'hôpital où la forme théâtrale surprend, sans plus. le supplice du bébé Peter s'étire à induire la nausée; on comprend assez vite le message, pourquoi s'appesantir ? La finale colmate les brèches et l'explication que donne l'autrice sur ses sources d'inspiration aide à saisir le propos. Trop peu trop tard en ce qui me concerne; je m'attendais à beaucoup mieux de sa part.
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Anomalia est un livre bien étrange et je suis bien embêtée pour savoir par quel bout le prendre pour en faire une critique.

Tout d'abord, c'est le premier que je lis d'une auteur finlandaise. J'adore visiter de nouveaux pays à travers mes lectures et j'étais donc impatiente de le découvrir.
Et je suis sans doute un peu futile mais l'illustration de couverture est splendide et m'a encore plus donné envie.

La première partie du livre est elle même divisée en trois histoires.
Celle d'une hôtesse de l'air qui se découvre enceinte tardivement et qui doit décider quoi faire de sa grossesse alors que son foetus est diagnostiqué trisomique.
Celle de deux fillettes sauvages recueillies par un pasteur dans son orphelinat en Inde qui se met en tête de les éduquer.
Celle, terrible, de Baby P, qui vit sous les coups de sa mère dépassée, d'un beau-père brutal et dont les services sociaux sont incapables de voir ce qui se passe sous leurs yeux.

Ces trois parties sont bien écrites, avec style très clair et une montée en puissance dans le malsain. Et c'est vraiment poignant, à tel point que je n'ai pas pu arrêter ma lecture de la partie sur Baby P alors qu'elle est terrible.

Mais, d'un seul coup, l'auteur se met à nous parler directement.

Elle choisit d'expliciter ses propos (qu'on avait très bien saisi jusque là, merci bien, le lecteur n'est quand même pas stupide) et surtout, se met à émettre des parallèles plus que douteux entre les gens qui mangent de la viande et les tueurs d'enfants.
Pour finir par dire tout simplement qu'ils méritent la mort. C'est charmant.

Je ressors de la lecture avec un sentiment très partagé et un gros sentiment mal à l'aise.
Les thèmes développés par Laura Gustafsson sont pourtant bien intéressants. le problème, c'est qu'elle ne sait pas y mettre les formes et s'enferre dans un discours très violent.
Le mélange des genres, entre journal intime, pièce de théâtre et fausse introduction est en plus déconcertant et rend l'ensemble très inégal.
Lien : https://yodabor.wordpress.co..
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Le style d'écriture très efficace de Laura Gustafsson m'a joliment entraînée pendant les trois premières parties du roman et également dans la partie théâtrale. D'ailleurs j'apprécie beaucoup le mélange des types de narration (j'aime bien par exemple les exercices de style où différents auteurs racontent la même histoire - le sujet des Exercices de style de Raymond Queneau est malheureusement un peu succinct ...). Ces bouts d'histoires ayant trait à l'enfance laisse deviner une construction romanesque complexe où les destins vont se croiser au moins symboliquement.
Malheureusement (pour moi qui n'ai peut-être pas compris ses intentions), l'autrice saborde son ouvrage avec une explication de texte en forme d'éditorial polémique sans aucune finesse ... ou alors beaucoup trop fin pour mon pauvre intellect. Une fois l'édifice effondré, tous les personnages sont mixés et trucidés dans un épilogue qui ne reprend pas les thèmes des premières parties.
Je suis ressortie de ce livre déroutée et frustrée. L'autrice ne m'a pas laissée indifférente mais je n'ai pas apprécié son livre. Je lirai certainement son autre bouquin Conte de putes pour voir à quel point elle et moi sommes incompatibles. C'est toujours enrichissant de voir ce qu'une autrice ayant à peu près le même âge que soi écrit.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
On nous dit toujours que nous avons créé la poésie, la philosophie, les gratte ciel, l'énergie atomique. Ce n'est pas vrai. La majorité des gens ne créent rien de notable au cours de leur vie. Bien au contraire.
Les mots sont notre seul refuge contre le chaos, la destruction et la ruine. Ils sont là pour que nous n'ayons pas à nous en remettre à la violence. Quand les mots s'épuisent, les corps s'affrontent.
Il vaudrait mieux que seuls s'affrontent les esprits.
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Inutile de se cacher derrière l’État ou la société. Ces derniers sont faits de gens, rien de plus. Inutile de se cacher derrière la protection des lois. La loi est toujours indicative, insuffisante moralement. Et ainsi doit-il en être. Si l'homme découvre ses obligations morales dans le code civil, il lui manquera l'amour, l'imagination et la volonté.
Il faut faire tout ce que l'on peut, agir sans sans se soucier des conséquences pour soi-même.
[...]
L'homme ne peut parvenir à la bonté sans faire d'effort et sans sacrifices. La bonté n'est pas que l'absence de cruauté.

[p233]
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Une toison rougeâtre chauffe au soleil couchant. Un souffle de vent vient sécher une truffe humide. On nettoie sa fourrure, on attrape les puces entre ses dents La femelle alpha grimpe sur la termitière. De là, on y volt loin Les termites sont de petits êtres entreprenants, ils construisent leur demeure pour toucher les cieux. Quand donc les fourmis blanches se reposent-elles? Toujours quelque colonne est en mouvement, qui s'en va ou s'en vient. Un louveteau guette un bon bout de temps la file d'insectes avant de leur fondre dessus. Les troupes inventent vite une nouvelle stratégie
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- Je pensais que le traitement avait pour but de la civiliser, pas de m'apprivoiser.
- Si vous voulez mon avis, la différence entre les deux n'est qu'apparente.
- han ! En l'apprivoisant, on réduit le cerveau de l'individu, tandis qu'en le civilisant, on l'étend.
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Souvenez-vous : le mieux serait que celui qui nuit aux plus petites se voit passer une meule de pierre autour du cou et jeter à la mer. Pas le mieux pour lui, bien sûr. Mais pour les autres.
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