Tout le monde le sait, à force de dormir avec les chiens, on se réveille avec des puces ! Joe Hope aurait dû s'en douter.
Lui, dans son travail, il ne connaît pas la crise. Chargé de tabasser à coups de batte de baseball les mauvais payeurs ou les récalcitrants pour le compte de Cooper, son usurier d'employeur dans la riante ville d'Édimbourg, on ne peut pas dire qu'il se soit beaucoup occupé de sa petite famille.
Alors, lorsqu'il apprend que sa fille – qui ne vivait plus chez eux – s'est suicidée, il ne comprend pas pourquoi et frôle même la mauvaise foi. C'est vrai quoi, si sa fille avait des soucis, elle n'avait qu'à venir lui en parler.
Niveau personnage principal, Joe Hope mérite des baffes en raison de sa réaction assez "froide" lorsqu'il apprend le suicide de sa fille, pensant plus à aller casser la gueule du cousin de sa femme qui devait veiller sur sa fille plutôt que de se remettre en question.
Le meurtre de sa femme ne lui causera pas le moindre chagrin, mais le voilà sous une inculpation de meurtre !
Le côté enquête n'est pas très important, tout lecteur un peu éveillé comprenant vite qui a tué l'épouse et qui est visé dans le carnet de la fille. Tout le sel étant dans la manière dont Joe va arriver à prouver qu'il n'est pas coupable mais victime d'un coup monte, aidé seulement par trois bras cassés : le cousin de sa femme (qui a de l'embonpoint), une prostituée et son jeune avocat commis d'office.
Bien que le quatrième de couverture parle de "quelques camarades qui comptent parmi les vrais durs de durs du pays", faut se lever de bonne heure pour les croiser parce qu'ils ne s'y trouvent pas. Sauf si l'on considère un écrivain et un jeune avocat comme des durs de durs… mais il y a peu d'espoir.
Du cynisme, de l'humour, des dialogues qui font souvent mouche, de la rage qui palpite sous les pages et dans les phrases, et un final qui fait monter l'adrénaline.
Émotion aussi lorsqu'il se rend compte, en lisant le journal intime de sa fille, que ce qui n'avait été qu'une banale journée pour lui (la chute des météores), elle avait compté énormément pour sa petite fille. Elle aimait son père et guettait le moindre signe aimant de sa part.
Un bon roman noir à lire en sirotant du thé car il est anglais, mais sans le kilt, bien que nous soyons en Écosse.
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