Continuant mes lectures des romans précédents de
Johana Gustawsson, toujours dans un désordre total, ce troisième épisode des enquêtes de la profileuse Emily Roy et de la romancière Alexis Castells reprend un peu sur les procédés déjà employés dans
Block 46 en les utilisant dans le contexte de la répression des sympathisants républicains par les nationalistes de Franco pendant et après la guerre civile espagnole.
Sujet historique, amenant pas mal de chapitres poignants, auquel l'autrice française – et d'origine espagnole - ajoute la thématique des fécondations in vitro (FIV) et les dérapages que ces pratiques peuvent entraîner.
Tout commence par la mort de trois membres d'une même famille, la famille Lindbergh, dans leur villa de Falkenberg en Suède. le père, directeur d'une clinique de FIV, sa femme qui était son associée, et une de leurs filles, qui avait travaillé pour cette clinique, sont déchiquetés de coups de couteaux. Reste un fils, lui aussi lié à la clinique, et Aliénor Lindbergh, une jeune autiste Asperger qui travaille à Scotland Yard aux côtés de Emily Roy.
Johana Gustawsson sait instaurer un climat et générer des fins de chapitres qui incitent à connaître la suite. Pour autant, elle se montre un peu fouillis dans la présentation des personnages et de leurs interactions. Autant dire que j'étais content d'avoir lu
Block 46 au préalable.
Second (gros) bémol : plus que dans les autres romans de l‘autrice la crédibilité du récit en prend un coup. Ne lisez pas la suite si vous avez l'intention de lire ce roman :
l'accumulation des coïncidences commence avec le fait que la famille décimée soit justement celle de la jeune analyste de Scotland Yard, elle continue ensuite quand l'enquête dévoile que sa mère était d'origine espagnole (ce n'était pas marqué sur son acte de naissance ???), comme la maman de Alexis Castells, et comme une troisième personne elle aussi présente en Suède (je vais quand même pas vous dire laquelle ! Je dévoile, mais pas tout !).
Bref, tout cela fait beaucoup d'Espagnols installés en Suède sur une toute petite zone, qui se sont connus enfants, mais qui seraient tous arrivés là-bas par les hasards de la vie. Sur ce point Gustawsson ne s'est pas beaucoup fatiguée...
De tous les romans de
Johana Gustawsson celui-ci est pour moi un point bas. Heureusement que je n'ai pas commencé par ce récit, j'aurai sans doute snobé ses autres polars.