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EAN : 9782070784455
448 pages
Gallimard (18/03/2010)
3.75/5   4 notes
Résumé :
Fixé sur l'été de ses 15 ans, Pierre Guyotat raconte son voyage chez des amis de ses parents en Angleterre: entre découverte sensuelle et découverte de l'écriture deux horizons qui s'ouvrent et qui se croisent.

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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Histoire : Fixé sur l'été de ses 15 ans, Pierre Guyotat raconte son voyage chez des amis de ses parents en Angleterre: entre découverte sensuelle et découverte de l'écriture deux horizons qui s'ouvrent et qui se croisent.

Style : Inracontable, du pur Guyotat... Dans ce qu'il a de plus lisible en tous cas (ce texte se lit très facilement ce qui n'est pas euh... toujours le cas)

Oui : L'histoire d'un adolescent en pleine découverte du désir, du trou noir et des séparations que cela représente. L'histoire d'une obsession lascive et aveugle donc. L'histoire aussi de la découverte du rapport au texte, à l'écriture et de tous les ponts qui se dressent (!) entre ces deux addictions. Langue sublime en plus, j'adhère donc à 1000%

Non : A nouveau avec cet auteur (j'ai déjà eu le problème avec "eden eden"), je pense, je crois, que c'est une écriture fondamentalement et irrémédiablement "masculine". Ce qu'il décrit, les états qu'il traverse, la violence et les tensions que cela provoque... Ne sont compréhensibles que par ceux qui les ont déjà vécus... Sinon je crains qu'on ne reste à l'extérieur et qu'on n'y voit que de la violence et du désir de destruction...
...
Évidemment c'est un argument stupide je l'admets... Mais cette écriture est la seule que je connaisse qui fasse une telle scission entre hommes et femmes... Ceci dit, faites moi mentir mesdames...

Un seul défaut tout de même (oui il en faut bien un) : le sur emploi du mot (very guyotat) "remugle". J'aime ce mot mais une fois par page c'est trop ;)


Conclusion : Ce livre regroupe tous les thèmes que j'aime (enfin une partie hein) : le corps, l'écriture, l'addiction et soulève même une part du voile sur des relations père fils qui mériteraient d'être approfondies. Tout cela est en plus servi par une langue à la fois travaillée, sombre, limpide, évidente, complexe et poétique... Donc euh... Que dire de plus? Ce n'est pas un livre evidemment que je recommanderai dans les diners (il demande un public un peu "formé") mais il m'a touché. Sincèrement.

Oui ou non : Oui evidemment, si vous êtes prêt.
Lien : http://xannadu.canalblog.com..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
On ne voit rien. Pas de rougeur. Tout se passe à l’intérieur. On dit toujours "le corps, le corps", c’est idiot ! Je n’ai pas l’impression que quelque chose change dans mon corps quand je "parle" ce genre de texte. Rien n’en transparaît, sinon la peur. Dans le cas des textes "normatifs", une certaine angoisse, la même que celle d’un acteur. J’ai fait un peu de scène, je sais ce que c’est. Du trac. Le trac, ce n’est pas la peur du public, c’est la peur de ne pas être au maximum de ce qu’on croit pouvoir faire. Une peur devant soi. Pour les textes "en langue", j’entre dans un univers extrêmement matériel, excrémentiel, poisseux. Là, c’est autre chose, un désir sans limite. Là, c’est moins une peur d’aborder ce sujet que d’avoir à chausser le cothurne. Je ne change pas de langue, mais il y a une prise en compte très différente du mot, il y a la rythmique qui est désignée, mesurée, métriquement mesurée. Comme une peur de musicien. Peur de devoir prendre le grand registre.
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C’était une occasion magnifique de consolider tardivement cette période qui m’apparaît plus ferme que je ne l’avais cru en la vivant, à cause des récriminations du monde adulte qui guette le petit bonhomme. Mon père n’a jamais cessé de me reprendre. Jusqu’à sa mort, j’étais un enfant pour lui et j’avais 31 ans ! J’ai éprouvé un grand enthousiasme à retrouver, non pas moi, mais cette période-là. Je ne suis jamais au-delà de ce que je pense que je pouvais penser à cet âge-là. J’aurais pu chercher plus profondément dans la valise. Avec tout ce que je sais. Avec tout le confort moderne, si je peux dire, hein ? Mais j’ai voulu rester dans ce qu’alors j’étais capable de penser de moi et des choses. Je me disais — c’est peut-être très orgueilleux ! — que, si j’ai pu obtenir de la langue ce que j’en ai obtenu par la suite, c’est que déjà à ce moment-là, à 15 ans, je pouvais penser des choses assez profondes, et les éprouver profondément.
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Videos de Pierre Guyotat (27) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Guyotat
Dans le cadre des célébrations du soixantième anniversaire de la fin de la Guerre d'indépendance algérienne, la BnF accueille la première partie du colloque international sur l'oeuvre et la vie de Pierre Guyotat depuis sa disparition, qui interroge son rapport à l'Algérie. Ce pays qu'il affectionne tient une place majeure dans son parcours d'écrivain. La seconde partie du colloque a lieu le 24 novembre à l'Institut du monde arabe.
Pierre Guyotat est une figure majeure de la mémoire du conflit algérien, avec Tombeau pour cinq cent mille soldats et Éden, Éden, Éden. Avec Idiotie, il a offert une des oeuvres récentes les plus importantes sur ce sujet.
Le rapport de Guyotat à l'Algérie est unique dans la mesure où s'y nouent le politique, l'affectif et l'intime. Regardé comme un « ami de l'Algérie », Pierre Guyotat intègre dans son regard toutes les facettes d'un pays qu'il découvre soldat, également soucieux autant du sort des appelés du contingent, de celui des Français d'Algérie que de celui des combattants de la liberté algérienne. Il contribua aussi à établir, dans la création et l'action publique, un rapport nouveau, post-indépendance, à l'Algérie, à ses auteurs, et aux personnes qui en étaient originaires également en France.
L'oeuvre littéraire de Pierre Guyotat est conservée à la BnF, à la suite du don qu'il en a fait. Les manuscrits de Tombeau pour cinq cents mille soldats et d'Éden, Éden, Éden, ainsi que de nombreux textes et documents composés pendant les périodes algériennes, y sont conservés.
En donnant la parole à des figures de la recherche et de la création issues des deux côtés de la Méditerranée – d'Algérie, du Maghreb, de France – et d'ailleurs, ce colloque permettra de découvrir un regard unique sur l'Algérie, affectueux et savant, celui d'un des plus grand auteurs de langue française.
Voir le programme : https://www.bnf.fr/fr/agenda/pierre-guyotat-et-lalgerie
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