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Difficile de rédiger une critique désagréable sur un livre qui vous a gentiment été offert par sa maison d'édition ; et pourtant bien obligée de m'y coller car il serait malhonnête de ma part, sous prétexte de la gratuité de ce livre et l'espoir d'en chroniquer d'autres, de flatter son auteure qui a reçu d'ailleurs de nombreux prix pour ses autres romans (qui devaient être certainement bien meilleurs). Alors avant d'égratigner ce texte, commençons par le commencement, le pitch, c'est à dire le résumé, mais sans dévoiler le dénouement. Alexia, jeune fille de 12 ans, se rend à la fête de son village sous un gros orage qui l'oblige à passer dans un souterrain dans lequel on l'agresse et on la frappe au point de la laisser pour morte. Elle s'en sort mais reste handicapée à vie. le coeur du sujet est ainsi posé : qui a commis l'irréparable et pourquoi puisque qu'il n'y a eu ni vol ni viol ? Jusque là, ce livre peut intéresser puisqu'il ressemble à s'y méprendre à un policier. Mais s'il en a la couleur et le titre sur la première de couverture, il n'en a ni la saveur ni l'odeur. Dès les premières pages, on est submergé par les noms des proches d'Alexia dont les portraits restent trop succincts. Pour m'attacher aux personnages, j'ai besoin d'en savoir plus sur leur physique, leurs caractères, leur profession, leurs qualités, leurs défauts... Et ce qu'on apprend sur eux sert surtout à s'y retrouver sur cette famille recomposée et sur les membres du village qui pourraient avoir un rôle à jouer dans cette histoire. Dans un roman policier, le suspens prédomine et là aucune surprise, on liste tous les suspects à la queue leu leu en expliquant pourquoi ils pourraient être coupables. Et que de clichés dans cette énumération : peut-être l'idiot du village ce qui arrangerait tout le monde et particulièrement le maire, peut -être l'ex-mari qui veut se venger, peut-être le grand père qui aime la chair fraîche.... Que du déjà vu, tout cela manque de mystère, d'actions, de rebondissements. Rien ne nous surprend, ne nous déroute, ne nous étonne, on se contente de suivre un fil conducteur monotone qui bien sûr nous dévoile à la fin un coupable qui n'est pas celui qu'on croit et le mobile qui manque de crédibilité. Et la fin me laisse sur ma faim, ou plutôt sur ma soif alors avant de parler du style, faisons une pause café ! Crispation, c'est ce que je ressens à la lecture de ce texte (je vous donne un exemple de phrase qu'on pourrait y trouver). J'aime les phrases bien construites, harmonieuses, équilibrées, j'aime la musique des mots et ici, ça claque comme un fouet. Trop de phrases courtes, de mots mis en apposition, de phrases non verbales. le style est sec comme du bois mort ramassé en forêt après une tempête. Pour conclure, je dirais que rien ne m'a plu (ni l'intrique, ni la langue, ni les personnages) hormis (un des mots préférés de l'auteur qui l'utilise à tire-larigot) l'illustration de la première de couverture, une silhouette noire dans une sorte de tunnel sur un fond noir qui augurait une histoire haletante mais qui n'a pas été à la hauteur de mes attentes. + Lire la suite |