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Dounia tome 1 sur 2
EAN : 9782360135295
80 pages
Riveneuve éditions (28/03/2019)
4.12/5   13 notes
Résumé :
Une dystopie où les hommes sont victimes de leur dérive signée par le chanteur-auteur HK et un dessinateur belge Cedric Van Onacker. Bayanto, multinationale chimique, empoisonne la terre et ses habitants. Dounia, son grand-père et d'autres, vont devoir lutter pour survivre dans leur ville mortifère.
- Une véritable fable écologique où les personnages se soulèvent, décidés à ne pas se laisser tuer par l'épidémie qui décime leur ville. Mais plus inquiétant enco... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
« Dounia. L'Or bleu » est le fruit d'une collaboration très réussie entre Cédric van Onacker, dessinateur, et HK (nom de scène de Kaddour Hadadi), artiste au talent immense et aux multiples casquettes : compositeur, chanteur, poète, écrivain… Avec « Dounia » HK s'initie aux exigences d'une bande dessinée, tout en restant fidèle à sa plume poétique, tendre et engagée.
Un rêve de gosse, une fable écologique, une dystopie, « Dounia » est tout cela et infiniment plus. le livre présente un monde très sombre, une ville cauchemardesque ravagée par une épidémie, écrasée par une puissante multinationale chimique et terrorisée par la police. On peut y voir une sorte de roman à clef où l'on déchiffre des allusions au monde actuel. Mais l'histoire ouvre aussi un nouvel horizon et c'est là que réside sa richesse.
En marge d'un monde monstrueux, quelque part dans les montagnes, entre la terre nourricière et le ciel protecteur, vit une petite communauté soustraite aux temps modernes. Se contentant de peu, jouissant des vraies richesses que sont l'air pur, l'eau claire et l'espace vert, les gens y vivent libres et heureux. Un monde idéal face à l'enfer ? Une utopie face à la dystopie ? La fable de HK est bien plus nuancée.
Dounia est une enfant insouciante, enjouée et curieuse de tout. Dans un monde en noir et blanc, elle est la seule à se distinguer par une couleur. En robe bleue, apparentée au ciel, à l'air et à l'eau, elle incarne l'espoir. Elle pose des questions, elle découvre le monde, elle apprend. C'est son grand-père, bien plus que ses parents, qui s'occupe de son éducation, un peu comme dans les sociétés nomades. Il discute avec elle, il lui transmet son savoir et sa connaissance du monde. Voilà une dimension qu'on trouve rarement dans les récits modernes!
Dans notre monde, guidé par l'idée de progrès, on assiste plutôt à d'éternelles querelles des anciens et des modernes, à un incessant conflit des générations qui réduit les vieux au silence et confie aux jeunes la tâche de refaire le monde de fond en comble. Tout retour en arrière étant taxé de conservateur voire de réactionnaire, on fétichise la jeunesse et on fonce en avant tête baissée. le monde linéaire, le temps linéaire, c'est notre monde. Or, dans « Dounia » la parole est donnée au grand-père. Doté d'une grande autorité et d'une grande sagesse, il est le personnage principal autant qu'un symbole. Vieil homme, grand homme, sage, conseiller. Dans cette communauté libre et heureuse le temps ne fuit pas droit dans le vide. Il tourne en spirale, en se ressourçant, en se nourrissant de la sagesse ancestrale. Il avance sans se couper des racines et permet de construire l'avenir en réduisant le risque d'erreurs.
Ainsi, c'est le grand-père, dont la sagesse est épaulée par la vitalité et l'imagination de Dounia, qui quitte le village pour aller parler aux gens de son expérience, de sa connaissance, de sa résistance.
Il ne s'agit donc pas d'un simple retour à la nature pour sauver le monde, comme le suggèrent certains. Il n'est pas non plus question de construire en fanfare un nouveau système chimérique suspendu dans le vide. La fable de HK est un vrai conte philosophique qui propose une réflexion sur l'homme et sur la culture, tout en évitant des réponses trop simples. Elle fait penser, à bien des égards, à « Ourania » de le Clézio. Là aussi, en marge d'un monde impitoyable, vivait une communauté de rêve. Le Clézio, lui aussi, a essayé de montrer que cette communauté n'avait rien de chimérique. Vu l'état de notre planète et les dérives de notre société ce n'est pas un hasard si ces sujets reviennent régulièrement. Mais il y a quelque chose de nouveau dans la perspective que ces deux livres ouvrent. HK incarne ce que Le Clézio préconise : le métissage culturel. Avec sa double, peut-être même sa triple culture, HK perçoit mieux les limites de notre horizon et nos prisons mentales. Il lui est possible de regarder autrement, de voir plus loin, de mieux comprendre la réalité.
Car si la communauté de Dounia peut exister et résister face au monde en faillite, c'est aussi grâce à cet héritage venu d'ailleurs, capable de contredire notre tradition, de l'enrichir, de la sauver peut-être… C'est ce que Le Clézio s'efforce de dire dans tous ses romans, c'est ce que « Dounia » de HK et de Cédric van Onacker illustre à merveille.
On l'adore et on attend la suite. (« Dounia. L'Or bleu » est le 1er tome d'une trilogie).
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« Ne sommes-nous sur Terre que pour boire, manger, travailler, consommer, au service de gens comme Bayanto ? Sommes-nous des femmes et des hommes libres ou de simples esclaves modernes ? » (p.74)

Une ville où a sévi une terrible épidémie, où la main mise d'une firme appelée « Bayanto » a peu à peu limité les libertés des citoyens et, à quelques journées de marche, un petit village, au pied de la montagne blanche, où vivent quelques habitants qui ont fui la grande ville et retrouvé le goût d'une vie simple, proche de la nature. Un petit groupe qui commence à faire peur…

En me prêtant cette BD, mon amie J. savait ce qu'elle faisait : elle me proposait une histoire pour faire vibrer un peu plus la fibre écologiste qui m'anime au quotidien. Refus d'une société mondialisée qui limite les libertés et provoque des catastrophes sanitaires et écologiques, retour à la terre, désobéissance civile, résilience, espoir… Un sujet engagé donc, auquel je ne pouvais qu'adhérer. Mais je me sens tout de même un peu frustrée : ce premier tome pose les bases du récit, évoque les thèmes, criants d'actualité et puis s'arrête… il faut attendre la suite dans le tome 2… qui n'est pas encore paru... zut de zut ! Je suis impatiente de voir ce que la suite va donner, j'espère que ce qui est amorcé sera décliné tout en finesse et ne deviendra pas un récit bateau sur l'urgence de transformer nos modes de vie.

Au niveau du dessin, la BD est visuellement belle. Des dessins centrés sur les personnages et juste ce qu'il faut de décors. du noir, du gris, du blanc et quelques touches de bleu, pour illuminer de petits détails et l'héroïne. du bleu, comme l'Or bleu du titre, « peut-être avec l'air que l'on respire, le plus grand trésor. Ni l'or, ni le pétrole, ni les diamants ne valent autant qu'un verre d'eau. » (p.65) La lettre adressée à Dounia à la fin du volume est un peu longue à mon goût mais elle contient un très beau poème rempli d'espoir.

En somme, ce premier tome est prometteur, j'espère que la suite le sera tout autant.
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Premier tome d'une BD signée HK, chanteur d'HK et les Saltimbanks, auteur d'une chanson éponyme, Dounia (critique en cours de rédaction avec cette belle chanson en fond sonore). Dessins par Cédric van Onacker.

BD repérée à sa sortie et pas eu l'occasion de la trouver pour la découvrir. C'est enfin chose faite grâce à ma médiathèque.
Sortie en 2019, elle est malheureusement d'actualité :
une épidémie a touché la ville. La population vit dans les restrictions alimentaires et de libertés, devant se nourrir de gélules "miracle" créées par la multi-nationale Bayanto, qui a le monopole sur la ville et ses dirigeants.
Un papy anticonformiste, berger, vivant à la campagne, a été contraint de se sauver quelques heures à pieds plus haut. Il a recueilli un groupe d'habitants souhaitant quitter la ville pour une vie plus libre et plus saine.
Dounia est née dans ce camp rebelle. Petite fille pétillante, amie de la nature et de ses petits plaisirs, elle ravit le grand-père qui lui apprend que l'or le plus précieux est l'Or bleu, l'eau qui nous entoure.

Elle va, sans le vouloir, faire prendre une décision importante au grand-père pour l'avenir de la communauté face aux pions de Bayanto qui veulent tout faire pour se débarrasser de ces personnes gênantes... qui commencent à être admirées par la population restée en ville.

"Les villageois mes amis
Sortent un à un de leur maison
Ici même aujourd'hui
Va naître une révolution"
(HK et les Saltimbanks, "Dounia")

Une BD pleine de poésie et de sagesse, combat entre les puissants pollueurs et les pacifistes. Un combat qui semble perdu d'avance, mais l'espoir ne peut-il pas faire des miracles ?
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Une BD qui s'adresse à un public de 10 ans à 110 ans. J'ai aimé la simplicité du graphisme, la presque monochromie de l'album, une délicate manière d'aller à l'essentiel, aussi bien dans la conception que sur le fond.

On fait dans ce premier tome, la connaissance de Doumia, de la communauté dans laquelle elle vit, et du monde qu'ils ont fuit.
Le décor et l'univers sont bien plantés, on rentre dans l'histoire dès les premières cases.
Entre légèreté et drame, les personnages et les enjeux prennent corps rapidement.

J'ai passé un bon moment de lecture et je lirais la suite dès sa sortie :))
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Je pars en ville demain pour faire la seule chose que j'ai jamais su faire : semer.
Semer des graines d'amour sur une terre fertile
Semer au pied d'un mur, n'en déplaise aux regards hostiles
Semer sans oublier le nom des fleurs
Semer sans rien savoir ni du lieu, ni de l'heure
Où la première d'entre elles viendra éclore
Sur la colline des sourires
Au crépuscule du grand empire,
au seuil de ses contreforts.
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- Je contemple l'or bleu.
- L'or bleu ?
- Tu vois cette eau qui coule et cette couleur que le ciel lui donne ? Elle vient de ce rocher, au milieu de la montagne. [...] C'est de là que nous venons Dounia, de l'eau d'une source ou d'un océan, c'est là que la vie est née. [...] Ni l'or, ni le pétrole, ni les diamants ne valent autant qu'un verre d'eau.
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Tu sais pourquoi je t'aime tant ma petite Dounia, pour l'étincelle que tu as dans les yeux, celle de cette petite fille qui s'émerveille de tout [...] Cette âme d'enfant que nous, adultes, avons perdu au fil des années à force de côtoyer un monde qui se prend bien trop au sérieux. Cette âme libre et insolente, à l'imagination foisonnante, ne la perds jamais ! Ne perds jamais cette étincelle, Dounia, elle est un peu comme notre or bleu, un trésor inestimable qui te permettra de traverser ce monde, en continuant de chanter, de danser et de sourire.
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les autres animaux connaissent par cœur les lois de la nature. C'est comme ça que la vie est née sur cette terre, c'est comme ça qu'elle y est restée des centaines de millions d'années avant notre apparition...
Et donc, une mauvaise invention, c'est une invention qui vient briser cet équilibre et le met en danger.
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Alors, si tu veux bien, on va faire comme on a toujours fait : on va faire tout ce qu'on peut pour continuer à survivre, avec nos idées, nos enfants et nos étoiles pas encore éteintes.
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