AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782012590113
197 pages
Hachette Livre BNF (01/05/2012)
5/5   2 notes
Résumé :
Nous n’avons pas encore dans notre base la description de l’éditeur (quatrième de couverture)
Ajouter la description de l’éditeur

Vous pouvez également contribuer à la description collective rédigée par les membres de Babelio.
Contribuer à la description collective
Que lire après Moyen court et très-facile de faire oraison que tous peuvent pratiquer (2 éd) (Éd.1686)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce manuel de méditation avec Dieu.e de Jeanne-Marie Guyon est un chef-d'oeuvre confidentiel pourtant essentiel aux yeux de personnalités aussi diverses que Fabrice Midal, Christiane Singer et à l'époque, François de Fénelon. L'auteure fait une synthèse personnelle d'un grand mouvement de son siècle, informel et heureux, le Quiétisme, de quiétude : tranquillité et repos intérieurs. Ce mouvement est lui-même l'héritier d'une tradition ancienne, méconnue, le Christianisme intérieur : méditatif.

La mystique, cette spiritualité buissonnière, dépasse et relie par leurs centres les belles traditions religieuses du monde. Elle est interreligieuse et unifiante. Est-il temps d'arrêter de déifier Dieu.e ? La méditation croyante, théiste, est la relation de coeur à coeur à l'ami.e invisible. Pour l'auteure, libérer et entretenir à chaque moment de la journée une certaine disponibilité intérieure permet trouver un chemin de vérité, de vie et de croissance continue. La co-présence intérieure donne une paix immédiatement et partout accessible. Elle agrémente chaque activité du jour et réconcilie avec l'immense variété des situations et des émotions du quotidien, agréables ou non. Surtout, cette paix rend libre.

La relation personnelle, affective à Dieu.e - la mystique - s'offre à tous aujourd'hui. Dans le passé, les conditions pour y avoir droit étaient multiples : connaissances, appartenances, accréditations, préparations, accompagnement, maturité, équilibre psychologique, etc. Jeanne-Marie Guyon insiste pourtant longuement : le trésor secret est caché aux puissants, aux savants et révélé aux simples, aux petits et aux vulnérables.

L'amour simple et brut est plus vrai que l'amour sophistiqué, domestiqué et codifié. Donne-t-elle des avertissements, exprime-t-elle des précautions ? Aucun, si ce n'est indirectement en proposant une pratique méditative qui se vit lors d'un temps de lecture (toujours terminé par un « petit silence ») puis de façon infuse dans le métier, dans le travail et les responsabilités quotidiennes.

La méditation du coeur n'isole pas du monde, elle ne juge pas la vie et le monde comme ils vont. Elle engage et ancre dans la vie véritable, dans l'efficacité véritable : vraies forces de transformation du monde, bien au-delà du jugement. Épouse et mère de cinq enfants, Jeanne-Marie partage un sens des réalités poussé. La méditation du coeur est indissociable des engagements du quotidien. Fondée sur un solide bon sens, elle n'en détourne pas, bien au contraire, elle les irrigue de sa joie, elle est l'eau vive dans le jardin fertile des responsabilités ordinaires.

Notre époque, le niveau élevé et assez généralisé d'autonomie, d'éducation et de culture qui la caractérise permet d'avoir enfin une relation d'adultes avec Dieu.e. le niveau scientifique monte, les questions de santé sont bien mieux traitées et travaillées qu'avant, notamment la santé psychologique et relationnelle. Les équilibres de vie sont mieux compris et suivis par la plus grand nombre. Les connaissances se démocratisent. le respect des besoins fondamentaux se fait plus exigeant.
Le sentiment de filiation à Dieu.e, cette familiarité vécue dans les détails de nos intentions et de nos relations, génèrent très sûrement l'ensemble des vertus, autrement dit l'équilibre émotionnel et relationnel, l'équilibre de Vie, pas toujours respectueux des normes et conventions.

Le Dieu vivant ne nous sort pas de la vie, il nous ancre dans la vie humaine, corporelle et relationnelle, telle qu'elle se donne à toutes et tous. La rigueur de cette simplicité et sa discrétion sont les meilleures des gardes-fous, des antidotes à tous les excès de sentimentalité ou d'exaltation, à toutes les radicalités et les rigidités.

Il n'y a pas de science mystique, pas d'experts, pas de maîtres, juste quelques rencontres et la joie immense et libératrice de l'esprit d'enfance, tissé de fragilité, de spontanéité, d'insouciance et d'émerveillement. Assumer le manque de repères, le manque de plan, sont les conditions de la confiance véritable : le silence et l'abandon.

La vie avec l'ami.e invisible est étonnamment et rapidement bénéfique, transformatrice. Dieu.e est le meilleur ami de l'être humain : présent au coeur de nos coeurs, il nous éveille à la conscience depuis la nuit des temps. C'est lui le grand secret de nos civilisations. Ce compagnon discret n'est pas tout-puissant, « créateur du ciel et de la terre. » Il est juste inspirateur du meilleur en l'humain, de sa pleine puissance. Il est dans l'interdépendance avec nous, comme nous avec lui. L'ami.e invisible n'a pas créé la maladie, la souffrance et l'inconscience. La vie est ainsi, en grande partie absurde.

En revanche notre relation à Dieu.e peut nous aider à traverser les épreuves et en tirer des enseignements : transformer le poison en élixir, rester debout pour être libres malgré tout. Cette relation fondamentale génère des moment de paix infiniment ressourçants et des synchronicités passionnantes. La condition d'être humain reste d'une exigence radicale et tragique, et devient aussi enthousiasmante. Que demander de plus ?

Le Dieu vivant est un dieu complice et compagnon, un dieu d'amour dont l'amitié profonde est impatiente de se donner, de soulager et guider vers une vie abondante et fertile. Faut-il encore lui en laisser l'occasion.

Il est temps de simplifier, dédramatiser et faciliter la relation personnelle à Dieu.e. La méditation croyante, théiste dans les livres de Jeanne-Marie Guyon fait le retour à l'essentiel, le retour au meilleur : la tendresse et l'affection, l'expérience de la présence de Dieu.e (Thomas Keating). Elle représente aussi un progrès, une évolution naturelle et une maturation vers une relation plus adulte.

Mystérieusement, ma vie et Ta vie sont intimement liées. Nos libertés se répondent dans le désir mutuel de vivre ensemble chaque heure du jour.
Commenter  J’apprécie          11

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Lorsqu’on a une fois goûté Dieu et la douceur de son amour, il est impossible de goûter autre chose que lui. Rien n’est plus aisé que d’avoir Dieu et de le goûter. Il est plus en nous que nous-mêmes. Il a plus de désir de se donner à nous, que nous de le posséder.

La manière de le chercher est si aisée et si naturelle que l’air que l’on respire ne l’est pas davantage. Oui, vous qui êtes si grossiers, qui croyez n’être propres à rien, vous pouvez vivre d’Oraison et de Dieu même, aussi aisément et aussi continuellement que vous vivez de l’air que vous respirez.

Ne serez-vous donc pas bien criminels si vous ne le faîtes pas ! Vous le serez, sans doute, lors que vous en aurez appris le chemin, qui est le plus aisé du monde.

Sitôt que l'âme se met en la présence de Dieu avec foi, et qu’elle se recueille, qu’elle demeure un peu de cette sorte dans un silence respectueux.

Si, dès le commencement, en faisant son acte de foi, elle se sent un petit goût de la présence de Dieu, qu’elle demeure-là, sans se mettre en peine d’aucun sujet, ni de passer outre, et qu’elle garde ce qui lui est donné tant qu’il dure, s’il s’en va qu’elle excite sa volonté par quelque affection tendre. Et si, dès la première affection, elle se trouve remise dans la douce paix, qu’elle y demeure.

Il faut souffler doucement le feu, et sitôt qu’il est allumé, cesser de souffler, car qui voudrait encore souffler l’éteindrait. Je demande surtout que l’on ne finisse jamais l’oraison sans que l’on demeure quelque temps sur la fin dans un silence respectueux.

Dieu a une vertu attirante qui presse toujours plus fortement l’âme d’aller à lui, et en l’attirant (…) comme on voit le soleil attirer à soi une vapeur grossière, et peu à peu sans effort de la part de cette vapeur que de se laisser tirer. Le soleil, en l’approchant de soi, la subtilise et la purifie. (…)

Cette manière de se tourner au-dedans est très aisée et avance l’âme sans effort et tout naturellement parce que Dieu est notre centre. Le centre a toujours une vertu attirante très forte. Et plus le centre est éminent et spirituel, plus son attrait est violent et impétueux sans pouvoir être arrêté. Outre cette vertu attirante, il est donné à toutes les créatures une pente forte de réunion à leur centre (…).

Sitôt qu’une âme est tournée du côté de son centre, à moins qu’elle ne soit arrêtée par quelque obstacle invincible, elle s’y précipite avec une extrême vitesse. Une pierre en l’air n’est pas plutôt détachée et tournée vers la terre qu’elle y tend par son propre poids comme à son centre. Il en est de même de l’eau et du feu qui (…) courent incessamment à leur centre.

Or je dis que l’âme, par l’effort qu’elle s’est fait pour se recueillir au-dedans, étant tournée en pente centrale, sans autre effort que le poids de l’amour, tombe peu à peu dans le centre plus elle demeure paisible et tranquille sans se mouvoir elle-même, plus elle avance avec vitesse, parce qu’elle donne plus de lieu à cette vertu attractive et centrale de l’attirer fortement.
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : mystiqueVoir plus


Lecteurs (4) Voir plus



Quiz Voir plus

Jésus qui est-il ?

Jésus était-il vraiment Juif ?

Oui
Non
Plutôt Zen
Catholique

10 questions
1827 lecteurs ont répondu
Thèmes : christianisme , religion , bibleCréer un quiz sur ce livre

{* *}