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Le livre des Terres Bannies tome 1 sur 4

Thomas Bauduret (Traducteur)
EAN : 9782493405661
864 pages
Leha (14/03/2024)
4.23/5   123 notes
Résumé :
Il y a bien longtemps que les humains sont arrivés sur les Terres Bannies, qu’ils ont disputées victorieusement aux clans de géants qui les peuplaient.

Des terres que l’affrontement entre les dieux antagonistes Asroth et Elyon a bien failli détruire. Aussi, quand cette guerre larvée menace d’éclater à nouveau, bien des destins vont se trouver bouleversés.

À commencer par celui du jeune Corban, qui aspire à manier l’épée et la lance pour... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
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La fantasy en noir et blanc, un bail que j'en ai fait le tour après m'être tapé Tolkien et des brouettes de Donjons & Dragons, plus tout un tas de classiques plus nuancés dans le gris (Howard, Leiber, Moorcock...), et par-dessus pas mal de Tolkien-like, Conan-like, D&D-like et autres clones aussi peu inspirés que pas super valables. On me trouve aujourd'hui plus porté vers une fantasy critique à la Pratchett ou à la Bouhélier. La fantasy classique a de plus en plus tendance à m'ennuyer. La fantasy manichéenne m'emmerde à un point prodigieux.
Mais le monde est plein de surprises et les divinités de l'imaginaire pleines de malice... Prenez les Terres Bannies de John Gwynne, par exemple, voilà une série qui reprend tous les codes et éléments de la fantasy classique pour les mettre en scène dans un Grand Affrontement du Bien contre le Mal™, soit tout ce qui me barbe aujourd'hui, et pourtant le plaisir de lire a été au rendez-vous. Comme quoi, tout arrive. C'est le principe de l'imaginaire, vous me direz : rendre possible l'impossible et surprendre. En tout cas quand c'est bien fichu.
Et là, c'est bien fichu.


Pour te représenter l'univers des Terres Bannies, tu prends une pincée de cosmogonie vétéro-testamentaire avec un Créateur (Elyon), opposé à un ange rebelle (Asroth) qui veut tout péter. Tu ajoutes un mélange eschatologique qui emprunte à l'Apocalypse de saint Jean et au Ragnarök nordique. de la mixture sort un corpus de légendes des temps passés et, concernant le futur, l'habituel lot de prophéties absconses que personne n'est foutu d'interpréter. V'là pour l'ambiance de fin du monde et de lutte entre le Bien et le Mal.
Là-dessus, on retrouve tout un tas d'éléments classiques en fantasy : des élus (ça, dès qu'on parle prophétie, faut pas attendre longtemps avant de voir les élus pointer le bout du pif), de la magie (que Gwynne a le bon goût d'utiliser avec parcimonie quand son usage a du sens et pas juste pour les effets spéciaux tape-à-l'oeil), des artefacts légendaires perdus depuis des lustres après lesquels tout le monde se met à cavaler dès que ça commence à sentir le roussi, des guerriers qui se castagnent à l'épée, des forêts impénétrables regorgeant de dangers, des dragons, des géants, et même des géants sur des dragons... Mais pas d'elfes, d'orques ou de nains. Donc classique mais pas trop, dans le sens où Gwynne a su se retenir de TOUT mettre.
Et, alors que cette liste d'ingrédients, on la connaît par coeur et a sur le papier un air de déjà-vu, l'univers des Terres Bannies fonctionne et parvient à dépayser. Pourquoi ? Parce que Gwynne a compris que l'essentiel, c'est moins ce que tu mets dans ton monde que la façon dont tu l'agences. Plutôt que partir sur du médiéval générique gavé de clichés sur l'Europe occidentale des XIIe et XIIIe siècles, il s'est orienté vers un contexte qui emprunte beaucoup aux Celtes de l'Antiquité, pas mal aux Vikings des VIIIe-XIe siècles et dans une moindre mesure aux Francs du Haut Moyen Âge, plus quelques autres coups de pioche çà et là dans la trame de l'Histoire (on citera un peuple de cavaliers-guerriers proche des Huns et une faction inspirée de la secte des Assassins).
Le patchwork est toujours un exercice risqué, mais Gwynne parvient à faire monter sa mayonnaise, parce qu'il évite le worldbuilding pour le worldbuilding. Tentation récurrente de beaucoup d'auteurs très contents de leur univers, trop, au point de se croire obligés de tout détailler sur des pages et des pages. Sauf que pour le lecteur, la masse d'infos est souvent barbante à lire, d'autant plus quand elle est gratuite, pas utile à l'histoire ou à l'ambiance et balancée sur le mode de l'exposé doctoral à la Wikipedia. Et faut savoir qu'à moins d'être un maître démiurge omniscient en histoire, géographie, anthropologie, économie, géologie, botanique et trois cents autres disciplines, plus tu en dis en croyant consolider ton monde, moins ledit monde tient debout. Parce qu'on finit par voir que tout cet édifice ne serait pas viable en vrai.
Les Terres Bannies, IRL, elles tiendraient pas deux minutes vu leurs assises socio-économiques en mousse et leurs structures étatiques en carton. Mais ça ne se voit pas. Enfin, moi je l'ai vu, parce que j'ai une formation universitaire d'historien, donc je tilte toujours quand je vois des éléments historiques, déformation professionnelle qui tient du réflexe conditionné. Mais sinon, ça passe. Pourquoi ? Parce que Gwynne ne s'étale pas à gogo sur la description de son monde, il distille des bouts d'info ici et là, juste ce qui sert à l'instant T pour la scène dont il est question, avec quelques petits machins en plus pour étoffer. Et c'est tout. Et ça suffit. Comme ça, on ne voit pas l'État magique qui tient avec juste un roi en haut et rien d'autre, sans ministres pour le seconder ni échelons de pouvoir intermédiaires entre le trône et le peuple ; on ne voit pas non plus l'argent magique de ces royaumes qui entretiennent des armées sans recourir à l'impôt, sans même les payer en fait, ces royaumes où personne ne crève de faim alors que la population mâle adulte se compose à 99% de guerriers (donc improductifs). Tout ça, on ne le voit pas (ou pas trop, et quand bien même, on s'en tamponne), parce que Gwynne n'est pas là pour raconter son monde mais ceux qui l'habitent.


Outre la patte particulière qui mélange classicisme et éléments propres à Gwynne, l'intérêt principal de Malice tient à ses protagonistes. Pas pour rien si leur nom figure en tête de chapitre, ils forment le vrai coeur de l'univers à Johnny. L'histoire globale, limite on s'en fout, ce n'est pas ce que Gwynne raconte. On le sait déjà tout ça, les prophéties, les Élus dans chaque camp, on se doute bien que le Mal va prendre l'ascendant dans un premier temps, que les gentils vont galérer mais qu'à la fin ils triompheront, youpi tralala, lonesome cowboy qui s'en va dans le soleil couchant avec la satisfaction du travail accompli, the end, générique. C'est écrit (dans les trois quarts de la fiction tous genres et tous médias confondus depuis l'invention de l'écriture).
L'histoire a pour fonction de fournir aux personnages un cadre dans lequel exister et de donner du sens à cette existence selon leurs choix et leurs actes.
Elle est là, la richesse de Malice : ses protagonistes. Des méchants, des gentils, des qui savent pas trop, des pleins de bonnes intentions qui se retrouvent dans le mauvais camp, des affreux jojos qui se réorientent sur le tard vers une trajectoire rédemptrice...
Histoire de ne pas spoiler qui est qui ni qui fait quoi, je ne citerai qu'un seul nom, celui de Corban, le personnage principal de l'ouvrage. Même lui, il parvient à être intéressant alors qu'il relève de l'archétype du gamin tout nase sur lesquel personne ne miserait un kopeck au début, embarqué sur un parcours initiatique qui fera de lui à la fin un héros pour les siècles des siècles, avec en cours de route la période d'apprentissage, les doutes, le passage à l'age adulte (littéral et/ou métaphorique), bref le parfait Harry Potter slash Frodon slash Luke Skywalker slash [....................] (complétez par votre héros ou héroïne préféré). Gwynne est parvenu à faire de Corban autre chose qu'un héros générique en culotte courte, ce qui n'était pas gagné avec ce type de caractère surexploité par le genre en particulier et la fiction en général.
À partir de là, si l'auteur est capable de susciter l'intérêt avec un Luke Skywalker bis, je te laisse imaginer le niveau atteint avec des personnages plus atypiques (Veradis, Nathair et Castell en tête). Même du côté des méchants il évite les caricatures de super vilains pas beaux dont le seul but est de conquérir le monde dans un grand ricanement machiavélique. Un gars comme Evnis, présenté dès la première page du prologue comme pas net du tout, du tout, ben il y a des éléments dans son background qui permettent de comprendre pourquoi il est ce qu'il est et qui l'éclaircissent quelque peu. On croise au final peu de méchants “par nature”, plutôt des personnages rangés du côté du Mal à cause de ce qu'ils ont subi, ou parce qu'ils ont fait de mauvais choix parfois pour de bonnes raisons et avec les meilleures intentions du monde. J'ai beaucoup apprécié ce jeu de la nuance de gris qui, en construisant des personnages plus complexes que des gentils/méchants unidimensionnels à la Tintin ou à la Voldemort, sort l'affrontement Bien/Mal de son manichéisme bébête.
Autre mérite de Gwynne, celui de ne négliger aucun personnage. Tous ont un rôle à jouer et il sait donner leur importance à chacun d'entre eux au bon moment. Même le plus petit rôle du gars que tu croises deux fois et qui aligne trois phrases sert à quelque chose. Il n'y a rien de gratuit, pas davantage de laissés-pour-compte. J'en vois souvent des auteurs qui oublient qu'une histoire ne repose pas que sur ses premiers rôles et que le reste du casting n'est pas là juste pour la déco, pour donner la réplique ou servir de faire-valoir au héros. Il y a dans l'écriture de Gwynne quelque chose d'un meneur de partie dans un jeu de rôle : le gars s'éclate avec ses persos, jusqu'au plus petit PNJ.
Et pour la bonne bouche, sachez que le père Gwynne a le bon goût de faire évoluer ses personnages. Mais évoluer pour de vrai, pas à un moment le gars il apprend à se servir d'une épée et hop, on dit qu'il a évolué. Non, c'est de l'apprentissage, ça. L'évolution, c'est quand il se sert de son épée et découvre ce que c'est que de tuer, la confrontation avec la mort, le goût du sang, l'impact psychologique de prendre une vie. Gwynne excelle dans ce domaine : ses personnages vivent (et parfois meurent, mais c'est aussi une forme d'évolution qui sanctionne leurs choix).


Donc Malice, bonne pioche ! Gwynne ne se contente pas de connaître les codes de la fantasy et de les recracher pour pondre une synthèse Howard-Tolkien-Gemmell-Martin sans saveur. Les codes et les classiques, il les maîtrise, ce qui lui permet, sur une histoire aux rouages éprouvés, de livrer un récit dynamique et prenant, pas avare de surprises même pour qui connaît bien le genre. Si les contours de son univers sont connus, il parvient là aussi à proposer mieux qu'une énième resucée de l'existant (Terres du Milieu, Royaumes Oubliés d'AD&D ou, pour l'ambiance fin de siècle, le monde de Warhammer) avec l'ajout d'éléments celto-scandinaves qui donnent à son cadre un cachet particulier. Et tout ça sans en faire des caisses sur les innombrables merveilles de sa création démiurgique, pour mieux se concentrer sur sa batterie de personnages, leurs aventures, leur psychologie, leur évolution, leurs relations entre eux. Gwynne maîtrise comme pas deux l'art d'écrire des personnages et de les raconter. Sa galerie fait de Malice une oeuvre qui sort du lot et rappelle qu'avant la magie, les vaisseaux spatiaux et les voyages fantastiques dans des univers imaginaires, le coeur de la littérature, c'est d'abord l'humain.
Lien : https://unkapart.fr/les-terr..
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La superbe couverture m'avait fait de l'oeil dans un article chez "L'ours Inculte" et cela m'a donné envie de découvrir ce roman de fantasy (et de commencer une nouvelle saga alors que je n'ai pas terminé les autres).

Effectivement, comme souligné dans son article (chez L'ours), nous sommes dans de la fantasy classique de chez classique avec une prophétie apocalyptique, un ennemi commun qui va pousser des rois à s'unir pour sans doute aller vers un combat du Bien contre le Mal, puisqu'un dieu déchu, Asroth, veut tout casser.

Et comme dans toute bonne fantasy qui se respecte, le champion du Bien sera sans aucun doute un jeune garçon qui pourra, à l'instar de Garion dans la Belgariade, répéter "Pourquoi moi ?".

Loupé, Corban, un jeune garçon qui, comme Harry Potter, se fait emmerder par son Drago Malfoy personnel (Rafe), accompagné de ses Crabb et Goyle, ne nous baratinera pas avec cette question, mais d'après Brina, la guérisseuse, il pose sans arrêt des questions… Corban est un personnage que j'ai apprécié.

Au début, j'ai eu un peu de mal : l'univers était fort riche, il ne se passait pas grand-chose, mais je me suis accrochée, me disant qu'en étant patiente, ça allait arriver. Et, sans même que je m'en rende compte, je me suis coulée aisément dans ce nouvel univers, découvrant ses multiples personnages au travers de leur point de vue.

Oui, comme dans les romans de George R.R. Martin (Game of thrones), chaque personnage aura des chapitres qui lui sont consacrés, ce qui permettra de donner une meilleure vue d'ensemble de tout ce qui se passe dans le royaume.

A contrario, cela m'a parfois fait perdre les pédales quand des chapitres, se terminant sur un cliffhanger (comme souvent !), revenaient à la chute, plusieurs chapitres après, afin de nous donner la suite (j'ai parfois dû mouliner pour retrouver le contexte). Mais au moins, pas de narrateur moins intéressant dans tout ce petit lot ! Et ça, c'est super !

On pourrait se demander quel est l'intérêt d'écrire un roman de fantasy à l'univers aussi classique, aussi déjà-vu (et déjà-lu), aussi éculé et encore plus, quel est l'intérêt de le lire, surtout si on n'est pas vierge de fantasy ou d'heroic fantasy, et que, ce de fait, on sait que l'on ne trouvera rien de neuf sous le soleil ?

Tout d'abord, parce que tout, quasi, a déjà été écrit… de plus, je dirais que ce premier tome de cette saga (qui en comportera 4) vaut par la richesse de ses personnages, dont les portraits sont bien esquissés, riches et que, malgré cette profusion de personnages, il est difficile de les mélanger ou d'y perdre son latin.

L'auteur a donné de la profondeur à ses personnages, même les méchants, hormis pour ces crétins de Malfoy et compagnie. Oups, ce crétin de Rafe et de ses potes, sauf deux qui après, auront un sursaut d'intelligence et comprendrons que le harcèlement envers Corban va trop loin. Pas trop de manichéisme, mais des belles nuances de gris. Bien souvent, on fait le mal en pensant faire le bien.

Sinon, j'ai tout de même eu quelques petites surprises avec des personnages qui sont allés là où je ne les attendais pas, même si, pour certains, j'avais compris qu'ils nous cachaient des choses.

Dans son univers, l'auteur a réussi à ne pas mettre tous les ingrédients de la fantasy, ce qui fait que vous ne trouverez pas d'elfes, d'orcs ou de dragons. Mais bien des draigs, des vurm et des lupens. Autrement dit, des lézards, des serpents et des loups assez grands.

Son monde est bien construit, sans qu'il en fasse des tonnes dans des descriptions qui deviendraient vite barbantes. Les décors sont juste là pour servir les personnages, parce que dans le fond, ce sont eux les plus importants, même si l'univers entre lui aussi en ligne de compte (mais moins).

Les seconds rôles ne seront pas oubliés, même les plus insignifiants, tous auront, à un moment ou à un autre, un rôle à jouer. Les personnages évoluent, mais jamais trop vite. Faut passer par les cases apprentissage, mal partout, difficultés, déception, envie de tout envoyer balader, comme IRL.

On a du rythme dans le récit, sans pour autant mettre le turbo. Un bel équilibre entre scènes de vie et les batailles, les escarmouches, les combats, bien que les 640 pages se lisent moins vite qu'un 700 pages chez Gemmell.

Non, je ne ferai pas trop la fine bouche parce que j'ai apprécié cette lecture, même si j'aurais aimé un peu plus d'émotions ou de belles phrases dites par les personnages (sorry, je sors de deux pavés de David Gemmell, je suis conditionnée).

Puisque j'ai aimé cette lecture, je poursuivrai avec le deuxième tome traduit (croisons les doigts qu'ils traduisent les autres) et ce, avec plaisir, même si l'on est dans de l'ultra-classique.

De toute façon, l'univers fantasy ne fait qu'utiliser les codes médiévaux (ou des vikings, des celtes,…) et dans tous les univers, les êtres humains ne changent pas, ils sont toujours gouvernés par l'envie, la jalousie, la colère, la haine, le dépit, la vengeance, l'envie d'être calife à la place du calife…

Le genre humain ne change pas et les auteurs de fantasy savent très bien jouer avec nos défauts et nos qualités.

De la fantasy classique, qui ne révolutionnera pas le genre, mais qui est de la bonne fantasy, sans aucun doute, malgré un début un peu poussif.

PS1 : dans ce récit, les Hommes ne crient pas, ne hurlent pas, ne gueulent pas, non, ils feulent ! Si j'avais eu 5€ à chaque fois que le verbe est utilisé, je serais riche ! Dommage que de ce point de vue là, il n'y ait pas eu une plus belle richesse de verbes.

PS2 : bizarrement, j'ai imaginé le prince Nathair avec la tête d'Arthur (Bradley James), le personnage du roi Arthur de la série Merlin. Même en sachant que Nathair était noir de cheveux, avec des boucles, pas moyen de le voir autrement qu'avec ce visage ! Je l'ai donc laissé ainsi et ça lui allait bien.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Déjà fortement intrigué par cette série et son auteur, les avis de l'Ours inculte ainsi que celui d'Apophis ont achevé de me convaincre et je n'ai pas hésité un seul instant lorsque le premier tome a – enfin – vu le jour dans nos contrées. Afin de savourer pleinement cette découverte, j'ai du mettre en pause ma lecture en cours et j'affirme ne pas regretter ce choix tant j'ai été fasciné par ma lecture aussi délicieuse que dangereuse et aussi calme qu'addictive.

John Gwynne dévoile et construit un univers au bases solides et les dévoile avec une douce lenteur. J'apprécie les univers fantaisistes mais je les apprécies d'avantages quand ceux-ci sont présentés et dévoilés aux lecteurs avec parcimonie et ce fut pleinement le cas cette fois-ci. D'autant plus que malgré une construction riche et détaillée, l'auteur ne m'a nullement égaré en cours de route et ce grâce au lent mais percutant rythme de Malice, face auquel j'ai pu trouvé le mien avec aisance et facilité. Des origines de l'univers des Terres Bannies à l'approche d'une nouvelle prophétie, les cartes sont données au lectorat pour que celui se sente le plus concerné possible. En ce sens, l'immersion est au rendez-vous et j'ai adoré cette puissante évasion en différentes contrées aussi savoureuses que dangereuses. Néanmoins, concernant ce point et étant plus que friand de descriptions, je n'aurais été nullement contre davantage de détails concernant les environs et autres paysages. Peu importe, le résultat reste plus que divertissant et se veut loin d'être désagréable. D'autant plus que la force de ce volet reste sa tonalité mystérieuse et envoûtante.
Habitué à l'ancestral principe du bien et du mal, basé sur le camp des bons et des mauvais, j'ai été étonnement et agréablement surpris du flou qui persiste et s'intensifie au fil des nombreux chapitres que comporte ce volet. J'ai trouvé ce choix salvateur et parfaitement novateur me concernant. Bien des dangers menacent et des guerres grondent et ce sentiment d'insécurité permanent contraste fortement avec le rythme de ce récit. J'ai été sensible à cette instabilité constante et j'attendais de voir quand John Gwynne parviendrait à faire pleinement décoller l'action de son aventure. Une chose est certaine, une fois au plein coeur du conflit, je n'ai que davantage adhéré à sa plume pertinente et son style des plus addictif qui soit. Ainsi et malgré le nombre conséquent de pages et de chapitres, ce mastodonte se dévoile abordable et se dévore avec entrain et c'est insatiable que je l'ai parcouru. A tel point que lorsque je devais fermer mon exemplaire, je ne cessais d'y penser et attendais de pouvoir m'y replonger, accompagné des merveilleux personnages présentés grâce à la multitude de points de vues dévoilée. Ce choix permet une très large vision de l'univers et offre une alléchante visibilité des événements prenant place tout le long de cette épopée. Cette épopée dont l'action et l'intrigue ne sont pas les seuls pans réussis. En effet et bien qu'assez usuelle dans sa forme, le contexte géopolitique m'a aussi fortement convaincu et j'en attends encore énormément quant celui-ci tant je suis certain que John Gwynne peut bien davantage le développer. Après tout, Malice n'est autre que le premier volet d'une tétralogie

C'est pourquoi et vraisemblablement, ce premier volet sert avant tout d'introduction quant à son univers et ses enjeux mais aussi de présentation quant aux différents personnages qui le composent. Ainsi, bien des protagonistes seront dévoilés et même si j'ai apprécié cette diversité, il est indéniable que Corban reste le véritable héros de l'histoire et cela tombe bien car c'est celui que j'ai le plus apprécié et qui m'a le plus touché. Bien avant de se définir ce jeune héros en devenir, celui-ci se démontre des plus commun et quelque peu franchouillard. Ses peurs et faiblesses se dévoilent des plus touchante et font de ce personnage, un héros attachant au possible. Bien entendu sa destinée se veut parfaitement dessinée et bien que parfois assez prévisible, son évolution m'a plus que convaincu et réserve, j'en suis certain, encore bien des surprises. Notre apprenti guerrier se dévoile finalement déterminé et débordant de bravoure tout en restant à la fois altruiste et généreux. D'autant plus qu'étant donné le caractère assez floue de l'intrigue, je ne sais ce qu'a réservé John Gwynne à son personnage mais les dernières pages et les révélations le concernant laissent présager de grandes choses. En ce sens, c'est tout naturellement que j'ai tout autant apprécié sa soeur ainsi que les parents et l'entourage de ce jeune homme. Néanmoins et malgré mon affecte envers Corban, certains antagonistes et autres personnages brillent par leurs constructions bien moins lisses que celle de ce dernier et m'ont interpellé par une certaine complexité. Surtout que je ne sais qui se présente réellement bon ou totalement mauvais et bien que parfois rageant, ce sentiment d'incertitude me fait fortement grisé. Encore plus lorsque je sais que la suite ne sortira pas avant des mois et vu le niveau de maîtrise de l'auteur, je doute qu'une lecture en VO se démontre encourageante et encore moins pertinente.

Enfin et avec Malice, John Gwynne pose de solides et sérieuses bases quant à son univers à la fois intriguant et immergeant, dans lequel aucune certitude demeure. Je reste émerveillé par ces sentiment d'inconfort et de trouble qui n'ont cessé de m'accompagner au cours de ma lecture et j'espère que celui-ci perdura bien longtemps encore. Mieux encore et malgré leurs grands nombres, j'ai adoré découvrir le personnage de Corban auquel je me suis totalement attaché. Nul doute que ce dernier réserve encore bien des surprises que je suis plus qu'impatient de découvrir.
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Les Terres Bannies sont de nouveaux en péril.
La prophétie annonce une grande guerre. Celle des Dieux, Azroth et Elyon qui vont une fois de plus s'affronter et entrainer avec eux les différents peuples qui vivent dans ce monde. Il est également question d'un Soleil Noir et d'une Etoile Vive, chacun représentant un dieu. Seulement personne ne connait les heureux élus, étant eux même dans l'ignorance.

Malice est un roman de fantasy classique. On suit tour à tour différents protagonistes qui vont évoluer tout en douceur au fil des pages. J'ai trouvé qu'ils manquaient de profondeur et eu du mal à m'attacher à eux. C'est le gros point noir du récit. Cependant, les rebondissements vont bon train. Manipulations, trahisons, combats, jeunes filles en détresses ... L'action est très présente et ne permet aucun ennui.

Finalement, j'ai peu de choses à dire sur ma lecture, ce premier tome met en place l'histoire.
C'est une lecture plaisante sans grande originalité mais qui permet tout de même de passer un bon moment.
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Cette série me donnait très envie depuis longtemps, mon niveau d'anglais étant lamentable, je me sentais vraiment pas de me lancer dans cette lecture dans la langue de Shakespeare....

Une fois refermé le livre, j'ai exactement le même ressenti de la plus part des autres lecteur, le récit est classique, il révolutionne pas le genre...
De même les 200 première pages sont assez poussive, puis l'intérêt de récit décolle et va crescendo pour jamais redescendre et fini même en feux d'artifice majestueux !

J'ai été saisi par le destin des personnages, franchement sa fessait très longtemps que j'ai pas eu autant de plaisir avec un livre de fantasy.
J'ai même retrouvé des sensations de lecture de ma découverte du genre que j'aime tellement.

L'auteur à un vrai savoir faire de conteur , finalement pour moi, évidemment l'originalité est importante mais la qualité et le techniques de création sont largement plus importante....

J'ai adoré ce livre est me réjoui vraiment de lire la suite.
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critiques presse (2)
Syfantasy
03 janvier 2023
Ce premier roman des Terres bannies plaira aux amoureux des romans de David Gemmell ou de la série Sorceleur avec des personnages marquants, ces royaumes au bord du gouffre, ces prophéties. [...] C'est mené efficacement, Malice constitue donc une lecture parfaite pour vous tenir en haleine, sans temps mort !
Lire la critique sur le site : Syfantasy
Elbakin.net
25 août 2022
C’est typiquement le genre de livre qu’on suit avec plaisir au fil des pages. Une fois refermé ? On espère que les quelques images marquantes nous resteront en tête jusqu’au tome suivant, l’univers en lui-même ne possédant que peu d’aspérités auxquelles se raccrocher.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Braith régnait sur Sombrebois depuis maintenant dix ans. Il avait fait de sa troupe plus qu'une bande d'hommes sans maître détroussant les voyageurs. Il se rappelait très clairement le jour où il leur était apparu, escorté par des éclaireurs. En ce temps-là, Casalu était encore leur chef.

Braith avait été populaire dès le début. Il avait une façon de valoriser ses hommes, de les faire se sentir importants. Peu de temps après, le camp s'était scindé en deux factions, et celle des partisans de Braith n'avait cessé de croître. Casalu avait senti le vent du changement et commencé à confier à Braith des missions de plus en plus dangereuses dans l'espoir qu'il y laisse la vie, mais il était toujours revenu.

Braith avait fini par défier le chef selon la façon traditionnelle de Sombrebois : au couteau, un poignet lié à celui de son adversaire. Lorsqu'il se battait, Braith devenait un autre homme, froid, sauvage. Il avait presque décapité Casalu. Par la suite, durant ses dix années de règne, personne ne l'avait défié.
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- Ne vous en faites pas, je ne vous ferai pas de mal, reprit Corban, heureux de pouvoir montrer ses talents de bretteur.

Il leva son épée et, résistant à l'envie de pousser un cri de guerre, se rua sur le maître d'écurie, Suivit une série de mouvements rapides, puis Corban se retrouva à terre, de la paille agaçant son nez et ses yeux, les phalanges douloureuses.

- J'ai dû trébucher, marmonna-t-il pendant que son professeur l'aidait à se relever.

- De toute évidence.
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Les ossements de la terre émettront des larmes de sang, et au milieu de l'hiver, le jour se transformera en nuit profonde.
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Un empire. Il faut fonder un empire. Ce pays doit être uni et fort si nous voulons être prêts lorsqu'Asroth viendra le prendre. Nous ne le serons jamais tant que les Terres Bannies seront gouvernées par des enfants capricieux. Un empire doté d'une armée semblable aux fourmis que nous avons vues, qui lutte comme un seul homme pour défaire n'importe quel ennemi. J'obligerai mon père à regarder la vérité en face. Des cendres de son ancien rêve naîtra un nouveau, et je donnerai ma vie pour qu'il devienne réalité.
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C'est mon fils, mon sang, mon cœur, ma joie, mon souffle. Personne n'a besoin de me demander quoi que ce soit. Je ferai n'importe quoi pour lui. Le protéger, combattre, mourir pour lui, s'il le faut.
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Video de John Gwynne (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de John Gwynne
Interview With The Author: John Gwynne (Author of The Faithful & The Fallen & The Bloodsworn Saga)
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