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Critique de fbleumalt


J'opte pour un mode de rédaction de commentaire un peu différent pour éviter de faire un roman-fleuve.

J'ai aimé :
- le petit jeu pervers de nos savants fous Spade et Fletcher qui restent bien allumés !
- La façon dont Travis se projette dans une conscience qui n'est pas la sienne pour mieux comprendre l'ennemi, et qui m'a rappelé, à tort ou à raison, la biographie du Révérend Manson qui dit, en substance, qu'il est devenu ce qui lui faisait peur pour advenir.
- La lutte contre soi-même.
- L'escalade dans la diète des différentes plantes avec chacune leur domaine d'application et la façon dont après ingestion elles semblent faire partie intégrante de Travis.
- le trip in utero : ces souvenirs non accessibles à la conscience que j'ai lu avec une certaine émotion. J'aime l'idée qu'on garde tout de même une trace de cette vie primitive. Avec tout ce que ça amène comme éclaircissement sur la relation dyadique avec Tyler.
- Un questionnement : les vivants absorbent-ils les morts ? de la même manière que la mort nourrit la vie, dans un éternel retour, comme ce que Travis expérimente lors de ses visions, la plante lui révèle ce qu'il sait déjà en conscience mais qu'il ressent à présent dans son coeur (qui bien sûr n'est pas physique mais plus un lieu de l'âme) : une phrase "niaise" (ce sont les mots de Travis) mais qui n'en reste pas moins une vérité...
- le pouvoir du présent qui, de mémoire, possède "tout le poids du passé" et "recèle toute la magie du futur" et nous fait nous rappeler qu'il est notre unique lieu d'expérience, le reste n'étant que souvenirs et inférences, projections (donc, pollution)
- Une phrase qui m'a filée une claque et que je compte garder tout près de moi : "Celui qui se définit par ce qui l'accable plutôt que par ce qui l'anime ignore tout de la liberté, et ne mérite pas le nom d'Homme."
- La vision "renaissance" de Travis m'a fait inévitablement penser au temple de Dieu décrit dans le livre de l'Apocalypse, tout de cristal et de pierres précieuses, un passage de toute beauté qui m'en a mis plein les mirettes.
- J'ai enfin pénétré le symbolisme du jaguar mais je ne dis rien ici pour ne pas gâcher votre lecture.
- On gagne de plus en plus en intensité !

J'ai moins aimé :
- La transformation de Tyler. Ce qui prouve que c'est bien écrit !
- Ce certain goût pour l'anarchie ? Je ne crois pas au modèle après lequel Tyler et Travis courraient, car leur vision de l'Homme est débarrassée de toutes normes sociales, et je ne conçois pas l'Homme sans ce carcan terrible mais nécessaire, qui peut-être par certains aspects peu enviable mais qui a le mérite de ne pas le livrer à la sauvagerie pure. La vie en société est-elle nécessairement une entrave profonde à notre liberté en tant qu'Homme ? Il semblerait. Mais tant que cette servitude reste un choix, peut-être peut-on encore parler de liberté ? À moins d'établir que la liberté des individus fondent un nouvel ordre social ? Je m'égare, mais Borderline est typiquement le genre de livre qui remue les méninges et fait se soulever tout un tas de questionnements. Si ce n'est pas le cas, vous n'avez pas su le lire !

Un dernier point :
- Considérer ce livre comme un roman reviendrait à dégoupiller toute l'énergie, la force et la portée de cette bombe. Borderline est un appel à l'éveil. Même si Tyler et Travis sont loin de vous sur plusieurs plans, demandez vous comment vous pouvez appliquer cette liberté à votre propre vie... ou restez à croupir dans vos existences mornes et tristes ! Encore une fois, vous avez le choix.

J'attends le dernier volet avec quelques frémissements.

Vite, Zoë !
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