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4,09

sur 347 notes
Tout sonne terriblement juste dans ce premier roman percutant qui dresse le portrait de la société française depuis la banquette d'un uber.

A commencer par les deux personnages principaux, Grand frère et Petit frère, mère bretonne partie trop tôt, père syrien. Etre enfin quelqu'un, trouver sa place dans la société alors que l'ascenseur social est cassé et que du coup faut l'escalader en étant souple et en s'adaptant. Tel est leur leitmotiv.

Chacun se livre, se raconte dans une alternance de chapitres. Mais chacun prend une voie différente pour se trouver un avenir. Grand frère est allé de magouille en magouille, à éviter de justesse la case prison et le voilà trainant son amertume dans son uber. Petit frère, le plus doué, a misé sur les études, infirmier, mais c'est un cérébral qui rêve d'idéal et croit le trouver dans la religion et la compassion.

Lorsque le roman commence, on sait qu'il est parti au Cham, en Syrie, des étoiles plein les yeux au sein d'une association humanitaire proche de Daech. Et voilà qu'il revient après avoir disparu des radars familiaux, trois ans après.

Magnifiques personnages ( sans parler de celui du père ou de la grand-mère syrienne ) qui nous ouvre à un monde qu'on s'évertue à ignorer. Ce roman nous parle des bordures, du sentiment de colère face à aux injustices de la vie sans aucun cliché, ni caricature ni tabou sur les banlieues.

Mais en fait, le personnage central de Grand Frère , c'est la langue de Mahir Guven. Ultra vivante, métissée de parler banlieue, de verlan, d'arabe. Elle tourbillonne sous nos yeux, bouillonne, percute, crée. Si vraie, et pourtant, on la sent très travaillée, on sent que l'auteur a pesé les mots pour les agencer, pour leur insuffler un rythme fou.

Et que dire de la montée en puissance qui te pousse
à tourner frénétiquement les pages … un véritable thriller psychologique qui t'achève essoufflé là vers un final que tu n'attendais pas. L'histoire se termine au dernier mot.
Un récit puissant, actuel, profondément humain. Gros coup de coeur !
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La langue est séduisante mais elle ne fait pas tout.

le portrait de ces deux frères est saisissant. Grand frère, le principal narrateur s'accommode de ses identités multiples, pratiquant le grand écart de la Bretagne à la Syrie, et prompt à mettre le focus sur ce qui arrange son interlocuteur. Pour lui, la vie, c'est conduire les gens, dans son Uber, au grand dam de son père qui se demande bien comment il va négocier sa licence de taxi, celle qui devait lui assurer une retraite confortable.

Au-delà des anecdotes du quotidien, Grand frère porte un fardeau qui le ronge, et ce fardeau c'est Petit frère, parti pour faire de l'humanitaire sur la terre de ces ancêtres, malgré la période qui n'est pas propice à ce genre d'initiative. Que raconter au flic qui le protège, lorsqu'il pense avoir aperçu Petit frère à la gare?

Le récit de la confidence tourne au thriller et on dévore les pages sans répit. Ecrit dans la langue des banlieues, mélange de verlan, d'argot, et d'arabe, c'est tout simplement scotchant. le lexique proposé peut aider mais n'est pas indispensable tant on est emporté malgré soi dans le flot de la narration (et il ne faut pas dix pages pour comprendre ce qu'est un splif!).


Très belle découverte, avec cette histoire de fraternité indestructible, au coeur d'un récit ancré sur les dérives de notre monde du vingt-et-unième siècle.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Je ne suis pas du genre à tomber en extase à tort et à travers. Mais là, avec Grand frère, j'ai été bluffé ! Bluffé par l'effervescence étourdissante de ce roman social et psychologique, dont la fin est aussi haletante qu'un thriller. Bluffé dès les premières pages, car ce qui frappe au premier abord dans ce livre, c'est la langue.

Une langue qui explose à la figure, qui coupe le souffle. Une langue brutale, mais émouvante, car on n'y trouve nulle haine. Juste de la colère et de l'amour au bord de l'ébullition. Une langue inspirée de celle des jeunes des banlieues, des cités, celles du neuf-trois, car c'est là qu'ont été élevés les deux narrateurs du roman, deux frères franco-syriens. Un univers social que connaît bien l'auteur, Mahir Guven, né apatride à Nantes d'une mère turque et d'un père kurde, tous deux réfugiés.

Une vie en HLM, ça n'était pas vraiment ce qu'envisageait le père de nos deux narrateurs, lorsqu'il avait quitté sa Syrie natale, dans les années quatre-vingt, pour terminer ses études à Paris. Dans le contexte socio-économique que nous connaissons, il a malheureusement dû se contenter d'une carrière d'artisan taxi. le daron – comme on dit dans la langue de ses fils – est un homme entier, pénétré de certitudes, profondément laïque malgré une éducation musulmane. Maman, une femme douce originaire de Saint-Malo, est morte subitement devant ses fils encore enfants. Dix-huit ans plus tard, c'est comme si c'était hier. Ce qui reste d'elle, hormis le chagrin, c'est l'amour.

L'amour de la famille ! La famille importe avant tout, même si le daron ne comprend rien à ses fils. Et entre ceux-ci, Grand frère et Petit frère, c'est à la vie à la mort. Depuis que maman est partie, rien ne compte plus pour l'un que l'autre. Ils se comprennent et savent ce que l'autre ressent sans se parler, sans même se regarder.

Grand frère est chauffeur VTC affilié à une plateforme, une trahison pour le daron, un plan B acceptable pour ceux qui, dans les quartiers, n'ont pu réussir dans le foot ou la musique. Dans les chapitres dont il est le narrateur, au volant de sa japonaise noire, il commente avec un humour teinté d'amertume le quotidien de précarité, de trafics, de prêches islamiques et de menaces policières dans lequel il zigzague avec ses potes. Il finit par dévoiler, au compte-gouttes, les turpitudes les plus inavouables de son passé et les lésions probablement irréversibles résultant de son addiction au bédo, au cône, au pilon, à l'oinj, au sbah, au spliff, au tonton…

Vous ne comprenez pas ?... Mais moi non plus, je ne savais pas qu'il y avait autant de mots pour dire « un joint ».

Petit frère est infirmier. Soigner les gens est une vocation pour cet idéaliste. Il travaillait en salle d'opération dans un grand hôpital parisien. Il raconte comment, à l'insu et au grand dam du daron et de son grand frère, il s'est engagé dans une ONG humanitaire musulmane, qui l'a fait passer en Syrie, là où sont ses racines. Son voeu : apporter ses services de soignant aux populations civiles martyrisées par les troupes de Bachar el-Assad. Mais les ONG se font phagocyter par l'état islamique et les deux parties s'entretuent au même cri d'Allahou Akbar. Petit frère, plus idéaliste que jamais, est désorienté par ce qu'il découvre. Que faire ? Lui est-il possible de rentrer en France ? Et comment ?

Le fait est qu'il est rentré, et Grand frère – on ne se refait pas ! – fera tout pour l'aider… jusqu'au moment où un doute terrifiant le saisit…

Le roman vire au thriller, d'autant plus crispant et oppressant, que l'on ne le voit pas venir. Des retournements de situation à couper le souffle.

Et comment reprendre son souffle, si ce n'est en prenant conscience, dans les toutes dernières pages de ce livre génial, que tout est littérature ?

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Grand frère et Petit frère sont tous les deux nés en France d'un père syrien et d'une mère bretonne, maintenant décédée. le père a fait tout ce qu'il a pu pour les élever le mieux possible, les laissant à l'écart de la religion car son idéal était le communisme. Jeunes adultes, Grand frère se retrouve chauffeur de VTC, faute de mieux, et Petit frère est parti en Syrie avec une ONG humanitaire musulmane, « Islam & Peace », tout en prétendant partir au Mali. Il ne donne plus aucune nouvelle, ce qui angoisse le père et le grand frère. ● le style est ce qu'il y a de mieux dans ce roman inégal aux nombreuses longueurs. En effet, l'écriture, en prise directe avec la réalité de la cité (ou du moins ce que j'imagine qu'elle est), est incisive, savoureuse, dynamique, émaillée de mots arabes (un glossaire figure à la fin du roman). ● Cependant, l'alternance narrative entre Grand frère et Petit frère ne fonctionne pas très bien. Ce procédé, aujourd'hui fréquent, marche beaucoup mieux dans d'autres ouvrages. ● Et surtout, la fin est une véritable catastrophe qui entache rétrospectivement tout le roman.
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Un roman et deux témoignages. Celui du grand frère, qui raconte son parcours : son enfance, l'armée, où il a échoué, le deal, les démêlés avec la justice, sa vision de son daron aux idées bien arrêtées qui semble-t-il n'auront d'influence que sur l'aîné, des amours, une liaison « vite fait » comme il le laisse entendre, son lien avec Gwen, policier paternel non désintéressé, ses tourments au sujet du petit frère, infirmier, parti sans prévenir pour travail dans l'humanitaire... Tous ces propos sont d'une grande sincérité, ce personnage « nature » voit et juge le monde de façon très logique, conscient des ses faiblesses, mettant en doute sa façon de s'exprimer, ce langage qui immerge dans la réalité de vie des protagonistes et qui pimente agréablement la lecture.


Un grand frère émouvant qui accroche le lecteur avec ses inquiétudes, car à travers ses réflexions, on voit se profiler des soucis et on peut envisager de terribles épreuves pour ces deux frères et leur famille : un famille à la fois unie et désunie : la mère décédée, la grand-mère en maison de retraite, le père, conducteur de taxi en conflit avec son fils aîné, (l'auteur aborde alors le problème des VTC), un père aimant, à sa façon, capable de remuer ciel et terre à la recherche du cadet disparu, un grand frère qui crie sa colère face au comportement de ce jeune qui semble prendre le chemin de la radicalisation, sujet brûlant que l'auteur amène avec délicatesse, permettant au lecteur de découvrir lui-même l'ampleur du problème et la façon dont on peut le vivre quand on est dans une famille d'émigrés.


Un autre thème abordé : le déracinement et la quête d'une identité : qui sont-ils ces deux frères ? Mère Bretonne, père Syrien, impossibilité de lien avec le pays, les uns pratiquant une religion, les autres non, pas facile de prendre des repères pour un grand frère qui se cherche sans parvenir à répondre à toutes ses questions.


Que dire de mon ressenti de lecteur quant du récit : une tension qui monte tout au long du roman, un inquiétude grandissante, une fin surprenante.


Un récit poignant, et surtout un roman ou transparaît un amour fraternel fort et sincère.

Une bonne réflexion sur le problème de l'émigration.

Je remercie les 68 premières fois pour ce partenariat.

Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Disons qu'on l'appellera Grand frère. Moitié syrien, moitié breton, Grand frère est chauffeur de VTC en banlieue parisienne.

Il raconte.
Le taf, la cité, le père désenchanté, la mère décédée il y a longtemps, et aussi Petit frère, l'infirmier, parti sans laisser d'adresse voilà près de trois ans.

Vif et attachant, Grand frère se livre à travers l'intelligente poésie de son regard et de ses mots, arabe, verlan, argot des cités, mêlés au rythme d'un réjouissant sens de la formule (à noter que si t'es vénère pasque tu piges walou, un glossaire en fin d'ouvrage te permettra de tout capter quilletran).

En ce journal d'un slameur solitaire se glisse aussi parfois un autre monologue, celui de Petit frère que l'on retrouve en Syrie. Mission humanitaire parait-il…

Insensiblement le dialogue fraternel se musclera façon polar pour progresser vers un épilogue habile et désarmant, dénouement inattendu qui m'a définitivement attachée à ce roman très juste, unique et percutant.


Lien : https://minimalyks.tumblr.com/
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Une vraie vie de schizo.

N'est-ce pas ce que le toubib des babtous a diagnostiqué à Grand Frère après son passage mouvementé dans l'armée?- surtout depuis que  Petit Frère, si brillant, si renfermé,  a disparu des écrans radars, sans un mot d'explication.

Schizo comme ce récit à deux voix,  celle de petit frère et celle de grand frère, en chants amoebées, comme pour renouer le fil brusquement coupé entre leurs deux existences.

 Un premier roman fort et sincère,  qui raconte l'immigration jamais finie, même une génération après,  la relégation en banlieue  ( subie?choisie ?) , l'intégration difficile, sans cesse remise en question pour un geste, un mot, un accent, un sweat à capuche, un costard trop neuf.
 .
La vie comme un parcours du combattant, une course d'orientation avec carrefours et bifurcations , une succession  de dilemmes :la  petite délinquance shiteuse ou les diplômes pas vraiment reconnus, la tentation du regroupement identitaire ou celle  de l'uberisation individualiste ,  l'islam qui sauve ou celui qui enrôle,  le départ pour le Cham ou la douce France et ses poulets aux grandes oreilles,   l'humanitaire ou  le jihad,  ici ou ailleurs?

 Sans fard, sans gants, sans détours, dans son parler savoureux, fait d'un mélange de verlan, de rebeu, d'argot des cités, Azad nous raconte sa vie coupée en deux.

On rit souvent- l'humour et l'image cocasse sauvent du désespoir- on tremble aussi, comme dans un polar, quand celui qu'on croyait parti fait irruption dans une réalité qui n'est jamais aussi lisse qu'il y paraît.

Il faut dire que la fusillade sanglante de Charlie, le massacre du Bataclan sont encore tout frais dans les mémoires. Et si Azad est un peu schizo , la France et les services de police sont particulièrement paranos...

Pris entre l'envie d'une vie tranquille, rangée, voire prospère - le VTC est la clé de ce paradis néo libéral pour les pauvres qui ne veulent pas le rester - et le sens de l'honneur et du clan qui lui souffle d'autres conduites, Azad est déchiré.

Schizo...
Un premier roman réussi, prenant et qui fait mouche: merci Archie!

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Un premier roman étonnamment vivant, et appréhendant de nombreux sujets de société, délicats et fortement d'actualité...:

"Pas de colonne vertébrale: ni vraiment français, ni vraiment syriens, ni vraiment autochtones, ni vraiment immigrés, ni chrétiens ni musulmans. Des métèques sans savoir pourquoi on l'est. (...) Comment retrouver son chemin quand on sait pas d'où l'on vient. "(p. 72)


l'émigration, le mal-être des jeunes de banlieue, qui ne trouvent pas leur place, le déracinement, les difficultés avec la langue française qui induit une aggravation de l'exclusion sociale...
Le besoin de se jeter dans une cause , pour se sentir exister (et parfois les choix proposés se révèlent plus dangereux et suicidaires, que le mal premier)....La radicalisation des jeunes, qui cherchent leurs racines, une identité...mais c'est aussi un très bel hommage aux liens fraternels. Là, le grand frère dit son exaspération, ses énervements envers son cadet,
mais aussi son amour inconditionnel, irremplaçable à son encontre !

"Petit Frère
Tu sais , Frérot, je suis comme toi. J'ai deux moi. (...) Et y avait l'autre moi, celui qui voulait sauver la Terre. Parce que le monde m'appelait au secours. La nuit, j'entendais les pleurs des enfants palestiniens, maliens, soudanais, somaliens et syriens, et de tous les autres; Les bombes pleuvaient sur les
innocents, et moi, impuissant, je devenais fou; Il paraît qu'on vivait dans le pays de la liberté, des droits de l'homme, mais rien que l'Etat sponsorisait des bombardements sur les innocents. Je me suis longtemps demandé pourquoi j'étais parti. La vie, c'est complexe. Les choix qu'on fait, les routes que l'on emprunte dépendent du boy caché au fond de notre cerveau. de la manière dont il se construit. Dont il s'enrichit jour après jour. Et de l'état d'esprit du moment. Y a des routes où tu peux faire demi-tour
et d'autres où, quand tu y mets le pied, c'est fini. Et encore d'autres, où tu ne sais pas ce qu'il y aura au bout. "(p. 15)


Une fois passée la petite contrainte d'aller au glossaire final pour saisir certains mots, qui ne manquent pas de couleur, ni de pittoresque , on est entraîné dans un tourbillon : celui de l'histoire de cette famille franco-syrienne!!...

L'auteur , en effet, mélange à dessein, à la fois, le verlan, l'argot français, l'argot arabe ,le gitan, etc.... à l'image de cette société de jeunes, issus des communautés les plus diverses ! [ Comme il est précisé dans la présentation finale du glossaire: "Chers lecteurs, pour vous faciliter la lecture et vous faire découvrir le vocabulaire énergique et vivant d'une partie de la jeunesse, voici un glossaire " !]

Un roman des plus percutants sur les jeunesses des banlieues, leur mal-être , leur recherche d'une autre destinée que celle de leurs parents, la crise, le racisme, les dérives religieuses et quasi-sectaires, la famille, les copains...et le besoin universel de trouver une "Raison de vivre"...envers et contre tout !

"La seule vérité, c'est la mort. le reste n'est qu'une liste de détails. Quoi qu'il vous arrive dans la vie, toutes les routes mènent à la tombe. Une fois que le constat est fait, faut juste trouver une raison de vivre." (p. 9)

Un premier roman que je trouve très réussi; une vraie pépite, qui aborde des sujets sociétaux préoccupants, avec une langue originale et un rythme vigoureux...Du sombre, de l'inquiétant...mais aussi la lumière incroyable résidant dans l'amour de ces deux frères, aussi dissemblables qu'inséparables , que complémentaires ! ...

"Mon frère, c'était un homme qui a trouvé sa voie en s'occupant de la vie des autres. Un coeur tendre, bousculé par la détresse du monde. Hier, il aurait prié pour l'abbé Pierre, aujourd'hui, c'est pour la Syrie et la Palestine, et après-demain, il aurait pu courir vers n'importe quelles larmes. Ainsi était mon frère. (...) Ma moitié. Mort ou vivant, il est avec moi, partout, tout le temps, à chaque instant, dans chaque geste, dans chaque mot.
(...) Il a pris une route. Une simple route. Et il aurait pu en prendre une autre. C'était son choix. (...) Ma plus grande leçon d'humanité, c'est lui. " (p. 264)
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Voilà un livre dont je n'avais pas entendu parler et que je n'aurais sûrement jamais lu sans l'insistance de ma bibliothécaire que je remercie.
Sous la plume de Mahir Guven, nous découvrons une famille franco-syrienne vivant en banlieue parisienne. le père et le fils aîné déroulent leur triste quotidien sur le macadam. Ils sont chauffeurs, le premier de taxi, le second de VTC. Entre les deux, il y a l'absence du Petit frère, un infirmier parti en Syrie avec une organisation humanitaire musulmane. Lorsque ce dernier revient trois ans plus tard, il est transformé et sème le doute dans l'esprit du Grand frère.
Les chapitres alternent donnant la parole tantôt à Grand Frère qui parle de son quotidien, de ses galères de sa famille et des questions qu'il se pose au sujet du retour de Petit frère, lequel se souvient de son séjour en Syrie, de la guerre, de la peur, de son engagement pour sauver les autres, de ses motivations.
Cette fiction qui décrit de l'intérieur une réalité tragiquement actuelle est portée par un style très personnel. L'écriture de Mahir Guven est un savoureux mélange qui donne au langage des banlieues une musique toute particulière et me semble en parfaite adéquation avec l'histoire.
Ce roman a reçu le Goncourt du premier roman, ce qui est amplement mérité.
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Récompensé notamment du Prix Goncourt du Premier roman et du Prix Régine Deforges 2018 Grand frère, premier roman de l'écrivain Mahir Guven publié en octobre 2017 par les éditions Philippe Rey.


Il frappe fort avec ce Grand frère, l'histoire de deux frères franco-syrien, tous les deux coincés entre deux cultures et à la recherche de leur identité.
À travers leurs témoignages croisés, Mahir Guven nous plonge dans des mondes parallèles, un peu marginaux, chacun à sa manière.

le style de l'auteur est réellement percutant. :pas de clichés, pas de fausses notes (l'auteur parle de son vécu, et il possède un véritable sens de la formule qui fait mouche.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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