AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782752906533
480 pages
Libretto (01/03/2012)
3.12/5   8 notes
Résumé :

"Elle n'a pas encore trente ans, mais pas moins de six hommes se sont ruinés pour elle ; deux sont morts tragiquement et quatre ont abandonné femmes et enfants."

Telle est, en 1910, la description faite d'une comtesse russe accusée de meurtre. Le juge lui-même est dessaisi dans ce procès que Sarah Bernhardt se dépêcha d'aller voir.

Aveugle dans l'enfance, élevée dans un manoir perdu et considérée comme folle, la Tarnowska-vict... >Voir plus
Que lire après La TarnowskaVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Si vous ne craignez point "une confusion des sentiments", pour paraphraser notre bien-aimé Stefan Zweig, faites comme moi, attaquez-vous à " La Tarnowka" de Hans Habe. Ne vous laissez pas décourager par les critiques négatives de 2 babéliennes et une autre sans importance. Quand bien même qu'il s'agit d'un bouquin relativement volumineux et d'une histoire pas simple.

D'abord un mot sur l'auteur. Hans Habe (1911-1977) qui est le plus souvent vaguement qualifié d'auteur autrichien, et ainsi à l'ombre de ses compatriotes Stefan Zweig et Joseph Roth. En fait, la réalité est légèrement plus compliquée et son parcours peu commun. János Békessy est né à Budapest de parents juifs convertis au protestantisme. Son père créa à Vienne un des premiers tabloïds. À Heidelberg, il étudia le droit et la littérature allemande. À 20 ans, il fonda son propre quotidien, qui fit de lui le plus jeune éditeur de l'histoire. de 1935 à 1939, il était correspondant de la Société des Nations ( le précurseur de l'ONU) à Genève. Après l'Anschluss (l'annexion de l'Autriche par Hitler), il se réfugia en France et joigna la Légion étrangère. En 1940 il fût capturé et interné à Dieuze en Moselle, d'où il s'échappa et réussit à joindre les États-Unis. En 1941, il devint américain et épousa, en 3ème noce, la riche héritière du fondateur de la mulinationale 'General Foods'. Après la naissance de son fils, il était incorporé dans l'armée américaine et envoyé en Afrique du Nord et Italie. En 1945, il retourna en Allemagne et créa dans la zone d'occupation américaine 18 journaux. Notre hyperactif auteur, maria, en 5ème noce, l'actrice Éloïse Hardt qui lui donna en 1951 une fille Marina Elizabeth, tuée à Los Angeles en 1968 par un membre du gang de l'infâme gourou Charles Manson (meurtrier de l'actrice Sharon Tate et de 4 autres et toujours en prison). En 1953, il s'installa à Ascona, où il se maria pour la 6ème et dernière fois avec l'actrice hongroise Licci Balla. En Suisse sa vie devint plus calme, car il se contenta d' écrire des romans jusqu'à sa mort. Parmi ses oeuvres, je cite 'Ilona' de 1960 et traduit en français, tout comme son 'Zone interdite', paru en poche avec sur la couverture la mention optimiste : "Les règnes passent, les barbelés restent".

Et maintenant LA TARNOWSKA. Même complications avec les noms et lieux, mais il y a plus, beaucoup plus !

La comtesse Maria Nikolaevna O'Rourke, née en 1877 à Poltava, actuellement en Ukraine, était la fille d'un haut officier naval du tsar, d'origine écossaise et d'une dame de la noblesse russe, d'origine cosaque. À l'âge de 17 ans, elle épousa le comte Wassilly Tarnowski et lui donna, un an après un fils, Wassilly junior, et à 21 ans, une fille Tatyana (qui mourra en 1994, presque centenaire). La jeune aristocrate menait une vie plutôt dissolue, marquée par une ribambelle d'amants et de drogues dures. Bref, une vie pas très exemplaire, même pas pour les normes d'une certaine haute société tsariste, mais pire allait suivre très vite. Lors d'un séjour à Venise, pour fêter dignement ses 30 ans probablement, elle persuada son amant n° 2, un certain Nicholas Naumov, de trucider son amant n° 3, un autre comte nommé Pavel Kamarovsky. "O tempora, o mores", comme aurait dit Cicéron, "Quelle époque ! Quelles moeurs !".

La Tarnowska fût, bien sûr, vite arrêtée et il existe une photo, où on la voit flanquée par des carabinieri en splendide uniforme qui l'accompagnaient à la Cour de justice, Piazza San Marco, pour son procès. du procès, qui allait etre qualifié de procès du siecle par de nombreux journalistes - meme venus d'outre-Atlantique - et qui combinaient leur reportage avec un séjour pas nécessaisairement désagréable dans la merveilleuse cité des doges, il subsiste une carte postale bilingue italo-russe, sur laquelle même les caractères cyrilliques, en vieux russe, ne faisaient pas défaut !

En 1910, les 2 assassins furent reconnus coupables de leur crime, mais notre Maria n'écopa que de 8 ans de prison. Résultat surprenant grâce au boulot d'un avocat fort habile et d'un président de la Cour particulièrement clément. Détail intéressant : pour la première fois dans l'histoire juridique, des termes freudiens furent débattus. La Tarnowska fût envoyée en taule à Trani, près de Bari sur la côte adriatique et libérée à peine 5 ans après, bénéficiant d'une amnestie générale. Naumov partit après sa libération en Suisse, où il est mort très jeune.

Apparemment toujours attractive, en compagnie d'un diplomate américain, elle traversa l'Atlantique et finit par s'installer à Buenos Aires, où elle vécut sous le nom de son nouvel amant, le Français Alfred de Villemer. Après sa mort en 1949, son corps fût transféré d'Argentine en Ukraine, pour être déposé dans la tombe familiale.

Malgré certaines longueurs et un style qui ne peut être comparé à celui de ses illustres compatriotes, Joseph Roth et Stefan Zweig, je trouve personnellement que l'oeuvre d'Hans Habe ne mérite pas la mauvaise critique dont il a fait l'objet sur Babelio. Que La Tarnowska n'est pas un personnage dont sont faits des rêves est évident, mais son parcours et son contexte contiennent incontestablement des éléments fascinants et l'auteur, en suivant patiemment pendant de longues années les traces de cette Messaline des temps modernes, a réussi à produire un ouvrage plus qu'honnête !

Commenter  J’apprécie          238
La première édition en France du roman "la Tarnowska" de Hans Habe a eu lieu en 1963.
Cet ouvrage est l'histoire romancée de la Comtesse Tarnowska, née Maria O'Rourke en Ukraine le 9 juin 1877.

Maria se marie à 17 ans, contre l'avis de ses parents, avec le comte Vassilly Tarnowski. Dés sa nuit de noce elle se rend compte qu'elle s'est trompée, Vassily est un coureur, cynique et cruel.
Ils auront deux enfants, un garçon et une fille.
Très belle, elle a beaucoup de succès auprès des hommes. Elle adoptera le même style de vie que son mari, "les amants succèderont aux amants". Leur divorce sera prononcé en 1904. Elle obtiendra la garde de son fils.

Maria voyage beaucoup (Autriche, Russie, Italie...). Elle est toujours accompagnée de sa femme de chambre Elise Perrier. Sans fortune personnelle elle compte sur les revenus de ses amants. Certains connaîtrons des fins tragiques (duel, suicide, assassinat). Pendant une période elle devient dépendante de la morphine puis de la cocaïne.

Au début du XXe siècle elle a trois amants : Donat Prilukov, avocat qui non seulement s'est ruiné pour elle mais a volé ses clients, un étudiant Nikolai Naumov, et le comte Pavel Kamarowski qui souhaite l'épouser. Maria souhaite la mort de Pavel. En séjour à Venise elle convainc le jeune Naumov avec la complicité de Prilukov de tuer Pavel. Ce qu'il fit.

Le procès s'ouvre à Venise en 1910. La presse du monde entier est présente. Des experts psychiatres témoigneront. La quatrième de couverture indique que même Sarah Bernhardt s'y serait rendue.
Le verdict tombe : Naumov 2 ans et demi, la Tarnowska 8 ans et demi, Priloukov 10 ans , Elise Perrier est libérée.

Quel personnage que cette femme ! Même si on est loin de souscrire à son style de vie on éprouve pour elle une certaine sympathie.

Le roman est traversé par un personnage sympathique, Andreï Wyrubov. L'auteur le cite dans son avant-propos sans préciser exactement ses liens avec Maria. Dans le roman, réalité ou fiction, Andreï et Maria auraient été amoureux. Ils se seraient fiancés. La date du mariage était fixée. Mais Maria n'a pas résisté aux charmes sulfureux de Vassily. Andreï serait entré chez les dominicains. Dans les moments difficiles il aurait toujours été présent auprès de Maria. Il a pris en charge son fils lors de l'incarcération.

Ce n'est pas le roman du siècle. Il y a des longueurs, des répétitions. Mais je ne me suis pas ennuyée pendant cette lecture. Se plonger dans la vie d'une personne ayant existé a toujours un côté intéressant.
Commenter  J’apprécie          40
C'est à partir d'une mini-chronique accompagnée d'un 5/5 dans Grazia, mon féminin préféré que je me décide à chercher ce livre. L'histoire de cette femme fatale russe m'attire et le toucher du livre-objet en lui même peut-être du point de vue de sa taille me plait. Allez savoir pourquoi ! ^^.
Le livre est séparé en 4 parties "L'arrestation", "Les Faits", "L'instruction" et enfin "Le procès". Si la partie arrestation me convainc que le style de l'auteur me convient, il n'en plus de même après la première centaine de page ou l'auteur utilise sans raison apparente, le temps présent à des moments alors que le début est passé sans que j'en comprenne l'effet désiré. de plus l'histoire pourtant très prometteuse de cette femme qui aime faire souffrir les hommes s'enlise et finit carrément par m'ennuyer et c'est pourquoi j'abandonne finalement à la 264ème page, c'est-à-dire , un peu plus de la moitié du livre, sans avoir même fini la partie intitulée "les faits" qui est la plus longue du livre. Et j'en conclus que j'aurais du m'en tenir à mes préjugés valables notamment pour le festival de Cannes, les films reconnus par les pairs sont chiants. Ils s'avèrent que je n'avais jamais lu un Goncourt ou un autre prix littéraire selon ce même préjugé. Et je crois finalement que ça s'applique aussi à ce 5/5 du critique littéraire de Grazia ^^ !
Lien : http://laguerredeselements.b..
Commenter  J’apprécie          10
Je ne l'ai pas lu, vu la grosseur du livre qui m'avait rebuté quand, dans les années de sa parution en France, je l'avais vu en rayon dans la bibliothèque de Metz. Mais depuis, j'ai appris que le personnage féminin devait être bien envoutant. En effet, Visconti avait rêvé de faire un film sur cette héroïïne, et avait pensé à Romy Schneider... Et on avait aussi songé à Charlotte Rampling. Pour que deux aussi sublimes artistes aient été envisagées pour une adaptation de cette histoire, il y avait sûrement une raison. Un jour, je le lirai... Mais quand ?
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Mais au matin, quand sœur Sofia pénétra dans la pièce, Maria souriait, tout habillée, reposée et prête à partir. Elle se sentait préparée et invincible.
"une grande journée pour le procès Tarnowska" : c'est ainsi que Mme Nicolle, la "plus célèbre journaliste du monde", intitula son article dans Le Matin après l'audition de Maria Tarnowska.

p. 422
Commenter  J’apprécie          20
J'ai beaucoup de mal à le terminer ; que faire ?????????
Commenter  J’apprécie          58

autres livres classés : biographie romancéeVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (27) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1709 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..