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Borderline (Zoë Hababou) tome 4 sur 5
EAN : 9798713724788
338 pages
Independendly Published (06/03/2021)
4.67/5   6 notes
Résumé :
Vivre. Mourir. Renaître. Et recommencer.


"Par petites touches subtiles, sans en avoir l'air, Zoë Hababou prépare l'apocalypse à venir au cœur de ce rêve qui, de façon tragique, tel un compte à rebours, menace de se transformer en cauchemar à tout instant" — Simon Perdrix

"Quatre tomes et c'est toujours aussi bon. Une chose est sûre : jusqu'à la dernière page, le dernier paragraphe, la dernière ligne, le dernier mot, je serai là"... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Bon... Que dire. On pense souvent qu'une saga, (et à raison parfois) ça perd en rythme, en souffle, en "amour" du sujet... Que ça ressasse, radote ou encore vomit juste de la matière pour vendre, pour dire de...

Borderline est vraiment loin de tout ça. Bordel... Vraiment loin.

Et voici pourquoi. Remonte ton froc et en route cow-boy.

***En musique, ça groove un max***

On entre à nouveau dans une transe. Littéralement. Pour dire, je mets normalement longtemps à lire, mais là, j'ai pas pu reposer le livre. J'avais envie, besoin, l'obligation même d'aller jusqu'au bout. C'était intense.

Ce premier livre du tome 4 était "et" doux, "et" violent à la fois j'ai trouvé. Plein de sentiments encore qui fusionnent, explosent, descendent sous la Terre ou montent vers les Cieux et au-delà. Des frissons, bordel, j'en ai eu plus d'une fois. Des larmes aussi. Et du rire, parce dans cette partie, j'ai vu Travis et Tyler vivre, pour de vrai, avec leurs rencontres exotiques, leurs escapades de malade, le tout baladé par une bande-originale du tonnerre. Un passage m'a particulièrement fait triper avec les Pink Floyd. (vous verrez)

Et tout ça même si on ressent que Tyler n'en a pas fini avec ses pensées mystiques et morbides, ya comme un planement dans l'temps, une pause dans tout ça. Un souffle. Avant de le perdre, j'en suis consciente. On l'est tous je pense. L'inévitable...

***Ayahuasca, Numan rao, Ajo sacha, et d'autres plantes diétées.***

Des découvertes magiques, magnifiques encore une fois. Des visions puissantes, larmoyantes ou encore planantes, Travis explore encore sa conscience et celle de l'Univers. Il entre en collision avec des forces, obscures ou moins noires. Des expériences, des apprentissages toujours... Des réponses, des questions. Des embryons de salut et de peur, de savoir. C'est déglingué et magistral. Des images plein la tête, images mystiques, cosmiques, infernales parfois. Des fractures avec la réalité, des pansements... Une détonation, BAM ! dans la figure. L'une d'elle m'a donné des frissons...

***Le passé, le présent et le reste***

Encore et toujours le passé, mais surtout cette fois, le présent. Travis avec son jaguar et le reste. Des interrogations à la pelle. On ressort du livre avec encore plus de questions qu'avant et ça c'est du génie pour une grande saga comme celle-la. Et j'aime bien.

J'veux dire, ya vraiment matière à s'interroger, essayer de traduire les visions, les paroles, essayer de trouver des réponses avant le prochain livre. Plusieurs fois, j'ai cru détenir quelque chose, plusieurs fois, les livres suivants m'ont dit "Et non cocotte... mdr t'as cru ?"... Donc là, j'ai décidé de pas analyser, de m'imprégner totalement de l'histoire de Travis, et d'attendre que Lui me l'explique. de savourer ce qui était à savourer, de recueillir la peine et la souffrance qu'il y avait à recueillir, d'accompagner notre Travis dans son exploration interne, de voir ce qu'il montrait. de ressentir, tout simplement. Et en faisant ça, de cette façon, j'me suis rendu compte que c'était encore plus baffant que les autres livres.

Le titre de ce tome porte son nom. On a l'impression que Travis chemine, chemine, explore et sort un peu la tête du gouffre. Une renaissance ? le propre ? le renouveau ?

Je saurais pas dire si c'est parce que le level est encore plus haut, que Zoë a encore plus atteint le coeur avec ses mots et ce qu'elle écrivait, si c'est parce que tout ce qu'elle a écrit se vit en soi ou si c'est une façon de lire que j'aurais dû avoir depuis le début... Ouais, j'saurais pas dire, mais ça m'a fait quelque chose, ça c'est sûr.

Tout ce que je peux dire, c'est que, non contente de nous offrir la suite du trip cosmique de Travis, elle réussit aussi à nous faire poser mille questions sur notre Existence, notre présence, notre raison de vivre, d'être. On part dans tous les sens, on se contredit, on acquiesce. Ya vraiment un truc avec ces bouquins qui te retourne la tête à 666 degrés. Comme si il y avait deux lectures, celle de Travis et Tyler, et celle de la vie tout court.

La plume de l'auteure n'y est pas pour rien, cela va sans dire. Sa familiarité, ses proses philosophiques, ses dialogues et les rêves, elle a une véritable maîtrise de son sujet, ça se ressent grave au fond des tripes, et on ressent qu'elle a écrit avec les siennes.

Voilà, sans pouvoir en dire trop, j'vais m'arrêter ici, et je ne peux que vous conseiller, si vous avez déjà lu les 3 premiers tomes, de vous procurer celui-ci.
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Tout l'enseignement de la medicina se révélerait-il dans ce tome précis ? Les trips sont magnifiquement transcrits et font naître la nausée en même temps que l'envie. L'envie d'aller voir par soi-même l'autre pan de la réalité. Plus de rencontres, plus de personnages, tous hauts en couleur et qui amènent un petit vent frais à la saga qui n'a pas été pour me déplaire : Miss Jazzy et son lot de copines, le vieux Nick... Les scènes et les endroits varient à l'instar des visions sous ayahuasca dont les formes vont toujours changeantes. J'aime le soin particulier donné à l'ambiance dans ce tome. La moiteur. La poussière. le désert. La saleté. La sueur. L'acidité. Des moments un peu flippants, avec ce fameux esprit qui réclame son dû. Des livraisons de petites parcelles de ce qui s'est réellement passé, au fur et à mesure que Travis recouvre la mémoire. Les passages sur la musique m'ont particulièrement touché. Tout le trip au festival, en réalité. La transe additionnée à la musique comme expérience métaphysique ultime, portant au paroxysme, aux limites entre soi et le monde. L'expérience pure. Cette idée d'entrapercevoir la matrice, ne serait-ce qu'une fraction de seconde m'a conquis. Je me répète : Borderline n'est pas un simple roman, c'est un enseignement, un livre initiatique, et cela prend encore plus sens ici. Pour qui s'intéresse un tant soi peu au travaux de l'esprit, à la philosophie, ce livre ne peut faire qu'écho. J'ai beaucoup aimé le passage sur l'importance et la continuité de la vie onirique d'avec la vie "réelle", l'importance de ces messages, intégrés, vécus, ressentis au même titre que le sacro-saint réel auquel nous nous accrochons comme à l'unique source de vérité et qui, pourtant, nous révèlent ce que nous sommes, le filtre Surmoïque en moins. Il en existe tant d'autres à ôter... Toute manifestation de l'esprit était à considérer comme faisait partie un Tout, d'un tableau global. Chaque vécu, agi ou pensé, réel ou rêvé, comme une étape vers un cheminement tout personnel. Votre chemin d'Homme. le passage sur le statut de victime a aussi fait écho chez moi : la complicité inconsciente que l'on peut avoir dans ce jeu de miroirs sans fin dans notre rapport aux autres. Les bénéfices secondaires que l'on trouve parfois dans ce rôle. La façon dont pour être vraiment libre, il faut s'affranchir de ça et ne se définir que par rapport à soi-même, que par rapport à la place que l'on comprend avoir dans ce monde. (Un monde loin de ses hommes, un monde comme unité vibrante.) Pour autant, Borderline ne verse pas dans le psychédélisme de bazar et ne fait en aucun cas l'apologie des substances mais celle de la recherche de la vérité cachée, cette volonté de soulever le voile. Elle nous parle de cette symbiose quasi originelle que nos esprits avec oeillères nous empêchent d'éprouver dans le quotidien. le but ultime étant justement de n'avoir besoin de rien, d'être "à blanc" pour apprendre à voir par soi-même cette vérité du monde, sans que cette vision soit induite par autre chose que soi-même. C'est la recherche, l'apprentissage de la liberté ultime s'il en est. Celle de l'esprit. Intrinsèque. Profonde. Inviolable. Indivisible. Courage Travis, tu y es presque...
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« Arrêter de réfléchir. Juste vivre. Je me suis rendu compte que c'était ça aussi la sagesse. »

Bon, vous connaissez Travis depuis le temps, arrêter de réfléchir, c'est pas trop son truc. Alors dans ce nouveau tome, il continue sa quête avec l'espoir qu'à la fin de celle-ci il sera capable de revivre seul, sans sa soeur. Et pour ça, va falloir qu'il creuse toujours plus profond dans son inconscient.

« Tyler et moi, c'est un truc auquel on avait jamais pensé. On était si pressés de faire grandir nos branches jusqu'au ciel pour songer une minute au fait qu'on était si peu solides dans nos racines. »

Seulement, ce qu'il va devoir redécouvrir, ce sont aussi les failles dans leur relation.

« Ça marche pas si on est deux. T'as pas compris ce que je disais ? »

« Même ma propre soeur me paraissait bizarrement étrangère. Elle dansait, inconsciente de mon état. Elle avait rien capté. Elle avait rien vu. Ce sentiment d'isolement définitif croissait en moi comme des lianes en train de m'étrangler. »

Et ça, ce n'est pas facile à accepter pour lui. Il vacille parfois dans sa résolution à poursuivre le chemin qu'il a choisit de prendre pour se retrouver.

« Ouais, cet isolement au sein de la forêt me rendait fou, et j'avais envie d'arracher les arbres, de jeter des pierres aux singes qui se fightaient dans les branches, de foutre le feu à mon putain de tumbo, de choper Wish quand il se pointerait et de le ligoter à un tronc plein de fourmis rouges. »

Pour l'instant, Wish se débrouille pour le pousser dans le bon sens :

« Tu vas le boire, ce putain de bobinsana, ou je vais devoir te ligoter à un tronc et te le foutre moi-même au fond de la gorge ? »

Mais qu'en sera-t-il dans le prochain tome ?
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Quatrième tome ! C'est bon, non ? On a fait le tour de la question, on s'est bien marré maintenant ça devrait commencer à tourner en rond cette histoire, non ? Un type qui suçote des lianes, on va pas en parler pendant des centaines et des centaines de pages !

Bah si ! Quatre tomes et c'est toujours aussi bon. En fait, chaque tome a son univers, son niveau d'éveil donc FORCEMENT il a sa raison d'être. J'arrive pas à comprendre comment Zoë Hababou fait pour me maintenir toujours aussi captive de sa saga mais elle y arrive foutrement bien. J'ai envie de continuer à lire encore et encore. J'ai jamais l'impression d'en avoir assez.

Une chose est sûre : jusqu'à la dernière page, le dernier paragraphe, la dernière ligne, le dernier mot, je serai là.

Borderline, c'est une saga qu'on n'abandonne pas en cours de route !
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Alors, je ne sais pas si c'est dû à ma fatigue ou s'il y avait trop longtemps que j'ai lu le volume d'avant, mais j'ai beaucoup moins accroché à celui-ci.

Certaines descriptions des tripes m'ont plus gênés, j'y ai trouvé une longueur que je n'avais pas ressenti avant.

L'histoire avance toujours sur plusieurs niveaux, passé, futur et présent.

Il faudra peut-être que je relise un jour la saga d'une traite.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Des fois, l’envie démentielle de reprendre la route
m’agrippait les nerfs, et j’aurais tout donné pour être au
volant de ma caisse en train de sillonner le pays. Avant de
me souvenir que ma voiture, je pouvais faire une croix
dessus. Ça me rendait barge. Dans ces moments-là, la selva
m’apparaissait soudain comme une prison, cet enfer vert
dont tout le monde cause. Elle pouvait avoir un côté
terriblement oppressant. Tout me sortait par les yeux, mon
tumbo, cette place dégagée où je m’asseyais par terre, cette
maudite maloca planquée derrière les arbres, et même
Wish qui prenait dans mon imagination les traits d’un
affreux geôlier, d’un maton qui fait semblant de faire
copain-copain avec les prisonniers pour tromper son indécrottable solitude.
Ouais, cet isolement au sein de la forêt me rendait fou,
et j’avais envie d’arracher les arbres, de jeter des pierres
aux singes qui se fightaient dans les branches, de foutre le
feu à mon putain de tumbo, de choper Wish quand il se
pointerait et de le ligoter à un tronc plein de fourmis
rouges. C’est vrai que c’était grotesque mais ces accès de
rage étaient incontrôlables, et dans un sens ça me
paraissait plutôt normal de ressentir ça.
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On a longé toute la côte. Tyler roulait à toute blinde. Ses
cheveux s’enroulaient autour de ses bras et de ses seins, sa
jupe lui remontait jusqu’à la culotte, et elle souriait et se
mordait les lèvres sans s’en apercevoir, toute à sa joie,
exaltée par la vitesse. Quelque chose de sauvage avait
envahi tout son visage, j’avais presque du mal à la
reconnaître. Elle avait enfin lâché les chevaux, ces chevaux
qui lui labouraient les entrailles sans répit, comme ces
animaux de zoo devenus psychotiques. Il me semble que
je l’ai aimée à ce moment-là d’une manière différente,
presque effrayée. Elle semblait tenir entre ses mains le
pouvoir absolu. Conduire cette décapotable, vous pouvez
pas savoir ce que ça représentait pour elle ! Cette chose
dont elle avait rêvé depuis si longtemps, quand petite elle
me suppliait déjà pour qu’on s’enfuie, pour qu’on
devienne des hors-la-loi, des vagabonds, des hobos...
Elle la tenait enfin.
Elle la tenait enfin, sa putain de liberté.
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J’osais même plus ouvrir les yeux à présent, parce que
j’étais sûr que si je le faisais, le monde qui m’entourait ne
serait plus le même que celui que j’avais quitté. Je savais
qu’il aurait brutalement changé de face, et que j’y
survivrais pas. Par l’entremise de mes sens, en envapant
mon esprit, la jungle m’avait ensorcelé, et sans m’en
rendre compte, j’étais passé de l’autre côté. Dans le monde
des esprits. Ils étaient tout autour de moi, à chuchoter, à
m’appeler, à me faire danser d’un pied sur l’autre, à se
moquer. Mais moi je voulais rien savoir d’eux, j’étais
absolument pas prêt à les rencontrer, et même si je devais
m’assommer contre un arbre et crever d’une hémorragie
cérébrale, je rouvrirais pas les yeux avant d’avoir atteint
cette putain de rivière, si toutefois je parvenais un jour
jusqu’à elle, ce qu’était pas gagné.
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La liberté n’était ni belle, ni douce à ressentir. Elle
n’avait pas le pouvoir de te transporter au-delà de toi-même, bien au contraire. Elle t’enfonçait au plus profond
de ce que t’étais, et les renoncements qu’elle t’imposait
s’apparentaient à un déchirement, un abandon. Un
sacrifice.
Celui que tu croyais être. Celui que tu voulais être.
Celui que tu avais lutté pour devenir. Elle emportait tout.
Et tout ce qu’elle te laissait, c’était ce silence. Résigné. Mais
digne.
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J’essaye, j’essaye de refouler mes émotions, mais ça me
fait tant de peine d’avoir perdu celui que j’étais ! Je cours
sur cette piste en chialant, et les soldats incitent les autres à
se foutre de moi. Je cours comme un idiot, effaré par
l’immensité de ma perte, poursuivi d’injures abjectes, mais
tout ce que je vois, moi, c’est la forme de celui que j’ai été,
et qu’aucune course au monde ne pourra jamais me
permettre de rejoindre !
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Videos de Zoë Hababou (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Zoë Hababou
Un frère, une sœur, comme animus et anima, un sorcier et un fauve, presque des archétypes jungien qui vont visiter l’ombre dont ils sont les constituants pour tenter de la retourner et accéder à eux-mêmes au travers d’une épopée psychédélique et labyrinthique qui n’est pas sans rappeler d’autres livres d’inspiration jungienne comme la déroutante Maison des feuilles de Danielewsky ou le mythique Fight Club qu’il n’est plus besoin de présenter. Zoë Hababou est une écrivaine-guerrière, une puriste attachée à l’authenticité du verbe sans fards et à celle des cultes shamaniques non adaptés à notre bien-pensance et à notre tiédeur occidentale. La découverte de soi n’est pas une excursion touristique planante, c’est une immersion qui fait appel au guerrier en soi, une exigence et une discipline.
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