La vie du bon côté

Je ne raconterai pas, ne résumerai pas... je dirai ce que cette lecture m'a inspirée...
D'abord, sur les cinq personnages principaux, la mère, le grand-père, le fils Kento et petit fils des deux susnommés, l'amie de Kento Ami, et l'ami de Kento. Or aucun ne devrait être sympathique, car ils ont tous de gros défauts, principalement le narcissisme , ou l'évitement (la fuite) donc l'égoïsme, la paresse aussi pour certains.
Et pourtant, sous la plume de Keisuke et grâce à sa problématique, je me suis mise à les "aimer", au sens à ressentir une empathie. Car, il dit les choses que l'on ne dit pas habituellement par bienséance. Oui, le vieux m'énerve car il va aux toilettes en faisant beaucoup de bruit. Oui il m'énerve car il est sans cesse en train de dire qu'il préférerait mourir. Et il est là, bien là. La mère fuit, Kento lui subit et essaye de transformer cet état du subi en une action qui exaucerait les voeux continuellement exprimés. Ce que j'ai aimé dans ce court roman, c'est que Kento dit fort ce que plein de gens ont un jour pensé à voix basse et qu'il va le faire. Et la lecture qui est l'observation du cheminement de ces personnages est amusante, alors que nous parlons de la fin de la vie. Mais la fin de la vie pour qui ? le grand père ? Kento ? la mère ? C'est quoi la fin de la vie ? Loin de ces livres qui nous demandent d'être heureux à tout prix, moi j'ai aimé ce livre car il m'a renvoyé à plein de questions que je me suis posée en voyant mes "vieux" s'en aller et à me demander aussi comment "moi" je m'en irai... un court roman sans prétention mais qui pose plein de questions pas anodines.

"La vie du bon côté" a reçu le prestigieux prix Akutagawa en 2015, l'équivalent du Goncourt au Japon. Il s'agit du dixième roman de Keizuke Hada et le premier traduit en France. Il aborde la question du vieillissement de la population japonaise et du soucis de mourir dignement sans être un fardeau pour la famille.

Le grand-père de Kento a eu une longue et belle vie qui s'est écoulée naturellement. Après avoir connu la guerre, il s'est marié, est devenu père puis grand-père. Aujourd'hui, c'est un vieillard qui a toute sa tête et une bonne santé. Il attend une mort qui n'arrive pas.

La relation que Kento entretient avec lui va le sortir de la morosité quotidienne dans laquelle il s'était enfermée, et va l'aider à y voir plus clair et à reprendre goût à la vie. Son état d'esprit évolue, il envisage alors l'avenir d'un autre oeil.

Des scènes touchantes, de la tendresse, et un excellent moment de lecture
attendent le lecteur dans ce court récit, le tout avec une plume délicate et légère.
Lien : http://labibliothequedemarjo..

. Kento a tout d'un raté : ce trentenaire est au chômage , habite chez maman , a une liaison machinale avec une petite amie atone . Il retrouve l'énergie de relancer sa vie d'une improbable manière : aider son grand père , Tanguy octogénaire , à réaliser son voeu , journellement ressassé , mourir . Mais de manière douce , en le privant par des soins incessants de toute autonomie . Un livre absolument surprenant et dérangeant qui ,en arrière-plan, décrit le vieillissement démographique au Japon et , face de Méduse, nous met en face de notre attitude envers la vieillesse.