- La colère, ce n'est que de la tristesse durcie par le temps...
La colère, ce n’est que de la tristesse durcie par le temps.
Nos regards plongent ensemble dans la mer, happés par la voie lumineuse que le clair de lune dessine sur l'eau noire.
Nous possédons un mot en suédois pour décrire cette image : mångata, la « route lunaire ».
C'est quand même bizarre, les chiffres en français : il faut faire des maths avant de trouver le bon mot, c'est dingue !
Écoute-moi ça, Björn, comme c'est tarabiscoté : « 99 », c'est quatre fois vingt, plus dix, plus neuf.
Les Belges et les Québecois ne sont pas aussi compliqués : un seul mot et le tour est joué, comme en anglais ou en suédois.
Les Frenchies, il leur en faut trois.
Incroyable, non ?
Je n'ai pas d'enfants et n'en aurai probablement jamais. Pourtant, rien ne m'arrache plus le coeur que la mort d'un enfant. Les parents meurent toujours avec lui, comme si cette disparition les déracinait. ils crèvent de chagrin, même s'ils en ont d'autres à faire vivre. Et il ne faut pas croire que c'est une douleur propre aux mères. Parfois les pères perdent pied les premiers. Ils s'oublient et oublient ceux qui restent ; ceux qui sont condamnés à rester après cette soeur ou ce frère qui n'a jamais été aussi vivant que dans la mort.
Nos regards plongent ensemble dans la mer , happés par la voie lumineuse que le clair de lune dessine sur l'eau noire. Nous possédons un mot en suédois pour décrire cette image : mangata, la "route lunaire".
Comme Thomas Jefferson, je crois beaucoup en la chance. Et, comme lui, j'ai conscience que plus je travaille, plus la chance me sourit.
Je me demande ce que Karl ressent et ce qu'est la perte d'un conjoint. L'amour continue d'exister dans le vide, comme dans tout deuil, mais il pèse dans chaque acte du quotidien dépeuplé de l'autre. La vie telle qu'on l'a tissée, cousue et raccommodée pendant des années d'existence partagée meurt elle aussi. Finalement, il ne reste que la moitié de tout.
Tous les neuf ans, au moment des festivités de Yule, les peuples vikings organisaient un blót, cest à dire un sacrifice par le sang, qui durait neuf jours durant lesquels on mettait... enfin, ils mettaient
neuf victimes à mort. Des animaux, mais aussi des hommes, dont ils suspendaient les corps aux branches d'un arbre..
Tu sais, ajoute-t elle, on pense toujours à ceux qui partent, mais on devrait faire plus attention à ceux qui restent