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Citations sur Sång (45)

La neige estompait les contours de la plage, lui donnant des airs d'aquarelle.
Elle avait coiffé le sable, les galets et drapé la jetée.
Sous la neige, le paysage devenait à lui seul un conte.
Ses paillettes immaculées arrondissaient les angles et gommaient les différences, propageant une beauté douce et rassurante.
Le silence ouaté transformait les cris en murmures et le vent en musique ...
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- Lennart souhaiterait, nous souhaiterions, précisa Emily, que tu nous parles des conflits et des tensions qui existaient entre vous, ou avec des tiers.
Elle s'avança sur sa chaise et posa ses mains près de celles d'Aliénor.
- Tu t'en sens capable ?
- Je commence par qui ?
- Qui tu veux.
- Je commence par moi, alors. J'ai causé beaucoup de problèmes à ma famille avant qu'on découvre mon autisme. Mes parents ne comprenaient pas pourquoi je réagissais différemment. Je n'étais pas comme mon frère et ma soeur, ni comme mes camarades de classe, les enfants des amis de mes parents ou ceux des voisins.
Aliénor pencha la tête sur le côté ; ses yeux voyageaient dans le temps.
- Mon père m'a beaucoup grondée lorsque j'étais enfant, parce que je ne comprenais pas ce qu'il me demandait. Ni ce qu'il me reprochait. Maman me supportait difficilement. Si elle était là, elle dirait que je mens. Mais c'est vrai. Ma soeur me défendait. Elle tolérait ma différence. Louise aimait cette différence. Et elle m'aimait malgré ça. Lorsque, à mes douze ans, Owe Edwardson, mon professeur d'histoire, a suggéré que je souffrais du syndrome d'Asperger, puis que les médecins ont corroboré ce diagnostic, mes parents se sont montrés bien plus patients. Comme m'a dit Louise, ils avaient enfin un manuel qui leur expliquait comment interagir avec moi. Ça devenait plus facile pour eux. Mon autisme a crée beaucoup de tensions et de disputes dans notre famille.
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Cette putain de dictature, quand même ! On n'aura jamais fini de laver le sang qu'a fait couler Franco. Et ce putain de pacte du silence... Gauche comme droite, à poser des couches de béton sur les cadavres, à oublier les crimes de guerre, alors qu'il aurait fallu creuser, punir, réparer. Et pas seulement le pays, mais toute notre histoire, tout notre héritage. On n'a pas eu notre Nuremberg, nous, ici ; Franco est mort en serrant la main de Juan Carlos. Le roi est mort. Vive le roi.
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Olofsson détailla les jambes de Birgit moulées dans un legging en vinyle.
- Eh ben ! Madame a déjà retrouvé la ligne, dis donc !
- Te fais pas d'illusions, Olofsson, je porte une gaine. Dès que je me mets à poil, ma peau ressemble à de la glace fondue qui s'échappe d'un cornet : mon ventre fait tablier et je pourrais me passer les nichons en écharpe. C'est pas l'éclate.
- Oh, putain, l'angoisse ! Faut te remettre au sport illico.
- Pour l'instant, le seul sport que je pratique est en chambre, et c'est déjà une sacrée prouesse, crois-moi.
- T'as chié trop de mioches, Pedrén.
- Ne m'en parle pas. Je t'en file un, si tu veux. Ou deux.
- Tu me fais tellement de peine que je pourrais presque dire oui !
La légiste sourit et lui tira la joue comme à un enfant polisson.
- Hej, Birgit ! Comment tu vas ? lança le commissaire en déboulant dans la salle d'autopsie.
Olofsson se redressa, bomba son torse bodybuildé et scella ses lèvres pour effacer toute trace de sourire.
- Ah, merci, Lennart ! Enfin quelqu'un qui se préoccupe de la mère ! On me demande toujours comment vont les gamins, en oubliant qu'accessoirement c'est moi qui les ai pondus par un trou pas plus gros qu'un dé à coudre. Quelle idée à la con, quand même !
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La neige escomptait les contours de la plage, lui donnant des airs d’aquarelle. Elle avait coiffé le sable, les galets, et drapé la jetée. Sous la neige, le paysage devenait à lui seul un conte. Ses paillettes immaculées arrondissaient les angles et gommaient les différences, propageant une beauté douce et rassurante. Le silence ouaté transformait les cris en murmure et le vent en musique.
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Olofsson dissimula un bâillement derrière son poing.
Une réu à sept heures du mat’, c’était violent. Surtout lorsqu’on avait fermé l’œil à quatre heures passées. Il fallait vraiment qu’il s’accorde une nuit de sommeil en solo ; sinon, il ne tiendrait pas le choc, vu la tournure des évènements.
Il n’avait jamais assez de Mona. C’était bizarre, d’ailleurs. Il n’avait jamais ressenti ça, ce besoin irrépressible d’être avec une fille. Toute la journée, il luttait pour ne pas penser à elle, pour ne pas revisiter les images qu’ils créaient ensemble, la nuit. Il pourrait passer tout son temps à contempler Mona. A la regarder jouir. Sourire. Rire. Manger. Se préparer, se vêtir, se dévêtir, et même dormir. Ouais, dormir : il adorait le pli boudeur qui ourlait ses lèvres et la ride qui apparaissait entre ses yeux. Bon sang… il devenait complètement fleur bleue. Mou du cerveau. Mais toujours dur du…
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Olofsson déposa trois Falcon sur un coin de la table de conférence et avala une goulée de sa bière avant de s’asseoir.
Boire sa mousseuse au bureau, dans cette pièce aux murs badigeonnés de sang et de larmes à force d’y étaler la mort, rendait cette première gorgée bien plus savoureuse. Voire plus glorieuse qu’une coupe de champagne. D’autant que le champagne, ce n’était pas son truc. Sa couleur faiblarde, sans caractère, était censée être chic et avoir de l’allure, mais il n’aimait pas ses bulles piquantes qui frétillaient la langue comme une fille excitée. Tandis que la bière… ah, la bière… Authentique et moins prétentieuse, elle roulait en bouche avec franchise ; et le seul fait de tenir la chope le comblait.
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Elles parlaient de l’exécution de leurs parents et disaient que l’Église œuvrait pour le diable. Avec Laura, elle avait une autre théorie : l’église était le diable. Et l’homme sur la croix ne le savait pas. Il ne savait pas que ceux qui prétendaient le servir avaient changé de camp. Qu’ils tuaient et violaient avec passion et conviction. Avec foi, même.

(Bragelonne, p.222)
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Il y a douze ans de ça, lorsque nous avons découvert que j'étais stérile, je vous aurais dit que ma vie venait de reproduire, de procréer, d'enfanter. L'essence même de la survie de notre espèce m'était interdite. Après l'opération, je n'arrivais plus à regarder ma femme dans les yeux, j'avais l'impression d'être exclu du monde. J'ai grandi dans une famille d'accueil et je rêvais de devenir père. Pour moi, fonder une famille signifiait transmettre mon sang, ma carte génétique, avoir une descendance qui me ressemble et dans laquelle je me reconnaîtrais. Planter ma graine, quoi. Or, rien de plus beau ne m'est arrivé que d'être stérile : j'ai compris les enjeux de la paternité et de l'éducation. J'ai compris que le rôle de père n'est pas donné : il est à construire.
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C'est étrange tout de même, lorsqu'on y réfléchit, que le désir puisse submerger quelqu'un au point de troquer un orgasme contre une existence. Vous ne trouvez pas?
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