L’actrice principale, aux bras de son chanteur, radieuse comme toujours, participe à l’allégresse générale, mais laisse toutefois apparaître quelques signes de faiblesse. L’épuisement se lit sur son visage, certes, mais pas seulement. La tension dans le couple est palpable. Eux qui sont toujours lovés l’un contre l’autre semblent plus distants, presque froids. Il n’a échappé à personne sur le plateau que la romance entre l’actrice et le chanteur n’était pas de tout repos. Aux étreintes charnelles se succèdent aussi de vives disputes. Toute l’équipe a vu Bertrand Cantat errer dans les rues de Vilnius du matin au soir, attendant des heures durant que Marie finisse ses scènes, que sa mère lui rende enfin sa fille. Comme si la vie sans elle n’était pas tenable. Et pourtant… Si les amants ne semblent pas au mieux de leur forme, c’est que, juste avant d’arriver à la soirée, ils ont eu un nouveau désaccord. Toujours dû à cette relation si forte qui exclut les autres, mais aussi le souvenir des autres.
Certains crimes sont réfléchis de longue date, préparés minutieusement pour ne rien laisser au hasard, quand d’autres sont le fruit d’une pulsion soudaine et irrépressible, une pulsion meurtrière qui transforme en quelques secondes une personne insoupçonnable en assassin sanguinaire.
Certains tuent par vengeance, par jalousie, par cupidité, d’autres pour assouvir d’inavouables pulsions sexuelles, d’autres encore pour répondre aux exigences de la folie. Certains ne passent qu’une fois à l’acte, d’autres récidivent tant qu’ils le peuvent, d’autres encore décident de supprimer le plus de vies possible avant d’en finir.
Timide depuis toujours, Martine peine à se présenter sous son meilleur jour lors d’un entretien professionnel. A la première question, le rouge empourpre ses joues et annihile aussitôt ses espoirs de paraître sûre d’elle. Mais, cette fois-ci, c’est un peu particulier : le rendez-vous est informel ; elle ne se retrouvera pas face à face avec ses interlocuteurs, et peut-être éprouvera-t-elle moins fortement cette oppressante sensation d’être jugée. Quelques heures plus tard, ses sensations seront bien plus terrifiantes ; comme si elle était morte de l’intérieur.
Le juge serait ainsi le défenseur du peuple, incarné par cette famille de miniers, contre les puissants, les bourgeois se croyant au-dessus des lois et prêts à satisfaire leurs vils plaisirs en toute impunité. Organisations politiques, intellectuels, toute l’intelligentsia prend position dans cette énigme judiciaire devenue le symbole de la lutte des classes. A ceux qui défendent le notaire, arguant de la présomption d’innocence, les autres répondent à l’injustice sociale, au pot de terre qui se battrait contre le pot de fer.
Courir lui permet de se vider la tête chaque jour, d’évacuer ses soucis et, bien sûr, d’entretenir son corps. Enfermée dans sa bulle, elle est tout entière concentrée sur ce qu’elle est en train de faire. Plus rien ne peut la déranger, pas même cette voiture qui arrive en trombe et freine brutalement, quelques mètres plus loin.