Baignée dans la mer des caraïbes, Cuba est la plus grande île des Antilles. Toute en longueur, ses côtes sont ponctuées de petites îles aux paysages paradisiaques. Cuba est une destination touchante et sensuelle où l'accueil est très chaleureux. le sourire des Cubains et l'intensité de la vie sur l'île contrastent avec la pauvreté et les difficultés quotidiennes. Un voyage Cuba restera gravé à jamais dans votre mémoire.
Cette prose est celle que l'on trouve dans les agences de voyages, ici pour une escale à Cuba, âmes prudes passez votre chemin.
Pedro Juan Gutierrez nous livre de la poésie, de l'alcool et de la drogue, du sexe (de la baise) de la misère et de la violence, et pour embellir le tout : la dictature castristes au pouvoir. Mais c'est un aussi un roman du changement, de la révolte et de la naissance. On va suivre le narrateur depuis l'âge de ses quinze ans jusqu'à la fin de son service militaire dans la cuba des années 60. On pourrait voir en Gutierrez un compagnon de
Bukowski, il le cite d'ailleurs, un compagnon de la vie des rues, des tavernes, des amours de mulâtresses. « Toutes les femmes m'attiraient, laides et jolies, plates ou avec des seins énormes, fessues ou non, blanches et noires avec toute la gamme intermédiaire, grandes ou basses du cul, romantiques et caressantes ou vulgaires et toxiques. Épouses fidèles et nymphos dépravées. C'était une obsession incontrôlable » Dans son amour/obsession pour les femmes, une soif inextinguible raconté par un macho qui ne veut en aucun cas s'attacher.
« Plein de poils aux aisselles ! Noirs, denses ! Je l'ai attirée à moi pour la humer. Elle sentait fort. La sueur de négresse. J'ai passé la langue sur son dos. C'était salé. Transpiration. Pas de parfum, pas de déodorant. Primitif. La fatigue et la migraine se sont envolées d'un coup. J'ai cherché à l'enfiler à sec mais elle n'était pas pressée, elle. Elle m'a échappé en se tortillant comme un serpent.— D'abord, je te fais le massage. Rien ne presse. Il y a un temps pour tout.Elle a pris de la crème dans un pot et elle a commencé par les pieds. Ses mains étaient vigoureuses, aussi fortes que celles d'un homme ».
J'ai été surpris dans cette lecture, car au premier abord on rencontre une histoires un emballage décoré de stupre et de sexe, et une autre beaucoup plus intime que l'on ne découvre que progressivement vers le milieu du roman. Ou la narration devient une initiation à la vie d'écrivain, une inspiration de sortir de ce ‘merdier' pour faire autre chose, vivre une vie choisie et non subie. On ressent tout d'abord la contradiction du narrateur face à la réalité, il s'enferme dans la bibliothèque publique déserté « Une main magique me guidait le long des rayonnages jusqu'à
Truman Capote,
Faulkner,
Erskine Caldwell,
Jean-Paul Sartre,
Marguerite Duras,
Nietzsche, Wright Mills,
Sherwood Anderson,
Carson McCullers,
Hermann Hesse,
Dos Passos,
Hemingway. Que des écrivains tourmentés par leurs obsessions et leurs fantasmes. », puis progressivement l'apprentissage jusqu'à la rencontre avec le Senor, la vieille tantouze le passage à l'écriture va se faire, éclore dans un poème d'amour, et de Haïkus
« Ensuite, je me contentais d'un petit pain et de deux litres de limonade. Et je revenais aux livres :
L'Écume des jours, de
Boris Vian,
Les Choses, de
Georges Pérec, L'Image publique, de
Muriel Spark, les
poèmes de
Constantin Cavafy, les haïkus de
Bashô, de Kobayashi et de Buson…Ça a été le début d'une étape ascétique et frugale, qui s'est prolongée d'elle-même pendant longtemps, de manière naturelle. »
Un romancier à découvrir, une fois passé la pudibonderie des premiers émois sexuels hauts en couleur. C'est un parcours plein de doutes, de solitude, de pragmatisme. Une belle découverte de Cuba dans les années soixante.