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Critique de Peteplume


Hella Haasse a le don de nous embarquer, à travers une écriture simple à en être quasiment celle de l'observateur scientifique, dans un récit historique, si bien documenté qu'il apparaît comme écrit à l'époque où il se déroule. C'est celle de l'installation par les Hollandais des cultures coloniales à Java (café, thé et quinquina). C'est l'histoire de l'enrichissement de ces colons par l'exploitation d'une nature à l'époque encore vierge. L'auteure nous fait entrer, de 1869 à 1918, dans la quotidienneté d'une famille, de ses soucis, abordant par touches subtiles au passage des thèmes qu'on retrouve dans d'autres de ses romans tels la cohabitation avec les indigènes, leur exploitation, les codes et les rôles sociaux. le récit est cependant loin d'être manichéen. On n'y sent pas de jugement et les erreurs, s'il y en a, qu'elles soient d'ordre personnel ou politique, sont faites de bonne foi.

Le roman est construit plus précisément autour de la vie d'un colon et de sa famille, éduqué dans le but d'accomplir un destin tracé par ses parents eux-mêmes colons. Sa détermination, son labeur acharnés, sa gestion et sa conduite irréprochable portent fruit : un parcours qui frise la perfection du sans-faute dans l'échelle des valeurs sociales. En dépit de cette apparence, cependant, on s'aperçoit que notre héros, dans son obsession de droiture, n'a pas su regarder hors du sillon qu'il s'était tracé pour lire les messages que la vie lui envoyait. On finit le livre au moment où il doit faire place à la génération suivante se questionnant seulement alors sur l'illusion qu'a été sa vie du point de vue des rapports avec ses proches, son épouse, sa fratrie... On sent aussi, dans ce dernier chapitre de relecture de sa vie, la nostalgie de l'époque de sa jeunesse où tout était encore possible.

En bref, un roman facile à lire et qu'on apprécie encore plus, une fois fini.
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