"Les ténèbres sont profondes, dans le labyrinthe du délire plusieurs époques se chevauchent... La fillette aux cheveux sales est recroquevillée dans le recoin le plus sombre du sous-sol, son corps n'est qu'une douleur, un ruisselet de sang sombre s'écoule paresseusement le long de sa cuisse. Elle ne comprend pas ce qui lui arrive, l'intérieur de son ventre est une déchirure brûlante comme la lave. Les autres enfants sont dispersés ça et là, certains allongés à même le sol, d'autres tournés face au mur et pleurant en silence, une odeur de sang, de merde et d'urine rend étouffante l'atmosphère confinée de la cave."
Voilà qui nous met assez éloquemment dans l'ambiance...
Si j'avais déjà entendu parler de Frédéric Gynsterblom, je n'avais encore rien lu de lui jusqu'à présent. Quelle erreur !
Force est d'admettre que j'étais passé là à côté d'un auteur diaboliquement talentueux.
Sa plume fluide, impétueuse et incisive, percutante et crue à souhait m'a littéralement subjuguée et ce, dès les premières lignes.
"Sabine Ferrière était plus qu'une profileuse, elle était pourvue du don de dénicher le Mal sommeillant dans le coeur des hommes."
Glauque, retors et machiavélique, ce récit intense et dérangeant mêlant savamment horreur et paranormal est bien évidemment loin d'être à classer 'tout public'. Il faut avoir le coeur bien accroché et l'estomac drôlement solide pour sortir de cette ignominieuse histoire sans séquelles.
Pourtant fervente admiratrice du genre, j'ai eu plus d'une fois la nausée, mais je dois bien l'avouer ; pour mon plus grand plaisir. En effet, cela me manquait ces derniers temps. Hé bien, Help me fut à la hauteur de mes attentes et je le recommande vivement aux amateurs d'hémoglobine qui ne craignent pas les scènes fort peu ragoûtantes ni de se frotter au sujet tabou qu'est la pédophilie.
"(...) depuis toujours il veillait sur elle sans qu'elle le sache. Un ange gardien psychopathe. Serrant la petite peluche au creux de sa main, l'enfant en elle se mit à pleurer."
Angoissant, déstabilisant, cruel.
Comme beaucoup de lecteurs j'aime à transformer les mots en images mais il est des passages de ce livre qu'il vaut franchement mieux ne pas 'visualiser' sous peine de puissants haut-le-coeur tant la verve carnassière et véhémente de l'auteur nous laisse parfois sans voix.
Malsain, pernicieux, efficace, impitoyable.
"- le traumatisme vécu pendant mon enfance m'a mutilée autant physiquement que psychologiquement, je ne serai jamais une personne normale (...). Chaque jour est une épreuve, à tout moment je peux basculer dans la folie."
Le style d'une profonde noirceur méphitique nous laisse entrevoir la psyché vicieuse et plus que choquante de déviants sadiques en plein essor.
"Des enfants initiés au Mal dès le berceau, instruits à devenir de parfaits psychopathes en culottes courtes."
Gynsterblom nous fait malgré tout cela vibrer sous un rythme puissant et soutenu jusqu'à la fin, si majestueusement qu'il n'a rien à envier aux maîtres du genre. Digne descendant de ces derniers, l'auteur nous livre un thriller 'psycho-horrifique' noir d'une rare violence, astucieusement émaillé d'ésotérisme.
Cet écrivain belge a toujours été attiré et passionné par le fantastique mais il est intéressant d'apprendre qu'il a décidé de sa carrière après avoir lu "Ça" (de S. King) ...
"Wilkins n'arrivait pas à imaginer ces deux bambins aux visages d'anges en train d'achever leur mère avec une telle barbarie."
Je terminerai sur une des annonces qui sied parfaitement à ce roman :
"« Âmes sensibles s'abstenir », jamais cette recommandation n'a été aussi vraie."
Afin de découvrir l'auteur :
https://m.facebook.com/Frederic-Gynsterblom-auteur-178639058872632/
https://m.facebook.com/groups/186201668411344
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Je n'ai pas du tout apprécié cette lecture...
Une courte critique tout de même ! Un petit clin d'oeil à Siabelle ;-)
Ma curiosité a été plus forte que tes avertissements. Je me méfierais la prochaine fois lol
L'accent a été mis sur la description de scènes de sévices complétement insoutenables et d'une cruauté sans nom, au détriment de l'intrigue très sommaire.
J'aime le glauque habituellement, mais là, c'était vraiment trop...
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Glauque, extrêmement violent et fangeux ! L'histoire pour les lecteurs non-sensibles à la pédophilie, la nécrophagie et la torture, est prenante et accaparante... Mais il y a trop de "coquilles" dans le texte :(
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Alors que le début étant plutôt prometteur, j'ai encore beaucoup de mal à digérer ce que je viens de lire, tellement ce livre est atroce, le lecteur n'est jamais épargné.
Nous suivons Sabine, qui travaille dans un service de pompes funèbres et qui aide une association à rendre justice à des victimes d'enlèvements, de viols... elle-même ayant été une victime.
Au début du livre, on a un début d'histoire et tout d'un coup, tout part en vrille, l'histoire n'a plus ni queue, ni tête, j'aimerais savoir ce qui est passé dans la tête de l'auteur quand il a écrit ce livre. Les scènes de mutilations d'animaux, de viols d'enfants, de mise à mort, de cannibalisme... sont décrites de façon écoeurante, je suis pourtant une adepte des thrillers et il m'en faut souvent beaucoup pour me retourner l'estomac, mais là, l'auteur a vraiment été trop loin à mon goût, je ne comprend ni le plaisir d'écrire ce genre de chose, ni de les lire.
Je ne vous recommande pas du tout ce livre, qui a mes yeux, est juste une succession d'atrocités décrites sans vraiment aboutir à une histoire intéressante.
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Elle mangea en silence, le cœur au bord des lèvres, les yeux perdus dans le vague, se laissant peu à peu envahir par la tranquillité artificielle. Elle partait bosser à huit heures, d’ici là elle serait parée à jouer son rôle social fait de sourires faux, de poignées de mains et de conversations creuses. Lorsque vous étiez un être humain mentalement traumatisé, il était de bon ton de le dissimuler pour ne pas voir fuir les autres comme un troupeau de gnous face à un feu de brousse. Ce n’est pas qu’elle chercha à tout prix la présence d’autrui, bien souvent le jeu social lui nuisait plus qu’autre chose, mais il était nécessaire de se constituer un masque pour conserver le plus élémentaire, tels un boulot et un minimum de tranquillité.
- Ce que j'aime chez les enfants, c'est leur innocence, cette candeur leur donnant l'impression de vivre au sein d'un monde merveilleux où tout reste à découvrir. Détruire une à une leurs illusions, les voir se replier sur eux-mêmes, alors que vous soufflez leur petite âme comme la flamme vacillante d'une bougie. Voilà ma vraie jouissance !
La petite fille aux cheveux sales observe tout, cachée derrière un buisson. Des mains adultes se posent sur ses maigres épaules, une voix masculine murmure à son oreille :
- Notre nom est Légion, appelez-nous ainsi, car nous sommes plusieurs. Les monstres ne meurent jamais, petite.
Un nouveau coup fut porté sur le genou blessé, les éclats d'os dechirèrent la chair tuméfiée. Parker poussa un long hurlement étouffé, des larmes jaillissant de ses yeux exorbités par la souffrance.
Bientôt le marteau céda la place à la perceuse sur accu, alors commença le martyre de Lawrence Parker.
Elle était littéralement à bout de nerfs, prête à exploser. Elle colla le bout rougeoyant de sa cigarette sur la peau délicate de sa nuque, gémissant sous le coup de la suave douleur lui inondant le cerveau. Elle frissonna, sentant la colère refluer au tréfonds d'elle-même.